Les boulangers

 

A Larmor
François Le Tesson, né à Plouhinec en 1755, époux de Renée Le Boulbard est boulanger à Larmor en 1783. Veuf, il se remarie en 1786 avec Marie Michelle Le Gouhir, puis en 1795 avec Marie Le Montagner. Il décède en 1807.

 

Joseph Kerhouant, lui aussi natif de Plouhinec, succède à François Le Tesson.
En 1841 à Larmor, Marie Claire Clavin alors âgée de 50 ans, et veuve de Joseph Kerhouant depuis 16 ans, est boulangère avec l'aide de ses enfants Joseph 25 ans et Jean Marie 16 ans. Ils sont installés sur la place de l'église dans "la maison du four" leur appartenant. Jean Marie décède le 10 juin 1842.
Marie Claire Clavin décède le 21 juillet 1865 à Larmor. Ses enfants ne sont plus boulangers.

 

En 1845, François Grevelec 36 ans, natif de Clohars-Carnoët et sa femme Jeanne Marie Le Pipe 23 ans, née à Guidel sont boulangers à Larmor. Après le décès de François le 1er juillet 1856, Jeanne Marie continue avec l'aide de son fils Joseph (marié à Amélie Augustine Tuauden le 15 février 1883) et de son gendre Alexis Le Corre (marié à Jeanne Marie Grevelec le 16 novembre 1867). Alexis Le Corre veuf depuis le 1er mars 1879, se remarie à Marie Joséphine Le Gal le 9 avril 1881. Ils sont toujours boulangers en 1886.
Joseph Grevelec et Amélie Tuauden sont également boulangers en 1886. Nous ignorons s'ils travaillent ensemble.

 

En 1839 lors de son mariage avec Jeanne Hélène Palau, Louis Joachim Le Touer, 24 ans, est boulanger à Larmor. Jusqu'à son décès en 1870.

 

En 1866, Julien Morin est boulanger à Larmor avec sa femme Marie Anne Le Bechennec. Julien est décédé à Larmor le 5 octobre 1872 et Marie Anne après 1889, sans doute à Lorient.

 

Augustin Le Quintrec, 24 ans, est boulanger en 1872 à Larmor avec son épouse Marie Séraphine Daniel. Il décède à seulement 31 ans en 1880.

 

Boulangers au Kernével en 1886, Joseph Guyomard né à Pont-Scorff en 1854 et son épouse Marguerite Le Pesquer née en 1863 à Lorient s'installent ensuite à Larmor. Veuf en 1892, il épouse en secondes noces Marie Célestine Daniel, de 22 ans sa cadette, le 15 décembre 1904.
Il est aidé d'un ouvrier boulanger : en 1896 Louis Bernard 19 ans, il a également une domestique Jeanne Kermabon 20 ans ; en 1901 Jean Le Floch 19 ans et la domestique Célestine Daniel 23 ans.

Le 19 décembre 1892, un terrible incendie se produit à la boulangerie. "Le Nouvelliste du Morbihan" relate l'accident.
"Vers les 9 heures du matin, la bonne de monsieur Guyomard était en train de travailler au pas de la porte quand elle entendit des craquements singuliers se produire au grenier. A peine avait-elle prévenu son maître que toute la toiture pris feu d'un seul bloc. Affolée, la bonne monta l'escalier et prenant un jeune enfant retenu au lit par la fièvre, descendit sur la place en criant "au feu".
"L'incendie en quelques instants devint terrible, mais fort heureusement le garde d'artillerie du fort de Locqueltas se rendit rapidement compte du sinistre et télégraphia à Lorient pour demander des secours. Le préfet maritime envoya immédiatement un détachement de pompiers, d'artilleurs et de marins avec les pompes de l'arsenal. Ces secours arrivèrent sur les lieux où les rejoignirent les pompiers de Plœmeur après un trajet qui dura à peine quarante minutes.
"Mais déjà la maison de M. Guyomard était presque entière la proie des flammes qui menaçaient d'atteindre l'épicerie voisine et l'auberge se trouvant en face dans le petit chemin descendant de la place de l'église à la cale des vapeurs Port-Louisiens. Pendant que les pompes versaient sur les parties embrasées des torrents d'eau, des soldats s'élançaient à l'intérieur de la boulangerie et par la fenêtre du premier jetaient au dehors les sacs de farine. Malheureusement ces sacs se défonçaient presque tous en arrivant à terre. On n'a pu recueillir que deux culasses intactes. Les dégâts sont d'ailleurs d'autant plus considérables que M. Guyomard venait de faire provision d'une grande quantité d'orge et de farine. Malgré la promptitude des secours, le fléau s'est développé d'une manière si rapide que vers trois heures on vit qu'il était inutile de continuer la lutte contre le feu et les pompes partirent laissant bruler les derniers débris de l'immeuble dont il ne reste plus que les quatre murs et un bout de plancher complètement carbonisé.
"L'épicerie voisine a été sauvée grâce au dévouement d'un habitant de Larmor dont nous regrettons d'ignorer le nom et qui n'a pas hésité, au péril de sa vie, à aller abattre les poutres qui joignaient cette épicerie à la boulangerie de M. Guyomard.
"Le sinistre est très probablement dû à l'échauffement d'une grande quantité de foin très sec remisé dans le grenier et dans lequel la chaleur du four qui est adossé à la maison, aura mis le feu. Les dégâts sont considérables puisque des objets mobiliers, on n'a rien pu sauver qu'un grand globe de verre où se trouvait un crucifix. Les bijoux de Mme Guyomard, montre, boucles d'oreilles, etc. évalués à environ 500 francs et placés dans une petite boite, ont été détruits.
"Le chiffre total des pertes n'est pas encore évalué, mais il dépasse de beaucoup la valeur assurée au Phénix qui n'est que de 3000 francs.
"Il n'y a eu qu'un seul accident de personne, peu grave, arrivé au domestique de M. Guyomard. Il se trouvait à une fenêtre à jeter une culasse de farine lorsque cette fenêtre s'étant effondrée, le malheureux est tombé à l'intérieur de la maison avec un sac de farine sur la poitrine. Dans sa chute, les débris de verre de la croisée l'ont blessé à la cuisse où ils ont pénétré assez profondément. Il a reçu les premiers soins dans le débit en face tenu par Mme veuve Théauden.
"L'immeuble détruit appartient à M. Romieux. Quant à M. Guyomard qui a montré tout le temps de l'incendie le plus grand sang-froid, il semble jouer de malheur. Outre ce désastre qui vient de l'atteindre, il a perdu sa femme il y a un an et sa mère il y a un mois. Il lui reste trois enfants."

Le 17 octobre 1919, Joseph Guyomard comparait devant le tribunal correctionnel de Lorient pour fraude commerciale, plus précisément "tromperie sur le poids du pain". En effet, le 16 août la gendarmerie prélève des pains de 3 à 6 livres dans la voiture de la marchande de Joseph Guyomard. Elle constate des différences de 60 et 80 grammes.
Attendu que si des clients du sieur Guyomard se seraient autrefois engagés à ne pas faire peser le pain livré, il résulte bien de l'ensemble des déclarations reçues à cette audience que les dits clients ont en réalité fait confiance au boulanger, ont entendu ne pas obliger ses porteurs à faire le pesage avant la livraison et à emporter dans leur tournée la balance et les poids nécessaires à cet effet, mais qu'ils n'ont nullement consenti à recevoir une quantité de pain inférieure à celle achetée et payée par eux.
Attendu qu'il convient de faire état pour l'application de la peine des renseignements défavorables fournis par M. le maire de Plœmeur sur la réputation commerciale de Guyomard signalé comme étant âpre au gain et peu consciencieux.
En conséquence il est condamné à 200 francs d'amende.
Il fait appel de ce jugement. Son avocat Me Baudet fait remarquer que le transport du pain à domicile remplace la perte équivalente et que d'ailleurs les clients servis à domicile ont donné leur consentement écrit. Le jugement rendu le 31 décembre confirme la condamnation précédente.

Concernant la vente du pain, l'arrêté municipal paru quatre ans plus tôt, le 10 avril 1915, précise que :
La vente du pain sur tout le territoire de la commune se fera au poids constaté entre le vendeur et l'acheteur, soit qu'elle s'applique à des pains entiers, soit qu'elle porte sur des fractions de pain, quel que soit le poids de ces fractions.
Les boulangers seront tenus de peser, en le livrant, le pain qu'ils vendent dans leurs magasins, sans qu'il soit besoin d'aucune réquisition de la part des acheteurs. Ils devront compléter le manquant, même lorsque le pain sera entier et vendu sous un poids indiqué d'avance mais incomplet.
En ce qui concerne le pain porté à domicile, l'exactitude du poids pour lequel il sera vendu devra être vérifiée contradictoirement au moment de la livraison, sur réquisition de l'acheteur. A cet effet, les boulangers devront pourvoir leurs porteurs de poids et balances. Le pesage se fera au point de stationnement des porteurs sur la voie publique, à moins que l'acheteur ne possède lui-même des poids et balances marqués du poinçon du vérificateur des poids et mesures, auquel cas le poids sera constaté au domicile de l'acheteur. Le manquant sera complété.
Les pains dits de luxe et de fantaisie de un kilo et au-dessous ne seront pas soumis à l'obligation de pesage.

La vérification des poids et mesures a lieu une fois par an dans chaque commune. Ainsi par exemple, en 1912, elle a lieu le jeudi 10 octobre au Kernével à l'usine Haloche vers 8 h 30 puis à Larmor chez M. Edelin vers 10 heures.

Après le décès de ses parents, Maurice Guyomard et son épouse Madeleine Kerjean exploitent la boulangerie.

 

En 1893, Louis Ridau, 29 ans, ancien marin pêcheur et époux de Marie Antomine Le Guen devient boulanger à Larmor pendant quelques années. Ils sont toujours présents en 1901 avec l'aide de Pierre Marie Philippe qui prendra leur suite.
Louis Rideau redevient patron pêcheur.

 

En 1903, Pierre Marie Philippe né à Gestel en 1868 s'installe à son compte avec son épouse Louise Anne Camberlein native de Baud. Ils sont toujours présents en 1926 avec Robert Garrec, aide boulanger, et Marie Françoise Le Bourhis, leur servante.

 

Louis Cobigo et son épouse, Joséphine Le Paih, leur succèdent.

 

Au Kernével
En 1799, Jérôme Joseph Sceau épouse Michelle Raoul. Ils sont boulangers au Kernével et propriétaires de leurs immeubles dont "la maison du four". Après le décès de son père en 1821, Jérôme Marie Sceau continue la boulangerie au moins jusqu'en 1836.
Début 1800, les deux frères Pierre Jean et Simon Le Diraison, (dont le père est originaire de Plouhinec) sont boulangers au Kernével ; peut-être employés chez Sceau.

 

En 1838, Jean Pierre Cozic, 37 ans, est boulanger au Kernével avec sa femme Marie Françoise Palau. Sa sœur ainée, Jeanne Hélène, épouse de Louis Le Touer est également boulangère à Larmor. Veuve en 1866, Marie-Françoise tient la boulangerie avec un garçon boulanger David Sconizec et une domestique, jusqu'à son décès l'année suivante.

 

En 1870, Pierre Marie Le Goff, 21 ans, est boulanger au Kernével avec son épouse Marie Anne Le Halper avant de partir à Lorient vers 1880.