Service d'incendie

 

Grave incendie à Kerblaizy en 1838

Le 23 janvier 1838, vers huit heures du soir, un incendie se déclare à Kerblaizy dans la ferme de Jean-Louis Jégo d'Inzinzac, louée à Jean René Kerihuel.

Le lendemain, le maire de Plœmeur, Guillaume Romieux, tonnelier à Larmor, rend compte au sous-préfet en lui adressant son procès-verbal constatant les pertes causées par l'incendie.
Tous les renseignements que j'ai pu recueillir sur la cause de ce malheureux évènement sont de nature à faire croire que l'incendie est dû à l'imprudence d'une vieille femme qui a dû aller le soir à l'écurie avec de la lumière et qui en se retirant aura peut-être et sans s'en apercevoir communiqué à quelques fourrages et par suite occasionné l'incendie de cette ferme. Voilà du moins ce que l'on suppose car personne ne soupçonne la malveillance.
Je ne vous laisserai pas ignorer, monsieur le sous-préfet, le service qui nous a été rendu par les marins du stationnaire commandés par un officier, en se rendant à l'incendie avec une pompe à leur bord. Ils ont puissamment contribué à concentrer l'incendie et à l'empêcher de communiquer à quelques maisons voisines. Leur conduite courageuse est digne d'éloges et surtout celle des marins Le Touse et Evanno que j'ai particulièrement remarqués.
J'ai aussi vu avec une bien vive satisfaction l'empressement avec lequel M. le maire et M. le commandant de la place de Port-Louis nous ont envoyé les pompiers de la ville et un détachement des troupes de la place. Leur concours nous a été d'autant plus utile qu'il a, comme les marins du stationnaire, contribué à concentrer l'incendie et à l'empêcher de faire des progrès.

Tout est ravagé : les bâtiments du propriétaire évalués à 3000 francs, tous les biens meubles, récolte, cheptel, matériel appartenant au fermier pour 3457 francs, ainsi que les habits du domestique Jean-Louis Bertin pour 463 francs. Soit au total 6920 francs de dommages.

Par suite de cet évènement désastreux, le fermier et le domestique manquant de tout, ont le plus urgent et le plus indispensable besoin de secours. Nous supplions nos premiers magistrats de les faire participer le plus tôt possible au bénéfice de l'ordonnance royale du 17 mai 1818 leur accordant le secours.

 

 

Incendie de la boulangerie Guyomard en 1892

Le 19 décembre 1892, la boulangerie Guyomard au bourg de Larmor est la proie des flammes. Le récit de cet incendie est à lire dans la partie traitant des boulangers.

 

 

Organisation du service des sapeurs-pompiers

Le 1er janvier 1852, le maire de Plœmeur prend un arrêté réglementant l'autorité municipale dans l'intervention de la compagnie de sapeurs-pompiers.
Dès qu'un feu est annoncé à la mairie, le secrétaire en chef doit faire partir les pompiers et secours, avertir le maire, les adjoints et le brigadier de gendarmerie.
Le premier officier municipal arrivé à la mairie fait sonner le tocsin et se rend au feu où il donne les ordres qui s'imposent.
Puis le maire, une fois sur place reprend la direction des opérations.
Si l'incendie est trop important, le maire informe le sous-préfet pour obtenir les secours nécessaire de Lorient.

 

En 1924, Jean-Michel Goulven, sergent pompier à la section de Larmor, qui a constamment fait preuve de dévouement se voit décerner la médaille d'argent après 25 années de service. La municipalité décide de lui accorder une gratification annuelle de 100 francs.
En 1929, il demande que cette prime lui soit également versée par la commune de Larmor-Plage. Le 1er décembre, le conseil décide de porter son traitement annuel de 130 à 200 francs.

 

L'année suivante, le conseil étudie une requête adressée par les sapeurs-pompiers de la commune. Il est décidé qu'une lampe électrique sera installée dans le local de la pompe à incendie pour la nuit.
Par contre pour la fourniture d'équipements : bottes, vareuses, pantalons, la commune ne dispose d'aucun budget et décide d'attribuer aux 5 pompiers une indemnité spéciale de 50 francs chacun pour l'usure de leurs chaussures et de leurs effets personnels.
L'achat de 5 cordes et de 5 hachettes pourtant nécessaires n'étant également pas possible, cette question est ajournée.
Le même jour, M. Lepage intervient en faveur du sapeur Jean Kérach qui s'est rendu spontanément à Larmor pour combattre un début d'incendie. Mais il a été brûlé à la figure et à la main gauche lors de l'explosion d'un bidon d'essence et son complet neuf a été endommagé.
Le personnel pompier étant assuré par la commune il sera dédommagé pour la perte de son costume.

 

Suite à un incendie s'étant produit le 25 mars 1931 à La Nourriguel, les 5 sapeurs-pompiers sont intervenus de 19 heures à minuit sans aucune rétribution. M. Penverne, conseiller, demande de leur allouer une rémunération. Il est décidé que dorénavant ils recevront une indemnité horaire de 4 francs le jour et 5 francs la nuit.

 

En 1933, le maire propose d'augmenter l'effectif des pompiers de 5 à 6. Par ailleurs, il convient de remplacer un sapeur décédé. Noël Le Bourhis et Joseph Lescop sont admis. Un crédit de 600 francs est voté pour l'indemnité de fonction et l'équipement du 6e pompier.

La même année, le conseil décide de faire l'acquisition d'une moto-pompe pour le service d'incendie. Après enquête le conseil a le choix entre la "Drouville", la "Samdi Somua" et la "Thirion". Le 29 juillet 1934, il se prononce en faveur de la "Samdi Somua" dont le prix avec le matériel accessoire est de 35 000 F. Il envisage aussi la création d'un corps de sapeur-pompiers dont il faut prévoir l'habillement et l'équipement aux frais de la commune pour 5000 F. Un emprunt de 40 000 F sur 30 ans est souscrit à cet effet.
La réception de la moto-pompe a lieu le dimanche 2 septembre en présence de certains membres du conseil et des sapeurs-pompiers.

Le 30 septembre, sur proposition de la commission d'incendie le conseil décide la composition de la future section de sapeurs-pompiers. Elle comprendra 11 hommes : 1 sergent, 1 caporal, 1 mécanicien et 8 sapeurs. Elle sera habillée et équipée aux frais de la commune. Les casques seront demandés en cession à l'armée.
Les indemnités seront les suivantes :
                         sergent 150 francs
                         caporal et sapeurs 100
                         mécanicien 250 (100 en tant que pompier et 150 comme mécanicien)
Il convient également de rechercher deux voitures automobiles munies de crocs pour le remorquage de la moto-pompe.
Il serait souhaitable de recruter 3 pompiers au Kernével et de pouvoir y entreposer la pompe à bras.

La camionnette de M. Gérard, négociant en vins sur la place, sert à déplacer la moto-pompe.

Jean Goulven, sergent pompier se retire le 1er janvier 1935 après 40 années de dévouement dans le corps des sapeurs-pompiers, tant à Plœmeur qu'à Larmor-Plage. Un vin d'honneur lui est offert par la commune qui lui confère également le titre de sergent pompier honoraire.

En 1939, Marcel Langeo du Ménez est accepté comme sapeur-pompier en remplacement de Louis Even parti à Lorient.

 

En 1945, le conseil municipal demande la subvention de 80% prévue par l'état pour la remise en état de la moto-pompe retrouvée à Mauron, sérieusement endommagée par les Allemands. En attendant que le matériel soit complet et en état de fonctionner, c'est la ville de Lorient et la marine qui apportent leur concours en cas d'incendie.

Le 1er décembre 1946, à la demande de Maurice Kersaho, adjudant-chef des sapeurs-pompiers de Larmor l'indemnité horaire de sortie des pompiers est portée de 32 à 42 francs.

Le 16 novembre 1947, M. Le Cor présente au conseil un important rapport sur les moyens dont dispose la commune en cas d'incendie.
La moto-pompe de marque Samdi, acquise en 1934, d'un débit horaire de 60 m3 et d'une pression normale de 3 kg pouvant exceptionnellement être poussée jusqu'à 5 est en bon état d'entretien et de marche. Par contre le matériel tel que pic de sapeur, échelle et outillage de mécanicien pour la moto-pompe font complètement défaut.
Le local abri de la moto-pompe est exigu et dépourvu de tout aménagement.
L'alimentation en eau est assurée par des bouches d'incendie sinon par les puits ou la mer.

Il peut sembler que moyennant quelques améliorations de peu d'importance la commune sera dotée d'un matériel lui permettant de lutter efficacement contre l'incendie. La réalité est toute autre. En effet le fonctionnement de la moto-pompe est mauvais, du fait d'un étranglement de la conduite au passage des bouches d'incendie entrainant des à-coups dans l'alimentation.
Pour rendre efficace la lutte contre l'incendie, il est donc nécessaire de réorganiser et de moderniser les moyens de défense. Cela passe par le remplacement du matériel défectueux ou manquant ainsi que celui des bouches d'incendie. Il y aurait aussi intérêt à créer des points d'eau artificiels. Enfin, pour donner l'alerte, une sirène est nécessaire.
Le conseil adopte les conclusions de ce rapport et charge le maire de passer commande du matériel nécessaire.

 

En 1949, pour améliorer les moyens de défense contre l'incendie, la commune décide :
                 - la fourniture et la pose de 15 bouches d'incendie de 100 mm et de 2 poteaux d'incendie ;
                 - l'achat d'un dévidoir monté sur roues en bois cerclées de fer ;
                 - l'achat d'un appareil de respiration artificielle du Dr Cot.

En 1956, considérant qu'à chaque sinistre il est fait appel aux pompiers de Lorient, le conseil décide la suppression du corps des sapeurs-pompiers de Larmor-Plage.