Evolution des chemins qui deviendront les principales voies de circulation de la future commune de Larmor-Plage.

 

La grande route de Plœmeur à Port-Louis,

chemin vicinal n°2

 

Le 24 février 1791, les administrateurs du directoire d'Hennebont affectent à la municipalité la somme de douze cent livres six sols et six deniers pour former un atelier de charité. Louis Quéméner, procureur de la commune, en fait part aux officiers municipaux. Ils jugent cette somme insuffisante compte tenu de la population de la paroisse et décident d'une voix unanime que la somme de mille quatre-vingt-neuf livres six sols et six deniers sera affectée à la réparation du grand chemin qui conduit de Quimperlé au Port-Louis. Le solde sera distribué en secours de bienfaisance aux citoyens indigents de cette paroisse qui sont hors d'état de travailler.

Soixante ans plus tard, le 18 août 1850, le maire de Plœmeur informe le conseil que la brigade de charité travaille sur le chemin et va bientôt atteindre le village de Kercavès. Mais à cet endroit, il est nécessaire de procéder à un redressement qui déplacera le chemin sur les propriétés voisines sur environ 400 mètres. Les propriétaires consentent à abandonner le terrain en échange du chemin déplacé et du rétablissement des clôtures en pierres sèches. Messieurs Le Scanvic et Jaffrezo n'ayant aucun intérêt à retirer de l'ancien chemin, acceptent une indemnité de 24 francs pour le premier et de 20 francs pour le second. Le conseil accepte ces propositions.

Le 16 février 1851 le maire expose au conseil que le chemin du Bourg à Port-Louis, actuellement en réparation fait un détour assez long, du village de Keramzec pour rejoindre celui du Kernével. Cette partie du chemin qui suit la plage a l'inconvénient d'être couverte par la mer lors des grandes marées, ce qui occasionne des dégradations considérables et très dispendieuses. Il pense qu'il serait facile d'y remédier à peu de frais en donnant une nouvelle direction à cette portion de chemin. L'agent voyer de l'arrondissement de Lorient est chargé de proposer un tracé rectificatif.

Six mois plus tard, il décide que l'ancien chemin sera conservé sauf la rectification qu'exige la partie qui longe la plage et qui est constamment sous l'eau durant la pleine mer.

Suite aux plans, devis et cahier des charges établis par l'agent voyer, monsieur Gillet négociant et propriétaire au Kernével propose d'exécuter à ses risques et périls les travaux dont il s'agit, moyennant la somme de 3600 F portée au devis et qui lui serait remboursée par annuités de 600 F. M. Gillet n'offre pas de rabais sur le prix du devis, mais la commune en trouve largement la compensation dans le paiement des annuités sans intérêt et le charge de la réalisation de la chaussée.

Dans son rapport du 2 mai 1872, sur la situation des chemins, monsieur Kergrohen, agent voyer d'arrondissement, fait la description du chemin n°2.

Ce chemin a une largeur moyenne de 7 mètres au bourg jusqu'aux 4 chemins (sur une longueur de 3880 m), à partir de ce point, il n'a plus que 5 mètres sur 1255 m. Un élargissement est indispensable sur 100 m environ près de Keramzec. Ce chemin peut être considéré comme étant à l'état d'entretien sur toute sa longueur.
Il pourra être entretenu, partie par les galets de la côte (à prendre sur la falaise aux abords du village de Toulhars) et partie par la carrière de Keramzec située sur le bord du chemin.

Le 8 mars 1874, il rédige un rapport au sujet de l'élargissement à 6 m et du redressement d'une portion du chemin n°2 comprise entre le village de Keramzec et la chaussée conduisant au Kernével sur une longueur de 245 mètres. Le terrain est complètement horizontal. Les travaux consisteront principalement en reconstruction de clôtures. La seule difficulté sera d'obtenir les terrains qui ont une assez grande valeur dans cette partie de la commune.
Un accord est trouvé avec les propriétaires des parcelles nécessaires :
                                                                   Dessert demande        100 F pour 1 a 55 ca
                                                                   Stephant                        50 F         1 a 85 ca
                                                                   Evano de Keramzec      12 F 50          34 ca
                                                                   Evano de Kerblaizy         5 F               22 ca
                                                                   Vve Rustuel                     5 F               19 ca
Soit au total 172,50 francs pour 4 a 15 ca.

Le 30 juillet, la commission départementale approuve le projet.

En 1904, les habitants du Kernével et de Keramzec adressent au maire une pétition relative aux dangers résultants du mauvais état de la digue du Kernével. Différents accidents se sont déjà produits à cause des trous creusés par l'eau de mer et des brèches existants dans le muret. Ils pensent qu'il faudrait exhausser le muret jusqu'à 60 cm de hauteur et boucher toutes les brèches y compris celle devant le feu vert.
Le 20 novembre, le conseil municipal décide que le service vicinal devra d'urgence effectuer ces travaux.

Trois mois plus tard, le 25 février 1905, l'agent voyer cantonal rédige un rapport concernant ces réparations à la digue du Kernével.
Le chemin vicinal ordinaire N°2 est établi en remblai dans la traversée de l'anse du Kernével et protégé du côté de la mer par un perré à pierres sèches d'une hauteur moyenne de 1,20 m, surmonté d'un muret de sureté qui du côté de la chaussée ne présente qu'une hauteur de 0,40 m. La mer à chaque marée venant battre le perré, pénètre par les joints, fait tasser le remblai composé de terre et de galets et amène des affaissements de la chaussée ; pour y remédier, il suffirait de rejointoyer le perré.
La hauteur du muret de sureté au-dessus du chemin est certainement insuffisante, sur plusieurs points le cantelage le couronnant a été démoli ce qui diminue encore sa hauteur et constitue un danger pour la circulation, il y a d'ailleurs déjà eu un accident mortel.
La dépense qu'entrainerait la réparation, exhaussement de 0,20 m du muret et rejointoiement du perré sur 150 m est évaluée à 316 francs qui pourraient être prélevés sur les ressources vicinales.
Le préfet autorise l'agent voyer à exécuter ces travaux en régie à concurrence de la dite somme.

Chemin à KeramzecLe 13 novembre 1921, le conseil considérant que la circulation automobile devient de plus en plus intense sur les routes de la commune, estime qu'il est de son devoir de prendre les mesures nécessaires pour prévenir les accidents qui pourraient se produire. Il demande au service vicinal d'étudier et de réaliser les améliorations à apporter à certains virages dangereux dont celui de Keramzec.

Ce n'est qu'en janvier 1923 que l'agent voyer cantonal écrit dans son rapport que le chemin vicinal ordinaire n°2 présente près du village de Keramzec un tournant peu prononcé, mais la courbe est légèrement défectueuse et demande à être régularisée.
Ce qui pourrait être fait en traçant vers la corde un pan coupé de 30 mètres de rayon environ. Cette solution donnerait lieu à des emprises de terrain dans les parcelles appartenant à M. Gallice et aux consorts Le Dessert. Les travaux consisteront en la démolition et la reconstruction de clôtures, le déblaiement de la parcelle acquise et l'empierrement de la chaussée pour un coût de 930 F.

Le 25 février, le conseil municipal approuve le projet ainsi que celui concernant le tournant de Kerscouet à St Bieuzy, mais n'ayant pas les ressources disponibles, il vote un crédit de 1150 F sur les 2930 nécessaires et sollicite du conseil général et de l'Automobile Club Armoricain des subventions pour le reste.

 

L'Automobile Club fait savoir qu'elle ne peut s'intéresser à l'amélioration de ces tournants, tant que l'élargissement de la route de Lorient à Larmor, près de la butte du Polygône d'artillerie, beaucoup plus utile, n'aura pas été obtenu.
Néanmoins le préfet présente une demande de subvention devant la commission départementale qui est adoptée.

Le 31 août 1926, l'agent voyer cantonal propose de régulariser l'assiette du chemin en fixant des alignements à 8 m de largeur dans la traversée de Keramzec. Un plan d'alignement est soumis à enquête d'utilité publique à la mairie de Larmor du 26 septembre au 10 octobre. Monsieur Joseph Marie Le Squer, retraité de la marine, domicilié au bourg est nommé commissaire enquêteur. Aucune observation n'ayant été formulée, il émet un avis favorable au projet.
Le 25 novembre, la commission départementale approuve le projet et le déclare d'utilité publique en ce qui concerne les terrains non bâtis. Le 23 janvier 1927, le conseil approuve à son tour le projet établi par le service vicinal.

Le 6 janvier 1929, sur la proposition de monsieur Kermabon, le conseil décide de demander le classement de l'extrémité du chemin n°2 aboutissant à l'entrée de l'agglomération du Kernével pour rejoindre le port et la cale.
De l'étude faite, en 1931 il ressort que cette section est comprise dans les plans d'alignement, d'aménagement et d'extension de la commune actuellement soumis à l'approbation de l'autorité supérieure. En conséquence, il y a lieu d'attendre l'homologation des plans.

Le 10 février, le conseil vote un crédit de 2528 F pour le redressement d'un tournant à Kercavès.

En 1934, monsieur Causer, conseiller municipal, constate que le tronçon du chemin compris entre les Quatre Chemins de Larmor et Kernével n'a jamais été entretenu depuis son rechargement qui remonte à 1930. Le curage des fossés n'est jamais effectué, et, par suite du ravinement provoqué par l'écoulement des eaux, le chemin devient de plus en plus impraticable.

De nos jours, le tracé de la route est le même que celui du chemin d'autrefois.