Station climatique

 

 

  

Les maisons sont propres et bien tenues. Sur les plages, de nombreuses villas ont été construites donnant à cette partie de la côte un aspect gai et pittoresque.
Le grand attrait de Larmor, c'est la proximité d'une ville importante, de Lorient […] avec laquelle elle a les communications les plus faciles grâce à des services de bateaux à vapeur et d'autobus . . .
Larmor a l'avantage de posséder plusieurs plages, celle de Toulhars, la Grande-Plage située au-bas de la bourgade et la plus fréquentée, la plage de Locqueltas et celle de Lorient-Plage qui a près de 2 kilomètres de longueur. Elles sont en pente douce avec un sable fin et agréable. Elles sont encadrées par une série de rochers où l'on peut pêcher à marée basse sans le moindre danger.
Larmor possède un autre agrément, c'est le "sillonnement" de ses eaux par des bateaux de toutes sortes, navires de l'Etat, grands vapeurs, cargos, chalutiers à vapeur, navires à voiles, bateaux de pêche, bateaux de plaisance, embarcations de toutes sortes, c'est un mouvement incessant.
Le panorama est magnifique et admiré de tous les touristes qui visitent ce joli coin de la Bretagne.
La localité possède d'ailleurs toutes les ressources nécessaires : boulangeries, boucheries, épiceries, pâtisseries, légumes, poissons, etc.
Il existe des hôtels et des restaurants confortables. . .
Il y existe une église du XVIe siècle, classée comme monument historique. . .
Les excursions sont faciles pour les baigneurs installés à Larmor grâce aux services d'autobus et de bateaux à vapeurs : Lorient et sa rade, l'ile de Groix, Lomener, Kerroch, le Fort-Bloqué, le Pouldu et plus loin, Hennebont, Pont-Callek, Le Faouet, Quimperlé, la forêt de Clohars-Carnoët, etc.
La jolie localité de Larmor a devant elle le plus bel avenir. Elle prend chaque année une importance de plus en plus grande et elle est destinée à devenir l'une des stations balnéaires les plus fréquentées de la France.

 "Le Nouvelliste du Morbihan"  6 août 1924

 

Station de tourisme

Le 16 mai 1926, le maire, Adolphe Coutillard, expose au conseil qu'en raison de la fréquentation intense des touristes sur les plages de la commune, il y aurait intérêt pour Larmor-Plage à devenir station touristique. Les démarches nécessaires seront faites dans ce sens.

Dès le 4 juillet, le conseil remplit un volumineux dossier en vue du classement de la commune en station de tourisme. On y relève les éléments suivants : 

Le conseil décide en même temps de la composition de la future chambre d'industrie touristique. Elle sera composée de 10 membres élus dans les catégories professionnelles suivantes.

Le conseil demande que la station soit autorisée à percevoir une taxe de séjour.

 

Le tarif de la taxe serait de 1 franc par personne. Les enfants ou malades venus faire une cure au sanatorium marin de Kerpape en seront exemptés.
Un tarif dégressif est prévu pour les familles nombreuses.
Enfin, le conseil décide que pour la perception de la taxe, les hôtels, pensions de famille, villas etc. seront classés en première catégorie :
                          Hôtel de Larmor : M. Derrien,
                          Hôtel de la Plage : M. Daniels,
                          Restaurant des Touristes : M. Gretener,
                          Hôtel de la Renaissance : M. Guyomard,
                          Hôtel Melvé : Mme Melvé
Environ 700 pièces meublées dont le loyer atteint ou dépasse cent francs par mois.

 

Une enquête de commodo et incommodo a lieu en mairie du 20 au 22 septembre. Monsieur Léon Péronnet, ex-officier des équipages de la flotte, domicilié au Ménez, commissaire enquêteur, rend son rapport le 24. N'ayant reçu aucune observation il émet un avis favorable au classement de la commune comme station de tourisme avec création d'une chambre d'industrie touristique et autorisation de percevoir une taxe de séjour.

 

Faisant suite à une demande de la préfecture, le 7 novembre, le conseil arrête un programme de travaux d'hygiène et d'embellissement :
                      Etablissement d'un réseau de tout-à-l'égout ;
                      Reprise des pourparlers pour la fourniture d'électricité ;
                      Adduction d'eau ;
                      Aménagement d'un jardin public sur la place sud de l'église ;
                     Construction d'un boulevard reliant les deux plages de Toulhars et de Larmor,
Ces travaux seront exécutés en partie au moyen de la taxe de séjour et le conseil s'engage à assurer le fonctionnement de la chambre d'industrie touristique.

Le 25 novembre, le conseil départemental d'hygiène donne un avis favorable au classement de la commune en station de tourisme.
Le 2 avril 1927, la commission départementale des sites et monuments naturels de caractère artistique émet également un avis favorable.

Avant de transmettre le dossier à l'Office National du Tourisme, il est essentiel de le compléter par les avant-projets des travaux envisagés avec leurs montants approximatifs.
Un plan d'aménagement de la station est réalisé.

 

Avant de statuer, le conseil supérieur d'hygiène publique désire avoir des renseignements complémentaires sur la qualité de l'eau qui doit être captée et sur les conditions d'évacuation des nuisances.
L'analyse d'eau effectuée appelle la conclusion suivante : cette eau, sans être absolument pure semble malgré tout potable. L'ammoniac qu'elle contient et les nitrates y sont en quantité insignifiante. D'autre part, la forte quantité de chlorure s'explique du fait de la proximité immédiate de la mer.
Concernant l'évacuation des nuisances, le maire écrit qu'en petit nombre, les maisons et villas possèdent des fosses septiques ou étanches. C'est au moyen de tinettes que se font les autres vidanges. Ce service fonctionne très bien et régulièrement, autant de fois qu'il est nécessaire suivant les besoins des usagers et à une heure très matinale.

 

Au vu de ces précisions, le conseil supérieur d'hygiène publique de France émet un avis favorable à la demande de Larmor.
Mais le 7 février 1928, la section des travaux publics du Conseil d'Etat juge insuffisamment précis les engagements pris par la commune pour se doter d'un système d'alimentation en eau potable et d'évacuation des matières usées.

 

Le 15 juillet, le conseil municipal décide d'affecter à l'assainissement et ensuite à l'embellissement de la station de tourisme 75% du produit de la taxe de séjour qu'une nouvelle étude évalue à 6000 F.
Il adopte le projet d'adduction d'eau établi par M. Guillaume, architecte à Lorient, dont les plans et devis sont déjà transmis au préfet et demande que les dits travaux soient déclarés d'utilité publique.
Enfin, pour couvrir cette dépense, il décide de recourir à un emprunt dont le remboursement serait assuré pour les ¾ par la taxe de séjour.

 

Ces nouvelles dispositions sont de nature à donner satisfaction au Conseil d'Etat puisque par décret du président de la République Gaston Doumergue, le 17 novembre 1928 la commune de Larmor-Plage est érigée en station de tourisme.
L'office national du tourisme en informe le préfet dix jours plus tard.

Pour l'établissement de la taxe de séjour, un second décret est nécessaire après avis de la chambre d'industrie touristique. Il importe donc d'établir au plus vite les listes électorales de chaque catégorie de profession.

 

Le 10 janvier 1929 est constitué le syndicat d'initiative de Larmor-Plage dont le siège social est établi au garage du Ménez. M. Louis Cren, instituteur public, en est le premier président. J-O du 6 février 1929

Les membres sont : Mme Roux, MM. Le Caer, Le Coq, Dr Roux, Le Cuiche, Hémon, Corfmat, colonel Houel, de Laigue, Thomin, Durel, Laurent Louis, Le Guennec André, Intès Adolphe.

Les listes électorales pour les élections à la chambre de commerce et d'industrie sont rapidement constituées. M. Cren, président du syndicat d'initiative, qui vise la présidence de la chambre d'industrie touristique, saisit la justice de paix du 2e canton afin d'obtenir la radiation de certains électeurs et l'inscription d'autres, en particulier tous les membres du syndicat d'initiative. Le juge Poterel-Maisonneuve rejette sa demande.

L'élection se déroule le 17 mars à la mairie. Elle donne les résultats suivants :

Aussitôt les résultats proclamés, M. Cren adresse une réclamation au préfet visant à obtenir l'annulation de l'élection du représentant de la 5e catégorie, affirmant que 5 des électeurs n'appartiennent à aucune association légalement constituée.
Le 3 avril, le conseil de préfecture rejette cette protestation.

 

La composition de la chambre de commerce et d'industrie est arrêtée par le préfet le 18 avril. Le sous-préfet en est le président. Outre les membres élus ci-dessus, sont membres de droit :
                   Le maire de Larmor-Plage ;
                   Louis Edelin et Yves Lepage, conseillers municipaux ;
                   Le docteur Pedrono, membre de la commission sanitaire, propriétaire à Larmor ;
                   Le docteur Flandrois, président de l'Automobile Club Armoricain, propriétaire à Larmor ;
                   Me Esvelin, avocat, propriétaire à Larmor ;
                   Leroux, administrateur de la Sté Bois et Charbons Le Brix, propriétaire à Larmor ;
                   L'ingénieur en chef des ponts et chaussées ;
                   L'ingénieur en chef du service vicinal de Lorient.

Elle se réunit pour la première fois le 27 mai 1930 sous la présidence du sous-préfet et adopte le taux de 1 franc pour la taxe de séjour dont elle demande la création. Elle émet un avis favorable pour les travaux d'adduction d'eau, d'aménagement et d'embellissement de la station mis au point par l'architecte Guillaume.

Il faut attendre le 9 juillet 1930 pour qu'un décret du président de la République autorise la perception de la taxe de séjour.
Un arrêté municipal du 25 juillet fixe les modalités d'application de cette taxe et son entrée en vigueur au 1er août prochain.
Mais cette décision ne fait pas l'unanimité. M. Edelin, premier adjoint, démissionne prétextant que le maire, M. Coutillard, n'aurait pas dû agir seul pour décider de l'entrée en application de la taxe. Au maire, il aurait déclaré démissionner pour convenances personnelles. M. Picher, ancien premier adjoint est également démissionnaire.

MM. Pillard père et fils, Le Lardeux, Prieur et Rault, membres du comité des fêtes donnent leur démission du comité des fêtes estimant ne pouvoir faire partie d'un comité sous la présidence d'honneur de M. Coutillard qui prend trop de mesures vexatoires vis-à-vis des étrangers fréquentant cette plage (interdiction de jeux sur les plages, application immédiate d'une taxe de séjour sans le moindre préavis, etc.).
Mais le maire reçoit le soutien de M. Chailloux, président du comité des fêtes, qui dit que seuls deux ou trois Lorientais manifestent un certain mécontentement.

 

M. Cren saute sur l'occasion pour organiser une conférence publique, le 8 août, salle Gretener avec pour sujet : "La taxe de séjour à Larmor-Plage".

Plusieurs centaines de personnes y assistent. L'administration municipale est représentée par M. Chailloux, particulièrement mis à mal.
Une motion est votée : "Les habitants et les touristes de Larmor réunis à la salle Gretener le vendredi 8 août protestent énergiquement contre l'application brutale et sans préavis de la taxe de séjour.
"Ils demandent qu'avant toute application de cette taxe, l'hygiène soit respectée, que M. le maire annule ses arrêtés vexatoires et puérils, notamment l'interdiction des bains de soleil, les jeux sur la plage, etc. que les efforts de la municipalité tendent à rendre le séjour agréable et profitable aux touristes et qu'en tous cas, mutilés de guerre, malades et gens de condition modeste soient dès maintenant exonérés."

Puis, environ 200 personnes se rendent en cortège à Kerpape au domicile du maire où se déroule une manifestation extrêmement bruyante. La démission du maire est réclamée sur tous les tons par des cris et par des chansons.

Le maire mis en cause par M. Bassin, pharmacien à Bondy, lors de la réunion publique, porte plainte pour outrage à fonctionnaire public dans l'exercice de ses fonctions. Tandis que son fils, Raymond Coutillard, 38 ans, intendant militaire, chevalier de la Légion d'honneur, Croix de guerre, Médaille des évadés, voulant venger son père, administre une paire de gifles à M. Bassin en pleine rue. A son tour, M. Bassin porte plainte contre le fils Coutillard.

 

Le 20 septembre, M. Cren fait une nouvelle demande en annulation et révision de la liste électorale. Le conseil de préfecture se déclare incompétent.

 

Le 19 novembre, le tribunal correctionnel statue sur les plaintes.
M. Marcel Bassin, 40 ans, qui a l'habitude de villégiaturer à Larmor est prévenu d'avoir tenu les propos suivants : La commune n'est pas nettoyée, il y a des ordures partout. D'ailleurs, le maire, ancien adjudant, habitué à prendre Jules par les oreilles, vide ses tinettes sur la plage !
Le maire, Adolphe Coutillard est défendu par Me Esvelin, bâtonnier, ancien maire de Lorient. Le président Leray rend son jugement séance tenante. L'outrage peut résulter d'expressions anodines et même polies et les expressions qui peuvent inciter au mépris pour les personnes qui ont besoin d'autorité morale et de respect tombent sous le coup de l'art. 222 du code pénal. […] En conséquence, le tribunal condamne l'inculpé à 25 F d'amende avec sursis et accorde à la partie civile 1 F de dommages-intérêts.

Puis vient l'affaire de la paire de gifles donnée par Raymond Coutillard. Le jugement constate que l'inculpé a commis un geste malheureux que le tribunal a le devoir de réprimer, mais qu'il y a lieu de tenir compte des circonstances et le condamne à 25 F d'amende avec sursis.

 

Un mois plus tard, la chambre touristique de Larmor-Plage adresse ses plus vives félicitations et remerciements au maire pour l'excellente situation financière après seulement deux mois de perception de la taxe de séjour.

L'année suivante, le produit de la taxe s'élève à 15 071,48 F.

 

 

Projet d'aménagement et d'extension

Le 10 septembre 1930, M. René Guillaume, architecte des monuments historiques, termine un avant-projet d'aménagement et d'extension de Larmor-Plage.

Ce projet très ambitieux de développement répond à une obligation du fait de la création de la station touristique. Mais il ne sera quasiment pas mis en œuvre. Il consiste en :

Lotissements
Celui de Lorient-Plage est amorcé. Un second est envisagé à l'emplacement de l'ancien polygone d'infanterie (lotissement Le Saint). D'autres suivront entre Toulhars et le Kernével.

Bois
Actuellement, il n'y a plus de bois sur la commune. L'ancien bois de Kermélo détruit va être replanté. Deux jardins publics seront créés. L'un à côté de la vieille fontaine au sud-ouest du bourg, l'autre dans la partie marécageuse en bas de Kerblaizy.

Place
Son accès est difficile et dangereux du fait d'un étranglement de la voie. On supprimera l'ilot de maisons et on élargira le V.O. n°92 à 15 m depuis les Quatre Chemins.

Voies
Le réseau routier aura pour voie principale un circuit pouvant en certains endroits en cas d'affluence être à sens unique : à l'aller le V.O. n°92 venant de Lorient et au retour, bifurcation au Ménez par le boulevard de Kernével et de la Rade.
Le même boulevard de Kernével par une partie du V.O. n°18 aboutit à Lorient-Plage.

Constructions
Le maire devra refuser l'autorisation de construire à tout projet de maison banale ou inesthétique ainsi que de baraquements dans les espaces qui doivent constituer le Larmor touristique et estival.

Edifices publics
L'hôtel de ville et le bureau de poste occuperont chacun un carrefour. Un groupe scolaire est envisagé au Kernével ainsi qu'une chapelle ou temple. Deux marchés alimenteront la population : l'un au centre, l'autre à Lorient-Plage.

Cimetière
Le déplacement du cimetière devient obligatoire. Il sera créé à 800 m de l'agglomération, isolé des voies et lotissements. On y accédera par une avenue de 15 m plantée de cupressus.

Règlements
Des normes sont prévues pour les constructions

Eau
Le service de l'eau, en cours de réalisation, sera imposé à tous les immeubles dans les voies desservies par les conduites.

Tout-à-l'égout
Il n'existe pas, mais un commencement de drainage a été entrepris au centre. Plusieurs réseaux déboucheront à la mer en des points rocheux facilement balayés par les courants.

Abattoir
Pour éviter des foyers d'infection, un abattoir sera construit en bordure du Ter.

Industries
A part les Kaolins dont l'emplacement ne peut être modifié, le domaine industriel a sa place tout le long de la route en corniche de la rade.

Incendie
Le secours d'incendie est envisagé avec le service d'eau.

Autos
Les têtes de ligne d'autobus seront sur la place de l'église et sur une ou plusieurs places de Lorient-Plage ou Kernével. Les voitures de tourisme y trouveront également un emplacement pour le séjour prolongé.

 

   

 

Agence de Location

Le 5 juin 1931 a lieu l'inauguration de l'agence de location de Larmor. Les invités à la tête desquels monsieur Boquet, président du syndicat d'initiative, sont reçus sur la place par M. Coutillard, maire, Chailloux, directeur de l'agence de location, Mme Petit, directrice de la pension Gabrielle, M. Legras, propriétaire du Celtic-Hôtel, M. et Mme Derrien, propriétaires de l'hôtel de Larmor, M. et Mme Caillaud, propriétaires du Royal Glacier, M. Gretener, propriétaire du café restaurant des Touristes, M. Casali, propriétaire de l'hôtel de la Plage, etc.

Le kiosque de l'agence de location est situé sur la place, sous les arbres. Il est l'œuvre de MM. Ramonatxo père et fils, architectes. Le recteur Le Néchet procède à la bénédiction du local décoré des plus belles photographies de la région.

Une réception réunit ensuite les personnalités autour des tables de M. Even sur la place de l'église. Les autorités prononcent quelques paroles aimables.

L'agence rendra de grands services aux habitants et aux vacanciers. Une permanence y sera établie pour tous renseignements. L'agence recevra les offres de locations et répondra directement aux demandes de villégiatures chez les particuliers et dans les hôtels.
On pourra y acheter des billets d'autocars. Les voyageurs pourront prendre directement leurs billets de Paris pour Larmor-Plage. Le service d'autocars de M. Duparc assurera le transport des bagages à partir de la gare de Lorient sans qu'ils aient à s'en occuper.

Le kiosque démonté au printemps 1934 aura fonctionné à peine 3 ans.

 

 

Projet d'aménagement déclaré d'utilité publique

L'instruction du dossier suit son cours et deux ans plus tard, le 13 juin 1933, le président Lebrun décrète d'utilité publique le projet d'aménagement, d'embellissement et d'extension de la commune de Larmor-Plage.
A la même époque, le service d'eau arrive à Larmor.

Le 26 décembre 1937, alors que le produit de la taxe de séjour procure 12 à 15 000 F par an, le conseil municipal considère que la réalisation du tout à l'égout est incompatible avec les ressources communales. Il décide à l'unanimité d'abandonner le bénéfice de la taxe de séjour, si le maintien de celle-ci exige la nécessité de pourvoir la station d'un système d'égouts.

 

 

Déclassement de la station

Onze mois plus tard, le 27 novembre 1938, le conseil considérant :
- que le plan d'embellissement a été imposé par l'érection de Larmor-Plage en station touristique ;
- que l'expérience de 7 années a suffisamment démontré le rapport insignifiant de la taxe de séjour ;
- que la perception de cette taxe entraine, en contrepartie, l'exécution de grands travaux tels que réseau d'égouts dont la commune ne saurait supporter la dépense importante ;
Décide :
- le déclassement immédiat de la station, entrainant en même temps la suppression de la taxe de séjour ;
- la suppression du plan d'embellissement et son remplacement par un plan d'alignement qui sera confié à un géomètre expérimenté.
Le 31 décembre 1939, une subvention de 9438 F est allouée à la commune par le ministère de l'intérieur pour participation de l'Etat aux frais d'établissement du projet d'aménagement, d'embellissement et d'extension.

 

Mais la procédure de déclassement, identique à celle du classement, est très lourde. Contrairement aux vœux de la commune et de la chambre de commerce et d'industrie, en octobre 1940, le conseil départemental d'hygiène regrette que depuis 12 ans les installations sanitaires prévues par la loi n'aient pas été réalisées. Il regrette également que la commune de Larmor-Plage, station balnéaire très fréquentée des Lorientais, en soit réduite à solliciter son déclassement dans le seul but de ne pas réaliser les travaux sanitaires de nécessité primordiale.
A l'unanimité, il émet l'avis que :
1° La commune soit aidée de la façon la plus large par les pouvoirs publics pour réaliser les améliorations sanitaires indispensables à la prospérité de la station ;
2° Que la commune soit astreinte aux obligations résultant du règlement sanitaire départemental.

La commune cesse de percevoir la taxe de séjour, mais son déclassement n'a en fait jamais été prononcé.

 

 

Station de tourisme

En 1953 la municipalité demande le reclassement de la commune en tant que station de tourisme. Elle fait état de 11 hôtels et pensions de familles proposant 150 chambres et de 500 villas avec 700 chambres. Le dossier de demande considère qu'environ 3000 personnes séjournent annuellement dans la station entre le 1er juin et le 1er octobre pour une durée moyenne de 45 jours. Le tarif proposé est de 10 francs par personne et par jour de séjour. Des exemptions et réductions sont prévues pour certaines catégories de personnes.
La taxe est destinée à financer la chambre d'industrie touristique, les travaux d'assainissement et d'embellissement.
L'enquête donne lieu à un avis très favorable du commissaire enquêteur. Le secrétaire d'état aux travaux publics à qui le dossier a été transmis, pense qu'il est préférable que la municipalité sollicite son classement en station balnéaire.

Après une nouvelle enquête favorable, le 6 juin 1956 la commune demande son classement en station balnéaire. Mais un refus est prononcé en 1958.

 


De nos jours

En février 2009, Larmor-Plage devient enfin station balnéaire, avec en projet l'implantation d'un casino sur le site du camping des Algues.