Quelques évènements religieux à Larmor

entre 1891 et 1911


Mission en 1891
Le dimanche de quinquagésime de 1891, le jour même de l'installation du nouveau curé de Plœmeur, s'ouvre une mission prêchée par plusieurs prêtres capucins aidés pour les confessions par M. Pichodo curé de la paroisse et 6 autres prêtres dont M. Le Marouille, vicaire de Larmor.
A Larmor, les exercices de la mission durent 15 jours, du 22 février au 8 mars. Les missionnaires sont les révérends pères Patrice, capucin du couvent de Versailles, Clair, Michel, Yves, Armel du couvent de Lorient et M. l'abbé Guegan, vicaire de la paroisse. La foule se presse aux réunions du soir. Il y a environ 650 communions, enfants et adultes confondus dont seulement 200 de sexe masculin.

 

Confrérie de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie en 1892
Vu la supplique adressée par M. Pichodo curé-doyen de Plœmeur à l'effet d'obtenir l'érection canonique de la Confrérie de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie dans la chapelle Notre-Dame de Larmor, et considérant les fruits abondants de grâce et de salut que cette dévotion a produits et qu'elle est appelée à produire dans notre diocèse, l'évêque de Vannes accède à cette demande le 24 septembre 1892.

Le 26 septembre, à la demande d'un certain nombre de paroissiens, une procession solennelle à lieu pour demander de la pluie à Notre-Dame de Larmor.

 

Confirmation par Monseigneur Bécel en 1893
Le 26 mai 1893, Monseigneur Jean Marie Bécel, vient à Plœmeur donner la confirmation aux enfants.
Précédé de deux longues files de communiants et communiantes, de la musique et du clergé, il est conduit processionnellement du presbytère à l'église décorée pour la circonstance.

Lors de sa visite pastorale il n'oublie pas que 20 ans avant il est déjà venu dans le sanctuaire de Notre-Dame de Larmor pour la consécration de son diocèse à la Vierge Marie, et a nommé le premier vicaire en résidence l'année suivante. Il connait très bien le problème des habitants de Larmor qu'il évoque par écrit dans le cahier de la paroisse.
J'aurais désiré passer ici moins précipitamment. Cette paroisse est si étendue ! Ma présence à Larmor et à Keryado eut pu produire un effet. Ces deux quartiers populeux et très éloignés du centre religieux sont si dignes d'intérêt ! Comment pourvoir à leurs besoins !
Monsieur le curé dira que je désire, comme lui, les voir ériger une paroisse. Mais, hélas ! Il ne dépend pas de nous de conduire à bonne fin une pareille entreprise. Je ne puis que prier Dieu de prendre en pitié ces pauvres gens, qui, malgré le zèle du clergé, ne sont pas assistés comme il conviendrait. . . .
Puis il termine par la formule : je bénis paternellement le pasteur et le troupeau.

 

Bénédiction du chemin de croix en 1894
Le 6 août 1894, lendemain de la fête paroissiale de Plœmeur, la paroisse se rend en procession à N.-D. de Larmor pour demander du beau temps. L'assistance est nombreuse.

Le 12 août 1894 a lieu la bénédiction et l'érection des stations du chemin de croix dans la chapelle de N.-D. de Larmor. La cérémonie commence par le chant d'un cantique, puis le curé Louis Pichodo fait en français une instruction sur le chemin de la croix. Il a reçu délégation de Monseigneur Jean-Marie Bécel.

 

Mme Ouizille demande une deuxième messe le dimanche en 1895
Le 7 juillet 1895, madame R. Ouizille, du Kernével, intervient auprès du curé de Ploemeur.
Depuis bien des années, voyant de très près l'impossibilité qui existe dans les ménages où il y a de jeunes enfants, d'assister à la messe du dimanche, un seul des deux pouvant s'absenter à la fois, je m'étais promis d'en parler à Monseigneur.
L'ayant dit à l'abbé Le Marouille, il m'avait supplié de n'en rien faire, étant, à cause de sa santé, incapable de rester à jeun pour dire une deuxième messe.

Cette raison n'existant plus, puisque, grâce à dieux, la santé de l'abbé Le Bras étant, ce qui n'est pas peu dire, à la hauteur de son zèle, il ne pourrait y avoir d'obstacle de ce côté, j'ai suivi mon inspiration en écrivant à Monseigneur, pour lui exposer la situation des localités situées à une certaine distance de Larmor et à une encore beaucoup plus grande de notre mère paroisse Plœmeur.
Monseigneur a bien voulu me répondre de suite, et, comme chaque fois que je me suis adressée à lui, avec une extrême bienveillance.

Malgré cela, Monsieur le Curé, c'est en lisant sa lettre que j'ai compris que j'aurais dû d'abord vous adresser ma demande, en vous priant de vouloir bien la transmettre en l'appuyant.
J'ose même espérer aussi que vous voudrez bien vous intéresser au succès de la démarche que j'ai cru devoir faire pour obtenir une deuxième messe à Larmor le dimanche. Bien souvent cette demande a été faite à M. l'abbé Le Bras qui ne s'est pas cru autorisé à la transmettre et les choses resteraient où elles en sont si vous n'aviez l'extrême obligeance de vous en mêler.
La mission qui a été prêchée à Larmor parait y avoir fait du bien. C'est une des raisons qui m'ont poussée à tacher de faciliter à tous l'accomplissement des devoirs religieux.
Quand par hasard, il y a un prêtre de passage à Larmor, disant une messe le dimanche, il y a à cette messe une centaine de personnes qu'on ne voit pas à la messe ordinaire. Je suis convaincue qu'une deuxième messe assurée attirerait beaucoup de monde à l'église.
Je ne veux pas me permettre, M. le Curé, d'insister d'avantage près de vous.
Veuillez agréer, M. le Curé, avec mes excuses, l'expression de mon plus respectueux dévouement.

 

Le curé de Plœmeur, M. Pichodo, répond aussitôt en écrivant à l'évêque.
Madame Ouizille désire que je sollicite de Votre Grandeur, pour le vicaire résidant à Larmor, l'autorisation du binage…..
Il est certain en effet qu'une deuxième messe à Larmor le dimanche serait utile. Plusieurs personnes qui actuellement manquent trop souvent la messe, y assisteraient, je crois, plus souvent. C'est aussi le sentiment de M. l'abbé Le Bras, dont j'ai voulu prendre l'avis. D'autre part, M. Le Bras ne recule pas devant le surcroit de besogne qui résulterait pour lui de l'autorisation sollicitée. Même, il ne demanderait, à cette occasion, aucun dédommagement pécuniaire, ni pour lui, ni pour la chapelle. Cela, d'ailleurs ne servirait pas à grand-chose. L'histoire de Larmor prouve assez que les promesses les plus sincères ne tiennent pas toujours. Quand il s'agissait d'établir un vicaire en résidence à Larmor, la population du quartier prit l'engagement de payer son loyer. Elle l'a fait. . . la première année.

Le curé de Plœmeur n'a donc aucune opposition à faire à la demande de madame Ouizille. Il se contente de vous la transmettre. Sa compétence ne va pas plus loin, évidemment. Ce que Votre Grandeur jugera opportun de décider aura tout de suite l'agrément sans réserve du curé de Plœmeur.

Cependant, comme l'autorisation du binage dans une même église pour les dimanches et fêtes d'obligation est une chose très grave dans la discipline de l'église, on ne peut pas ne pas se demander quelles raisons spécialement graves militent en faveur de N.-D. de Larmor.
On répond :
1. "l'impossibilité pour les familles où il y a de jeunes enfants, d'aller à la messe, un seul des deux pouvant s'absenter à la fois. . ." A ce compte, le binage ne serait pas l'exception. Il serait la règle. Assurément, la raison alléguée n'est pas spéciale à Larmor. Il y a des circonstances où cesse l'obligation d'entendre la messe le dimanche.
2. "une deuxième messe attirerait beaucoup de monde à l'église". Je le crois aussi. Cette raison est bonne. Est-elle spéciale, est-elle suffisante ? Je n'ai pas à décider. Si un prêtre est autorisé à dire tous les dimanches deux messes dans la même église à Larmor, pourquoi un vicaire du bourg ne serait-il pas autorisé à dire une 2e messe à Lomener, village en tout comparable à Larmor ? Parce qu'il n'y a pas de chapelle. Sans doute, mais les habitants du quartier sont disposés à construire une chapelle quelconque si on veut leur assurer une messe le dimanche.

La situation de Larmor, par rapport à la messe du dimanche est meilleure que celle de beaucoup de villages aussi populeux et plus éloignés du centre paroissial. Elle n'est pas inférieure à celle d'un grand nombre de paroisses à un seul prêtre. Malheureusement, on n'a pas ici autant de bonne volonté. On craint d'avantage de se gêner pour accomplir le devoir.

Dans quelle mesure doit-on tenir compte de cette disposition, je n'ai pas compétence pour répondre. Mais c'est ma pensée que l'unique argument en faveur du binage peut être ainsi formulé : à la rigueur, tous les habitants de Larmor pourraient avoir la messe le dimanche, les uns à Larmor même, les autres soit au bourg, soit à Merville, soit à Lorient, soit au Port-Louis. C'est un fait qu'ils ne se gênent guère pour aller chercher ailleurs une messe qu'ils voudraient pouvoir entendre dans leur chapelle de Larmor.
Votre Grandeur jugera s'il est opportun et nécessaire de faire bon accueil à leur demande. Pour moi, je n'aurais pas la conscience tranquille, si j'avais à craindre de m'être opposé à un plus grand bien.

 Signature Pichodo

 

 

La réponse de l'évêché ne se fait pas attendre puisque le 17 juillet, M. Jégouzo, vicaire général, écrit au doyen de Plœmeur.
Après avoir bien examiné la proposition que vous lui avez faite relativement à la chapelle de Larmor, Monseigneur ne croit pas pouvoir, pour de graves considérations, autoriser le binage dans la dite chapelle. Il le regrette vivement et remercie madame Ouizille des démarches qu'elle a bien voulu faire en faveur des habitants du quartier de Larmor.

 

Processions pour demander du beau temps, de la pluie, des sardines. . .
Les habitants de la côte sont rudement éprouvés. La sardine s'obstine à ne pas paraître. La misère s'annonce. Les habitants de Larmor, pour fléchir la colère de Dieu ont résolu d'aller prier Sainte Anne dans sa chapelle de Plœmeur, sans oublier Saint Pierre, patron de la paroisse. Le 29 juillet 1895, à 5 h ½ une messe est dite à Larmor. A 6 h la procession se met en route pour le bourg de Plœmeur au chant des cantiques. Le clergé du bourg est allé au-devant de la procession vers 7 h ½ pour la conduire à Ste Anne. Là une messe est dite par le curé. La messe finie, la procession se remet en marche pour l'église paroissiale où une 3e messe est dite par M. Buléon.

Le 12 aout a lieu une procession à N.-D. de Larmor pour demander du beau temps.

Le 18 mai 1896 la paroisse de Plœmeur se dirige en procession à N.-D. de Larmor pour demander de la pluie.

Le 2 juillet, la fête de N.-D. de la Clarté est célébrée par M. l'abbé Le Rouzic, aumônier de la marine. Le prédicateur est l'abbé Cario, vicaire de Merville qui prononce son sermon en français. Les révérends pères Eudistes de Kerlois, près d'Hennebont, assistent à la fête avec leurs novices.

 

Communion en 1898
La première communion des enfants de Larmor a lieu le 9 juin 1898 au bourg. Ils sont 154 enfants entre ceux de Larmor et ceux de Plœmeur. Le prédicateur aux enfants du catéchisme breton est M. Le Maguet, vicaire à Erdeven, tandis que celui aux enfants du catéchisme français est le R.P. Bellec, Eudiste de la Maison du Sacré-Cœur de Redon. Le lendemain à 7 h ½ est dite la messe d'action de grâces à Larmor et à 8 h au bourg.

 

Bénédiction de l'école des Sœurs de la Sagesse en 1898
Le 14 août 1898 le curé de Plœmeur procède à la bénédiction de la nouvelle école de filles ouvertes par les Sœurs des Filles de la Sagesse dans des locaux fournis par l'abbé Le Bras.

La cérémonie débute à 14 heures 30 à la chapelle Notre-Dame de Larmor. M. l'abbé Pichodo, curé doyen de Plœmeur prononce une vibrante allocution qui a vivement touché le nombreux auditoire réuni pour la circonstance. Dans tous les établissements primaires, les maîtres enseignent les programmes universitaires, mais il leur est défendu, en vertu d'une prétendue neutralité créée par des lois sectaires de prononcer le nom de Dieu.[…] L'instruction sans la religion est incomplète, aussi les parents soucieux des intérêts supérieurs de leurs enfants tiennent à les confier à des maîtres qui peuvent leur enseigner avec toutes les connaissances humaines désirables, le catéchisme et l'Evangile qui en font des chrétiens en même temps que des hommes capables de tenir leur rang dans la société.

Les maîtresses qui viennent tenir l'école de Larmor sont appelées, non dans un but de rivalité, mais pour rendre de vrais services à la population laborieuse. Prêtes à se dévouer, comme elles le font partout ailleurs pour les malades et les enfants à instruire, ces religieuses méritent toute la confiance des familles.[…] C'est une grande responsabilité pour les parents que celle qu'ils encourent en déléguant à des étrangers une partie des droits et devoirs qu'ils tiennent de Dieu. Ils doivent donc choisir avec un grand soin les personnes qui auront une influence certaine sur la direction morale et intellectuelle de leurs enfants.

Pendant le salut qui suit le sermon, une quête est faite au profit de l'école par Mme Henri Sevène, Mme du Chélas, Mlle Berthe Marquis et Mlle Yvonne Duval. Des chanteurs et musiciens de Lorient, sous la direction de M. l'abbé Le Corre animent cette cérémonie. Puis le clergé se rend en procession de l'église à la Communauté où a lieu la bénédiction de la maison, de l'école et des crucifix.

 

Naissances, mariages, décès en 1898
Pendant l'année 1898, il y a dans la paroisse de Plœmeur :
                                    359 baptêmes :      190 au bourg,              34 à Keryado              et 35 à Larmor
                                    94 mariages :           60 au bourg,              25 à Keryado              et 9 à Larmor
                                    206 décès :              97 au bourg,              93 à Keryado              et 16 à Larmor.

 

M. Le Bras, vicaire, préside la bénédiction des coureaux en 1899
Le 1er juillet 1899, M. Le Bras, vicaire à Plœmeur, en résidence à Larmor est nommé recteur de Riantec. Le 24 juin, c'est lui, qui a tant fait pour Larmor, qui a l'honneur de présider la bénédiction des coureaux. La cérémonie grandiose se déroule par un temps splendide.

 

Bénédiction des coureaux exceptionnellement le 1er juillet en 1900
Ordinairement, la bénédiction des coureaux a lieu le 24 juin. Cette année, ce jour tombe le 2e dimanche du rosaire. La même coïncidence a déjà eu lieu en 1838. La cérémonie est donc remise au dimanche suivant 1er juillet.

 

Charlot, le sacristain
Charlot SacristainCharles Scanvic est né à Riantec le 13 juillet 1842. Tout petit, il arrive à Larmor avec ses parents. A 9 ans, il est enfant de chœur et à 14 ans il devient le sacristain de l'église. Tout le monde l'appelle Charlot.
Le dimanche 30 septembre 1900, les cloches de Larmor restent muettes. Le Nouvelliste du Morbihan relate ainsi cet évènement.
"On a fait la grasse matinée dimanche à Larmor. Les premières et les dernières lueurs de l'aube sont venues surprendre dans leur lit les braves gens non réveillés par l'angélus habituel. Comme il fait jour ! et pas le moindre son de cloche ! on descendit voir sur la place. Les fidèles de la messe matinale y étaient déjà rassemblés et devant la porte de l'église obstinément fermée, cherchaient la clef du mystère.
"Disons tout de suite que c'est le chat qui l'avait, la clef du mystère. . .
Samedi soir, après avoir sonné le dernier angélus et fermé avec soin les portes de l'église, le sacristain du lieu s'en alla boire une chope. Dans le débit où il s'attabla, il fit la connaissance d'un jeune chat qu'en sincère ami des bêtes il caressa et cajola. Puis, pris d'une idée qu'il trouva plaisante, il voulut à la jolie bête, faire un collier original. Ses clefs sonnaient dans sa poche ; voilà le collier trouvé, et tout de suite, le trousseau fut attaché au cou du chat.
"A cette plaisanterie, le chat répondit par une autre. Après avoir promené quelques temps dans la pièce le bruit de ferraille du trousseau, maître chat tout d'un coup pris la porte et fila.
"Mes clefs !" cria le sacristain.
"Elles étaient loin déjà et l'ombre de la queue du chat disparaissait au coin d'une gouttière quand le gardien de l'église, moins leste, arriva à son tour sur la place. On ne vit plus rien. Aux appels qui furent faits, aux miaulements qui furent poussés, rien ne répondit, sinon de temps à autre, ironique, un lointain et léger bruit de ferraille sur les ardoises des toits.
"On réquisitionna des échelles, on s'improvisa couvreur et pompier, on explora les cheminées, tout fut vain. Le bruit de ferraille lui-même s'éteignit bientôt dans le soir et, comme la nuit tous les chats sont gris, il fallut bien renoncer à distinguer de ses congénères le chat blanc et noir porteur des clefs du lieu saint.
"Mélancoliquement, le bedeau dut espérer le jour. Le jour vint sans ramener ni le chat, ni les clefs et la cloche du clocher attendit en vain la main vigoureuse qui d'en bas chaque matin la mettait en branle au soleil levant.
"Les efforts des fidèles pour ouvrir les portes se brisèrent à la résistance des ferrures et il fallut, en désespoir de cause, aller quérir à Lorient un serrurier.
"Et voilà pourquoi les gens de Larmor ont si bien dormi dimanche et comment c'est tout simplement à un chat malin qu'ils le doivent."

Charlot est décédé en 1916, à 74 ans. Il a donc été sacristain pendant 60 ans. L'abbé Jourdan, recteur de Larmor à cette époque, nous parle ainsi de lui.
"Accueillant pour tous, prêt à rendre service ou à donner un renseignement, il a pris part pendant plus d'un demi-siècle à toutes les joies et toutes les peines du quartier. Il savait se réjouir avec les habitants de la naissance et du baptême de leurs enfants et, quand la mort passait dans leurs rangs, quand une cérémonie funèbre les appelait à l'église, il savait montrer, par son chant grave, solennel, plein de dignité, combien il comprenait leur douleur.
Dans les joies comme dans les peines, la cloche, sa cloche, comme étant l'expression du chant de son âme, se chargeait d'annoncer à tous, par la durée, la force, le genre de ses vibrations, l'évènement heureux ou malheureux qui venait de se passer ; entre ses mains, la cloche riait ou pleurait.
"Il aimait son église. Il y passait de longues heures, tantôt égrenant son chapelet ou lisant quelques livres de piété, tantôt allant et venant, toujours du même pas lent et traînant, s'arrêtant pour balayer, épousseter, ranger les chaises, aligner les bancs, de manière que dans l'ensemble, rien n'offensât la vue, si bien que sa vieille église, comme il aimait à le dire, trouvait, grâce à lui, un air de coquetterie et de propreté remarquable. Il savait la décorer, toujours avec simplicité mais toujours avec beaucoup de bon goût. Il avait un culte pour elle et ne craignait pas de la défendre contre les irrévérences des personnes mal élevées ou contre le sans-gêne des gens qui venaient troubler le bel ordre qu'il y avait mis."

 

Le coq du clocher pris pour cible
Le dimanche 21 juin 1903, en fin d'après-midi, Bobinnec, ancien gabier grésillon, entreprend d'escalader le toit de l'église. Il parvient même à se hisser en haut du clocher et décroche le coq qu'il jette sur la place. Il s'était déjà fait remarquer pour des faits similaires à La Rochelle, Port-Louis, Groix. Quelques jours plus tard, il récidive sur le clocher de l'église de Kerentrech où il est interpellé par les agents de la force publique.

 

Demande à célébrer la 1ère communion à Larmor en 1903
Le maire de Plœmeur et un conseiller municipal de Larmor, au nom des habitants de Larmor adressent une requête au recteur de Plœmeur, Louis Pichodo. Ils souhaitent que les enfants puissent faire la 1ère communion en la chapelle de N.-D. de Larmor comme elle se fait à Keryado.
Le recteur qui n'a aucune raison sérieuse à opposer à cette demande la transmet au vicaire général en soulignant la parité de situation entre Larmor et Keryado.
Il souligne que la question de la confirmation n'est pas une complication puisque les enfants de Larmor continueront à aller au bourg, comme par le passé. Maintenant, si un jour ou l'autre, Monseigneur manifestait le désir de visiter N.-D. de Larmor, on pourrait peut-être profiter de cette occasion pour préparer les enfants à la confirmation.
Si l'autorité diocésaine accorde aux habitants de Larmor la faveur qu'ils sollicitent, le recteur demande :
1° ne pourrait-on pas autoriser le vicaire de Larmor à prendre sur les recettes de la chapelle comme indemnité pour les frais de la retraite une petite somme de 25 F ?
2° pour les cierges de communion, ne pourrait-on pas faire comme à Keryado ? A Keryado, le vicaire vend les cierges de communion et donne au curé la moitié du prix de la vente et garde pour lui l'autre moitié. Est-ce bien ?

 

Communion en 1911
En 1911, le dimanche 14 mai, 46 enfants de Larmor font leur première communion solennelle. Leur retraite a été prêchée par M. Le Hunsec vicaire à Grandchamp et par M. Pasco vicaire à Guénin et les examens ont eu lieu le vendredi 5 mai.
Deux jours plus tard, 339 enfants du bourg de Plœmeur et de Larmor réunis font leur confirmation en présence de l'évêque dans l'église paroissiale.