Bon vent à qui me salue

Blason de Larmor-Plage


Notre-Dame de Larmor a toujours été tellement vénérée par les gens de mer que depuis le XVIe siècle, pas un navire de guerre n'entre dans le port de Lorient ou ne le quitte sans saluer par trois coups de canon la Vierge Marie, Etoile de la mer, pour se mettre sous sa protection. A ce signal, le clergé bénit le navire, sonne les cloches à toutes volées et hisse le pavillon pour rendre le salut à nos valeureux marins. D'où la devise de Larmor : "Bon vent à qui me salue".

La légende dit que pour n'avoir pas respecté cette coutume le 10 avril 1854 en quittant le port de Lorient, la frégate de 60 canons, La Sémillante, affectée au ravitaillement entre la France et la mer Noire pendant la guerre de Crimée, dont le commandant était huguenot, fait naufrage le 15 février 1755 dans les bouches de Bonifacio avec 700 hommes à bord. Il n'y a aucun rescapé.

La très forte croyance des marins dans le rôle protecteur de N.-D. de Larmor peut être illustrée par le fait suivant.
En octobre 1896, le navire Prosper-Corue qui fait le service de Lisbonne à Arzeu en Algérie est attaqué par environ 150 Maures de la tribu des Bacoyas. Heureusement, un vapeur espagnol, le Séville, parvient à mettre en déroute les pirates après un combat en règle. Le Prosper-Corue est abandonné après le pillage avec un seul matelot à bord, alors que son capitaine Joseph Aubé, de l'Ile-aux-Moines, a été fait prisonnier. Le bateau sera finalement remorqué jusqu'à Alméria par le vapeur Oswel où le rescapé est pris en charge par le consul de France. Il s'agit du jeune Le Mouël, fils d'un ouvrier du port de Lorient. Voyant le bateau tombé aux mains des pirates, croyant son capitaine et tous ses compagnons tués, il se souvint de N.-D. de Larmor et lui promit s'il échappait au danger de faire dire une messe dans son sanctuaire. De bon matin, le 25 octobre, son père raconta à M. Le Bras, le vicaire de Larmor, ce qui était arrivé à son fils et lui demanda d'exaucer le vœu qu'il avait fait à la Vierge en disant une messe le plus tôt possible. Ce qui fut fait dès le lendemain.

Cette tradition abandonnée pendant un demi-siècle est remise en honneur par la frégate Pénélope, vers 1850. "Ce salut est comme une prière commune, une recommandation adressée à la Sainte Vierge pour tous ceux qui quittent le pays pour courir souvent bien des dangers. A terre, bien des cœurs tressaillent à ces derniers adieux, bien des prières s'élèvent vers le ciel, vers la gardienne de nos côtes, pour demander l'heureuse navigation; l'heureux retour de ceux qu'on aime et que la grande mer emporte sur les flots !"

Plus proche de nous, en 1972 les avisos-escorteurs Commandant Rivière et Victor 

Schœlcher, partant en campagne, tirent trois coups de canon pour saluer Notre-Dame de Larmor qui lui répond en sonnant les cloches et hissant le drapeau.

Chanson :

"Un vaisseau là, dans la brume
  A tiré trois coups de canon.
  A Larmor, c'est la coutume,
  Le vieux clocher lui répond."

Prière du XIXe :


"Notre-Dame de Larmor, Etoile de la mer, dans toutes les tempêtes de la vie, veillez sur vos enfants ; comme nos pères, nous avons confiance en vous, O mère bénie de Jésus, par votre puissant secours, conduisez heureusement notre barque au port de la bienheureuse éternité. Ainsi soit-il. Je vous salue, Marie, etc…"