Défense contre la mer 

à La Nourriguel

 

Un chemin côtier devant les villas de la plage de La Nourriguel d'une largeur de 3 à 5 mètres sépare les propriétés riveraines de la plage. En corniche, il surplombe la plage d'une hauteur variant de 5 m à l'ouest à 1,50 m à l'est.
Il appartient aux riverains tout en étant livré à la circulation publique. Les murs de soutènement en maçonnerie de moellons, également murs de défense, appartiennent aux riverains qui les ont construits à diverses époques.
Les fondations des murs reposent sur le rocher apparent ou s'enfoncent de 1 m dans le sable.

 

Mais le niveau de la plage s'est considérablement abaissé et dans les zones où des dégâts se sont déjà produits les fondations sont atteintes.

Les tempêtes du sud-est des 2 et 3 février 1950 causent de sérieux dommages aux murs de défense bordant le chemin. La violence des vagues a pratiqué des brèches très importantes dans les murs ou des grottes en-dessous des fondations. Les remblais en arrière du chemin se sont vidés par les brèches créant de nombreux entonnoirs. L'un deux prend toute la largeur du chemin sur 20 m de long et 4,50 m de profondeur. Les murs des jardins et les habitations sont en péril. Une villa a sa façade fissurée.

Les causes de ces dégâts sont l'amaigrissement de la plage qui a mis à nu les fondations des murs et le manque d'entretien des riverains dont certains ne résident pas dans la région.

Les ponts et chaussées ne pensent pas que l'amaigrissement de la plage soit une conséquence des extractions de sable pratiquées par les Allemands, mais plutôt d'un changement de régime des courants côtiers. Mais l'ingénieur d'arrondissement ne partage pas cet avis : l'amaigrissement de la plage constaté dès 1946 et que les propriétaires riverains n'avaient jamais remarqué avant 1940, parait donc dû à une cause récente qui ne peut à notre avis être provoquée que par les enlèvements massifs de sable opérés par les Allemands.
Dans l'immédiat, ils proposent de réparer les brèches, rejointoyer les murs fendillés, démolir certains tronçons trop ébranlés et les reconstruire, puis de rétablir les remblais du chemin. Travaux estimés à 2,5 millions.

Dans un second temps ils préconisent la construction de 5 épis transversaux en béton pour retenir le sable et rengraisser la plage. L'ingénieur en chef estime que les murs ont été attaqués par la mer parce qu'ils étaient mal faits : fondations insuffisantes, matières défectueuses et que l'état n'est pas responsable de ces malfaçons.

Comme pour Lorient plage, la commune décide de procéder immédiatement à des travaux conservatoires. Les entonnoirs sont remblayés et la circulation rétablie sur le chemin, mais le mur n'est pas réparé.

En octobre, les ponts et chaussées estiment que la situation risque de s'aggraver pendant l'hiver et préconisent à nouveau la remise en état des murs et la construction d'épis.

Le M.R.U. considère que les dégâts causés en 1949 et 1950 ne peuvent pas être considérés comme dommages par faits de guerre, mais comme calamités publiques. Mais les petits propriétaires des maisons riveraines, toutes plus ou moins sinistrées par les bombardements, sont incapables de prendre en charge les dépenses de réfection des murs de protection. La commune, elle-même sinistrée, a peu de moyens.

Une aide exceptionnelle de 40 % sera demandée au ministère de l'intérieur et au département, laissant 10% à la charge de la commune et des propriétaires.