Le fort de Locqueltas

Inventaire

Le 9 août 1792, Laurent Macé, officier municipal de Lorient, Jean Simon, Friché notable et M. Macors, lieutenant-colonel commandant l'artillerie des colonies, effectuent la visite des ports et batteries de la côte depuis le Pouldu jusqu'au Kernével. Ils dressent l'inventaire de tout ce qui existe, constatent l'armement et les réparations à y faire.

Au fort de Locqueltas, pour ce qui relève de l'artillerie, il y a :
Fort de Locqueltas7 affuts de cotes : 4 de 36, 2 de 24 et 1 de 8 ;
7 vis de pointage ;
7 grands chassis : 4 de 36 et 3 de 24 ;
7 petits chassis ;
4 leviers de pointage dont 2 hors de service ;
7 chevilles ouvrières ;
21 madriers circulaires ;
2 lanternes : 1 de 24 et 1 de 8 ;
134 boulets : 74 de 36, 39 de 24 et 21 de 8 ;
3 leviers ;
1 brouette ;
1 tire bourre ;
1 chassis de transport ;
2 roulettes de fer ;
1 écouvillon refouloir et 8 mauvais.
Observations : il y a dans le poste 11 canons, 6 de 36, 2 de 24, 2 de 8 et 1 de 6.
Desquels, 4 de 36, 2 de 24 et 1 de 8 sont en batterie. Les affuts des autres manquent.
La pièce de 8 en batterie n'a point de bouton de culasse.
Il faut faire visiter toutes les pièces et les faire peindre ainsi que leurs affuts.

Pour ce qui est relatif au génie, il y a :
2 tables ;
3 rateliers d'armes à 6 rayons ;
1 banc.
Observations : il y a dans ce fort deux bâtiments dont l'un contient :
- corps de garde pour la troupe, garni de son lit de camp ;
- chambre pour le gardien, aussi garnie d'un lit de camp ;
- chambre pour l'officier, sans lit de camp.
Les deux dormants de fenêtre du corps de garde manquent de ferrures.
L'autre bâtiment est une poudrière.
Il faut faire peindre toutes les portes et abatvents.
Le gardien, Yves Kerlir, a un traitement mensuel de 24 livres

Le 1er septembre le directoire du district d'Hennebont décide de faire exécuter les réparations proposées.

 

Armement des batteries et réquisition des hommes

Le 9 février 1793 les députés des cinq départements bretons rédigent un mémoire "sur la défense des côtes des cinq départements qui se partagent la ci-devant province de Bretagne".
La Bretagne renferme dans son territoire plusieurs ports très importants, tels que Brest, Lorient, Vannes. . . dans presque toutes les guerres avec l'Angleterre, cette puissance a fait des tentatives de descente sur différents points de la Bretagne ; en 1746, une descente s'effectua près de Lorient. . . dans la guerre actuelle, ils pourraient être secondés par une foule d'émigrés français qui se sont réfugiés à Jersey et en Angleterre.
On peut craindre un coup de main, une incursion subite, on craint les dévastations et le pillage qui en seraient la suite. On est instruit que l'Angleterre équipe en ce moment des bateaux plats, des vaisseaux de transport et que le projet du gouvernement anglais est de bruler nos ports et de détruire nos établissements.

Pour garantir le pays de cette incursion, deux mesures sont indispensables.
- La première, est d'armer les batteries des côtes, de les mettre en bon état, d'en construire de nouvelles dans les lieux où il en manque et qui peuvent se prêter à un débarquement et de pourvoir ces batteries des hommes nécessaires à leur service.
Autrefois, ce service se faisait par des milices garde-côtes. Cette troupe n'existe plus, il faut la remplacer par des gardes nationales.
Il faut lever sur le champ, par voie de réquisition, le nombre d'hommes qui sera jugé nécessaire par les généraux. Il faudra placer dans chaque compagnie un ou deux sous-officiers d'artillerie, pour les exercer à la manœuvre du canon. On accordera à cette troupe la même solde qu'aux volontaires nationaux. Il faudra leur fournir des fusils.
Au surplus, pour ne pas nuire à l'agriculture, on fera faire le service, autant qu'il sera possible, par les troupes du camp. On peut encore établir que chaque citoyen ne sera forcé de faire un service effectif que pendant trois mois, mais tous seraient tenus de se rendre à leur poste respectif en cas d'attaque.

- La seconde consiste à armer dans le plus bref délai des chaloupes canonnières qui croiseraient à la hauteur des points les plus exposés à l'invasion de l'ennemi et les plus importants pour en écarter les corsaires et autres bâtiments légers. Ces chaloupes doivent être établies particulièrement à l'entrée des ports de Brest et de l'Orient.

Le 16 février 1793 le directeur des fortifications dresse la liste des 16 pointes de la côte situées entre la rivière de Quimperlé et la Vilaine qui sont choisies pour l'établissement des signaux. Les pointes du Talud et de Locqueltas sont désignées sur la commune de Plœmeur. Chaque poste doit être équipé :
                                          - d'un mat de pavillon avec ses agrès ;
                                          - d'un pavillon aux 3 couleurs, d'un pavillon rouge et d'un pavillon bleu ;
                                          - d'une flamme aux 3 couleurs, d'une flamme rouge et d'une flamme bleue ;
                                          - de deux fanaux ;
                                          - d'un porte-voix ;
                                          - de deux drisses pour en avoir une de rechange.
Des instructions sont données au maire pour une prompte exécution de la mise en place de ce dispositif.

Pour faire face aux nécessités de la guerre, le 22 février 1793 la Convention vote la levée de 300 000 hommes, mesure qui provoque la colère et de graves troubles. Le 7 mars, la commune de Plœmeur est avisée par le district qu'elle doit faire connaitre dans le plus court délai les citoyens âgés de 18 à 40 ans qui seraient dans le cas de porter les armes. Vous comprendrez dans cette liste tous jeunes gens non mariés et même les veufs n'ayant pas d'enfant.

 

Canonniers "volontaires"

Le 8 avril 1793 est institué le service du canon. Tous les dimanches et jours de fête, 78 citoyens de la paroisse habitant la campagne ou la zone côtière, sont tenus de se rendre aux forts de Locqueltas (42 hommes), Kerpape (12) ou du Talud (24) pour y faire l'exercice du canon. En semaine, ils ne peuvent s'absenter de la paroisse de façon à rejoindre leur poste en cas d'alarme. De jour, ils seront avertis par un coup de canon et un pavillon rouge ; de nuit, par un coup de canon et un fanal à la gaule du pavillon. Quiconque refuse est passible d'une amende de 15 livres la première fois, 15 livres et 3 jours de prison la seconde fois. Par ordre du district, les marins et ouvriers du port sont exemptés de service.

Parmi les 42 hommes désignés par le conseil de Plœmeur pour se rendre au fort de Locqueltas, figurent les "Larmoriens" suivants :

                                           Jean Charles de Keramzec,
                                           Yves Raoul de Larmor,
                                           François Causer de Larmor,
                                           Pierre Stéphant de Kerblaisy,
                                           Louis Le Gouhir de Kerblaisy,
                                          Guillaume Le Montagner de Kerderff,
                                          Claude Yves Charles de Locqueltas,
                                          Jean Picot de Kerguélen,
                                          Corentin Le Cloirec de Kervogam

Les riverains des fortifications sont invités à héberger les requis qui demeurent au loin. Les autorités assurent qu'ils seront payés.

 

Visite de la côte

Le 14 avril 1793 il est procédé à la visite de la côte de l'ouest du district d'Hennebont depuis le fort du Petit Pouldu jusqu'à celui de Locqueltas. Elle est menée par l'ingénieur provisoire du Port de la Liberté (Port-Louis) et des côtes depuis le Pouldu jusqu'à Etel, accompagné des citoyens Marsilly commandant provisoire de l'artillerie, Claude Nicolas Godin et Simon Jourdant administrateurs du district d'Hennebont, Philippe Boudeville et Antoine Odic officiers municipaux de la ville de Lorient, Pelardy officier d'artillerie et Liger adjudant général de la légion du district faisant fonction de chef de légion.

Ils signalent que les Anglais ont une chaine de frégates et de petits bâtiments depuis notre côte jusqu'à la leur, au moyen de laquelle ils sont journellement informés de nos mouvements. Un cutter louvoie à vue de terre depuis l'Isole jusqu'au Talud. Le 13, il s'approchait de terre lorsque le fort de Keragan se pressa de tirer dessus hors de portée du canon, le fort du Loch tira également. Le cutter s'éloigna aussitôt et ne parut pas le lendemain. Il a été aperçu matin et soir les trois jours suivants. Le port de L'Orient s'est déterminé à armer de suite deux chaloupes canonnières et deux chasse-marées qui doivent se tenir embusqués, pour donner la chasse à ces mouches.

Au fort de Locqueltas, ils constatent que :
Le pont a besoin de quelques réparations, un jet d'eau à faire au corps de garde, une croisée à raccommoder, les planches à pain ainsi que les bancs trop étroits et trop minces.
Il y a un palâtre à poser sur la porte du logement du gardien et la porte extérieure de la poudrière à raccommoder.
Une petite partie du revêtement du fort à gazon est à réparer, mais le gardien se charge de faire cette réparation en lui fournissant deux tranches et deux brouettes.
Dans ce corps de garde, comme dans tous les autres, on demande un plafond en plancher.
Les pavillons et flammes pour les signaux y sont rendus, mais pour leur réparation il faudrait poser un mat.
Il y a 8 matelas, 8 couvertures, 5 traversins et 4 oreillers à réparer.
Il y a dans ce fort sept pièces de canon de gros calibre montées sur affuts de côte, deux idem de gros calibres destinés pour le Talus et deux en dehors qu'il faut y faire entrer. Ces quatre dernières pièces sont sans affut.
Tel est l'état de la côte.

Lors de leurs sorties ou permissions, les militaires du fort de Locqueltas sèment le désordre à Larmor. Le 4 août 1793, le procureur Joseph-Toussaint Ozon demande de nommer un commissaire chargé de la police à Larmor et qu'il soit autorisé à requérir la force publique afin de répandre l'ordre et la tranquillité et de veiller sur ceux qui s'absenteraient de leur poste du fort de Locqueltas.
La municipalité de Plœmeur décide que :
- le citoyen François Tesson, de Larmor est nommé commissaire de police ;
- il est interdit à tout cabaretier de Larmor de donner à boire aux gardes des forts de Locqueltas après le soleil couchant, sous peine d'une amende pour chaque individu pris en contravention, peine aggravée en cas de récidive ;
- le citoyen Tesson est autorisé à requérir la Garde Nationale pour, après le soleil couchant, arrêter tous les citoyens composant la garde au fort de Locqueltas qui ne seraient pas pourvus d'une permission et les reconduire à leur poste.

Pendant l'été 1793, il n'est pas une semaine sans qu'un citoyen de la paroisse ait à se plaindre d'abus de pouvoirs ou autres actes répréhensibles. Quatre membres du conseil municipal sont nommés commissaires à la vérification des dommages et chaque citoyen est indemnisé des préjudices qu'il a subis.

Le 20 octobre 1793, est nommé le Comité de Surveillance, composé de 12 membres parmi lesquels Joseph Seau, tonnelier au Kernével, Guillaume Romieux, également tonnelier à Larmor, et Louis Bienvenu de Kerguélen. Il est chargé d'établir la liste des étrangers, puis celle des suspects et de les arrêter.
Ils dénoncent en particulier Jean-Louis Le Meaux, ancien chapelain de Larmor, exilé depuis 3 ans qui a été omis sur la liste des émigrés.

Le 3 novembre, la Société régénérée de la commune de Plœmeur voit le jour. Elle compte jusqu'à 214 citoyens. Jean-Toussain Ozon, agent national est le premier inscrit. Etienne Raduget, gardien du fort du Kernével, âgé de 70 ans est le plus ancien, et 13 résident au Kernével. Les citoyens qui y adhèrent affirment ainsi leur ardeur révolutionnaire et leur accord avec la politique de la convention.

Tous les deux mois, le capitaine de la compagnie des canonniers volontaires en poste au fort de Locqueltas dresse la liste de ceux qui ont été exercés au canon avec la somme à leur payer selon le nombre de jours de présence (15 sols par jour, quel que soit le grade). Les hommes viennent une fois par décade.
Ainsi pour les mois de thermidor et messidor de l'an II, (19 juin – 17 août 1794), le capitaine Nicolas Château, garde d'artillerie instructeur des forts de Locqueltas, du Talud et de Kerpape a établi une liste de 86 hommes pour Locqueltas, soit au total 504 séances d'exercice et une indemnité de 378 livres à leur verser.

Les simples canonniers sont :

Jacques Le Bihan
Marc Le Thiec
Jean-Marie Ropert
Vincent Boulbart
Alexis Montagner
Joachim Le Brec
Louis Le Hunsec
Jean Bouler
Yves Le Guisquet
François Bauzec
Michel Le Moing
Pierre Limantour
Richard Esvant
Michel Limantour
Michel Caignec

Louis Fichant
Nicolas Le Gouhir
Joseph Le Caignec
Joseph Le Clanche
Yves Daniel
Michel Montagner
François Le Luc Kerblé
Jean Louis Richard
Yves Bigot
Jean Cailloche
Corentin Le Cloirec
Louis Kerihuel
Louis Halper
Grégoire Monfort
Mathurin Chassevant

Grégoire Mérel
Marc Kermabon
Claude Mahé
Jean Esvant
Jean-Marie Pessel
Pierre Cagnard
Jean Le Discote
Louis Pogam
Jacques Kergren
Pierre Perron
Pierre Joli
Yves Millot
Pierre Jalot
Jean-Jacques Héon
Julien Thomas

Joseph Le Bihan
Joseph Plemere
Jean-Pierre Bouger
Yves Julé
Yves Perron
Jean-Baptiste Mortier
François Galliot
Jacques Bouvier
Olivier Jouan
Joseph Trégier
Michel Jean Guegan
Joseph Formal
Bertrand Mélo
Joachim Mahé
Jean Salo

Pierre Salo
Yves Le Clanche
Armel Causer
Jean-Baptiste Romieux
François Delcher
François Le Luc
Gabriel Le Nirèse
Joseph Le Corre
Pierre Le Corre
Vincent Bernard
Louis Lamour
Eléonore Durant
Jean Limantour
François Le Bihan
Nicolas Aubert

Le 15 brumaire an III (5 novembre 1794) le commandant amovible de la côte de l'ouest de la 3e division de l'armée des côtes de Brest écrit aux administrateurs du district d'Hennebont.
Je vous ai écrit le huit brumaire et vous ai fait la demande de matelas, paillasses, traversins et couvertures pour tous les forts qui bordent la côte dont la défense m'est confiée. Veuillez, je vous prie y faire droit.
Pour le fort de Locqueltas, il s'agit de 10 paillasses, 10 matelas, 10 traversins, 10 couvertures, 1 bidon, 4 gamelles, 1 cuillère à pot et 1 sablier.
J'espère bien avoir égard à la saison rigoureuse dans laquelle nous entrons et qu'il suffit de vous faire connaitre la position où se trouvent ici les défenseurs de la patrie pour vous empresser à leur faire délivrer ce qui leur est accordé par les lois.
Dans mes visites sur la côte, j'ai vu avec douleur que dans différents postes les hommes de garde étaient dépourvus des objets de la plus urgente nécessité. En conséquence, je vous prie de me faire passer sous le plus court délai les nombres de paillasses, matelas, traversins, couvertures et hamacs annexés dans le présent tableau.
Les hommes de garde aux forts et batteries tombent malades journellement par le peu de soin qu'on a jusqu'à ce moment apporté à leur fournir ce dont ils ont besoin.
Il est possible je pense de trouver dans les maisons d'émigrés les objets que je réclame, ou bien d'allouer conformément aux lois deux sols par jours pour chacun des habitants que vous chargerez fournir.

 

 

 

La 50e compagnie de canonniers garde-côtes

 

Le 1er thermidor an XI (20 juillet 1803), en application d'un arrêté gouvernemental du 8 prairial an XI relatif à l'organisation des compagnies de canonniers garde-côtes, le préfet du Morbihan fixe la répartition des 833 hommes que le département doit procurer aux 7 compagnies de garde-côtes. Plœmeur doit fournir un contingent de 40 hommes affectés à la 50e compagnie.

Le conseil de Plœmeur décide que la désignation se fera par voie de tirage au sort le 22 fructidor (9 septembre).

La 50e compagnie de canonniers gardes-côtes forte de 119 hommes venant de Lorient, Plœmeur, Languidic et Brandérion est basée à Plœmeur. Elle dessert la batterie Napoléon, le fort du Talud, la batterie de Kerpape et le fort de Locqueltas. 

Le fort de Locqueltas est pourvu de 47 hommes venant de Lorient.

Le 7 mars 1806, les forts et batteries sont placés sous la responsabilité du ministère de la guerre. Le décret impérial du 16 juin 1808 fixe les conditions de départ en congé des hommes ayant effectué leurs 5 ans de service et de leur remplacement. 90 hommes sont à remplacer dans la 50e compagnie.
Le 29 juillet 1808, le capitaine Jacques Gerbe, commandant de la 50e compagnie, dresse la liste des sous-officiers, caporaux et canonniers de sa compagnie qui ont droit à l'obtention de leur congé. Il précise que la commune de Plœmeur fournit 40 hommes et il pense que compte tenu de sa population, elle pourrait aisément en fournir 46 déchargeant ainsi la commune de Languidic qui doit fournir 6 hommes à la batterie de Kerpape distante de 7 lieues. Il souligne également qu'il y a à Locqueltas 6 pièces de 36 et 24 montées sur leur affut.

A Plœmeur, le 2 janvier 1809 les futurs canonniers garde-côtes sont tirés au sort sur la liste des citoyens de 25 à 45 ans.

Puis les 14 compagnies de canonniers garde-côtes de la direction de Nantes, ont été réorganisées et ne sont plus que 5. Plœmeur fait maintenant partie de la 23e compagnie qui compte toujours 119 hommes, mais dont les 8 postes à desservir s'étendent du Pouldu à Gâvres.
Le 4 mai 1815, le corps impérial d'artillerie prévoit la levée des hommes nécessaires au service des batteries concernées. Pour celle de Locqueltas, 18 hommes doivent être fournis par Lorient. Le capitaine Galloin, basé à Larmor en assure le commandement.

 

Plan du fort de Locqueltas en 1846

Délimitation des zones de servitude

Le 10 août 1853, un décret portant règlement d'administration publique concerne le classement des places de guerre et des postes militaires, ainsi que les servitudes imposées à la propriété autour des fortifications.
En application de ce texte, le 13 avril 1854, MM. Dubard, chef de bataillon, chef du génie de la place de Lorient et Dubreil ingénieur des ponts et chaussées procèdent au bornage de 3 zones de servitude autour de la batterie de Locqueltas, en présence de monsieur de Raime, maire de Plœmeur et des propriétaires concernés.

1ère zone
Borne n°2 : à 250 mètres du pied de l'escarpe mesurés sur la capitale du saillant du bastionnet de droite du front de gorge, et faisant avec le nord un angle de 344°30'.
Borne n°1 : sur le bord de l'escarpement à 231 mètres de la borne n°2, mesurés sur une ligne partant de cette borne et faisant avec le nord un angle de 225°.
Borne 3 : à 42,40 mètres de l'angle ouest du pignon nord et à 44 mètres de l'angle ouest du pignon sud de la maison la plus rapprochée ; elle est à 250 m du pied de l'escarpe mesurés sur la capitale du saillant du bastionnet de gauche du front de gorge faisant avec le nord un angle de 65°.
Borne n°4 : sur le bord de l'escarpement, à 226 m de la borne n°3 mesurés sur une ligne partant de cette borne et faisant avec le nord un angle de 183°30' ; elle est à 121,90 m de l'angle sud du pignon ouest de la maison la plus rapprochée sur le bord de la côte.
Etc.

Limites du fort

 

 

 

 

Le 2 octobre 1856, il est procédé au bornage de la limite extérieure de la zone des fortifications de la batterie de Locqueltas, homologué par le décret impérial du 12 septembre 1859.

 

 

 

 

 

En août 1885, des fabricants de conserves de la côte et des pêcheurs déposent à la mairie de Plœmeur une pétition. Ils exposent que les exercices de tirs au canon qui sont exécutés par l'artillerie de la marine à Locqueltas en ce moment portent un grave préjudice à la pêche à la sardine. Ils demandent qu'ils aient lieu au mois de mai plutôt qu'au mois d'août. Il y a deux ans une démarche dans ce sens auprès du ministre de la guerre avait été prise en considération.
Le conseil municipal à l'unanimité demande à monsieur le vice-amiral, commandant le 3e arrondissement maritime à Lorient, de bien vouloir faire droit à cette juste réclamation.

 

 

 

 

A Locqueltas en 1891

Peinture de Henry Moret