Kermesses


Tous les ans au mois d'août a lieu la grande kermesse paroissiale.
Le dimanche 26 août 1928 les Sœurs de la Sagesse accueillent la kermesse dans leur propriété à Toulhars. Malgré le temps défavorable et la mer houleuse qui empêche beaucoup de Lorientais de se rendre à Larmor, cette manifestation de charité dépasse les espérances des organisateurs. La fanfare des Bleuets donne de la gaieté.
Au buffet, MM. et Mmes Lucas, Longepied et Messager, Mlles Lucas, Aubert, Moignot et Blanchard ne se ménagent pas à servir les clients.
Aux ouvrages de dames, nous reconnûmes Mmes Lavilles et Gallois, Thomin, Lamy, Bourgeois, Mlles Bertin, Gérard, Thomin, Gallois, Robert. La plupart des ouvrages présentés avaient été confectionnés par les dames de la société de Larmor et les baigneurs.
Les articles de Paris étaient présentés par Mmes Dufilhol, Houël, Petiton, Saint-Marc, Gaultier de Kermoal, Cadic, Bernay.
Aux fleurs et fruits, le comptoir se devait d'être l'un des plus coquets ; la vente était assurée par Mmes Ruelland, Le Goff, Gloux, Grouhel, Mlles Denis, Le Bozec, Contant, Poëzat, Le Bayon.
A la Roue de la Fortune, se trouvaient Mmes Béchon, Brière, Duval, Mlles Pinguet, Duval.
Au bazar-surprises, Mmes Jannet, Joalland, Le Beuve, de Laigue, Etienne, Jego ; aux tabacs Mme et Mlle Chatillon.

 La kermesse de 1932 est largement relatée dans l'écho de N.-D. de Larmor

"De bon matin, dames et demoiselles rivalisent de goût et d'ardeur pour orner les comptoirs et y exposer ce qui va faire tant d'heureux. Les montants de chaque stand se couvrent de verdure pour s'abriter des rayons trop ardents du soleil, qui, lui aussi, a voulu être de la fête, et les caisses se vident, et les étalages se garnissent. C'est gai, c'est charmant : il ne manque plus que la clientèle. Mais la voici. Elle arrive nombreuse, entrainée par la "Lyre Alréenne" qui charmera pendant toute la soirée.
"Qu'il fait chaud, grand Dieu ! Oh ! Mademoiselle, une glace pour vous rafraichir ! une glace à la vanille !" Et la demoiselle va suçant sa glace choisir aux Frivolités quelque chose qui la rendra encore plus jolie, pendant qu'à côté la marmaille jette des yeux d'envie sur les jouets pas chers, mais qui les rendront heureux. Aux ouvrages de Dames, ce sont les mamans qui trouvent à bon compte de quoi vêtir les petiots, ou embellir leur intérieur. Tout près, c'est le grand Bazar à vingt sous. On y trouve de tout, comme dans un vrai bazar qui se respecte ; mais ici on ne choisit pas, c'est le sort qui le fait pour vous.
"Fleurissez-vous, Mesdames ! et prestement une main agile pique aux corsages la fleur qu'on n'osera plus retirer. Peut-être préférez-vous y épingler un cœur, vous n'avez que l'embarras du choix, car ici des cœurs se vendent comme le reste. Au fond d'une enveloppe merveilleuse, c'est peut-être la fortune qui vous attend. Et voici le coin préféré des enfants, la Pêche à la ligne, d'où l'on ne revient jamais bredouille. En face, c'est pour les papas qui vont faire un carton, les anciens poilus qui vont se refaire la main. Les sportifs ne sont pas oubliés, quelques artistes se chargent de les grouper autour du Lapinodrome. L'après-midi s'avance, le soleil chauffe, les lèvres se dessèchent. Au bar des petites tables fleuries sont prêtes : au casse-croûte, il y a de quoi satisfaire tous les appétits ; à la laiterie, des estomacs plus délicats un lait délicieux et de jolies crêpes bien dorées. Et tout vous est offert si aimablement et avec de si jolis sourires, que tout naturellement le portefeuille s'ouvre, s'ouvre jusqu'à ce qu'il soit vidé.
Sept heures ont sonné. Chacun regagne son logis, peut-être un peu fatigué et un peu couvert de poussière, mais heureux d'avoir passé une bonne journée et d'avoir fait un peu de charité."