Création de la paroisse de Larmor le 12 janvier 1912

Par ordonnance en date du 12 janvier 1912, Monseigneur Gouraud crée la nouvelle paroisse de Notre-Dame de Larmor et en nomme monsieur Hébert Jourdan, recteur. Elle compte environ 1750 habitants et comprend les villages de Larmor, Menez, Kerblaizy, Toulhars, Kernével, Keramzec, Quatre-Chemins, Kervaugam, Quélizoy, la rive droite de Kermélo, Kerhoas, Kercavès, Kerderff, Locqueltas, Kerpape, le Moustoir, Kerguélen, Kergoulédec.
Seul le village de Kergalan n'est pas annexé à Larmor, ses habitants ayant avancé le fait que la route entre Kergalan et Larmor était impraticable en hiver et que leurs enfants allaient à l'école et au catéchisme à Plœmeur.
Ces limites ne correspondent pas exactement à celles de la future commune qui comprend en outre les villages de Quéhello-Congard, Vieux Moulin du Ter, Le Fons et Kergalan. Ce n'est qu'en 1932 que les limites de la paroisse seront modifiées pour coincider avec celles de la commune.

La publication de cette ordonnance est mal accueillie à Plœmeur qui perd son plus beau joyau.

A Larmor, au contraire, pour les habitants c'est la joie d'être séparés de Plœmeur et de vivre une vie religieuse distincte de celle des Plœmeurois. L'accomplissement de leurs devoirs religieux est maintenant grandement facilité. Reste le problème des démarches civiles. Il faut toujours faire plus de cinq kilomètres pour déclarer une naissance, un mariage ou un décès.
La presse suggère qu'à défaut de bureau d'état civil, un adjoint spécial de Larmor puisse recevoir les déclarations nécessaires et souligne qu'il n'y a même pas de bureau de poste à Larmor et que le télégraphe a disparu !

Le 25 janvier, l'évêque de Vannes donne ses conseils au tout nouveau et premier recteur de Larmor. Que ma bénédiction vous soit un encouragement et un soutien. L'œuvre que vous avez à faire vous sera d'autant plus chère que vous en aurez toute la responsabilité. Attirez à vous quelques hommes dont vous ferez votre comité. Ils deviendront des apôtres…. Et dès que vous le pourrez, fondez une œuvre de mères, des écoles, des œuvres de jeunesse….

Monsieur Le Dain, nouveau recteur de Plœmeur, successeur de M. Pichodo qui, désavoué, a démissionné pour raison de santé, vient installer solennellement M. Jourdan dans sa nouvelle paroisse le dimanche 4 février 1912. L'assistance est très nombreuse dans l'église décorée pour la circonstance.

Désormais, deux messes sont dites tous les dimanches l'une à 7 heures et l'autre à 10 heures, alors qu'auparavant, de la Toussaint jusqu'au mois de juillet, il n'y avait que la messe de 7 h.

Peu après la Toussaint, l'abbé Jourdan, premier recteur de Larmor écrit que le mobilier spécial aux morts n'était guère en rapport avec la vivacité des sentiments des habitants ni avec le reste du mobilier de l'église. Le catafalque était petit, étriqué ; d'autre part, les ornements, tout en étant convenables, n'étaient ni beaux ni riches.
Deux sœurs, religieuses, firent à l'église de Larmor une riche offrande de 1000 F.
En complétant cette somme, l'église put s'enrichir et s'embellir d'un catafalque en chêne verni (630 F), de draperies en velours noir frangé d'argent et ornements en argent (150 F), d'une chape, d'une étole pastorale, d'ornements sacerdotaux en velours et parements d'argent (350 F), de six chandeliers argentés (40 F).
La vieille église pouvait être fière de sa nouvelle parure et rendre aux morts un cadre convenable.
Le recteur établit le prix du catafalque en fonction du nombre de services, selon le barème suivant :