Les parcs

 

Le 29 août 1862, le ministre secrétaire d'état au département de la marine et des colonies autorise Auguste Ouizille, négociant, banquier demeurant à Lorient, à établir un parc et un dépôt permanent d'huîtres et de coquillages dans l'anse du Kernével. Le parc sera clos au moyen d'un mur en pierres sèches ne dépassant pas 70 cm. De forme rectangulaire, il mesure 75 mètres de long sur 40 de large. Le dépôt permanent suit les contours du chenal sur une longueur de 100 m et sur 60 m de large. Des poteaux s'élevant d'au moins un mètre au-dessus des plus hautes marées délimiteront le parc et porteront le nom de son détenteur. La pêche des coquillages y sera interdite aux pêcheurs. Pour la surveillance et l'exploitation de son établissement le détenteur n'emploiera que des inscrits ou des femmes, enfants ou sœurs non mariées d'inscrits maritimes.
Cette autorisation accordée à titre gratuit ne constitue pas un droit de propriété mais seulement un usage précaire et révocable.

 

Le même jour, Monsieur Bois, commerçant à Lorient, obtient l'autorisation d'établir un parc dans la rivière du Ter en aval du pont de Kermélo et Monsieur Le Coupanec du Kermélo un parc en amont du pont.

 

En 1866, M. Ouizille demande à agrandir son parc à huîtres. Il obtient l'autorisation ministérielle d'allonger son parc de 400 m.
N'ayant pas entrepris les travaux d'appropriation dans l'année suivant cet accord, les emplacements mis à sa disposition sont réintégrés dans le domaine public maritime en 1872.

 

Le 8 avril 1875, MM. Ouizille et Cie, banquiers à Lorient, obtiennent à nouveau l'autorisation d'ouvrir un parc à huîtres portant le numéro 53 dans le chenal du Kernével, sur la rive droite de la rade. Suite aux résultats négatifs de leur affaire et sur leur demande l'établissement est réintégré dans le domaine public en 1898.

 

Le 25 juillet 1887, Désiré Beauvais, inscrit maritime à Lorient, obtient l'autorisation d'établir un réservoir à poissons et des bouchots à moules dans l'anse de Kerhoas sur la rive droite du Ter en amont du pont de Kermélo.

 

En 1928, Etienne Cresp, mareyeur à Lorient, sollicite l'autorisation de créer une moulière à plat dans l'anse de Toulhars sur la plage de La Nourriguel. Elle aurait 200 m de long sur 100 m de large et serait accolée à celle de M. Le Tallec. Lors de l'enquête commodo et incommodo, de nombreuses déclarations hostiles au projet sont enregistrées. Le commissaire enquêteur émet un avis défavorable. Le conseil municipal se prononce également contre. Dans ces conditions, l'ingénieur ordinaire des ponts et chaussées conclut : nous ne croyons pas qu'il soit possible, sans que cela ait le caractère d'un défi à l'opinion publique, de donner satisfaction au pétitionnaire.

Nous estimons que la création d'une moulière dans l'anse de La Nourriguel aurait pour effet :

- d'apporter une certaine gêne à la navigation des petits voiliers et canots ;

- d'apporter un trouble à la liberté de la circulation sur la plage de La Nourriguel à marée haute. 

Le pétitionnaire renouvelle sa demande, mais cette fois dans la vasière du Kernével. L'opposition au projet est toujours aussi importante. Une pétition est signée par un grand nombre de propriétaires riverains, de marins pêcheurs et sableurs, d'habitants du Kernével, de La Nourriguel et de Toulhars. La municipalité est toujours contre, en particulier parce que cet endroit est réservé aux bateaux de pêches désarmés pendant l'hiver. Le commissaire enquêteur émet également un avis défavorable.

Malgré cela les ponts et chaussées concluent : Nous sommes d'avis que la création d'une moulière à plat de 2 hectares n'est, sous la réserve qu'elle ne sera pas parsemée de piquets de protection et qu'on se bornera au balisage au moyen de perches flexibles du périmètre de l'emplacement concédé, susceptible de nuire en rien aux intérêts de la navigation, à la conservation du domaine public et à la liberté de la circulation.