Fête de la Nativité


Le 8 septembre, cette fête ancienne et traditionnelle de Notre-Dame de Larmor attire chaque année de très nombreux pèlerins. Certains viennent même en barque, de Doëlan.

N-D de LarmorEn 1850, une publicité parue dans le journal "L'Abeille de Lorient", nous apprend que pour cette fête, le vapeur l'Eclair fera des voyages de Lorient à Kernével, toute la matinée et à une heure de l'après-midi. Ainsi que de Lorient à Larmor à 2 h ½ et à 5 h du soir. Les retours de Larmor pour Lorient auront lieu à 4 h et à 6 h du soir. Le prix des places est de 50 centimes pour les premières et de 40 c. pour les secondes.

En 1887, le journaliste de "La Lorgnette de Bisson" raconte son après-midi passée à Larmor en ce jour de fête, après être venu à pied de Lorient :
Nous arrivons au bourg de Larmor, bourg semi rural, semi urbain, qui charme d'avance l'esprit et le cœur du touriste par un air d'aisance et de propreté qui étonnent. Voici l'église paroissiale. La procession est terminée ; les croix et bannières sont rentrées dans leur fourreau et les petits musiciens reviennent à l'école du bourg, les joues toutes rouges d'avoir soufflé dans leurs embouchures. Un monde fou envahit les auberges où les sons du crin-crin et du biniou attirent avec passion les paysannes endimanchées. Tiens ! Tiens ! Là-bas le curé qui fume son cigare sur la place, en arrondissant sa bedaine satisfaite, et un frère de la Doctrine jouant de la clarinette à la tête de son orphéon, en cabriolant comme le roi David devant l'Arche Sainte !
Ah ! Voici la mer ! Qu'elle est grandiose dans son calme crépusculaire ! Un monde fou à l'embarcadère des rapides et que de belles filles sur la jetée ! Il faut avouer que Lorient possède de bien jolies femmes ! Nous allons nous asseoir à une table du Casino si bien fréquenté de M. Philippe, un brave homme qui vous met tout de suite à l'aise, et là, nous jouissons à notre guise du silence mystérieux de l'infini. . .
Partons ! Nous traversons la place de l'église envahie par la bimbeloterie bretonne, les marchands de gâteaux, de joujoux et les tirs à la carabine et redescendons, aux feux rougeâtres d'un soleil couchant la pittoresque route de Larmor à Lorient.

En 1901, malgré un temps incertain, la fête attire une grande affluence. L'église est trop petite pour contenir les nombreux pèlerins. Après les offices religieux habituels : messe basse à 7 h, grand-messe à 10 h 30, vêpres à 2 h 30, la procession se déroule dans les rues du village. Pour la première fois, un feu de joie est allumé sur la grève.
Le retour des promeneurs est contrarié par la marée basse, un violent ressac et le manque de bateaux. La foule doit attendre des heures sur la cale, les pieds mouillés à chaque instant par la mer. Aussi beaucoup de Lorientais, découragés d'attendre, finissent par faire la route du retour à pied.

En 1914, les Vapeurs Lorientais et Port-Louisiens et les Vedettes Lorientaises, mettent à la disposition du public un service de vapeurs, au départ de Lorient, toutes les heures à partir de 8 heures du matin. Le dernier départ de Larmor est fixé à 18 h 30.
En 1921, l'abbé Toulliou, professeur au collège Sainte Geneviève de Versailles, prononce le sermon. La procession est suivie du désormais traditionnel feu de joie sur la plage.