Nouvelles classes

 

Bientôt une classe enfantine à Larmor ?
Le 24 juillet 1899, le conseil d'arrondissement se prononce en faveur de la création d'une école maternelle à l'école des filles de Larmor. Cette création rendrait les plus grands services aux familles d'ouvriers, de cultivateurs ou de pêcheurs.
Mais l'inspecteur d'académie pense qu'une classe enfantine serait plus adaptée. Le sous-préfet en fait part au maire de Plœmeur. Une classe enfantine répond mieux aux besoins de la population de Larmor…..les mères de famille sont occupées une partie de l'année dans les usines de conserves, c'est là qu'elles trouvent leur gagne-pain, qu'elles se procurent les ressources nécessaires pour vivre pendant l'hiver. Cependant tandis qu'elles travaillent, leurs jeunes enfants ne peuvent rester seuls à la maison ; ce sont les grands frères ou les grandes sœurs qui en ont la garde et ils ne peuvent eux-mêmes suivre les écoles……Il faudrait nécessairement recourir à une construction ……il suffirait d'élever une salle de classe dans la cour de l'école à la suite de la maison d'habitation des institutrices.
Il y a actuellement 2 classes et donc 2 institutrices, une directrice et une adjointe. Après la création d'une nouvelle classe, la deuxième adjointe, logerait dans l'école et l'adjointe actuelle dont la famille habite Larmor, recevrait une indemnité de logement.

Le conseil municipal est en fin de mandat et le maire, Eugène Le Coupanec, arrête qu'aucune décision ne sera prise avant mai 1900.

Mais pour les pouvoirs publics, il y a urgence. En effet, depuis le mois d'août 1898, les sœurs de Sagesse ont ouvert à Larmor une école libre de filles et une classe maternelle boulevard de Toulhars à Larmor. Cela inquiète au plus haut point les autorités et explique leur empressement à demander la création d'une classe enfantine communale.

 

Dans un rapport daté du 20 novembre, l'inspecteur de l'instruction primaire écrit à propos de la création d'une classe enfantine à l'école des filles : Cette création me parait urgente, non seulement parce qu'elle répond aux besoins de la population, mais encore parce qu'elle est nécessaire pour soutenir la lutte contre l'école de filles et l'école maternelle privées.
Les écoles congréganistes qui ne sont guère en faveur jusqu'ici auprès des familles, réussiront peu à peu à prospérer si nous ne nous hâtons pas d'installer une classe enfantine, car les parents apprécient beaucoup le service que peut leur rendre l'école maternelle en acceptant les très jeunes enfants.
J'aurais été très heureux qu'il y fut donné suite dès à présent car la situation pourrait devenir très inquiétante pour l'école laïque. Si l'on tarde trop, les écoles privées auront pris l'avantage, et ce sera pour elle le succès assuré.
Puis il donne le nombre d'élèves de l'école publique des filles de Larmor.
                       Nombre des élèves ayant fréquenté l'école en 1898-1899                  124
                                                       inscrites depuis la rentrée des classes                  91
                                                       fréquentant l'école actuellement                            90
                                                       présentes à l'école le 13 novembre 1899 au moment de la visite du maire et de l'inspecteur 82

 

Devant l'urgence, la commune envisage la création de 3 classes dans les 2 existantes !
Le 16 janvier 1900, l'inspecteur primaire prévient le maire de Plœmeur …..J'adresse aujourd'hui 2 rapports à Vannes pour demander que les écoles de garçons et filles soient l'une et l'autre partagées en trois classes. Si l'administration départementale accepte et les soumet au conseil municipal de Plœmeur, j'espère que cette assemblée n'hésitera pas à les approuver puisque le nouveau maître et la nouvelle maîtresse seront logés dans le groupe scolaire et que la commune n'aurait pour toute dépense que les frais d'installation des cloisons.

 

Fin janvier, le sous-préfet intervient une nouvelle fois auprès du maire. L'école publique de garçons de Larmor qui compte actuellement 2 classes a été fréquentée par 145 élèves pendant l'année scolaire 1898-1899 et la moyenne a été de 135 élèves.
D'autre part il y a toujours une vingtaine d'élèves qui après avoir obtenu le certificat d'études, restent à l'école pour recevoir une instruction complémentaire. Il en résulte une difficulté sérieuse pour l'enseignant, et les progrès ne sont pas aussi sensibles ni aussi rapides qu'on pourrait le désirer.
Pour améliorer la situation, l'inspecteur d'académie demande qu'il soit créé à cette école un 2éme emploi d'instituteur adjoint.
Et il propose une nouvelle répartition : 1ère classe, de 30 à 40 élèves,
                                                              2ème et 3ème classes, de 50 à 60 élèves chacune.
La fréquentation est particulièrement bonne dans les écoles de Larmor et la population attache un grand prix à l'instruction.
Il demande de faire voter la création de la 3e classe et l'emploi de l'instituteur pour 10 années.

 

Le 11 février, sous la pression de l'administration préfectorale, le conseil municipal sollicite l'installation aux écoles de Larmor d'un nouvel instituteur, et d'une nouvelle institutrice chargée de l'école enfantine…..vote les crédits pour la création de 2 nouvelles cloisons et le déplacement de 2 autres, prend l'engagement de comprendre pendant 10 ans au moins ces 2 classes….et attendu que la dépense engagée est inférieure à 300 F pour chacun des bâtiments scolaires ….autorise le maire à faire procéder à ces travaux à l'amiable et de gré à gré.

Monsieur Millio, entrepreneur à Plœmeur, fait un devis s'élevant à 516,88 francs pour les travaux à exécuter aux écoles de Larmor.

Le 5 septembre 1900, le ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts approuve la création d'une classe enfantine annexée à l'école de filles et celle d'un 2ème emploi d'instituteur adjoint à l'école publique de garçons.

 

En 1901, le groupe scolaire public reçoit 255 élèves, 155 garçons et 100 filles. L'école privée congréganiste, qui a ouvert depuis deux ans, accueille 52 élèves dont 10 garçons en maternelle et 42 filles (22 en maternelle et 20 en primaire), soit 17% de l'ensemble des enfants scolarisés. Mais il n'y a pas d'école privée primaire pour les garçons.

 

 Mort pendant la distribution des prix

Le 27 juillet 1901 un douloureux événement est venu attrister la distribution des prix aux élèves des écoles publiques de Larmor. Monsieur Lecorno, pharmacien à Lorient, préside la cérémonie en qualité de délégué cantonal, entre M .Duclos sous-préfet et M. le docteur Duliscouët.
Il venait de prononcer un discours dans lequel il donnait d'excellents conseils aux élèves quand tout à coup il pâlit affreusement et sa tête se renversa sur le dossier du fauteuil sur lequel il était assis.
M. le docteur Duliscouët se précipita à son secours et lui prodigua les soins les plus empressés. Hélas ! Tout fut inutile ; la mort foudroyante avait accompli son œuvre.
Monsieur Lecorno a succombé à une maladie de cœur dont il souffrait depuis quelques années.

 

En 1905 Mlle Théauden, institutrice stagiaire à Larmor, demande à être nommée titulaire bien qu'elle ne possède pas le certificat d'aptitude pédagogiques. Le 5 juin, le ministre décide :
Ayant dirigé de 1874 à 1889 l'école primaire à Larmor qui "tenait lieu d'école publique" mademoiselle Théauden renonça lors de la création d'une école publique de filles en mars 1889 à tenir plus longtemps son établissement.
Pour la dédommager de ce sacrifice, elle fut déléguée dans les fonctions d'adjointe à l'école créée qui recueillit ainsi tous ses élèves.
Cette maîtresse aurait pu être dispensée si elle avait compté 5 années dans l'enseignement public. Or j'estime assimiler les 15 années passées à Larmor aux 5 années dans les écoles publiques.
Elle doit être considérée comme appartenant à la 5ème classe des titulaires à partir du 1er mars 1889, date de sa nomination dans l'enseignement public.

 

Une 4ème classe à l'école des filles
Le 20 février 1908 l'inspecteur primaire, rend compte à l'inspecteur d'académie à Vannes :
J'ai l'honneur d'appeler votre attention sur la situation actuelle de l'école publique de filles de Larmor-Plœmeur.
Cette école qui ne comprend que 3 classes dont une classe enfantine, a vu son effectif augmenter d'une manière sensible depuis la fermeture de l'école congréganiste (en 1905). Aujourd'hui la 3ème classe compte 100 élèves dont 38 ont de 5 à 6 ans. Ce n'est donc plus une classe enfantine, mais une véritable classe primaire, puisque les enfants peuvent être reçus à l'école dès l'âge de 5 ans quand il n'y a pas dans la commune une école maternelle ou une classe enfantine publique.
Cet effectif de 100 enfants, déjà très élevé pour une classe, va encore augmenter dans quelques semaines, car le moment de la véritable rentrée à l'école pour les jeunes élèves coïncide avec la venue des premiers beaux jours. Dès maintenant l'institutrice est obligée de refuser des élèves, quel que soit leur âge.
La création d'un 3ème emploi d'adjointe s'impose donc de toute nécessité. Comme les locaux scolaires sont déjà insuffisants, il sera nécessaire de les agrandir, et cet agrandissement ne peut plus être différé.
En conséquence, l'administration demande de construire une classe et de créer un poste à Larmor car 173 élèves pour une école à trois maîtresses justifie pleinement la création d'une nouvelle classe élémentaire.

Le 20 décembre le conseil vote la création d'un 3ème emploi d'institutrice adjointe et nomme une commission chargée d'étudier et reconnaitre l'emplacement de cette classe nouvelle.

 

Le 4 mars 1909, le conseil départemental de l'enseignement primaire publie la liste des créations de postes d'institutrices adjointes.
Pour Larmor, l'école comptant actuellement 3 classes régulièrement créées, reçoit le nombre d'élèves suivant :
                        ◊ 1ère classe 39             ◊ 2ème classe 39                     ◊ 3ème classe 99 (classe enfantine)
Il est bien évident que l'institutrice chargée de la classe enfantine à cette école, ne peut s'occuper utilement de tous les enfants qui lui sont confiés et que, par conséquent, il est absolument nécessaire de dédoubler la classe.
Dans ces conditions et d'accord avec l'inspecteur d'académie, je vous prie de vouloir bien émettre un avis favorable à la création d'un emploi d'institutrice adjointe dans l'école publique de filles de Larmor.

 

Projet d'agrandissement de l'école des filles
Le 15 juin 1909, le ministre approuve la délibération de la commission départementale. Le 1er juillet, monsieur Millio, architecte, signe le devis estimatif qu'il a rédigé pour l'agrandissement consistant en une nouvelle classe, un logement, un préau couvert et le mobilier scolaire. Il s'élève à 15 120 francs.

Le 24 novembre, madame Le Bouedec institutrice, dresse un inventaire du matériel des 4 classes de l'école publique des filles. Il est en très mauvais état ainsi qu'en témoignent ses observations :
La peinture des 8 tables munies de banc est enlevée. Il n'y a que 2 tableaux noirs neufs sur 11 existants. Les tuyaux des 3 poêles sont en mauvais état et il n'y a pas de chauffage dans la 4ème classe. Les 2 tableaux de système métriques sont usés. Sur les 12 bancs sans tables, il n'y en a que 4 de neufs. Pour les 6 balais, les branches sont à remplacer, Etc.

En janvier 1910, la commission des bâtiments civils estime que le projet d'agrandissement doit être revu car il ne contient pas de cahier des charges et :
- L'aération des planchers des rez-de-chaussée n'est pas prévue ;
- La hauteur sous plafond dans les logements ne peut être inférieure à 3 mètres ;
- L'utilisation de l'emplacement destiné au logement est peu satisfaisante et elle pourrait être ailleurs avec moins de dépenses ;
- On ne voit pas en façade comment le bâtiment neuf cadre avec l'ancien.

Les plans du dossier d'agrandissement de l'école de filles, dressés en 1909, nous incitent à penser que la construction initiale n'a pas été orientée conformément au plan présenté en 1886.
En effet, ce dernier prévoyait la construction de deux bâtiments parallèles orientés nord-sud, séparés par le jardin des institutrices et la cour des garçons.
Or le projet de 1909, montre qu'en fait le corps de bâtiment des deux écoles a été édifié en bordure nord du terrain dans le sens est-ouest. L'agrandissement se prolonge jusqu'à la rue.

 

 

     

 

Dénonciation des conditions de travail à l'école des filles
Le 5 juin 1910, le délégué pour le Morbihan de la Société de prévention contre la tuberculose alerte le préfet au sujet des conditions faites aux élèves de l'école des filles de Larmor.

Comité permanentComme le nombre des élèves présents était de 197 au 30 mai dernier, les 77 d'excédent étaient entassés sur 7 bancs, sous un préau ouvert, qui sert de salle de classe depuis trop longtemps.
Ce préau n'a que 45 mètres carrés ; la moitié seulement peut être utilisée car la porte d'entrée de l'école y donne accès direct et y établit un continuel courant d'air et un va et vient qui gênent beaucoup.
Les enfants et leur maîtresse dévouée sont exposés journellement et directement soit à la pluie et au vent de l'ouest, soit au soleil et aux poussières. Leur santé s'en ressent. Le médecin des épidémies a déjà fait observer à monsieur le sous-préfet, je crois, que cet état de choses ne pouvait durer.
Il demande au préfet de hâter la construction de la classe devant recevoir les 77 élèves qui ne pourraient rester sous le préau l'hiver prochain, sans danger pour leur santé.

L'inspecteur primaire suggère de demander qu'une partie du préau soit fermé du côté ouest afin de préserver les enfants du vent et de la pluie.

Le 8 juin, la commission des bâtiments civils approuve enfin le projet d'agrandissement. Le 11 juillet, le conseil municipal vote les ressources nécessaires. Le 14 novembre le ministre donne son approbation au projet pour l'agrandissement de l'école des filles et fixe le montant de la subvention à 2250 F.

 

affiche d'adjudicationLes travaux vont pouvoir commencer
Affiches et journaux annoncent que l'adjudication des travaux d'agrandissement du groupe scolaire de Larmor aura lieu le 27 juin 1911 par voie de rabais, sur soumissions cachetées, préalablement déposées. Les travaux sont estimés à 13 979,27 F.

Les concurrents sont au nombre de deux : Drean et Moreau, déclaré adjudicataire avec un rabais de 1%.

Le 25 octobre 1911 messieurs Coquerel maire, Le Guin, Dessert et Le Moing, conseillers municipaux, assistés de monsieur Millio, architecte sont présents pour vérifier si les travaux exécutés sont conformes aux conditions du devis et du cahier des charges.
Ils dressent le procès-verbal de réception provisoire de la construction d'une nouvelle classe et d'un logement pour deux institutrices à l'école de Larmor.