Défense contre la mer

à Locqueltas

 

A l'extrémité ouest de la plage de Larmor, un chemin côtier non empierré, fréquentable par des charrettes, passe entre la falaise et des terrains clos jusqu'à Locqueltas et son fort.
Ce chemin qui mesure environ 240 m depuis la propriété du docteur Le Garrec se termine au fort. Il est d'une grande utilité pour les habitants du village et c'est par là que sont acheminés les munitions et matériaux conduits au fort.
La mer tend à gagner sur cette partie du littoral et a, par l'action des tempêtes, fortement entamé la falaise. La largeur du chemin initialement de 10 m est considérablement réduite, le rendant difficilement praticable.

Le 29 avril 1927, M. Artus, propriétaire du lotissement de Lorient-Plage intervient auprès du préfet pour qu'un boulevard de 15 m de large relie l'église à l'entrée de Lorient-Plage en passant par la côte et derrière le fort de Locqueltas. Il faudrait construire un mur en béton à partir de la villa du docteur Le Garrec.

Le 6 juillet, la commune envisage de construire une digue de défense contre la mer et de protection du chemin. Pour cela elle devra solliciter la concession du terrain maritime nécessaire et voter sa part contributive de la dépense évaluée au total à 105 677 francs. Mais le projet est ajourné en février 1928 Il est relancé en octobre 1929 avec la demande de concession de 212,43 m² de terrain domanial, le vote d'un emprunt de 70 000 francs et de l'imposition extraordinaire correspondante.

Mais devant les exigences des propriétaires des terrains que le chemin devait traverser, le projet est une nouvelle fois abandonné en 1931.

Finalement, M. Jérôme Cougnard industriel demeurant à Neuilly fait l'acquisition des parcelles en question pour 10 francs le mètre alors qu'on en proposait 30 à la commune. En 1932, il demande l'autorisation d'établir une digue en maçonnerie armée pour protéger ses terres de la mer, et de remblayer les anfractuosités en deçà de l'alignement. En accord avec le maire, il propose de laisser une zone libre assez large permettant le prolongement du boulevard des Touristes.

Lors de l'enquête commodo et incommodo une pétition reçoit de très nombreuses signatures. Les signataires acceptent l'aliénation sous réserve que l'acquéreur s'engage à laisser un passage au public dans l'intérieur de la digue.

Le 3 novembre 1933, le ministère des travaux publics donne son adhésion à la concession avec les réserves suivantes :
1° le terrain sera remblayé à un niveau supérieur à celui des plus hautes mers ;
2° le concessionnaire sera tenu d'établir et de maintenir le long du terrain concédé, du côté de la mer, un marchepied de 1,00 m de largeur accessible en tout temps à la circulation publique de manière à assurer la continuité du passage en bordure du rivage.
Enfin, un délai d'un an est accordé pour la construction de la digue dont l'entretien sera à perpétuité à la charge du concessionnaire.
Toutefois la marine rappelle l'interdiction de construire dans les parties de terrain comprises dans la zone de servitude du fort de Locqueltas et que l'administration décline toute responsabilité en cas de dégradation du fait des tirs des pièces du fort.

L'acte de concession est passé le 13 mars 1935 moyennant la somme de 6600 francs.

 

Le mur est construit rapidement. Puis M. Cougnard propose de céder gratuitement à la commune une bande de 5 mètres à condition qu'elle achète sa digue. La municipalité juge le prix de 140 000 francs qu'il demande excessif et réserve sa décision.

C'est vraisemblablement en 1936, que l'affaire est réglée et que le chemin est rétabli par la commune jusqu'au fort.