Poste - Télégraphe - Téléphone

 

Le 19 décembre 1872, le conseil municipal de Plœmeur est saisi d'une pétition des habitants de Larmor et de Keryado adressée au directeur des postes du Morbihan. Leur courrier étant distribué 24 heures après celui des habitants du bourg de Ploemeur, ils demandent la suppression du bureau de Plœmeur. M. Bardet, au nom de plusieurs conseillers municipaux, expose la situation. Le service actuel de la poste est très irrégulier pour un grand nombre d'habitants de Larmor créant une inégalité manifeste entre les citoyens qui ont pourtant tous droits aux mêmes avantages.
Les habitants ne reçoivent que le jour suivant les lettres, journaux, circulaires, messages, toutes choses qui leur sont adressées par la voie de la poste et trop tard pour y répondre.
Dans le temps présent où les communications sont si rapides tant par les chemins de fer que par les télégraphes, il est pour le moins étrange de voir une grande partie de la population communale éloignée tout au plus de deux kilomètres de Lorient, recevoir les envois vingt-quatre heures après que les habitants du bourg ont reçu les leurs.
M. Bardet demande que l'on rétablisse l'ancien service tel qu'il était en 1864 c'est à dire avec trois facteurs faisant le tri des lettres à leur arrivée à Lorient et les distribuent le jour même dans toute la commune.

Le directeur des postes propose de faire partir le courrier aussitôt l'arrivée du train de Paris, sans attendre le train de Brest.

Finalement, le conseil émet le vœu :
- que la levée des boites ait lieu au bourg à dix heures au lieu de neuf heures ;
- que ce courrier parte de la gare dès l'arrivée du train de Paris ;
- que les trois facteurs demeurant au bourg, à Larmor et à Keryado, partent pour la distribution aussitôt l'arrivée du courrier afin qu'elle soit terminée autant que possible dans la journée ;
- que des boites soient créées dans les principaux centres de la commune ;
- que le courrier soit fait par un voiturier au lieu d'un piéton.

 

En 1891, le conseil général forme le vœu que le public soit admis à faire usage du télégraphe installé au fort de Locqueltas. Mais le ministre de la Marine fait connaître qu'il ne peut recevoir une solution favorable car le fort n'a qu'un seul gardien qui n'est pas toujours présent. Toutefois, il autoriserait la commune à poser un fil sur les poteaux de la marine, si elle consentait à créer un bureau télégraphique au village de Larmor.
Le conseil municipal de Plœmeur consulté n'y voit aucune utilité parce que les avantages pouvant en résulter ne compenseraient pas les dépenses qui seraient occasionnées à la commune.

Six ans plus tard, la position de la commune a évolué puisque, faisant suite à une demande de M. Félix Philippe, propriétaire du Casino, elle se déclare favorable à la création d'un bureau télégraphique à Larmor et décide que le loyer et les frais d'installation resteraient à la charge des négociants.
La part contributive de la commune est évaluée à 630 F. Les négociants de Larmor ayant pris l'engagement de faire face à cette dépense, le conseil refuse de voter une somme pour la création de ce bureau.

 

Le 24 août 1898, M. Nayl fait adopter par le conseil général du Morbihan le vœu suivant :
Le grand village de Larmor en Plœmeur comporte une agglomération de plus de 2000 habitants. Il renferme cinq usines importantes consacrées à la fabrication des conserves de poissons. Pendant tout l'été, en outre, il est habité par une colonie nombreuse de baigneurs et touristes.
Etant donné cette situation déjà ancienne, il est à désirer que Larmor soit doté au plus tôt d'un bureau de poste et d'un service télégraphique. A l'heure actuelle, Larmor est desservi par Plœmeur. La lenteur des transmissions est telle que, dans la plupart des cas, une lettre met moins de temps pour aller de Lorient à Paris que pour aller de Lorient à Larmor.
Pour ces motifs, j'ai l'honneur de prier le conseil général d'émettre un vœu en faveur de la création, dans un délai le plus rapproché possible, d'un service postal et télégraphique à Larmor.

En mars 1899, une convention est signée entre l'administration et le syndicat de Larmor et le premier bureau télégraphique ouvre en juin grâce à une souscription publique.

 

En 1902, la lenteur du service de distribution du courrier pose à nouveau problème. Les négociants et fabricants de conserves alimentaires se plaignent de ce que les courriers de Nantes et de Bordeaux ne sont délivrés aux destinataires qu'avec un retard de 30 heures. Messieurs Edelin, Eugène Le Bras et Guillerme appuient le retour à l'ancien service.
Le conseil émet le vœu :
- que l'ancien service soit rétabli et que le départ des facteurs soit retardé de dix heures trente du matin à une heure cinq du soir ;
- que tout supplément de dépense soit évité en ne demandant comme par le passé, qu'un seul voyage au courrier auxiliaire du train de onze heures.

Deux ans plus tard, Pierre Le Bras, négociant à Larmor dénonce une fois de plus cette situation et redemande que l'on revienne à l'ancien service de distribution.

 

En 1906, des habitants du Kernével, de Toulhars et Larmor demandent au directeur des postes et télégrammes le maintien pendant la saison d'été de l'organisation du service de la distribution postale telle qu'elle existe pendant la saison d'hiver. Considérant que le service actuel répond aux besoins de la population, le conseil refuse de le modifier.

 

En 1908, mademoiselle Colombel, directrice du bureau des postes et télégraphes de Larmor demande au conseil une allocation de 100 francs pour le loyer de son bureau et une augmentation de 50 F en sa qualité de porteuse des télégrammes. On lui accorde les 100 F, sa demande d'augmentation est ajournée pour plus amples informations.
Elle finit par démissionner de son poste le 11 octobre 1911. La chambre de commerce de Lorient demande à l'administration des postes le rétablissement du bureau télégraphique de Larmor.
Mlle Colombel consent à reprendre son service moyennant des appointements fixes de 50 F par mois. Le 26 mai, le conseil décide de prendre à sa charge les frais de gérance du bureau et vote une subvention mensuelle de 50 francs.
Le service télégraphique fonctionne à nouveau avec Mlle Colombel à partir du 1er juin à la satisfaction générale des habitants, négociants, baigneurs et touristes.

 

En 1913, de nombreux habitants de Larmor et du Kernével adressent au maire de Plœmeur une pétition en vue d'obtenir la création d'un bureau auxiliaire de poste à Larmor. Le 6 juillet, le conseil considère cette demande tout à fait légitime. Il vote un crédit de 300 francs nécessaires à son installation :
                    - remise, à titre de salaire, allouée au gérant 100 francs ;
                    - matériel (registres, imprimés, etc.) à l'usage du service 40 francs ;
                    - matériel à fournir par l'administration lors de l'installation du bureau (balance, timbre, etc.) 70 francs ;
                    - boite aux lettres 20 francs ;
                    - aménagement du local et mobilier 50 francs ;
                    - pour les envois reçus ou à destination du bureau d'attache 20 francs.

Le 19 juillet 1913, le directeur des Postes et Télégraphes du Morbihan, informe le maire que l'importance des villages intéressés et de la station balnéaire de Larmor justifient la création d'une recette auxiliaire aux frais de l'état.
Le 16 septembre, le ministre du commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes autorise la création d'une recette auxiliaire rurale des postes à Larmor.

L'ouverture de la recette a lieu quelques semaines plus tard, en novembre 1913. Elle est appelée à rendre les plus grands services à la population. Plus besoin d'aller à Lorient ou à Plœmeur pour émettre ou recevoir mandats, cartes lettres, bons de poste, etc.

 

Le 20 mai 1914, sur proposition de M. Bouligand, le conseil général vote un vœu tendant à ce que l'administration des postes, télégraphes et téléphones construise le plus vite possible une ligne téléphonique reliant Larmor à Lorient. Il estime qu'au moins 20 abonnements seront souscrits dès l'ouverture de la ligne.
M. Nayl, député du Morbihan appuie cette demande en précisant que le conseil municipal serait peu disposé à faire les frais nécessaires.
Le 24 mai, à la demande de M. Jouanno, conseiller municipal de Larmor, le conseil municipal reconnait qu'un poste téléphonique à Larmor rendrait les plus grands services aux commerçants et surtout aux nombreux étrangers qui la fréquentent en été. Il intervient après du préfet pour que satisfaction soit donnée à cette demande.

Le 26 mai, le directeur des postes et télégraphes du Morbihan, précise au préfet que l'état ne construit pas les lignes sur son budget. Mais le gouvernement est autorisé à accepter les offres des sommes nécessaires faites à titre d'avance. Un syndicat pourrait se constituer à Larmor dans le but de réunir le capital nécessaire. Si le nombre d'abonnés est élevé, les versements provenant des abonnements amortiraient rapidement, avec les produits d'exploitation du circuit, le capital avancé.

 

En 1919, indépendamment de l'indemnité annuelle accordée par le syndicat à Mlle Puren, gérante du service télégraphique, l'administration paye à cette dernière des remises unitaires fixées à 0,15 F par télégramme de départ et à 0,10 F par télégramme d'arrivée. Aucune rétribution n'est payée pour le service de la distribution. Cette même année, il y a eu 895 télégrammes de départ et 960 d'arrivée, soit un chiffre de remise de 230,25 F.

En 1920, alors que rien n'a été fait concernant le téléphone, M. Gérard, négociant en vins à Larmor intervient auprès du maire. Il précise que plusieurs commerçants et particuliers sont prêts à participer aux dépenses de construction de la ligne téléphonique projetée. Le conseil renvoie cette question à la commission des travaux et à celle des finances.

Le 15 mars 1921, Mlle Puren gérante de la recette auxiliaire des postes de Larmor cesse ses fonctions. Le service est fermé faute d'un titulaire familiarisé au maniement de l'appareil morse. Mlle Madeleine Hervé qui possède une très bonne instruction et dont la famille est honorablement considérée à Larmor est pressentie pour la remplacer. Mais elle juge la subvention de 800 F allouée par la commune insuffisante et demande qu'elle soit portée à 1200 F. le conseil accepte cette augmentation et décide de mener une étude pour transformer le bureau télégraphique en bureau téléphonique.

 

Le 9 juillet 1921, le directeur des postes et télégraphes informe le préfet que grâce au désistement de la commune de Pluherlin il serait possible de lui substituer un circuit Lorient-Larmor dont le rattachement au réseau téléphonique général présente un intérêt de tout premier ordre.
Le nombre des télégrammes a atteint 419 par mois et il est prévu six demandes d'abonnement au téléphone. On peut en conclure que l'installation de ce poste contribuerait au prompt remboursement des avances faites par le département.

Quelques jours plus tard, le conseil informé de cette bonne nouvelle vote la somme de 6000 F pour frais d'installation du bureau et pour la construction de la ligne. Il désigne M. Le Clanche actuel gérant de la recette auxiliaire des Postes comme gérant de la cabine téléphonique qui sera installée dans le local du service postal.

Le circuit téléphonique Lorient-Larmor ainsi que le réseau d'abonnés et la cabine publique sont mis en service le 26 septembre 1921. Le prix de l'unité de 3 minutes de conversation est fixé à :
               - 0,25 F entre Plœmeur et Larmor ;
               - 0,50 F entre Larmor et Lorient ainsi que les bureaux des cantons de Lorient, Pont-Scorff, Hennebont, Port-Louis ;
               - 1 F pour les relations départementales ;
               - le même prix que Lorient pour les relations interdépartementales.

 

Le 24 mai 1925, dès la création de la commune de Larmor-Plage, son maire s'inquiète de la distribution tardive du courrier venant de la recette de Plœmeur. Il envisage la création d'une agence postale directement rattachée à Lorient où un facteur auxiliaire prendrait le courrier.
Le sous-préfet transmet le dossier à l'administration des postes avec un avis favorable.

Au mois de décembre, M. Le Clanche démissionne de son poste de gérant de la recette auxiliaire des postes et de la cabine téléphonique qui sont transférées chez Mme Le Vaillant.

Le 5 janvier 1926, le directeur des Postes et Télégraphes annonce l'ouverture d'une agence postale le 1er février chez Mme Le Vaillant, rue de Lorient.
Le conseil décide de maintenir la boite aux lettres située sur la place de l'église et d'en poser deux autres, l'une au siège de l'agence postale et l'autre aux Quatre Chemins.

L'annuaire de 1926 nous fait découvrir les six premiers abonnés de la commune : 3 hôtels-restaurants, 2 industriels et 1 négociant.

 

Tampon postalEn mars 1927, le maire estime indispensable l'installation d'un appareil téléphonique dans les locaux de la nouvelle mairie et le conseil adopte le principe d'un abonnement au téléphone.

Le service postal entre Lorient et Larmor est assuré par les Autobus Lorientais.

Neuf ans plus tard, en mai 1936, l'installation du téléphone automatique nécessite la transformation presque complète des lignes et supports. Considérant que le site touristique est très atteint par la multiplicité des fils aériens et des nombreux poteaux qui jalonnent rues et promenades, le conseil émet le vœu que tout soit mis en œuvre pour que le réseau soit réinstallé en souterrain.

 

Le 5 mai 1938, le conseil adopte le principe de l'achat d'un terrain et de la construction d'une mairie-poste.
L'année suivante, on apprend que finalement la commune a fait l'acquisition d'un immeuble devant servir de mairie-poste, après démolition et reconstruction.
La transformation de l'agence postale en établissement de facteur-receveur, question à l'étude depuis 1930, plusieurs fois abandonnée par la commune faute de moyens, est de nouveau en cours d'instruction.

 

En 1947, la chambre de commerce est saisie d'une demande des usagers de Larmor. En effet, en raison du sinistre de Lorient, de nombreux commerçants ayant repris leur activité ont provisoirement leur domicile à Larmor qui avant la guerre avait un bureau de poste de plein exercice. Maintenant, ce bureau est seulement ouvert de 11 à 12 heures pour toutes les opérations postales et de 14 à 18 heures. Elle décide de demander à l'administration des P.T.T. le rétablissement de la recette de plein exercice existant avant les hostilités.

Le directeur des P.T.T. répond que les établissements de l'espèce de celui de Larmor sont régulièrement ouverts aux opérations postales de 3 à 5 heures par jour et que la recette de Larmor est donc ouverte pour la durée maximum.

Le bureau est finalement transformé en recette de plein exercice de 5ème classe le 16 juin 1948.

Mis en chantier peu après la construction de la mairie, le bureau des P.T.T. situé à côté de la mairie entre officiellement en service le 23 novembre 1954.