L'église

 

La première chapelle de Larmor fut construite au 6e siècle par Gildas dit le Sage. Détruite par les Vikings, elle est reconstruite sous le règne de Geoffroi 1er (992-1008). A la demande du Duc de Bretagne, un constructeur d'églises et de monastères est envoyé en mission pour restaurer et réorganiser le culte dans notre pays. Il s'agit d'un Bénédictin du nom de Félix, devenu plus tard Félix Gildasius, abbé de Rhuys. Nous le trouvons à la donation de l'Ile Saint-Michel en 1037 sous le nom de Gildas. Il a été honoré à Locqueltas, à Gâvres et à Groix. Sa mission était de relever les monastères. Il est possible qu'il y en ait eu un à Larmor. En tout cas, il y en avait un tout près, au Moustoir (Moustoir Brigitte, en breton er Voustoer Berhiet).

La chapelle de Larmor a sans doute été mise sous le vocable de la Sainte Vierge dès le XIe siècle. Le premier nom connu de ce lieu est Locmaria en Arvor. Or les noms en Loc sont regardés comme étant du XIe siècle. De plus, au sud du village, entre les rochers, un endroit nommé Port-Maria doit aussi dater du XIe comme tous les anciens ports naturels du Morbihan. Tous ont des Locmaria avec autour d'eux les cultes de Marie, de Saint Michel, de Saint Gildas.

Eglise N-D de Larmor

 Ce sanctuaire de Notre Dame de Larmor est un lieu de pèlerinage très fréquenté en particulier par les marins, qui attire une population de fidèles considérable, tant urbaine que rurale et maritime.

Le culte de Notre-Dame de Larmor est particulièrement suivi. Son pèlerinage est un des plus importants de Basse-Bretagne jusqu'à la découverte en 1625 dans le champ du Bocéno à Pluneret de la statue miraculeuse de Sainte-Anne et la création du pèlerinage de Sainte-Anne d'Auray. Ce changement se fait au préjudice de Larmor et n'est pas sans conséquence sur les finances de la chapelle. 

Certaines familles nobles du pays ou des environs ont leur tombeau dans la chapelle de Larmor, avec droit de banc ou même de chapelle : les seigneurs du Ter, de Kerivilly, de Kermassonnet, de Chef-du-Bois, de Penhoat, de Kervégan (en Arzano), de la Saudraye (en Guidel)
Dans un aveu rendu au Roi le 29 novembre 1519 par Jean de la Saudraye après la mort de son père Charles, il est dit : pareillement à lui appartient et est en possession d'avoir une chapelle prohibitive à tous autres en l'église et chapelle de Notre-Dame de Larmor située en la paroisse de Plœmeur au côté de l'épitre et ses armes en la vitre du pignon et en côté en plusieurs endroits de la dite chapelle.
Pour ces faveurs, ils payent des rentes annuelles au procureur. En retour, celui-ci fournit à chacun d'eux, le jour de la chandeleur, deux cierges de cire d'une livre.

Le 16 avril 1640, dans une déclaration rendue au Roi le procureur de la fabrique Pierre Le Chaton, de Quéhello-Congard, ne sait plus comment se procurer les ressources nécessaires à l'entretien de la chapelle. Le casuel du revenu consistant à présent en fort peu d'oblations, les dévotions étant diverties par l'église et chapelle de Sainte-Anne ; en laquelle chapelle de Notre-Dame de Larmor est requis de faire de grandes réparations des ruines qui y arrivent journellement, étant située sur le bord de la mer.

Imitant les pèlerins qui se dirigent vers Sainte-Anne, les seigneurs cessent aussi de fréquenter Larmor, désertent leurs bancs armoriés, délaissent leurs tombes et enfeus de famille et cessent de payer les rentes dues à la chapelle.
Le 5 juillet 1689, le trésorier déclare : il était dû quantité d'autres rentes pour les tombes et bancs de la noblesse, mais qui ne se payent plus.

L'église est agrandie en particulier aux XIIe, XVe et XVIe siècles.
Souffrant en permanence des tempêtes et victime d'un incendie en 1502, la chapelle est régulièrement réparée puis agrandie. Les principales modifications datent du XVIe siècle. Une plaque commémorative situe le début de sa construction à 1506. La chapelle est en forme de croix latine avec deux bas-côtés. Elle comporte aujourd'hui six arcs romans et six arcs gothiques. Tandis que la tour remonte à 1613 ou 1615 et sa guérite à 1630.

 

Le Porche

Le porche, exceptionnellement orienté au nord pour protéger les fidèles des fureurs de la mer, est commencé en 1491, année du mariage de la duchesse Anne de Bretagne avec le roi de France Charles VIII.

Il est carré et vouté en ogive. Achevé en 1552, la banderole tenue par l'ange de la clé de voute porte l'inscription : "L'an 1552 fut faite cette voute" avec le blason, de gueules au grêlier d'argent, des Chef-du-Bois (traduction française de Pen Coat) seigneur de Penhoat.

 Le porche

                                       Cliché Yves Landouer

 

 

 

Les statues des douze apôtres datant de 1518, garnissent l'intérieur du porche. Elles sont en tuffeau de Loire sauf celle de Saint Simon en granit. Chacun, outre son signe distinctif, porte une banderole où est inscrit un verset du Credo. Sur leurs socles figurent les noms des donateurs.

Saint Pierre tient la clé de sa main droite et le Livre de sa main gauche. Donateur G.Le Gohn,

Saint André tient la clé de son supplice. Donateurs : Jérôme Glemen et Jean Le Scourn,

Saint Jacques le Majeur, coquille au chapeau, bâton de pèlerin à la main gauche. Donateur Jacob Le Pulloch,

Saint Jean présente une coupe contenant un serpent ailé. Donateur : Jehan et Hervé Eanot,

Saint Philippe tient de la main gauche la croix de son supplice et de la droite le Livre. Donateur : A. Cariou, prêtre,

Saint Mathieu présente de la main gauche le Livre ouvert, face au peuple. Donateur : Gilles Cariou.

 Statues des apôtres 1

Saint Barthélémy tient de la main gauche le Livre et de la droite le couteau de son martyre. Donateur : Alain Le Pitu, prêtre,

Saint Jude Thaddee tient de la main droite le Livre qu'il montre de l'index gauche. Donateur : Mahé Le Pitu,

Saint Thomas a perdu ses deux mains, statue restaurée, le nom du donateur est effacé,

Saint Jacques le Mineur tient à la main droite le Livre ouvert et de la gauche le bâton de foulon de son supplice. Donateur : Raoul,

Saint Simon tient la scie de son supplice de la main droite. Donateur : Maurice Chef-du-Bois qui a fait apposer son blason sur le socle,

Saint Mathias bourse à la ceinture, a perdu ses deux mains, porte la date de 1518 sur un pli de son manteau. Donateurs : GE et Henri Le Glenan.

 

 

Eglise entrée estLa Tour des Gardes construite en 1450 était une maison forte avec escaliers extérieurs en pierre. 

Tour des gardes

 

En 1613, Louis de Rohan, prince de Guémené la transforme en véritable tour de guet, avec une terrasse entourée d'un parapet, carrée, fortifiée dont la construction est termi­née en 1630. Le nom de Pierre Le Chaton, procu­reur de la fabrique, est gravé sur la tour de guet.

Un escalier intérieur de 71 marches mène à la plate­forme. En 1666, année de la fondation de Lorient, elle est surmontée d'une pyramide octogonale de granit qui lui donne l'ap­parence d'un clocher.

 

La sacristie

Le 1er janvier 1546, le recteur de Plœmeur et des paroissiens de Larmor autorisent noble homme maître René Desportes, sieur de Breusent et de Kerivily, à faire une arche et ouverture devers le chœur en un des vestiaires et y mettre autel et faire fenêtres et vitres.

C'est la chapelle Sainte-Anne, actuelle sacristie, dont la pierre d'autel sert maintenant de marche à l'entrée sud de l'église.

Porte de la sacristie