Articles extraits du

Nouvelliste du Morbihan

 

19 juillet 1900
Victime d'une congestion à Locqueltas
Les baigneurs de Larmor ont été péniblement impressionnés dimanche par un triste accident qui s'est produit près du fort de Locqueltas.
Un ouvrier tonnelier du port nommé Julien Marie Guillas, qui est en même temps concierge à la Chambre des Notaires, rue de la comédie, 20, venait de dîner avec sa femme et ses deux filles. Vers deux heures, peu après ce repas, il voulut prendre un bain. Sa femme lui conseilla vivement d'attendre quelques temps encore pour laisser la digestion s'accomplir. M. Guillas ne voulut malheureusement rien entendre.
A peine était-il dans l'eau et avait-il commencé à nager à une trentaine de mètres du bord qu'on remarqua tout à coup sa singulière attitude. Il se laissait aller aux lames comme un corps flottant. Un baigneur, M. Servais accourut à son secours et s'aperçut qu'il avait perdu connaissance.
Ramené à la plage, le malheureux reçut les soins de M. Servais, puis du capitaine d'artillerie Glinche, de M. Le Corno, pharmacien, et de M. Cattin, étudiant en médecine. Ces personnes essayèrent de le ranimer par tous les moyens usités en pareil cas, pendant qu'on allait prévenir le docteur Cousyn à son pied à terre de Larmor. M. Cousyn ne put que constater le décès de l'imprudent baigneur qui avait succombé à une congestion.
Il ne restait plus qu'à accomplir les formalités légales, ce qui fut fort long. Un assistant de M. Le Clanche dût aller jusqu'à Plœmeur chercher un officier de police judiciaire qui put faire les constatations nécessaires.
Le cadavre fut ensuite transporté à Lorient dans le canot de deux pêcheurs amateurs MM. Le Vay et Gouron, pompiers de la ville, qui le déposèrent à la cale Ory, d'où il fut conduit au domicile de la famille.
M. Guillas était âgé de 47 ans. Le désespoir de la veuve et de ses filles sur la plage a navré les assistants de cette scène tragique.

 

1er août 1900 (Le Morbihannais)
Sur la plage de l'Armor
De nombreux habitants de l'Armor nous prient d'être leur interprète près des autorités compétentes pour protester contre le sans-gêne de certains baigneurs.
En effet, chaque jour, que la plage soit à peu près déserte ou couverte de monde comme dimanche dernier, par exemple, des hommes, des femmes, se déshabillent sur la grève avec une désinvolture et une impudeur non pareilles, sans se préoccuper des familles qu'un spectacle aussi naturaliste offusque à juste raison.
Il y a pourtant un arrêté du maire de Plœmeur, placardé sur les murs de l'Armor, qui défend de se déshabiller sur la plage.
Pourquoi l'autorité ne le fait-elle pas observer ?
Jamais on n'a vu le garde-champêtre dresser le moindre procès-verbal. A quoi sert donc ce fameux garde-champêtre invisible ?
Il est payé cependant pour faire son service.
Il serait à souhaiter que tous nos confrères de Lorient protestassent comme nous. Peut-être alors se déciderait-on à faire observer le règlement.
Jeunes filles et enfants n'assisteraient plus ainsi à des exhibitions plutôt…zolistes.


4 octobre 1900
Larmor
On a fait la grasse matinée dimanche à Larmor…….. Comme il fait jour ! et pas le moindre son de cloche ! Est-ce une aurore boréale ? On alla voir aux montres, aux pendules, on mit le nez aux fenêtres, on descendit sur la place; les fidèles de la messe matinale y étaient déjà rassemblés et devant la porte de l'église obstinément fermée cherchaient la clef du mystère.
Disons tout de suite que c'est le chat qui l'avait, la clé du mystère, et aussi celle… mais commençons par le commencement. Lire la suite.


21 octobre 1900
Tentative de vol au casino
Le casino de Larmor vient d'être visité par un audacieux cambrioleur, qui n'a cependant retiré aucun profit de son expédition nocturne.
Après avoir pénétré par la porte de la cuisine, le rodeur tenta de fracturer les portes des diverses salles et des appartements. Mais il fut probablement dérangé dans son travail par un usinier, M. Simonnet, qui venait prendre sa voiture remisée dans l'écurie du "casino".
On ne s'aperçu de la tentative de vol que lorsque la bonne, préposée pendant la saison d'hiver à la garde de l'établissement, fermé depuis peu, vint faire sa tournée habituelle.
Larmor menace de devenir célèbre sous le rapport des vols et cambriolages. Dernièrement, c'était la tente du maire de Lorient qui était enlevée, puis des poules qui étaient soustraites chez M. Le Bras et des avirons dans le bateau de M. Romieux, des filets appartenant à divers pêcheurs qui étaient lacérés.
Malgré l'intense surveillance exercée, ce ou ces malfaiteurs n'ont pu encore être découverts.

 

22 novembre 1900
Vol dans des poulaillers
Dans la nuit de vendredi dernier, divers poulaillers de Larmor ont été visités par des malfaiteurs.
Des volailles ont été dérobées au préjudice, notamment, de M. Le Merdy, desservant, et de M. Yhuel, cultivateur. Une enquête est ouverte.


4 juillet 1901
Noyé à Locqueltas
Les accidents de baignades commencent à se produire et dimanche dernier, les nombreux promeneurs qui se trouvaient sur la plage de Larmor, ont été attristés par un de ces accidents.
Un étudiant en médecine, originaire de La Trinité sur Mer, M. Joseph Picaud, âgé de 19 ans, se baignait avec plusieurs camarades, près du fort de Locqueltas, quand soudain on le vit se débattre désespérément, appeler au secours et disparaitre.
Les témoins de l'accident se hâtèrent vers lui. Deux jeunes gens, MM. Henri Merrien et Théophile Hettet, qui se trouvaient en canot, accoururent les premiers. M. Merrien se jeta à la mer et, plongeant dans l'eau peu profonde à cet endroit, réussit à ramener le corps du jeune étudiant.
Transporté sur le rivage, le noyé fut l'objet des soins les plus empressés de la part des personnes présentes, particulièrement de M. Cavalier, sous-brigadier des douanes, accouru au premier appel avec sa boite de secours, de M. Le Montagner, syndic, puis du docteur Waquet. Mais tout fut inutile. Le malheureux avait succombé à une congestion.
Son corps mis en bière à Larmor, a été transporté hier à la Trinité sur Mer où a eu lieu aujourd'hui l'inhumation.


3 août 1901
Tombée de la cale
Mardi, dans l'après-midi, une sardinière occupée à décharger du poisson d'un bateau pêcheur est tombée à l'eau près de la cale.
Sans plus s'effrayer, la brave femme nagea quelques brasses, saisit un organeau de la cale, et ce fut au milieu des rires que ses compagnes la hissèrent sur la terre ferme.

 

26 juin 1903
Un acrobate à Larmor
Le fameux acrobate, dont nous signalions naguère les prouesses à Lorient et à Port-Louis, a voulu se signaler à nouveau.
Dimanche soir, à 6 h ½, il grimpa sur le toit de l'église de Larmor. Il réussit parfaitement dans son ascension mais eut le tort d'enlever le coq du clocher qu'il jeta sur la place publique.
Cette escapade lui vaudra sans doute des poursuites.


19 juillet 1903
L'Acrobate Bobinnec (Suite)
L'acrobate Bobinec, dont on n'a pas oublié les exploits d'escalades aux clochers de La Rochelle, de Groix, de Port-Louis, de Larmor et à la colonne Bisson, vient encore de faire des siennes.
Cet escaladeur enragé, qui tient sans doute cette singulière manie de son ancien métier de gabier grésillon, a entrepris la nuit dernière de grimper en haut du clocher de Kerentrech.
Comme, a-t-il expliqué depuis, on l'empêche de faire ces exercices le jour, il a choisi une heure où il pensait n'avoir pas de témoins [...].
Vertement rabroué par les agents, à qui l'alerte n'a pas plu, plus que de raison, Bobinnec est emmené au poste de la rue Beauvais, et l'effervescence momentanée du quartier se calme dans les rires.
On dit que "pour mettre un terme aux exploits de Bobinnec, ce grimpeur de clocher va être poursuivi pour avoir démantibulé le coq du clocher de Larmor".
Il faut bien trouver un prétexte pour l'empêcher de se tuer un jour ou l'autre.


27 août 1903
Violente tempête, gros dégats
La nuit de dimanche à lundi, à Larmor, a été terrible pour la flottille des barques de pêche.
Vers 3 heures de matin, au moment de la plus grande violence du coup de vent, la chaloupe 224 de Lorient mouillée au large a été projetée par des lames énormes par-dessus le massif rocheux qui se trouve devant la plage et s'est échouée en plein devant le quai.
Dans le petit port, se trouvaient de nombreuses barques de Riantec, de Gâvres, de Concarneau, etc. Tous ces bateaux, légèrement amarrés et surpris par la tempête, se sont violemment heurtés les uns contre les autres et se sont fait des avaries diverses.
Plusieurs d'entre eux ont été jetés à la côte; le Vanikoro, n°3802, de Lorient, patron François Padellec de Riantec a été jeté sur la plage de Toulhars.
Hier matin sur la demande des naufragés, le syndic a demandé des secours à l'inscription maritime de Lorient mais cet appel est resté sans réponse et ce n'est que ce matin qu'un gendarme maritime est venu voir ce qui s'était passé.
Pendant ce temps le Vanikoro avait sombré avec tout son armement, non sans se faire d'assez sérieuses avaries, et le patron avait perdu un baril de rogue et son compas.
Les pêcheurs et les baigneurs ont néanmoins réussi à le déhaler à la côte et à le mettre à l'abri.
Monsieur Romieux, conseiller municipal de Lorient, a pris l'initiative d'une quête qui, avec le concours de Mlles Duliscouet, Hecaen, Germaine Le Bras a produit la somme de cent cinquante francs. M. Tuauden, directeur des chantiers nantais en villégiature à Larmor, a offert au patron Padellec un compas en remplacement de celui qu'il a perdu dans le naufrage.
Quant à la chaloupe 224, elle a pu dans la matinée d'hier se haler sur deux amarres et est rentrée à Locmalo pour se faire réparer.

 

1er janvier 1904
Mordu par un chien
Mercredi après-midi, M. le capitaine de gendarmerie Gandon, passant à bicyclette sur le pont de Kermélo, a été mordu par un chien qui était attelé sous une voiture de laitier mais non tenu en laisse, contrairement au règlement préfectoral.


5 mai 1904
Sortie risquée en canot
La petite plage de Larmor a failli être dimanche après-midi le théâtre d'un drame.
Un canot monté par cinq personnes, trois hommes, une dame et un enfant dans une petite voiture, avait démarré de l'anse des villas pour une promenade en mer, quand à une certaine distance de la côte, la voiture d'enfant mal équilibrée, tomba à l'eau.
En voulant la retirer, tout le monde se porta du même côté et le canot chavira, précipitant toute la famille à la mer.
Heureusement les douaniers et les spectateurs accoururent aussitôt et réussirent à sauver les naufragés.


21 juillet 1904
Imprudent baigneur
Un baigneur a failli perdre la vie jeudi dernier à Larmor.
Quelques minutes après avoir déjeuné, il commit l'imprudence grave de se jeter à l'eau près du fort de Locqueltas et de s'éloigner du rivage. Mal lui en prit car aussitôt l'imprudent baigneur dut appeler à l'aide, sentant les forces lui manquer.
M. Le Favader, surveillant technique à l'arsenal, qui se baignait dans les parages, se porta rapidement à son secours. M. Le Coq, adjoint technique à l'arsenal qui se trouvait à proximité se déshabilla et se jeta également à la mer.
Tous deux furent assez heureux de ramener l'imprudent baigneur sur la plage. Après des frictions énergiques et des soins intelligents les deux sauveteurs purent le ramener à la vie.
Compliments aux deux sauveteurs.


27 juillet 1904
Les dangers d'un bain prolongé
Mardi dernier, vers 4 h. de l'après-midi, un marchand tailleur de Lorient, M. Joan Le Nabec, venait de prendre un bain aux abords du fort de Locqueltas et s'amusait à cueillir des coquillages aux rochers émergeant de l'eau.
Son costume léger ne put l'empêcher de prendre un refroidissement et, la mer montant, M. Le Nabec dut se remettre à la nage pour gagner la rive.
Tout à coup, il se sentit couler ; à peine peut-il crier au secours avant de disparaitre. A deux ou trois reprises, il revient sur l'eau et pousse des cris de détresse.
Fort heureusement, un soldat du 62ème M.Tollet, entend ses cris et bravement se jette à l'eau, bien que ne sachant pas nager. Il put, quoiqu'ayant de l'eau jusqu'au cou, arriver près de l'imprudent, le saisir d'un mouvement brusque et le pousser vers les rochers près desquels on pouvait encore avoir pied.
Cependant, les promeneurs assez nombreux avaient vu le danger pressant. Plusieurs d'entre eux, notamment un gardien du fort, se jettent dans une embarcation et viennent cueillir le naufragé qui avait perdu connaissance, par suite d'un commencement d'asphyxie.
De toutes parts, on s'empressa près de M. Le Nabec. Des frictions énergiques, des soins de toutes sortes lui sont prodigués par le docteur Pédrono et les douaniers.
M. Le Nabec qui est toujours alité, nous prie de témoigner sa reconnaissance à tous ceux qui l'ont tiré d'un si fâcheux pas.
Nos félicitations au soldat Tollet.

 

1er septembre 1904
Tombés à l'eau
- Dimanche, le jeune Robert Privet, âgé de 6 ans, de Kerolé, s'amusant à sauter au Kernével d'une embarcation à l'autre, est tombé à la mer par suite du clapotis causé par le passage d'un vapeur.
L'enfant disparut et allait se noyer quand M. Henry, professeur du lycée, accourut en canot et réussit à le retirer de l'eau. M. Henry a ramené dans son canot le jeune imprudent qui était parti seul de Kerolé avec son frère et sa sœur moins âgés que lui.

- Hier lundi à 5 heures, au moment où le Condé disparaissait dans la passe sud, de nombreux voyageurs et touristes étaient massés sur la cale de Larmor.
Tout à coup, un cri s'élève : un enfant à la mer ! Et en effet, un petit garçon d'environ dix ans se débattait à un mètre de la cale et disparaissait en quelques instants. Plusieurs témoins de l'accident se précipitèrent à son secours.
M. Le Brise, douanier à Larmor, plongea à deux reprises et ramena sur la cale le petit naufragé qui s'empressa d'aller changer ses vêtements.

- Un autre sauvetage a été également accompli à Larmor.
Les frères Huet se baignaient sur la plage quand l'un d'eux, âgé de 15 ans, perdit pied. Son frère se porta à son secours, mais disparut également. 
Heureusement trois sauveteurs, MM. Pastol, Le Corre, Le Porh accoururent, et non sans peine, réussirent à sauver les deux imprudents.

 

1er septembre 1904
Un vol de 350 francs
Dimanche dernier la veuve Cano, marchande de gâteaux, qui est âgée de 34 ans, avait fait bonne recette à Larmor et regagnait Lorient quand elle rencontra sur la route le cultivateur Le Clainche qu'elle interpella familièrement en lui demandant de payer un verre.
Le Clainche consentit et paya une ou plusieurs tournées d'autant plus facilement qu'il se trouvait fort riche ce jour-là, ayant sur lui une somme de 360 fr. Il commit malheureusement l'imprudence de laisser voir cette somme à la veuve Cano et celle-ci, flairant une bonne aubaine, s'empressa de suivre le cultivateur qui se rendait à la nuit close, chez lui à Kercavès.
Que de passa-t-il alors ? On ne le sait pas exactement. Toujours est-il que le cultivateur Le Clainche est venu dès le lendemain à la police porter plainte de ce que, pendant qu'il était assoupi un peu ivre dans un fossé de la route, il avait senti quelqu'un fouiller ses poches. Réveillé, il avait crié "au voleur" ! Mais le coupable, ou plutôt la coupable, car il soupçonnait la veuve Cano, avait disparu.
Effectivement, une perquisition faite aussitôt chez la veuve Cano rue de la comédie 51 a amené la découverte derrière une image piquée au mur, de trois billets de 100 francs et d'un billet de 50 fr qui provenaient évidemment du porte-monnaie de Le Clainche
La veuve Cano a, par suite, été arrêtée.

 

16 octobre 1904
Agression
Mme Le Hunsec, crêpière à Larmor, déclare que, il y a 15 jours, un de ses anciens pensionnaires, Gustave Le Marrec, renvoyé pour soulographie et violences, revint, tenta de pénétrer chez elle, malgré l'opposition de sa fille Françoise et braqua sur elle-même et Françoise le fusil dont il était porteur.
Les faits sont attestés par le maçon Kerdavid, que la fille était allée chercher en hâte.
Le Marrec est condamné par défaut à 2 mois de prison.


20 octobre 1904
Vol de 350 francs : le jugement
Un beau jour, le cultivateur Le Clainche fit achat d'une voiture avec son ami Perron et la paya en beaux deniers comptants. Son porte-monnaie restait cependant encore bien garni, puisqu'il ne contenait pas moins de 357 fr.
Il entra dans un débit, se fit servir et en même temps servir une marchande de gâteaux, Perrine Lorcy veuve Cano. Bientôt Le Clainche se sentit envie de dormir et s'en fut dans un champ. La femme le suivit et tout doucement lui enleva son précieux magot.
La veuve Cano conteste naturellement ces faits ; elle parle de marins, d'artilleurs, d'ouvriers qui ont bien pu faire le coup. Pour elle, elle est innocente comme l'enfant le plus candide.
Malheureusement une perquisition faite à son domicile a fait découvrir trois beaux billets bleus cachés derrière une image et le reste de l'argent caché sous un tas de vieux linges.
Malgré ses protestations, la veuve Cano écope de trois mois de prison.


1er janvier 1905
Vols au Kernével
Dans la nuit du 26 au 27 décembre, plusieurs vols ont été commis au Kernével.
- Entrés d'abord chez le boulanger Thomas, les maraudeurs lui ont dérobé sept poules qui dormaient paisiblement dans un caveau contigu à la maison d'habitation.
- Non encore satisfaits, ils firent main basse sur du lard et des volailles appartenant à l'aubergiste Botlan.
- Pour transporter le tout, ils enlevèrent une brouette chez M. Jean-Marc Causer, avec en plus dix bouteilles de cidre.
Le préjudice causé est assez considérable, M. Botlan évalue le sien à 100 fr et M. Thomas à 25 fr.
Une enquête est activement menée pour découvrir les malfaiteurs.


30 mars 1905
Bagarre en famille !
Le 19 janvier se déroulait un combat épique aux Quatre-Chemins de Larmor.
C'était d'une part, Louise Rosalba, femme de Pierre Auffret, et sa fille Françoise.
D'autre part Hélène Gourlay, femme de Yvon Auffret, et par suite belle-sœur et tante des deux premières.
Louise était furieuse de propos ou d'insultes adressés par Hélène à sa fille. Elle les reprocha véhémentement à sa belle-sœur. En guise de réponse et d'explication, elle reçut une gifle.
La jeune Françoise entra alors en lice et dauba ferme sur sa tante. Celle-ci appela à l'aide son mari qui travaillait non loin de là et qui survint porteur d'un outil.
Cet outil ne resta pas inactif. Bref, beaux-frères, belles-sœurs et nièce sont poursuivis pour coups réciproques.
L'interrogatoire et les plaidoiries mêmes n'amènent qu'un jour restreint sur cette affaire que les inculpés embrouillent passablement.
Après plaidoiries de M. Bertic pour les époux Auffret, et de M. Le Grand pour Françoise et sa mère, le tribunal acquitte cette dernière, condamne Yves Auffret à 16 fr., sa femme à 25 et Françoise à 16 fr. d'amende.


6 juin 1905
Mordue par un chien enragé
La population de Larmor a été mise en émoi ces jours-ci par les méfaits d'un chien enragé.
Ce pauvre animal a parcouru mercredi et jeudi le village en s'attaquant d'abord à plusieurs de ses congénères qu'il a mordus plus ou moins profondément.
Rencontrant sur sa route la fillette Edelin, il s'est également jeté sur elle, et l'a mordue si cruellement à la joue qu'un morceau de chair a été enlevé.
L'enfant s'est précipitée affolée chez ses parents qui ont appelé en hâte un médecin pendant que le chien était saisi et mis hors d'état de nuire.
L'autopsie de l'animal a fait constater qu'il était réellement enragé.
La petite Edelin a été aussitôt conduite à l'Institut Pasteur, à Paris, où elle recevra les soins nécessaires.
A la suite de cet accident, la municipalité de Plœmeur a pris aujourd'hui un arrêté pour interdire la circulation des chiens en liberté sur tout le territoire de la commune.

 

2 juillet 1905
Contraventions à cause des chiens
Des contraventions pour n'avoir pas attaché ou museler leurs chiens ont été relevées conte les ménagères Costiou……etc………


16 juillet 1905
Pauvres toutous
Leurs maîtres et maîtresses, surtout ces dernières, parait-il, gémissent depuis mercredi que l'arrêté préfectoral est affiché, interdisant la circulation des chiens pendant deux mois sur tout le territoire du département.
L'arrêté a été pris sans doute en toute connaissance de cause et en toute raison. Mais les possesseurs trouvent cela désagréable, et plus encore les intéressés, en l'espèce, les pauvres toutous.
Combien de braves dames se voient obligées de porter leurs petits caniches sur les bras pour ne pas les affubler de la terrible muselière ? Le petit chien n'en est d'ailleurs que mieux bichonné : si un cruel agent sans cœur et sans entrailles, allait le coffrer, tel un vulgaire vagabond, et le faire conduire du violon à la fourrière où, s'il n'est réclamé sous quarante-huit heures, il sera pendu haut et court.


3 août 1905
Accident de baignade
Hier mardi, à l'heure du bain à Larmor, deux enfants, les frères Leduin ont failli se noyer.
Ils allaient infailliblement périr sans la courageuse intervention de M. Busson, qui se jeta à l'eau malgré son grand âge et ramena les petits imprudents sur la rive, où des soins leur furent donnés par le docteur Pédrono.


8 août 1905
Les dangers de la mer
M. Croizer, un valet de chambre et une cuisinière employés chez M. Sévène, propriétaire à Kernével, avaient cru bon de faire une promenade en mer. Ils étaient déjà arrivés en face de Port-Louis, quand une lame fit capoter leur bateau et projeter à la mer les touristes d'occasion.
Survint heureusement un vapeur Port-Louisien qui repêcha les naufragés, sauf M. Croiser, vaillamment cramponné à son you-you, et les ramena à Kernével, sans autre mal qu'un bain assez imprévu.

 

26 octobre 1905
Audacieux vol à Larmor
Dans la nuit de samedi dernier, des malfaiteurs se sont introduits dans la cave de M. Auguste Le Bras, épicier à Larmor.
Après avoir mis de côté une trentaine de litres de cidre bouché, 75 kilos de lard salé, une motte de graisse de neuf kilos, ils montèrent dans le magasin au-dessus duquel couchait la famille Le Bras.
Prestement, ils enlevèrent 6 kilos de café grillé, deux kilos de chocolat Menier, une demi-douzaine de paquets de bougies à la marque La Paimpolaise, six paquets d'un kilo à la marque Cossé Duval, dix autres de 500 grammes, six kilos de beurre, quelques boîtes de sardines portant la marque du Lion d'Argent, vingt morceaux de savon du poids de 500 grammes chacun.
Pour terminer, ces cambrioleurs, qui ne furent entendus de personne, fracturèrent le comptoir et enlevèrent une somme de six francs.
Le total du vol s'élève à 250 fr.


5 novembre 1905
Les drames de la mer
Une nuit tragique - Deux naufrages - Un navire incendié
La nuit de la Toussaint a été marquée sur nos côtes par une violente tempête qui a causé de tragiques évènements de mer.
- Un trois-mâts terre-neuvas le Richelieu a été jeté sur les rochers qui prolongent la pointe de Toulhars en face de Port-Louis.
- Une barque de pêche l'Eléonore s'est brisée sur les rochers dits "Les Menhirs", en face de Locqueltas et son patron Dréano s'est noyé.
- Enfin un trois-mâts italien, le Nostre Madre a été désemparé au large et, après sauvetage de son équipage, a été incendié.


12 décembre 1905
Un enfant noyé dans le Ter
Une triste découverte a été faite dimanche dans le Ter, entre l'étang et le pont de Kermélo, près du vieux moulin qui se trouve sur la rive droite de la rivière.
Le petit Le Gal a été trouvé noyé à cet endroit.


14 décembre 1905
Un enfant noyé (Suite)
Nous avons annoncé en notre dernier numéro la découverte dans un lavoir du vieux moulin, au bord du Ter, du petit Pierre Marie Le Gal, âgé de 17 mois.
Ce pauvre petit était le seul enfant des époux Le Gal, demeurant au vieux moulin, et dont le père est journalier au port.
Il a été inhumé hier à Plœmeur.

 

9 janvier 1906
Suicide
Le village de Larmor a été émotionné samedi par un dramatique suicide !
Un cocher d'usine, connu sous le nom de Mathurin, père de famille, s'est tué de deux coups de fusil dans la tête, en se posant l'arme sous le menton et faisant partir la gâchette avec le pied.


11 janvier 1906
Suicide (suite)
Nous avons succinctement annoncé dans notre dernier numéro le suicide de Mathurin Louis Robic, charretier à Larmor.
Ce malheureux, domicilié au Ménez, marié et père de deux enfants n'était âgé que de quarante-trois ans et originaire d'Inguiniel. A propos d'une somme d'argent que sa femme ne put lui fournir et dont, parait-il, il avait un besoin urgent.
Découragé, Robic profita d'une absence momentanée de sa femme pour saisir son fusil Lefaucheur, lier une tresse, y passer le pied droit et, appuyant en joue près de la bouche du canon, presser la gâchette.
Les deux coups partirent à peu près simultanément. Une balle enleva la joue droite, une seconde traversa le cerveau.
M. le docteur Pédrono, appelé en hâte ne put que constater le décès.


23 mars 1906
Infraction
Un procès-verbal a été dressé à Louis Le Paugam, ferblantier à Kervaugam, pour infraction à l'arrêté municipal ordonnant de museler les chiens.


29 mars 1906
Pour un timbre !
Anastasie Le Discot n'a plus la plénitude de ses facultés mentales à la suite d'une fièvre typhoïde, dont elle a été atteinte il y a quelque temps.
Aussi c'est en pleurant à chaudes larmes qu'elle se présente (au tribunal), en compagnie de sa mère qui ne pleure pas moins.
Et pourtant l'affaire est peu grave : ayant eu besoin d'écrire à un jeune homme, elle affranchit sa lettre d'un timbre ayant déjà servi.
Me Soret qui présente la défense, s'efforce de faire remarquer au tribunal qu'en raison de l'état mental de sa cliente, celle-ci n'a pu se rendre compte qu'elle commettait un délit et en conséquence il demande son acquittement.
Elle est condamnée à 16 fr. d'amende et loi Bérenger.

 

14 &17 mai 1906
Vol d'épave
Le 6 janvier, M. Quiniou, lieutenant des douanes à Larmor, fut prévenu qu'entre autres épaves venues échouer à la côte, se trouvait un fût de vin qui avait été immédiatement percé, et dont les pêcheurs de Locqueltas s'étaient partagé le contenu.
On lui signala même particulièrement Le Gourriérec et Coché comme ayant pris plus que leur part.
Il se rendit tout d'abord au domicile des époux Coché, où il ne trouva que la femme. Celle-ci commença par nier, mais devant les questions pressantes de M. Quiniou, elle alla à son armoire et en retira un litre qu'elle déclara provenir de l'épave.
Le mari arrivant à ce moment, et ne sachant rien de ce qui s'était passé commença par nier à son tour, mais finalement il monta au grenier et en rapporta trois bouteilles.
Une perquisition faite au domicile des époux Le Gourriérec amena une découverte à peu près analogue.
Le lieutenant des douanes fait remarquer toutefois au tribunal, que les deux prévenus ne sont pas les seuls coupables, car tous les habitants du village de Locqueltas ont puisé dans la barrique.
Le Gourriérec et Coché ont eu le tort d'avouer un méfait que leurs voisins ont nié.
Ils sont condamnés à 6 jours de prison avec sursis.


27 mai 1906
Agression
Ces jours derniers, Jean-Louis Duliscouët, du village de Kergalan, se trouvait au débit Le Roy en compagnie de Le Darze et du père et fils Lefort.
La conversation devint assez intime et Duliscouët dit au fils Lefort que son père mettait des entraves à son mariage.
Le surlendemain, dans l'après-midi, Duliscouët retrouva sur sa route les deux Lefort.
"Mais où vont ces deux gaillards là" dit-il.?
La réponse fut donnée à l'aide d'un coup de bâton noueux, qui renversa Duliscouët.
Peu après Le Darze et Boulbard, de Kerpape, trouvaient sur le chemin un parapluie ouvert et, plus loin, Duliscouët baignant dans une mare de sang.
Une plainte a été déposée et une enquête ouverte.


12 juin 1906
Accident de baignade 
Avec la belle saison, les accidents de baignade commencent.
Hier après-midi, le jeune maçon Pierre-Marie Galiou, originaire de Scaër, âgé de 19 ans, se trouvait à Locqueltas avec son oncle et sa tante. Après avoir déjeuné à 11 h ½ au "Lapin Blanc", toute la famille s'installa sur la plage, et vers 2 h ½, assez longtemps par conséquent après avoir mangé, le jeune Galiou voulut prendre un bain.
Il entra dans l'eau, mais à peine y avait-il fait quelques pas et l'eau lui allant seulement à la ceinture, qu'on le vit chanceler et tomber.
On s'empressa autour de lui et on le ramena sur le sable, mais le malheureux ne donnait plus aucun signe de vie. Pendant qu'on s'efforçait de le ranimer, on courut chercher un médecin. Le docteur Garrec arriva peu après, mais ses efforts furent inutiles et il dut constater le décès. Le docteur Duliscouët, accouru ensuite, ne fut pas plus heureux.
Le corps du malheureux jeune homme a été ramené en voiture à son domicile, rue de Merville, 74 bis.

 

7 août 1906
Un sauvetage au Kernével
Dimanche matin vers 10 h ½, le jeune Valentin, 17 ans, se baignait en face du fort de Kernével, quand il perdit pied. Ne sachant pas nager, il était en état de périr.
M. Tremlant, qui se trouvait à terre et s'aperçut de l'accident, cria aussitôt au vétéran François Guillou qui se trouvait dans une plate non loin de là, de se porter au secours du jeune imprudent
Le vétéran Guillou entendit l'appel. Il y répondit :
- Pas avec ma plate, j'arriverais trop tard !
En même temps, il se jetait à la mer tout habillé et il parvint à sauver M. Valentin.
C'est le deuxième sauvetage accompli depuis peu de temps par M. Guillou, qui est titulaire d'un témoignage de satisfaction pour avoir sauvé de même, l'an dernier, un matelot du "Jurien" qui s'était jeté à l'eau.


7 août 1906
Un sauvetage en rade
Samedi après-midi, un canot de l'usine Domagon, de Toulhars, monté par le jeune Couppeller, 18 ans, fils du contremaître, et le charretier Pierre Bertin, revenait de Port-Louis, avec un lourd chargement de 115 thons pour l'usine.
Sous la charge et l'action de la houle assez forte, le bateau faisait un peu eau. Il serait cependant, sans doute, arrivé sans encombre si deux torpilleurs n'étaient venus à passer.
Les remous de ces deux navires rapides firent chavirer l'embarcation. Les deux hommes et le chargement furent précipités à la mer.
Ils nagèrent vers le rivage mais leurs forces les trahirent. Un bateau auquel ils firent appel passa sa route et leur situation devenait très critique quand une chaloupe de Locmiquélic accourut fort heureusement et put les recueillir. Couppeller surtout était à bout de forces.
Quant au chargement, une trentaine de thons furent sauvés le jour même, une quarantaine le lendemain. Le reste a été perdu, ce qui occasionne une perte d'environ 200 francs pour l'usine.


19 août 1906
Grave incendie à Larmor
Ce matin, vers 10 h. un incendie dont on ignore encore les causes, a éclaté au village de Kerblaisy, dans un immeuble occupé par Mme veuve Kermorgan et M. Névanic, et dont une partie appartenait à Mme veuve Le Coupanec et l'autre à M. Félix Romieux.
Le feu, se propageant avec rapidité, fut cependant circonscrit par les pompiers de Larmor et de Kernével, auxquels se joignirent bientôt les artilleurs de Port-Louis.
Néanmoins, trois maisons ont été détruites en peu de temps, en raison de la sécheresse qui sévit un peu partout.

 

26 août 1906
Nouvel incendie à Kerblaye
Un nouvel incendie a éclaté mercredi après-midi au village de Kerblaye, près de Larmor, où la semaine dernière, trois maisons furent déjà la proie des flammes.
Mercredi, vers une heure, Mme Marhadour, cultivatrice au village passait avec la veuve Kermorgan, quand leur attention fut attirée par les cris de : "Au feu !"
Les flammes dévoraient en effet dès ce moment le faîte de la toiture en chaume d'une écurie de la maison occupée par Mme Vve. Bertin et appartenant à M. le docteur Pédrono, de Lorient.
Les habitants et les pompiers de Larmor accoururent aussitôt mais les toitures en chaume offraient une proie facile à l'incendie.
Grâce à une maison couverte en tuiles qui séparait l'immeuble atteint des maisons voisines, on put préserver ces dernières, mais la maison du docteur Pédrono a été à peu près entièrement détruite avec ce qu'elle contenait, six à sept cents kilos de pommes de terre, du bois de chauffage, du mobilier, etc.


28 août 1906
Un sauvetage au Kernével
Vendredi dernier, 24 août, le jeune Conan, âgé de 12 ans tombait à l'eau, d'une embarcation où il s'amusait, à quelques mètres de la cale du Kernével.
L'enfant ne sachant pas nager, allait disparaitre emporté par le courant. Du haut de la cale, le jeune marin Lesquer Ernest avait heureusement aperçu le danger. Il se précipita à l'eau et en quelques minutes il eut le bonheur de ramener à terre le petit Conan. La conduite du jeune sauveteur est d'autant plus louable qu'il a un bras presque paralysé à la suite d'une blessure contractée au service de l'Etat.


4 septembre 1906
Dévouement récompensé
Le ministre de la marine vient de décerner un témoignage officiel de satisfaction au second-maître Le Clanche Louis-Marie, embarqué sur le Requin, en récompense du dévouement dont il a fait preuve, à Larmor, le 4 août 1905, s'est jeté à la mer pour porter secours à deux hommes en danger de se noyer.

 

9 septembre 1906
Nous recevons la lettre suivante :
Larmor, le 5 septembre 1906. Monsieur le directeur,
Je lis dans votre dernier numéro du Nouvelliste, qu'une récompense vient d'être accordée au second-maître torpilleur Le Clanche pour le dévouement dont il a fait preuve au sauvetage de deux jeunes gens, l'an dernier à Larmor.
Cette récompense très méritée semble laisser de côté le courage d'un compatriote, M. Busson qui, comme vous le disiez lors de l'accident, n'hésita pas malgré son grand âge, à sauver l'ainé des deux imprudents et arriva au rivage exténué de fatigue.
Les baigneurs de Larmor, témoins de l'accident, souhaitent que ce courage n'ait pas été oublié et qu'également une récompense sera accordée à M. Busson.
Nous espérons tous ici, que par l'intermédiaire de votre aimable journal, ceux qui furent ensemble à la peine, le soient aussi à l'honneur.
Agréez, Monsieur, mes salutations distinguées. Un baigneur parisien à Larmor.


23 septembre 1906
Accident de voiture
Un sérieux accident de voiture s'est produit hier vers onze heures au Méné.
Un attelage de la maison Fromantin s'est emballé dans la traversée de ce village, près de Larmor, et l'un des chevaux a atteint par de violentes ruades les charretiers Julien Robic âgé de 34 ans, du village de Kerlin, père de deux enfants, et Jacques Le Louer, âgé de 61 ans, de Plénéno, père de cinq enfants.
Tous deux ont été profondément blessés aux jambes et ont reçu les soins nécessaires dans une maison du voisinage.


28 octobre 1906
Vol de pommes
Un vol de pommes et de poires perpétré avec escalade a été commis dans le jardin de Mme Morcler, à Larmor. Les malfaiteurs sont recherchés.


30 octobre 1906
Rixe
Une rixe s'est produite, ces jours derniers, entre Joseph Bienvenu, cultivateur au Ménez et Louis Even, matelot chauffeur à bord du bateau-école Le Kerguélen.
Bienvenu affirme avoir été frappé par Even.
Louis Even affirme non moins énergiquement n'avoir pas porté de coups, quelques gifles auraient été échangées.

 

8 novembre 1906
La tempête du 4 novembre
Nous avons longuement relaté en notre dernier numéro les évènements de la terrible tempête de dimanche. Nous avons aujourd'hui à compléter par quelques détails la nomenclature des graves accidents de mer de cette journée.
Disons tout d'abord, que le bruit a couru hier, d'un nombre considérable de cadavres qui auraient été retrouvés sur les côtes. On ne parlait de rien moins que de huit cadavres à Riantec, quatorze à Gâvres, d'autres sur la côte de Plœmeur, etc.
Tous ces bruits ne reposaient sur aucun fondement. Les seuls cadavres retrouvés jusqu'à présent ont été de deux pêcheurs, aux environs de Toulhars.
Ces deux victimes de la tempête faisaient partie de l'équipage du dundée Mam, n°2431, de Concarneau, monté par le patron et quatre matelots.
Le Mam se trouvait vers 7 h ½ au large de Larmor, s'efforçant de se mettre à l'abri de l'ouragan.
Soudain, comme il advint aux autres barques naufragées, une lame énorme s'abattit sur le bateau, sans que ce dernier, dans la violence de la tourmente, ait pu l'éviter.
L'embarcation, emplie d'un seul coup, tournoya et sombra en quelques instants.
Les hommes d'équipage se trouvèrent précipités à la mer. C'étaient le patron Jean-Louis Le Huec, les matelots Joseph Autret, Louis Le Huec, Bleunven et Montfort.
Le naufrage eut heureusement des témoins, sur la terre et sur la mer, et les dévouements courageux surgirent tant sur l'une que sur l'autre.
Sur la mer, malgré la violence de la tempête et les dangers de subir le même sort que la Mam, la barque Marie généreuse n°182, de Lorient, se porta sur le lieu de l'accident et pu recueillir deux des naufragés qui nageaient de leur côté vers elle, les matelots Bleunven et Montfort, de Trégunc près Concarneau.
Sur terre deux courageux jeunes hommes Joseph Merdy, 27 ans de Kerblaisy, et Eugène Le Goff, 27 ans, de Locqueltas avaient également vu se dérouler le drame. D'un commun élan, ils se déshabillèrent en plein vent, sous les embruns, sous la violence des rafales glaciales, et se jetèrent à l'eau, à-Dieu-vat, contre les vagues.
Leur courage fut récompensé. Ils purent ramener à terre un des naufragés, le patron Jean-Louis Le Huec, 27 ans, qui, pris dans les filets de pêche, se débattait vainement contre les flots, et allait infailliblement périr. Ils le transportèrent à demi-mort à terre où des soins empressés le mirent définitivement hors de danger.
Malgré tous ces courageux efforts, deux autres pêcheurs de la Mam n'ont pu être sauvés et ont disparu sous les flots. Ce sont Joseph Autret, de Kerliren en Trégunc, marié et père de quatre enfants, et Pierre Le Huec, frère du patron, également de Trégunc, âgé de 19 ans et célibataire.
Le cadavre de cette dernière victime a été retrouvé le même jour.


20 novembre 1906
La tempête du 4 novembre (Suite)
On continue à retrouver sur nos côtes les cadavres des victimes de la terrible tempête du 4 novembre.
Hier après-midi, on a retrouvé sur la plage de Toulhars un corps en état de décomposition avancée qui a été reconnu par M. Le Montagner, syndic des gens de mer, pour celui du pêcheur Pierre le Huec âgé de 19 ans, de Kerlérenen en Trégunc (Finistère).
La gendarmerie a procédé aux constatations légales et la municipalité de Plœmeur a fait inhumer le cadavre. Le malheureux Le Huec faisait partie de l'équipage de la barque de pêche Mam de Concarneau qui sombra à l'entrée de la rade et dont deux matelots périrent malgré les efforts héroïques des sauveteurs Joseph Merdy, Eugène Le Goff et de l'équipage de la Marie Généreuse qui ne purent arracher à la mort que le patron Jean-Louis Le Huec de la barque naufragée.

 

27 décembre 1906
Hospitaliers-Sauveteurs Bretons
Le comité lorientais de la société des "Hospitaliers-Sauveteurs Bretons" a fait remettre une somme de quarante francs à la veuve Sordier, de Kernével, dont le mari a péri en mer au cours des dernières tempêtes.


3 mars 1907
Larmor
Au soir du 24 février, vers 11 heures, M. Deforges, débitant de tabacs et hôtelier à Larmor, fut réveillé subitement par un grand bruit.
Il se leva et constata que des pierres avaient été lancées dans l'imposte de la devanture de son débit de tabacs. Trois carreaux en avaient été brisés et trois pierres étaient même tombées à l'intérieur.
Une enquête est ouverte à ce sujet.

 

26 juin 1907
Epaves
Il a été trouvé, sur les côtes de Larmor, le 17 juin, 6 fûts vides en bon état, portant les marques F. S., et une pièce de sapin du pays, de 5,50 m de long, 1 m de circonférence, en mauvais état, sans aucune marque ni numéro.


26 juin 1907
Découverte macabre
Deux jeunes gens se baignaient au pont de Kermélo quand ils aperçurent un bras qui suivait le fil de l'eau.
Ils le retirèrent et, croyant sans doute que ce n'était qu'une pièce anatomique, ils l'abandonnèrent au coin de la rue de Larmor. Des gamins le trouvèrent et le portèrent à la police.
On a reconnu en cette pièce anatomique le bras droit d'une femme, dont les ongles étaient fort jolis. Y a-t'il eu crime ? Peut-être; en tout cas ce crime remonterait à plusieurs années.

 

14 juillet 1907
Vengeances
Dans la nuit d'avant-hier, la voiture du cultivateur Jean-Louis Costiou, de Kercavès, en Plœmeur, a été enlevée de son hangar, et jetée dans une carrière se situant à environ 400 mètres de là.
M. Costiou a porté plainte à ce propos contre deux cultivateurs des environs qui lui en veulent, dit-il, à la suite d'un mariage manqué.
Les mêmes ont battu son domestique Pierre Gragnic qu'ils rencontrèrent vers 10 heures du soir.
Tous ces faits seront éclaircis par la justice.


20 août 1907
Tué par une machine à battre
Un terrible accident de machine à battre s'est produit hier au village de Kerblaisy, entre Larmor et Kernével.
Le journalier Yves Flégeau, de Locqueltas, était occupé au battage du blé dans un champ, au moyen d'un manège actionné par des chevaux.
Il voulut y introduire des gerbes, il eut le bras pris par la batteuse et fut entrainé par les rouages.
Très grièvement blessé, il reçut les premiers soins du docteur Cousyn, qui habite à proximité, et qu'on alla chercher en toute hâte.
Le médecin ordonna le transfert immédiat de Flégeau à l'hôpital Bodélio à Lorient où l'amputation du bras fut faite, inutilement d'ailleurs.
L'infortuné est mort ce matin. Il était âgé de 29 ans.

 

25 août 1907
Incendie aux Quatre Chemins
Un incendie s'est déclaré mercredi matin vers quatre heures, aux quatre chemins de Larmor dans un hangar appartenant à M. Vital et occupé par le charron Le Men.
Le hangar a été détruit avec ce qu'il contenait.
Les dégâts sont couverts par une assurance à "l'Abeille" et évalués à environ 600 francs.


8 septembre 1907
Sauvé de la noyade
Les promeneurs de Larmor ont été un moment émotionnés dimanche.
Un baigneur, qui se trouvait à environ 150 mètres du rivage, se mit tout à coup à appeler au secours. Aucune barque ne se trouvant à proximité, et les témoins de l'accident ne sachant pas nager, le baigneur allait périr quand, fort heureusement, survint un habitué de la plage, excellent nageur, qui se jeta à l'eau sans hésiter et put ramener saint et sauf l'homme en danger.


3 décembre 1907
Les cambrioleurs de la côte
Des cambrioleurs ont visité ces jours derniers Larmor et Lomener.
- A Lomener [...]
- A Larmor, les vols ont été de moindre importance. Vendredi, vers midi, Mlle Louise Le Scouézec, au service du docteur Pédrono arrivait à la villa de ses maîtres à Larmor, pour y épousseter les meubles et dérouiller les fourneaux.
Quand elle entra dans la maison, elle aperçut brusquement un individu qui, précipitamment, s'enfuyait par la fenêtre. Il était coiffé d'une casquette, portait un pantalon de toile et paraissait jeune.
"Ah bien ! Vous en avez de l'audace" ! lui cria la bonne. "En voilà un voleur" !...
Mais le voleur ne resta pas l'écouter. En un clin d'œil, il escalada le mur de la propriété Chartier, puis il disparut dans la campagne.
Ce fut vainement qu'aux appels de la bonne, M. le juge de paix Romieux et deux douaniers se mirent à sa recherche. Les propriétaires des villas de Larmor, mis ainsi en éveil, vérifièrent peu après l'état de leur maison. Il apparut manifestement que quatre d'entre elles avaient été visitées par les voleurs.
- Dans la villa de M. Pédrono, on ne constata que la disparition de quelques cigarettes.
- Dans celle de M. Chartier, ils ont fouillé tous les meubles, les ont ouverts, ont enlevé une jumelle en laissant l'écrin et ont bu une excellente bouteille de vin blanc.
- Chez M. Hénaff, ils ont pimenté les choses. Non contents de s'y fournir à bon compte de vins divers et de gâteaux, ils y ont déposé au beau milieu de la table un vase, qui d'ordinaire n'est pas mis à cette place, et qui était rempli de toute autre chose que de fleurs. Cette singulière et peu artistique exposition était éclairée d'une lampe qu'ils avaient, à dessein sans doute, laissée allumée à côté.
- La villa de M. Ecamp (Hecaen) qui habite Paris, a été également visitée, mais on n'a pu encore établir exactement ce qui y a peut-être été volé. On a seulement constaté que les cambrioleurs, comme bouquet de la fête, y ont sablé le champagne.


2 janvier 1908
Les chiens qui mordent
Un cultivateur de Keramzec, entre Larmor et Kernével, M. Boulbard a été profondément mordu à la figure par son chien.
Le chien a été aussitôt abattu et soumis à l'examen de M. Auzat, vétérinaire.


3 mars 1908
Mordu par un chien
Le facteur Le Floch, de Plœmeur, passant à Locqueltas, a été mordu au poignet droit par le chien de garde, lequel chien s'en est pris aussi à la tunique du porteur de lettres et y a fait des accrocs qui prouvent la solidité de ses dents.
Inquiet, le facteur réclame la visite de l'animal. Le garde prétend de son côté, que le facteur a agacé son chien.
La gendarmerie est saisie de l'affaire.

 

13 mars 1908
Contravention
Une double contravention a été infligée à Le Borgne, garçon-meunier au Moulin-Neuf pour abandon de sa voiture et défaut de plaque.


3 mai 1908
Autre contravention
Le boulanger Guyomard a eu le tort de ne pas surveiller l'attelage qu'il avait momentanément abandonné sur la route. Une contravention l'a rappelé au respect des règlements.


17 mai 1908
Sur le bateau de Kernével
Deux propriétaires de Larmor, dont un ecclésiastique Lorientais, se trouvaient à bord du bateau de Kernével.
Des fêtards, qui y avaient pris place, crurent bon d'adresser certaines épithètes déplaisantes à l'honorable prêtre.
Par contre l'autre propriétaire, M. B. qui se trouvait auprès de l'abbé, crut aussi devoir intervenir, mais pour reprocher à un troubleur de se mêler de ce qui ne le regardait pas.
Ce troubleur se troubla au point de s'élancer sur M. l'abbé X…; M. B. s'interposa. Une assez forte gifle, destinée au prêtre, l'atteignit.
Au retour, M. B. déposa immédiatement une plainte. Le parquet, après avoir entendu, hier, l'abbé X., a chargé la police de procéder à une enquête.

 

16 juin 1908
Un trio de jeunes voleurs
Profitant de la construction d'une maison à Toulhars, un jeune peintre, Mignon, 16 ans fit une excursion dans une cave voisine où il trouva deux bouteilles de vin blanc et une bouteille d'absinthe qu'il s'empressa d'enfouir dans le sable.
Deux camarades du même âge furent alors invités par le jeune Mignon. Le trio n'eut pas de peine à retrouver les bouteilles. On but le vin blanc, et n'emporta que le pernod qui ne plaisait pas aux jeunes antialcooliques…
Pour en tirer profit, ils allèrent proposer la bouteille au débit Le Gal, à Quélisoy et comme le débitant méfiant refusait de l'acheter, les trois jeunes gens firent une scène violente et brisèrent un carreau ; l'un d'eux alla jusqu'à ouvrir un couteau à cran d'arrêt.
Le débitant calma l'orage comme il put, mais son fils suivit puis devança, par des chemins détournés, les jeunes violents.
Quand ils arrivèrent à l'octroi de Merville où le fils Le Gal avait annoncé leur prochain passage, les "octroyens" Cargoet et Bideau leur demandèrent s'ils n'avaient rien à déclarer. Ils reconnurent avoir une bouteille d'absinthe, et pendant qu'on leur faisait payer les droits, on prévenait en même temps la police qui arrivait peu après sous la forme du brigadier Pasquier, de Merville, et d'un agent qui prirent la suite des jeunes gens et les arrêtèrent non loin de là.
Tous trois ont été interrogés aujourd'hui par le parquet.


23 juin 1908
Un pêcheur noyé
Hier au soir, vers huit heures, au moment où la flottille des barques de Concarneau prenait le large, un pêcheur de l'une de ces barques tomba à l'eau à hauteur de la citadelle de Port-Louis.
Retiré presqu'aussitôt par le patron Gourriérec, montant une barque de Locqueltas, il fut amené à Larmor où le docteur Pédrono lui donna des soins énergiques, mais la mort avait fait son œuvre.
Ce malheureux laisse une veuve et deux enfants.


30 juillet 1908
Mari disparu
Madame Anna Milau, femme Le Lu, habitant à Kernével, a déclaré à la gendarmerie que son mari l'a quittée depuis le 22 juillet.
Il n'a pas reparu depuis et l'on craint qu'il ne lui soit arrivé malheur.
En voici le signalement : taille 1 m 80 environ, cheveux et sourcils châtain-clairs, yeux bleus, nez très fort, habillé d'un paletot et d'un pantalon noirs, chemise de flanelle à rayures grises, chapeau feutre noir, chaussé de socques.

 

6 août 1908
Cheval emballé
Avant-hier soir, vers 6 heures, une voiture de M. Le Clech rentrait de Larmor, conduite par le cocher de ce négociant. Tout à coup, par suite d'un chaos, le cocher tomba sur la route près du pont de Kermélo; le cheval s'emballa, franchit au galop le vieux pont, malgré tous les arrêtés du préfet, et continua de la même façon jusqu'à Merville où il fut enfin arrêté près de la pâtisserie Jaffré.


30 août 1908
Volé en voiture
Monsieur Joseph Rideau, cultivateur à Kercavès, revenait en voiture du village de Kervogam. Il était accompagné de sa femme.
Arrivé à l'entrée de Kercavès, il rencontra une dizaine de jeunes gens, qui sautèrent à la bride du cheval et enlevèrent au cultivateur un carnet contenant, entre autre choses, un billet de 100 F. Quelques-uns ont été reconnus et signalés à qui de droit.


11 octobre 1908
Dans un débit
"Le temps est beau pour la saison" pensaient, comme le brigadier légendaire, de gais jeunes gens - nombreux, ma fois - qui s'en revenaient en bande, le 23 août au soir, de la fête parfaite de Larmor. Il faisait si beau sur la route ! Et comme la petite bande avait soif, on entra, bien qu'il fût 10 heures, au débit des Quatre-Chemins pour y vider encore une dernière chope.
- "Halte-là ! heure tardive ! fermeture du débit !" firent observer les gendarmes, dont les silhouettes, tout à coup, se profilèrent dans la pénombre, ainsi que des cauchemars très importuns.
- " Hou ! Hou !" dirent nos jeunes gens.
" Hou ! Hou !" ce n'était pas pour imiter le bruit du vent ; c'était plutôt pour faire quelque peu la nique aux gendarmes.
Et voilà pourquoi Louis Cadiou, 24 ans, son frère Théodore, 20 ans, Paul Kerihuel, 24 ans, Jean Charpentier, 24 ans, et Pierre Le Guen, 18 ans, viennent s'asseoir, trois par trois, sur deux petits bancs réservés de la correctionnelle.
- Nous n'avons pas crié "hou-hou !" dit spirituellement Kerihuel. "C'était peut-être un bruit d'essoufflement quelconque".
Somme toute, minime affaire, qui fait rire un peu dans l'auditoire ! C'est ce que déclare Me Soret, le défenseur des frères Cadiou, qui ne voit dans l'histoire qu'un simple tapage nocturne, et demande l'acquittement général des inculpés.
Les six copains s'en tirent chacun avec 10 fr d'amende avec bénéfice de la loi Bérenger.

 

15 octobre 1908
Sauvetage en Rade
Lundi dans la soirée, une chaloupe de la Direction des Mouvements du Port, commandée par le deuxième maître vétéran Baron, a réussi à sauver d'une mort certaine le patron pêcheur Mettery, du Kernével, qui par suite d'une fausse manœuvre de son embarcation, était tombé à la mer et courait le risque d'être entrainé par le courant.
Baron se rendit compte du danger et se porta rapidement au secours du pêcheur qu'il ramena à terre, sain et sauf.


5 novembre 1908
Une villa cambriolée
Dans la nuit du 25 au 26 octobre, une villa située à Larmor et appartenant à M. le docteur Cousyn, recevait la visite de cambrioleurs.
Une armoire fut facilement ouverte et un veston en drap à carreaux gris clair, qui s'y trouvait, fut vite décroché.
Une autre armoire à glace fut également sollicitée, mais résista aux pesées. Finalement, du vin fut bu dans la salle à manger.
Vendredi dernier, nouvelle visite des cambrioleurs, mais cette fois chez le gardien de la villa. Une somme de 240 fr. prit le même chemin que le veston gris-clair.
Le parquet a été avisé de ces vols que l'on croit attribuer à une personne connaissant les êtres de la maison.


17 janvier 1909
Pauvre chasseur
Joseph Gargam, 19 ans et cultivateur, a chassé le corbeau, le 28 novembre.
Un gendarme survint, et Joseph n'avait pas de permis !
Après plaidoirie de Me, Adol 30 fr. d'amende.

 

7 mars 1909
Un pendu à Quélisoy
Le cultivateur Collet de Quélisoy était averti hier par son voisin M. Mentec qu'il y avait un pendu dans le grenier de la maison où habitait le retraité Béguin.
M. Collet s'y rendit aussitôt avec son domestique Ihuel et M. Mentec.
Dans le grenier indiqué, se balançait en effet au bout d'une corde le retraité Joseph Béguin, âgé de 54 ans.
La corde fut immédiatement coupée, mais le désespéré ne put être ramené à la vie.


25 avril 1909
Contravention maritime
Le 15 février dernier, procès-verbal a été dressé contre M. Louis-Marie Guyader, chargeur à Larmor pour irrégularités dans son rôle d'équipage.
Mais comme le fait remarquer son défenseur Me Bertic c'est en réalité le 9 décembre 1908 que fut commise l'infraction qui lui est reprochée.
Un de ses hommes étant malade et à l'hôpital, il avait pris à son bord de la Victoire pour le remplacer, sans déclaration, un nommé Kermorvan, qui se noya.
L'honorable avocat excipant de l'Art. (x ?) de la loi de mars 1852, établit que l'action publique s'éteignant en matière de contravention par trois mois, la constatation réelle du fait incriminé a eu lieu le 9 décembre et non le 15 février.
D'autre part un procès-verbal n'est pas interruptif de prescription pour les contraventions.
Le tribunal se rendant à ces raisons, acquitte M. Guyader.


27 mai 1909
Un triple sauvetage
Hier matin, 25 mai, à six heures, le canot Petit Paul, patron Louis Le Lu, de Kernével, revenant des lieux de pêche, a talonné sur la basse des "Errants".
Par l'effet du ressac, le canot a coulé à pic immédiatement. Le patron qui seul savait nager, et les deux hommes d'équipage Pierre et Eugène Coeffic, père et fils, ont été précipités à la mer.
Fort heureusement le canot Le Mage appartenant à M. Meslin qui se trouvait à proximité, put recueillir les naufragés.

 

6 juillet 1909
Suicide aux Quatre-Chemins
Dans un accès de fièvre à la suite d'une congestion cérébrale, Jean-Marie Rideau, âgé de 29 ans, s'est pendu près de son lit, dans l'après-midi de mercredi.
Rideau était célibataire et habitait aux Quatre Chemins de Larmor.


10 août 1909
Incendie à Larmor
Un incendie a éclaté la nuit dernière à Larmor, vers dix heures et demie. La maison occupée par M. Le Calvé, menuisier, a été en partie détruite.


10 août 1909
L'orage d'hier
Il faut remonter bien loin dans les souvenirs Lorientais pour se rappeler un orage aussi violent que celui qui s'est abattu hier sur notre région.
La foudre est tombée dans de nombreux endroits dans la campagne, allumant plusieurs incendies et occasionnant divers accidents plus ou moins graves [...]. Ce fut une trombe, un déluge, avec feu d'artifice grandiose et bruyant.
Dans toutes les directions, le ciel se zébrait d'éclairs de toutes sortes et de toutes couleurs.


12 août 1909
Les effets de la foudre (Suite)
…………………….Nous avons notamment signalé qu'aux abords du pont de Kermélo, une jeune fille a eu les deux mains assez profondément brulées par la foudre.
Ce coup de tonnerre a eu des effets des plus curieux. Tout un groupe de promeneurs revenait à ce moment de Larmor en se hâtant vers Lorient sous la pluie terrible. Pendant que ce groupe se trouvait entre le débit Le Gal et le pont de Kermélo, la foudre tomba sur un poteau télégraphique au bord de route.
La secousse fut telle que toutes les personnes du groupe furent jetées, non pas dans une position quelconque, mais toutes à genoux.
Deux autres passants qui étaient devant et se retournèrent à ce moment, virent ce groupe étrange, à genoux sur la route inondée, et crurent un instant que ces gens s'étaient mis en prières.
Ils les virent après se relever et comprirent que c'était la foudre qui les avait jetés ainsi. Comme nous l'avons dit, une des jeunes filles du groupe a eu les deux mains brûlées, une autre a eu son chapeau et un ruban qui ornait ses cheveux également brûlés.

 

26 octobre 1909
Naufrage dans les coureaux
Le patron François Ricousse pêchait la sardine dans les coureaux de Groix, samedi, quand l'embarcation qu'il montait avec son fils et quatre matelots, chavira sous une violente rafale.
Les six hommes furent précipités à la mer ; heureusement que tous savaient nager. Ils furent sauvés par d'autres pêcheurs mouillés à proximité.
Le patron Ricousse joue décidément de malheur. Il a déjà subi plusieurs naufrages au cours desquels il perdit deux de ses fils.


30 décembre 1909
Un noyé à Kermélo
Les journaliers Prudence et Evanno se promenaient hier matin, vers 10 h sur la rive gauche de la rivière du Ter, près du pont de Kermélo, quand ils aperçurent, submergeant entre deux eaux, le cadavre d'un homme.
Celui-ci fut ramené sur la rive et reconnu pour être Louis Morvan, 29 ans, et originaire de Lanester.
Les constatations légales furent faites par les gendarmes de Plœmeur et le maire de cette localité. Le permis d'inhumer a été donné aujourd'hui.
La veillée mortuaire du corps a eu lieu sur le rivage même.