Activité autour des presses et conserveries

 

Mémoire au gouvernement

En 1819 et 1820, par manque de poisson, les presses de nos côtes restent inactives, entrainant la réaction des négociants fabricants de sardines de l'arrondissement de Lorient qui en 1821 adressent un mémoire au gouvernement.

Ils écrivent qu'une partie de la pêche entre dans les divers établissements situés sur la côte, connus dans ce pays sous le nom de "Presses", pour y être préparée et fabriquée. Environ 3000 femmes, la plupart mères de familles y sont employées aux travaux que nécessitent la salaison de la sardine ainsi que la mise en barils, et 400 tonneliers s'occupent de la fabrication des barils.
Cette sardine fabriquée se transporte d'abord à Redon, Nantes, La Rochelle, Bordeaux, Bayonne, Sète et Marseille d'où elle se répand dans toute la France et même en Italie.
La sardine pressée forme la majeure partie de la subsistance de la classe ouvrière et indigente qui y trouve une nourriture très économique.
Les pays du midi de la France y trouvent encore une source de prospérité : les produits de notre pêche sont échangés contre les denrées de leur sol, telles que les vins et eau-de-vie dont la consommation est très grande sur les côtes de Bretagne.

L'huile que l'on retire de la sardine par le pressage sert d'aliment aux manufactures de cuir.

Nos pêcheurs sont obligés d'avoir recours à un appât, la rogue, achetée en Norvège alors que les Espagnols et les Anglais n'en ont pas besoin ce qui met les fabricants français dans l'impossibilité de soutenir leur concurrence.
En 1814, le gouvernement avait assujetti la sardine étrangère à un droit supérieur à la sardine française. Mais cela n'empêcha pas la pêche de décliner d'une manière effrayante.

Les négociants Lorientais estiment que l'exécution des anciens règlements devient indispensable pour la conservation de la pêche, mais ils seraient sans effet s'ils n'étaient renouvelés avec toute l'énergie qu'exigent les circonstances actuelles. Ils pensent que les douaniers sont les mieux à même de faire respecter les lois sur la pêche.

Par ailleurs, ils dénoncent le problème de la concurrence des chasse-marées caboteurs de plus en plus nombreux employés au transport de la sardine en vert, et qui achètent leur produit aux pêcheurs à un prix un peu plus élevé. Au final, nos presses ne reçoivent que ce qui aurait été rebuté comme de mauvaise qualité ou les premières petites sardines pêchées en mai et juin. En conséquence, ils demandent que la faculté d'exploiter la sardine en vert soit restreinte afin de prévenir la ruine inévitable de la pêche sur cette partie de la côte de Bretagne.

L'arrondissement de Lorient fournissait jadis 15 à 20 000 barils de sardines pressées. En 1819 et 1820 la pénurie de poisson a été telle dans nos presses que toute la sardine fabriquée ne s'y est pas élevée à 1000 barils par an.

Par le moyen de la franchise accordée au sel servant à la préparation de la sardine en vert les caboteurs ont toute facilité d'en soustraire une partie à la surveillance des agents de la douane. Les fabricants préconisent d'assujettir le sel délivré aux bâtiments faisant le cabotage de la sardine en vert à un droit général de 30 francs par cent kilos. Ce qui aura pour effet d'empêcher la ruine des fabricants en maintenant la différence de prix indispensable entre la sardine en vert et la sardine pressée.

Afin de ne pas gêner les pêcheurs, les fabricants proposent de fixer des points de mouillage où les caboteurs se tiendraient pour attendre le retour des chaloupes par exemple près des rochers des Errants vis-à-vis de Port-Louis, ainsi que sous Groix.
Ils demandent également :
- qu'il ne soit permis de faire le cabotage de la sardine en vert qu'à des bâtiments pontés, au moins de douze tonneaux, et commandés par un Maître reçu au petit cabotage ;
- que ces mêmes bâtiments, pour prouver l'origine de leur poisson soient forcés à prendre au bureau de la douane le plus voisin du lieu de leur chargement, une expédition constatant la quantité de sardines qu'ils ont à bord, sous peine de les voir assujettis au droit de celles provenant de pêche étrangère ;
- que tous les pêcheurs soient obligés de venir chaque soir à terre, soit chez eux, soit sur la côte voisine du lieu de pêche.

Le 8 mars 1821, des négociants fabricants de sardines de Port-Louis, Etel, Groix et Larmor, approuvent ces observations hormis celle concernant le droit demandé sur le sel livré aux caboteurs, considéré comme injuste.

 

La situation en 1858

Le 11 juin 1858, P. Boy, négociant à Lorient, écrit au sous-préfet qu'à Larmor il se fait trois à quatre cent mille francs d'affaires chaque année, soit en sardines, soit en diverses autres espèces de poissons, soit en rogue.
Larmor compte quatre fricasseries qui occupent plus de 300 ouvriers et il est très probable que dans un temps assez court le nombre augmentera encore. Il y a en outre 7 ou 8 autres établissements pour presser et saler le poisson.
Il souligne qu'il y a urgence d'établir entre Larmor et Lorient une route facile et bien entretenue.
Enfin, vous rendriez un véritable service à ce petit pays en créant une jetée ou en prolongeant celle qui a été établie dernièrement de manière que les navires puissent accoster et qu'il fut possible de charger ou de décharger la marchandise.

 

Rapport sur la situation des industries

En 1862 un rapport sur la situation des industries dans le canton de Port-Louis précise que toutes les fabriques de conserves sont en voie de prospérité, augmentant chaque année leur fabrication. Elles occupent un grand nombre de femmes et d'ouvriers ferblantiers. Les salaires sont assez élevés, cependant depuis le mois de novembre jusqu'au mois de mai, les ouvriers qui travaillent tous aux pièces gagnent moins que l'été. Quoiqu'il en soit les chefs d'atelier assurent que l'ouvrier le moins favorisé gagne de douze à quinze cent francs dans l'année et qu'il en est dont les salaires s'élèvent au-delà de deux mille francs. Les femmes ne travaillent que l'été, elles sont payées à l'heure et n'éprouve d'autre chômage que celui qu'occasionne les mauvais jours de pêche.

 

Importance des fabriques en 1871

Une note établie par la mairie de Plœmeur en février 1871 fait état de 12 fabriques de conserves établies sur la commune, dont 8 sur le territoire de Larmor.

L'année suivante, les statistiques sur la situation industrielle font état de l'industrie de la sardine qui souffre beaucoup depuis plusieurs années tant par la rareté du poisson que par sa cherté excessive.

 

Transport des boites de sardines par la poste

Le 9 juin 1896, le président de la chambre de commerce sollicite l'intervention du ministre du commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes, au sujet du transport des boites de sardines par la poste. En effet, le receveur du bureau de poste de Lorient refuse les échantillons de boites de sardines à l'huile présentés pour l'expédition en colis postal, alors que d'autres bureaux comme celui de Bordeaux les acceptent sans difficulté. Cet état de chose est nuisible à la principale industrie de notre contrée.

Il lui est répondu que les boites de sardines à l'huile ne remplissent pas les conditions imposées par les règlements pour pouvoir circuler dans le service des postes à titre d'échantillons. En effet, leur contenu doit pouvoir être vérifié facilement. Or les sardines sont expédiées dans des boites soudées qui ne permettent par conséquent aucune vérification intérieure.
D'un autre côté, les liquides et corps gras facilement liquéfiables étant de nature à détériorer les autres objets ont été admis à circuler par la poste, mais doivent être insérés dans un flacon en verre épais. Ce flacon doit être placé dans une boite en bois, en cuir ou en carton solide, entouré de sciure de bois ou de coton ou de matière spongieuse en quantité suffisante pour absorber le liquide en cas de bris du flacon. Enfin, la boite doit elle-même être renfermée dans un étui en fer blanc.
Les sardines ne peuvent être expédiées comme échantillon par la poste que dans les conditions d'emballage précitées.
Quant à l'expédition des sardines sous forme de colis postaux, il semble y avoir un malentendu. Il n'est pas interdit d'expédier des sardines par colis postal, mais le bureau de poste de Lorient n'a pas qualité pour recevoir les colis postaux qui doivent être déposés à la gare de cette ville.

 

Grève des ferblantiers-soudeurs

Fin juin 1896, la grève des ferblantiers-soudeurs commencée dans le Finistère à Concarneau et à Douarnenez s'étend à Larmor. Les ouvriers usiniers réclament une augmentation de salaire, la suppression des apprentis et de l'occupation pendant l'hiver.
Devant ces prétentions, les usines Bourgeois, Le Bras et Pereyre ont fermé leurs ateliers.

Le mouvement se développe dans la région et les usines de Locqueltas, et du Kernével ferment également. Les grévistes réclament principalement une augmentation de salaire de 0,50 franc par cent boites.
A Larmor, les tentatives de négociations n'aboutissent pas. Les patrons offrent une augmentation de 25 centimes que les ouvriers refusent.

Au bout de trois semaines, la grève des soudeurs de Kernével et de Larmor semble se terminer. Monsieur Bourgeois a fait venir de son usine de Philippeville en Algérie une partie de ses ouvriers soudeurs. Ceux-ci en costume d'Algérie, avec leur bonnet rouge sont arrivés par le train et ont été immédiatement embarqués pour Larmor. Devant cette mesure inattendue, les ouvriers grévistes regrettent de n'avoir pas accepté les 25 centimes que leur proposaient leurs patrons. Mais ce n'est que le 3 août qu'ils reprennent le travail. De tout le littoral breton, c'est à Larmor que la grève a duré le plus longtemps : 38 jours.

 

Assignation des sardinières

Le 13 juillet 1896, 80 sardinières sont assignées devant le tribunal de simple police de Lorient. Elles doivent répondre des contraventions qui leur ont été dressées par les agents de la criée municipale. En effet, M. Octave Roussel, concessionnaire ayant le monopole de la vente du poisson à Lorient considère avoir le droit de percevoir une taxe sur la sardine achetée à Larmor, Port-Louis ou ailleurs.
Les femmes sardinières sont acquittées, le monopole accordé à un concessionnaire portant atteinte à la liberté du commerce.

La même année, monsieur Roussel met en place un service régulier par chaloupe à vapeur entre Lorient, la Périère, le Kernével et Larmor. Outre les voyageurs, il prend en charge le poisson des pêcheurs à destination de la criée municipale de Lorient. Il est ensuite transporté gratuitement par voiture de la criée aux halles.

 

Grève des pêcheurs. . .

L'année suivante, ce sont les pêcheurs de sardines qui commencent une grève.
Le 9 juin 1897, le capitaine Dupré, commandant la gendarmerie de l'arrondissement de Lorient rend compte des évènements :
Une grève de pêcheurs de sardines a commencé le 7 juin au soir à Port-Louis sur l'excitation des pêcheurs venus d'Etel et aussi par suite de la surabondance du poisson qui a été vendu à certaines usines au prix dérisoire de 2 francs et même 1,50 franc le mille.
Le 8 juin, quelques bateaux sont encore sortis, mais il a fallu l'intervention aussi prudente qu'énergique des gendarmes de Lorient, Plœmeur et Port-Louis pour parvenir à laisser débarquer les poissons sans conflit sérieux.

Des pêcheurs grévistes venus de Gâvres et de Port-Louis s'étaient massés sur les cales, s'opposant au débarquement du poisson et les premiers paniers de sardines débarqués ont même été jetés à l'eau.
Plusieurs procès-verbaux pour entrave à la liberté du travail ont été dressés et envoyés d'urgence au parquet de Lorient.

Aujourd'hui 9 juin, la grève peut être considérée comme générale parmi les pêcheurs et elle s'étend à :
1° 400 bateaux de pêche montés chacun par 6 hommes soit environ 2400 pêcheurs ;
2° 16 usines de sardines occupant environ 2000 ouvriers hommes et femmes.
Les pêcheurs ont décidé de rester en grève jusqu'à une réunion générale fixée au lundi 14 juin.
Ils demandent à se syndiquer, puis que les usines leur assurent un prix minimum vers 6 ou 7 francs du mille de sardines.
Ils s'engageraient en outre solidairement à ne pas pêcher plus de 10 000 de sardines par bateau.
Aujourd'hui, le plus grand calme règne sur toute la côte, mais si une partie des bateaux, notamment ceux de la côte de Plœmeur reprenaient la pêche comme quelques-uns paraissent en avoir l'intention, des désordres pourraient être à craindre.
Les gendarmes des brigades de Lorient, Plœmeur et Port-Louis font un service d'ordre permanent sur la côte aux abords des cales, mais en raison de leur petit nombre et de la grande étendue de côte à surveiller, ils ne représentent guère qu'une force morale qui pour le moment parait suffisante.

 

Deux jours plus tard, la grève est terminée à Etel, mais elle continue sur le littoral de Plœmeur et de Port-Louis. Les gérants des fabriques de conserves ont reçu la réponse de leurs patrons qui ne veulent prendre aucun engagement.
Les femmes décident également de se mettre en grève : elles demandent à être payées 0,20 F de l'heure.

 

 

. . . et pratique douteuse à Port-Louis

Par ailleurs, le sous-préfet vient d'apprendre qu'outre les revendications précédentes, les pêcheurs se plaignent aussi d'une nouvelle pratique.
Les usines de Larmor et de Gâvres pour se tenir au courant des prix pratiqués à Port-Louis ont fait installer un mat sur les remparts de cette ville. Un sieur Archereau, débitant de boissons, est chargé d'indiquer le cours de la sardine au moyen de pavillons différents.
Or voici ce qui se passe. Les premiers bateaux vendent à Port-Louis leur poisson à raison de 7 à 8 F le mille. Le pavillon indiquant 7 F est amené et les usines de Larmor et de Gâvres se basent sur ce prix. Une heure après, M. Archereau reçoit l'ordre de hisser le pavillon de 5 ou 6 francs ; aussitôt les pêcheurs se voient offrir ce prix. Cependant ayant appris en route qu'à Port-Louis on payait le mille 7 ou 8 F, ils remettent à la voile pour cette ville, mais en abordant on ne leur offre que le prix de Larmor et de Gâvres qu'ils sont alors contraints d'accepter car ils ne peuvent conserver le poisson qui finirait par se gâter.
L'administration des postes et télégraphes ne serait-elle pas fondée à se plaindre de ce genre de télégraphie privée ?

A l'issue de la réunion générale entre les délégués des pêcheurs et les gérants d'usines qui s'est tenue à Port-Louis le 14, le sous-préfet adresse au préfet le télégramme suivant.

Le lendemain, les usiniers ont acheté le poisson au prix convenu, mais en ne prenant que 4 à 5000 à chaque bateau et en choisissant le plus beau poisson. Les pêcheurs ont écoulé le reste à Lorient où les marchandes ont crié la fraiche à deux sous la douzaine.
Par ailleurs, pour éviter une nouvelle grève, les femmes employées dans les fabriques ont été augmentées. Et M. Archereau qui était chargé de la manœuvre des pavillons fixant le prix de la sardine, prévenu par l'administration des postes et télégraphes qu'il s'exposait à de graves pénalités, s'est incliné.

 

Les prud'hommes donnent raison aux ouvriers boitiers

En juin 1901, le conseil des prud'hommes de Lorient prononce un jugement intéressant pour les ouvriers boitiers. En effet, la société l'Union bretonne qui possède une usine de conserves de sardines à Larmor ayant signifié le 18 avril à ses ouvriers que l'usine fermerait à la fin du mois, les ouvriers soutenant qu'ils étaient engagés pour la saison, réclamèrent une indemnité.
Le justice leur donne raison et accorde : 300 F au contremaitre Pierre Bruel, 200 F à chacun des ouvriers Auguste Le Corre, Auguste Macé, Eugène Houde, Louis Auffret, François Le Chaton, Louis Scanvic, Félix Affray et 100 F à l'apprenti Joseph Balau.

 

Interdiction des signaux aux usines

Le 21 avril 1903, M. Duliscouët soumet au conseil général un vœu ayant pour objet l'interdiction à des particuliers d'indiquer par signaux aux usines des communes voisines le cours de la sardine sur le marché de Port-Louis. En effet, en 1897, informé qu'il commettait une contravention M. Archereau cessa quelques temps cette pratique. Puis selon M. Paubert, sur l'intervention d'une personnalité politique proche du ministre, les signaux ne tardèrent pas à être rétablis.
Malgré les avis défavorables des pêcheurs et des maires des communes concernées, le système continue à fonctionner.
La concurrence pour l'achat de la sardine est complètement supprimée, ce qui livre les malheureux pêcheurs aux caprices des usiniers.
Le conseil général demande au ministre du commerce, de l'industrie, des postes et télégraphes de prendre telles mesures qu'il jugera convenables pour faire cesser le plus tôt possible cette pratique des signaux.

Un mois plus tard, le sous-secrétaire d'état des Postes et des Télégraphes répond au préfet qui lui avait transmis le vœu. Il fait remarquer qu'après avoir interdit la transmission de signaux en 1897, son administration fut sollicitée l'année suivante par un groupe de fabricants de conserves alimentaires et de pêcheurs de Larmor, Toulhars, Kernével et Gâvres de revenir sur sa décision. C'est à la suite d'une enquête préfectorale de laquelle il était résulté que les usiniers et les pêcheurs étaient d'accord pour le rétablissement des signaux que satisfaction fut donnée aux pétitionnaires, sous réserve que l'autorisation accordée ne ferait naître aucune réclamation.
Le vœu récemment émis par le conseil général du Morbihan permet de penser que l'accord dont il avait été parlé n'existe plus et montre que le code de correspondance dont il s'agit donne lieu à des divergences d'idées très marquées des intéressés.

Le 23 juin, sur proposition du préfet, le ministère fait interdire l'usage des signaux optiques conventionnels servant à faire connaitre aux usiniers des communes voisines de Port-Louis le cours du poisson sur le marché de cette localité.

 

Apparition des machines à souder

En 1909, les machines à souder font leur apparition dans les usines de conserves de sardines. Selon la fédération des ferblantiers boitiers, cette mécanisation à laquelle les ouvriers reprochent de faire un travail très défectueux, causerait le chômage de centaines d'ouvriers dont 80 à Larmor. La résistance des ouvriers s'organise.
A Concarneau, les ouvriers détruisent les machines. Dans le Morbihan, la situation est confuse. En juillet, la pêche est très faible, les usines de Kernével, Toulhars et Larmor n'ont pas encore ouvert leurs portes. Puis le poisson revient en abondance, mais le conflit se durcit entre les ouvriers et les patrons des conserveries finistériennes.

 

Crise sardinière

Le 24 décembre 1909, Georges Ouizille rédige une importante contribution à l'étude de la crise sardinière.

Le 15 juillet 1910 une grève des sardinières éclate dans quatre usines de Plœmeur à Lomener, Toulhars et Kernével, en particulier chez Lemy et Pereyre. Au total 129 sardinières sont en grève. Elles réclament une augmentation de salaire de 5 centimes par heure. Alors qu'elles sont payées 0,15 francs de l'heure, les patrons proposent 0,175 F, avant d'accepter 0,20 F. Ayant obtenu satisfaction, elles mettent fin à leur mouvement et le travail reprend le 18 juillet.

Le 1er janvier 1913, la plupart des usines ont complètement fermé : 25 sur 33 dans le Morbihan. Selon une enquête de la préfecture, à Larmor, seules les usines Bourgeois et Pereyre employant chacune 33 personnes n'ont pas l'intention de fermer. Mais pour combien de temps ? En avril, face au refus des marins pêcheurs d'accepter des modifications aux méthodes de pêche, malgré les garanties qui leur sont offertes, le syndicat national des fabricants de conserves de sardines et autres poissons maintient sa résolution de laisser les usines fermées pendant la campagne de 1913. Finalement, fin mai, un accord entre les fabricants et les pêcheurs met fin au conflit. Des commissions mixtes sont instituées dans tous les secteurs de pêche. Pour celui de Larmor, Toulhars, Le Kernével, monsieur Rodas et "le gendre de madame Halloche" sont désignés pour représenter les fabricants.