La défense des côtes

 

La surveillance du littoral est d'abord confiée à des milices garde-côtes, puis à des compagnies de canonniers garde-côtes avant que sa défense ne soit assurée par l'armée régulière.
De nombreux forts, batteries et observatoires échelonnés tout le long du rivage témoignent de cette défense. Sur la paroisse de Plœmeur, d'ouest en est : Fort-Bloqué, Keragan, Talud (également écrit Talut), Kerpape, puis, sur la future commune de Larmor : Locqueltas et Kernével. En face, la citadelle de Port-Louis et la batterie de Gâvres. Sur l'île de Groix les forts du Grognon et de la Croix.

Quand Port-Louis devient le siège de la Compagnie des Indes, il convient de protéger ses chantiers de construction navale. En 1694 des batteries sont installées à Gâvres et à Locqueltas. Une carte militaire de l'embouchure des rivières du Blavet et du Scorff, éditée en 1696, parle des feux du canon, savoir de la citadelle, de la batterie du Poulan, de la batterie de Gâvres et de la batterie de Larmor qui défendent la petite rade.

 

ND de VictoireLe 29 septembre 1746, une armada anglaise apparait sous Groix. Elle est composée de 16 vaisseaux de ligne, 8 frégates et 2 bombardes accompagnées de 30 transports de troupes, avec 5 bataillons. Le lendemain les opérations de débarquement commencent à proximité de l'embouchure de la Laïta à Guidel, alors que la milice garde-côtes fait preuve d'une totale inefficacité.
Le corps de débarquement pille Plœmeur et tente d'assiéger Lorient. Les troupes atteignent les faubourgs de la ville. Contre toute attente, alors que le Conseil de guerre s'apprête à capituler, les Anglais se replient en n'ayant perdu qu'une vingtaine de soldats et sans être poursuivis. Le 10 octobre, la flotte quitte Le Pouldu.
A Lorient, l'annonce du départ des Anglais met les habitants en joie. On fête la victoire et de nos jours, le premier dimanche d'octobre une messe est toujours célébrée à l'église Saint-Louis à Lorient.
Les Plœmeurois offrent à Notre-Dame de Larmor le vitrail intitulé "Notre-Dame de Larmor arrête les Anglais – 1746".
A la fontaine Monistrol, où les Anglais venaient prendre de l'eau, on donne le nom de Fontaine des Anglais.
En 1867, le Pape reconnait Notre-Dame-de-la-Victoire comme patronne de Lorient. Sa statue la représente écrasant le léopard anglais.

Face à la menace constante des troupes anglaises, un plan de fortification des côtes bretonnes est mis en œuvre.
Un document daté du 14 septembre 1758 fait état des ouvrages défensifs édifiés dans les paroisses côtières. On relève à Larmor :
                          - la batterie de Kernével ;
                          - le fort de Locqueltas ou de Larmor : 12 canons, corps de garde, poudrière.
Tandis que sur la carte de Louis de Saint-Pierre également datée de 1758, il est aussi fait mention du fort de Toulhars. Une représentation très significative en est donnée en 1779 par de L'Isle et Buache, premiers géographes du Roi, sur leur nouveau plan de Lorient, du Port-Louis et de leurs rades.

 

 

L'ordonnance royale du 13 décembre 1778 réorganise le service des milices garde-côtes de la province de Bretagne. Un règlement du 22 octobre 1780, stipule que la compagnie de Plœmeur faisant partie de la division d'Hennebont est composée de 50 hommes : 25 de Plœmeur, 7 de Saint-Caradec et 18 de Caudan.

Alors que l'est de la France subit l'invasion ennemie, le 11 juillet 1792 les députés déclarent "la patrie en danger" et organisent la levée de volontaires.
Le 6 août, les administrateurs du district d'Hennebont font part de l'état de surveillance permanente et de la nécessité de pourvoir à la garde des côtes pour éviter l'invasion ennemie. Il faut nommer à Plœmeur quatre commissaires chargés du recrutement de l'armée et de la vérification des forts. Jean Joseph Brangolo, maire, Jean Stéphan, officier municipal, François Sallo, notable et Jacques Joseph Rustuel, secrétaire-greffier, sont désignés.