Articles extraits du

Nouvelliste du Morbihan

 

 

 

20 février 1920
Pilleuse de linge
En allant préparer son repas de midi, Mme Vve Névannic, cultivatrice à Keramzec, avait laissé sécher son linge sue une haie bordant la route, une notable quantité de linge de corps, du linge de femme particulièrement.
Quand elle revint vers les 4 heures, pour ramasser sa lessive, elle eut la désagréable surprise de ne retrouver que les ronces de la haie : le linge avait été radicalement nettoyé.
On soupçonne fort de ce méfait une jeune en cheveux, âgée d'environ 20 ans, portant le costume de ville, que des voisins ont vu manier ce linge et s'en aller ensuite, un ballot sous le bras.
La gendarmerie croit être sur les traces de l'indésirable visiteuse.


21 février 1920
Une villa cambriolée à Larmor
Pendant la mauvaise saison, nos stations balnéaires, Kernével, Larmor, Kerroch, Lomener, Le Pérello, sont vides et mornes, toutes portes et fenêtres closes. C'est le moment propice pour les cambrioleurs, et, malheureusement les gendarmes, de toutes parts sont loin, et du reste, étant trop peu nombreux, n'y pourraient suffire.
C'est ainsi que dans l'avant dernière nuit, d'audacieux malfaiteurs escaladant le mur de la propriété de l'amiral Béchon, située à Larmor en bordure de la côte, ont pu pénétrer en brisant les volets puis un carreau, ce qui leur permit de faire jouer l'espagnolette d'une fenêtre dans la villa Ty Margaret la touchant, et qui appartient à Mme Picart, de Dourdan en Seine et Oise, qui y vient passer la bonne saison.
La rafle a été fructueuse; en voici un bilan sommaire :
6 draps de domestiques, portant la marque M. P., 10 couvertures en laine de diverses couleurs, 1 édredon américain recouvert de soie rose, 12 torchons, 3 kilos de sucre, 12 couverts et une louche en ruolz, le tout placé, pour le linge et la literie dans une armoire à glace placée dans une chambre du premier étage, et pour l'argenterie et le sucre, dans le buffet de la salle à manger, au rez-de-chaussée.
Inutile de dire que ces meubles avaient été fracturés à l'aide d'une pince monseigneur.
La gendarmerie enquête, et ne désespère pas de trouver les auteurs de ce coup de main, dignes de figurer dans les exploits de Fantômas.


25 février 1920
Toujours les odeurs suaves
En dépit de tous les règlements concernant la matière (Oh ! sans jeu de mot !) le cultivateur Eugène Guillerme de Kercavès, vidait avec sérénité sur son pré, situé en bordure des Quatre Chemins de Larmor, de copieuses, autant que malodorantes tonnes de matières fécales quand la maréchaussée, de passage, lui en fit la remarque…de façon plutôt sévère.
Parions qu'après avoir passé à la caisse du percepteur, le" bon garçon", qui ne croyait pas du reste mal faire, n'essayera pas, au printemps qui vient, de masquer les senteurs suaves des aubépines de ses haies par le nauséabond parfum émanant des basses fosses lorientaises.

 

30 avril 1920
Une agression sanglante au Kernével
Dimanche entre 5 et 6 heures, il y avait salle comble au débit Haffray, à Kernével.
Tout à coup on vit le matelot Yves Toulliou, du Réfrigérant se porter vers le retraité Rustuel en lui criant d'un air provocateur : "La chique aux fayots", puis de s'emparer de son verre et l'avaler. Devant ce geste, Rustuel se décida seulement à protester ; pour toute réponse, le brutal matelot lui allongea une maitresse gifle.
Voyant que ça tournait définitivement mal, un pêcheur du nom de Louis Le Meur, intervint et voulut mettre Toulliou dehors.
Mais celui-ci de plus en plus échauffé, tira son couteau et en porta un violent coup à la poitrine du médiateur, le blessant assez grièvement.
L'agresseur qui est un ancien colon de Belle-Ile (Colonie de redressement), a été mis à la disposition du Parquet.


21 mai 1920
Les vols de Larmor
La série recommence, comme tous les étés, des cambriolages de villas dans la région de la côte située entre Kernével et Larmor; nous en avons déjà annoncé l'ouverture il y a quelques semaines.
Dimanche dernier, Mme Crédey, propriétaire rue du Morbihan, était venue aménager sa villa du Nourriguel en vue de sa prochaine installation pour la saison d'été : elle y a apporté notamment une certaine quantité de vaisselle et de linge.
Or, mardi matin, sa voisine de villégiature, Mme Garin, s'en vint la prévenir qu'on avait pénétré chez elle dans la nuit de lundi à mardi, en soulevant les portes par des levées spéciales et qu'on lui avait dérobé de nombreux objets, notamment : 7 draps, 12 serviettes de toilette, 12 serviettes de table et 1 nappe, 6 taies d'oreiller, une autre douzaine de serviettes damassées avec nappe, une douzaine de torchons, 3 couvertures de laine, des boîtes de conserves, etc., le tout pour une valeur d'environ 1.500 francs.
Leur petit travail terminé, les cambrioleurs qui doivent être des professionnels appartenant à une bande bien organisée, se servirent du cidre et prirent la poudre d'escampette.
Une enquête est ouverte.


18 juin 1920
La propreté de Larmor
On nous écrit :
Monsieur le directeur,
Voici les beaux jours revenus et les Lorientais s'en vont le dimanche en bandes joyeuses et nombreuses se reposer des fatigues de la semaine.
Pour des raisons que je n'ai pas à examiner ici, Larmor est cette année le centre d'attraction qui draine toutes les familles. Cette petite bourgade est en pleine transformation, sauf au point de vue de l'hygiène.
Le maire de Plœmeur ne pourrait-il pas prendre un arrêté interdisant de façon absolue, de jeter des détritus quelconques à la côte ?
Nos enfants risquent à tout instant de se blesser sur des détritus de vaisselle et des tessons de bouteilles, et les baigneurs ne sont délivrés de l'obsession d'un accident qu'en s'éloignant de l'agglomération.
Enfin, alors que des milliers de personnes se rendent à Larmor chaque dimanche, il n'y a pas une seule latrine publique. Les excréments s'alignent sur la plage et ce n'est pas un spectacle des plus réconfortants de voir les baigneurs à la recherche de tinette dans les établissements du pays qui souvent n'en possèdent pas.
Nous croyons savoir que les conseillers municipaux de Larmor ont posé la question devant le conseil de Plœmeur et qu'ils n'ont pu obtenir satisfaction. Serait-ce vrai ?
Larmor est appelé à se développer d'une façon considérable, si l'on veut bien s'intéresser à cette charmante bourgade. Il lui faut de la propreté, de l'hygiène. Ses habitants en réclament, les Lorientais et les étrangers insistent dans le même sens.
De grâce, Monsieur le maire de Plœmeur, dans l'intérêt de la commune même, donnez-nous des latrines et des w-c ; et les Lorientais vous en seront reconnaissants.
Et d'avance merci !
                                                                                  Un Lorientais fanatique de Larmor.

 

1er juillet 1920
Le feu à Larmor
La nuit dernière les habitants de Larmor étaient brutalement réveillés vers minuit par le tocsin.
Un incendie venait de se déclarer à la villa Ker Anna, située sur la plage, près du café des touristes et appartenant à M. Auffret, l'honorable négociant en meubles de la rue des Colonies.
A la pompe de Larmor se joignit celle de l'artillerie coloniale et la pompe à vapeur de l'arsenal, mais tout secours devint inutile.
De la maison, il ne reste que les quatre murs. On put néanmoins sauver une partie du mobilier.
La villa devait être habitée demain par une famille parisienne.
La maison Cahérel a été endommagée, ainsi que l'escalier de la maison Fravalo.
Les pertes qu'il est impossible d'évaluer en ce moment, sont couvertes par une assurance.
Les causes du sinistre demeurent inconnues.

 

3 août 1920
La plage interdite aux cavaliers
Il est défendu aux cavaliers de circuler à cheval sur les plages fréquentées par les baigneurs.
La partie de la côte entre Kernével et Lomener est absolument interdite.


6 août 1920
Les plages lorientaises (Suite)
Nous recevons la lettre suivante :
Monsieur le Directeur,
Je lis dans le "Nouvelliste du Morbihan" du 3 août qu'il est interdit aux cavaliers de circuler sur la chaussée bordant les plages entre Kernével et Lomener.
Ceci est parfait, mais, il y aurait encore quelque chose à interdire : ce sont les cyclistes qui passent devant les propriétés riveraines à des vitesses exagérées, au risque de blesser les nombreux enfants et les passants qui fréquent à ce moment les bords de la mer.
Je vous citerai entre autres, le chemin de communication de Kernével à Toulhars qui, en certains endroits n'a que 3 mètres de largeur, où les piétons sont constamment à se garer des cyclistes imprudents.
Pourtant, bien des gens ignorent que cette route est la propriété des riverains et qu'elle n'a été faite qu'en abandonnant à la circulation une partie de leur terrain.
D'ailleurs, le mur de protection de cette route a été également construit aux frais mêmes des riverains.


6 août 1920
Un habitant de La Nourriguel
Un autre baigneur se plaint du sans-gêne dont font preuve certaines personnes qui déversent, à marée haute, sur la plage, le contenu peu odorant de bailles bien remplies.
A qui de droit.

 

18 août 1920
Une émotion
Une dame en villégiature à Larmor prenait son bain sur la plage dans la soirée lorsque soudain ayant perdu pied elle disparut sous l'eau, poussant des cris désespérés.
Un commis principal de la marine M. Jules Le Guehennec, 47 ans, domicilié à Lorient rue de Kerlin, apercevant la scène se jeta tout habillé au secours de l'infortunée baigneuse qu'il put heureusement retirer de sa périlleuse situation.
Toutes nos félicitations au sauveteur pour l'esprit de décision qui dicta son acte de courage.


20 aout 1920
Le sauvetage à Larmor
Nous avons relaté dans quelles circonstances, une dame qui prenait un bain à Larmor, ayant perdu pied, faillit se noyer et fut sauvée grâce à l'intervention d'un commis de la Marine Monsieur Le Guyenne.
L'exactitude veut que nous signalions également le nom de M. Le Clainche qui participa activement au sauvetage de la baigneuse.
D'ailleurs ce n'est pas la première fois que ce sauveteur fait preuve de courage. Il reçut à l'époque des terribles tremblements de terre de Messine, une médaille du Roi d'Italie pour sa conduite édifiante.
Nos félicitations.


9 septembre 1920
Grave accident dans les coureaux
Le "Port-Tudy" coupe en deux un bateau de pêche
Un accident qui aurait pu avoir des suites tragiques, s'est produit mardi matin, dans les coureaux de Groix.
Un vapeur qui fait le service quotidien entre l'île et Lorient, venait de quitter Groix. Il faisait route sur Lorient et se trouvait à un mile environ de la "Tourelle des Hérault" (Les Errants) à 8 h ½ lorsque son pilote aperçut un petit bateau de pêche qui croisait à 200 mètres devant lui. Le vapeur entra violemment en collision avec le bateau. Un sourd craquement se fit entendre, celui-ci avait été coupé en deux par la coque métallique du Port-Tudy. L'équipage composé du patron Hervé Coron et du matelot Mathurin Tonnerre, fut précipité à la mer.
Fort heureusement, les deux marins savaient nager et ils purent être hissés le long du bastingage du vapeur qui avait fait "arrière toute vitesse" au moment du choc et se trouvait alors stoppé sur le lieu de l'accident.
L'épave du bateau L'Albatros partit à la dérive……..

 

12 septembre 1920
Un sauvetage à Larmor
La saison, cette année, a été très défavorable pour nos baigneurs et les touristes venus chez nous en villégiature.
Le temps, presque tout cet été, restant incertain, a empêché bien des gens de goûter le plaisir de nos plages.
Ces jours-ci, cependant la température se prêtant à merveille, un jeune officier de marine s'en fut hier prendre un bain vers les 7 heures du soir, en face de la villa de M. l'abbé Morcrette
Tout à coup il s'enlisa dans une herbe et malgré ses violents efforts, ne put se dégager. Ses cris et ses appels désespérés mirent la plage en émoi.
Le jeune Jean Allain, élève de "Saint-Louis", de Paris, reçu cette année à "l'Ecole Navale", voulut se porter à son secours. Ses parents et ses amis sachant qu'il venait de manger, firent tout ce qu'ils purent pour l'en empêcher. Mais leur échappant, il se jeta à l'eau tout habillé. Il atteignit le naufragé, le soutint et, aidé des jeunes Le Montagner (fils de l'ancien syndic de Larmor) et de Charles Le Fèvre, petit-fils de M. Fédry, le marchand de chaussures bien connu de la rue des Fontaines, ramena sain et sauf sur la plage le baigneur imprudent.
Nos meilleures félicitations à ces braves jeunes gens.


5 octobre 1920
Un enfant écrasé par une charrette
On vient d'enterrer à Larmor un enfant de cinq ans, le jeune Lescop, qui a trouvé une mort horrible en s'amusant près d'une charrette chargée de chaume.
Il était environ midi, lorsque le gamin qui jouait autour de la voiture voulut y monter par l'arrière. Elle était, hélas ! mal équilibrée.
La chambrière ayant glissé brusquement, la lourde charrette se renversa sur le pauvre petit qui fut écrasé net.
On accourut à son secours, mais il n'y avait plus rien à faire pour le ramener à la vie.
La petite victime était le sixième enfant d'une brave famille de cultivateurs de Kerderff.


11 décembre 1920
Dans sa peau mourra le braconnier
Depuis qu'il se connait, c'est-à-dire depuis une cinquantaine d'années, Gustave Le Marrec, de Locqueltas n'a exercé la moindre profession. Et comme il faut vivre, il chasse : mais comme pour avoir droit à ce sport, il faut payer, et que ne travaillant pas, Gustave n'a pas de rond, il s'assoit sur la loi et braconne du meilleur cœur.
Maintes fois pincé déjà pour semblable délit, l'incorrigible batteur de brousses est encore tombé avant-hier, une fois de plus, dans les bras des gendarmes de Plœmeur qui, non contents de lui confisquer son flingot, lui ont dressé par là-dessus un petit procès-verbal soigné.

 

8 février 1921
Une villa cambriolée à Kernével
Samedi, on s'apercevait que la porte de la villa Kebeline, située à la Nourriguel près de Kernével en Larmor, avait été ouverte avec effraction.
On prévint aussitôt le propriétaire, M. Nourry, officier d'administration, qui se rendit immédiatement à sa villa où il constata que des cambrioleurs avaient emporté un matelas, un couvre-lit et de la boisson.
Ne résidant à la Nourriguel que pendant la belle saison, il n'a pu préciser à quelle date le vol se montant à cinq cents francs environ, aurait été commis.
La gendarmerie a ouvert une enquête.


16 février 1921
Encore une villa cambriolée à Larmor
Dimanche dernier, s'étant rendu à sa villa, située en bordure de plage à Larmor, M. Thomin s'est aperçu que des malfaiteurs s'étaient introduits dans son habitation et y avaient soustrait une certaine quantité de linge.
La cave de la villa avait été mise à sac par les cambrioleurs qui semblent avoir opéré il y a déjà quelque temps.
Le garde qui surveille la propriété de M. Thomin n'avait rien remarqué d'anormal et n'a pu fournir que des renseignements très vagues sur les circonstances dans lesquelles le vol a dû être commis.


18 mai 1921
Une barque fait naufrage devant Larmor
Les deux hommes qui étaient à bord sont sauvés
Dimanche soir vers 6 heures, M. Romieux, 23 ans, ouvrier à l'arsenal, habitant Larmor, rentrait en barque de la pêche en compagnie d'un ami, Mathurin Caignec, des Quatre-Chemins, lorsqu'en passant entre la Truie et Groix, un violent coup de vent fit capoter l'embarcation.
Les deux hommes purent heureusement se cramponner aux agrès et attendre ainsi l'arrivée de la chaloupe 1307, dans laquelle se trouvaient MM. Joseph Coupanec et Marc Lessard, qui parvinrent à les recueillir à temps, les sauvant d'une mort certaine. Les naufragés furent débarqués à Larmor et conduits chez M. Daniel, propriétaire de l'Hôtel de la Plage, qui leur donna des soins empressés.
Nos compliments aux sauveteurs, dont l'intervention dévouée sauvegarda deux vies humaines.

 

25 mai 1921
Violente bagarre à Larmor
Dans la soirée de dimanche, près de l'hôtel de la plage, à la suite d'une discussion qui venait d'éclater entre un marin d'origine alsacienne et un autre matelot, une violente bagarre se produisit.
Plus d'une vingtaine d'antagonistes y furent mêlés et plusieurs d'entre eux furent assez sérieusement blessés. Une enquête est ouverte.


31 mai 1921
Encore une bagarre à Larmor
Hier après-midi, vers quatre heures, Larmor a été encore le théâtre d'une violente bagarre à laquelle prirent part une quarantaine d'antagonistes.
Au cours de cette rixe, provoquée semble-t-il par des matelots, des coups de ceinture ont été échangés. Des pierres lancées par les combattants, ont atteint plusieurs d'entre eux, les blessant plus ou moins grièvement.
Les promeneurs, nombreux à Larmor, ont été fâcheusement impressionnés par cette scène de sauvagerie sur laquelle la gendarmerie enquête.


29 juin 1921
Promenade en mer interrompue par un grave accident
Dimanche après-midi, M. Tuauden, sa femme et leurs amis, M. et Mme Bonneval, de la rue du port, étaient partis faire une promenade hors de la rade à bord du yacht à moteur que possède M. Tuauden.
Au large de Larmor, au cours d'une risée, l'extrémité de la cape que portait Mme Tuauden fut, par le coup de vent, entrainée autour du volant de l'arbre de transmission.
Instinctivement, la jeune femme voulut retirer sa cape avec la main droite, mais celle-ci fut entrainée ainsi que le bras. Au cri que poussa la malheureuse, M. Tuauden arrêta le moteur et sa femme, tombée sur le plancher fut relevée, le bras à demi broyé.
En hâte, le yacht fut ramené à Larmor, et c'est couverte de sang que Mme Tuauden fut débarquée.
Le docteur Le Garrec, qui se trouvait là, fit un premier pansement puis amena en automobile Mme Tuauden à Lorient, où elle fut conduite à la clinique du docteur Le Pipe, rue Brizeux.
Tout d'abord, à raison de l'arrachement des chairs et des fractures multiples de l'avant-bras, on crut que l'amputation serait fatale.
Heureusement, croyons nous, Mme Tuauden conservera son bras : les fractures ont été réduites, mais il est fort à craindre qu'il lui reste une incapacité fonctionnelle d'une certaine durée.

 

14 juillet 1921
La vague de chaleur : 36 degrés à l'ombre, 53 degrés au soleil
C'est la température que nous avons subie lundi et mardi. Elle atteint celle de nos colonies et se rapproche sensiblement des ardeurs tropicales.
Depuis le mois de septembre 1911, où le thermomètre centigrade marqua un jour 68°7 (?!), nous n'étions plus accoutumés à une chaleur aussi forte.[…]
Le baromètre enregistre depuis deux jours une baisse continue et la brise qui souffle trop légère à notre gré, vient du Sud-Ouest. C'est bon signe.


24 juillet 1921
Un enfant a la jambe dévorée par un chien
Un tragique accident s'est produit jeudi, au village de Keramzec, près Kernével en Plœmeur, le jeune Martin, âgé de 14 ans, fils de M. Jean-Marie Martin, cultivateur, se rendait aux champs avec son père.
Le chien de garde de la ferme, qui avait rompu sa chaîne, les suivit par derrière. L'enfant pour le chasser, lui lança des pierres.
Rendu furieux, l'animal se jeta sur lui et le mordit à la jambe avec tant de fermeté et d'obstination que celle-ci fut presque entièrement déchiquetée. Le chien ne lâcha prise que lorsque le père, étant intervenu, l'eut assommé.
Transporté dans un piteux état à la maison, l'enfant y reçut les soins du docteur Guillerme qui aseptisa l'horrible plaie et y fit les points de suture.
Il y a peut-être une conclusion à tirer de ce pénible accident : c'est qu'il est toujours dangereux d'exciter un chien enchainé ; lorsqu'il conquiert sa liberté, il devient féroce et ne connait même plus son maître.
Ce serait, semble-t-il la moralité qui résulte de cette sanglante aventure.


9 aout 1921
Les fraudes du lait
Des prélèvements opérés sur le lait que vend chaque jour en ville la femme Evanno, cultivatrice au village du Fons en Plœmeur, ont révélé certain jour que ce lait était mouillé dans la proportion de 10%.
L'inculpée a eu beau prétendre à l'audience correctionnelle de ce jour que cette marchandise n'était pas la sienne, mais celle de son beau-frère - oh ! la bonne bru ! - le tribunal ne s'est pas laissé convaincre et l'a condamnée à 100 francs d'amende, à l'affichage à la porte de la mairie et à une insertion dans le Nouvelliste.

 

6 septembre 1921
Une auto fait panache sur la route de Larmor
Un grave accident d'auto s'est produit hier soir près de Larmor, dans les circonstances suivantes :
Après avoir passé l'après-midi sur la plage de Larmor, M. Miniaou fils, avait conduit en automobile, trois amis à Kernével, et vers 7 heures du soir, ramenait à Larmor, deux jeunes filles, Mlle Marthe Guilbaut, de Paris, et Mlle Alain, fille du professeur du lycée…..lorsqu'en la côte, avant d'arriver au Méné, la barre de direction de l'automobile se brisa.
La voiture fit plusieurs embardées et finalement, alla se renverser complètement sur le bord de la route, les roues en l'air.
Les trois voyageurs se trouvaient pris sous la voiture. Des passants, accourus, purent délivrer facilement M. Miniaou et Mlle Guilbaut qui en furent quittes pour une violente commotion.
Le sauvetage de Mlle Alain fut plus difficile. Quand on put la retirer, on constata qu'elle avait le bras traversé par un montant du pare-brise.
La blessée fut immédiatement transportée dans une maison voisine où elle reçut les soins de M. le docteur Duliscouët, médecin de marine, actuellement en villégiature à Larmor, qu'on avait mandé d'urgence.
Mme Alain, mère de la victime, qui était à Larmor, également prévenue, ne tarda pas à arriver auprès de sa fille qui, peu de temps après, était conduite à son domicile.
Il est heureux que cet accident ne se soit pas produit une heure plus tôt, au moment où la foule de promeneurs quittait Larmor pour regagner la ville. Ce n'est pas une seule victime, vraisemblablement, qu'aurait faite l'auto désemparée, mais plusieurs dans le monde des piétons.

 

15 septembre 1921
Suite mortelle d'un accident d'automobile (suite)
Nous avons relaté le grave accident d'auto qui s'est produit sur la route de Larmor, dans la soirée de dimanche 4 septembre.
Mlle Marcelle Alain [...] reçut les premiers soins du docteur Duliscouët, médecin de marine en permission à Larmor, et du docteur Saiget, chirurgien. Le docteur Bronner lui prodigua ensuite ses soins les plus dévoués et la blessure se cicatrisait de jour en jour. On escomptait une guérison très prochaine.
Hélas ! Ce matin, à 4 heures, par suite d'une embolie consécutive à la plaie du bras droit, Mlle Marcelle Alain a succombé dans les bras de ses parents terrifiés par un dénouement aussi inattendu. La pauvre jeune fille n'était âgée que de 22 ans.
A M. et Mme Alain, à M. Jean Alain, aspirant de marine, frère de la victime, nous adressons l'hommage de notre douloureuse sympathie.


28 mars 1922
Tragique naufrage devant Larmor
Une barque se perd pendant la nuit ; le patron et ses deux fils sont noyés
Un nouveau sinistre maritime vient de jeter le deuil et la consternation parmi la vaillante population du port de Lomener.
- Une barque de pêche montée par M. Joseph Prado, 52 ans, ses fils Noël, 26 ans, quartier-maître mécanicien en congé de deux mois, et Edmond, âgé de 17 ans, est venue se perdre dans la nuit de samedi à dimanche, à la pointe de la Grande Saisie à quelques centaines de mètres de la côte, devant Larmor.
- Dimanche, vers 8 heures, le patron Marc Le Tréhour et son matelot Jean-Marie Naviose, se rendaient avec leur canot sur les lieux de pêche pour y lever un casier à homards, quand ils aperçurent une embarcation flottant entre deux eaux.
Ils se dirigèrent vers elle et la remorquèrent jusqu'à la côte de Larmor. Comme ils arrivaient à terre, ils découvrirent à l'intérieur du canot naufragé, le cadavre d'un jeune homme.
- Le 22 février dernier, le canot Les Deux Laurent, monté par M. Le Coupanec de Lomener, et son fils, s'étant perdu dans les parages de Larmor, les marins pensèrent avoir trouvé cette embarcation et crurent reconnaître dans le cadavre, celui du fils Le Coupanec. Ce fut la famille de ces infortunés marins qui fut la première prévenue de la macabre découverte. Immédiatement, la veuve Le Coupanec, accompagnée de personnes de sa famille se rendit à Larmor pour prendre le corps que la mer venait de lui rendre.
- Comme la malheureuse femme venait d'arriver et qu'on s'apprêtait à effectuer la mise en bière, une scène douloureusement dramatique se produisit.
En effet, depuis samedi soir, la famille Prado qui habite Lomener était inquiète sur le sort du père et de deux fils partis en mer. 
- Dès que la nouvelle de la découverte de l'épave fut connue à Lomener, deux des fils Prado, Ferdinand, 18 ans et Alphonse, 16 ans accoururent à Larmor.
Non convaincus que c'était Les Deux Laurent qui venait d'être retrouvé, ils questionnèrent M. Le Tréhourqui ne put leur donner à ce moment une réponse définitive. On s'en fut voir le numéro de l'embarcation et c'est alors qu'on dut apprendre aux deux pauvres enfants qu'il s'agissait non du canot Le Coupanec, mais bien du 1808, le bateau de leur père qui avait pour nom On les Aura.
Décrire la douleur des jeunes Prado est impossible.
- Mme Prado fut aussitôt avisée. A son arrivée près du cadavre qui était celui de son fils Edmond, les personnes qui étaient là furent les témoin d'une scène déchirante. La malheureuse mère appela son fils à plusieurs reprises, ne voulant pas se rendre à la terrible évidence. On ne put la réconforter, l'immense douleur de ce triple deuil qui, lui enlevant à la fois son mari et deux de ses fils, l'ayant complètement anéantie.
On n'a pas encore retrouvé les corps du patron Prado et de son fils ainé, qui gendre de M. Grandet, du bourg de Ploemeur, laisse une veuve et un bébé de 14 mois.
- Il a été établi que M. Prado et ses deux fils étaient allés chercher leur canot à Port-Louis où il avait subi des réparations. En rentrant ils avaient fait relâche au Kernével, port qu'ils avaient quitté vers 11 heures du soir pour regagner Lomener.
Qu'arriva-t-il en cours de route ? Jusqu'à présent l'enquête du garde maritime n'a pu le préciser.
- Sans doute prise dans une saute de vent, par nuit noire, l'embarcation a été soudainement chargée par une forte lame et son équipage précipité à la mer, à l'exception du jeune Edmond qui s'était cramponné au banc du bord et dont le corps a été retrouvé dans cette position.
Le père et son aîné n'ont pu se sauver à la nage et ont péri peu après le naufrage.
- Les corps des naufragés Le Coupanec n'ayant pas encore été ramenés à la côte, on se demande quand la mer rendra les corps des infortunés Prado.
La mer ne rend pas toujours ce qu'elle prend et le désespoir des familles n'en est que plus inconsolable.


25 juin 1922
La bonne tenue et la salubrité de nos plages
Le maire de Plœmeur vient de prendre l'arrêté suivant, intéressant une grande partie du littoral de la région lorientaise, notamment des plages de Kernével, Toulhars, Larmor, Locqueltas, Kerpape, Lomener et Perello :
     -Art.1er , Défense de se déshabiller en dehors des cabines ou tentes fermées.
     -Art. 2e, Le maillot ou costume de bain est rigoureusement exigé sur toutes les plages de la commune et de la rivière du Ter.
     -Art.3e, Défense de déposer des ordures et immondices le long des plages.

 

13 juillet 1923
Une "jument" de retour
Puisqu'on appelle un récidiviste "cheval de retour", il n'y a pas de raison pour qu'une récidiviste ne soit pas une "jument de retour".
Tel est le cas de Jeanne-Marie Le Mentec, femme Evanno, 43 ans, sans domicile fixe, dont le casier judiciaire se "pavoise" tel un drapeau américain, de neuf bandes noires, ou plutôt, de neuf lignes, représentant chacune une condamnation. Une dixième suivra à brève échéance.
Pourquoi ? Parce que Jeanne-Marie, un jour récent, ayant absorbé force bolées et force picherelles, s'en fut de Plœmeur à Larmor, et qui avisant, tel l'âne de la fable, en un champ tout proche, moult beau linge à sécher, avec la plus magnifique désinvolture, elle confectionna un copieux paquet.
A une laveuse proche qui la questionnait, Jeanne-Marie qui avait ses tuyaux répondit : "Eh je ramasse le linge de Mme Laferrière". Ce qui du reste était exact.
Mais à l'inventaire, Mme Laferrière constata la disparition d'un peignoir et d'une combinaison, de draps, de serviettes, etc. et se plaignit aux gendarmes.
Une rapide enquête repéra Jeanne-Marie qui avoua sans réticence (elle ne pouvait guère faire autrement) et à l'heure actuelle elle attend rue Ducouédic la 10ème condamnation dont nous parlions plus haut.

 

14 juillet 1923
Un terrible orage sur la région Lorientaise
La maison Tréhan, à Kermélo est totalement incendiée
Tous les Lorientais connaissent la coquette maison rose qui, autrefois, à l'entrée du pont suspendu, se trouve maintenant un peu en retrait de la nouvelle route et à gauche de l'entrée du nouveau pont.
C'est la maison que fit bâtir la famille Tréhan, anciennement propriétaire du pont suspendu à péage construit par l'ingénieur Arnodin, dont Mme Tréhan est belle-sœur. […]. En cette maison n'habitent actuellement que Mme veuve Tréhan, à peu près octogénaire et sa fille Mlle Tréhan.
Toutes deux étaient couchées lorsqu'éclata l'orage. Vers minuit, elles entendirent un coup de tonnerre particulièrement violent.
"Il ne doit pas être tombé loin" ! dit Mlle Tréhan, qui se leva et essaya de se rendre compte
Sur le conseil de sa mère, elle se recoucha, mais, prise d'inquiétude en entendant du bruit dans le grenier, elle se leva à nouveau, alluma une lampe et ouvrit la porte du couloir.
Une fumée intense entra dans la chambre. Le feu était dans la maison !
"Sauvons nous ! dit-elle à sa mère. Nous n'avons que le temps" !
Ce n'était pas loin, en effet, que le tonnerre était tombé, c'était sur la maison même !
Heureusement, toutefois, les chambres de Mme et Mlle Tréhan se trouvaient dans une aile de la maison juste à l'opposé du point où avait frappé la foudre. Celle-ci avait pénétré dans le grenier qui, surchauffé sans doute par l'ardent soleil de ces jours derniers, prit feu aussitôt.
L'incendie se développa avec une telle rapidité que Mme et Mlle Tréhan ne purent emporter que quelques vêtements. Elles coururent, sous la pluie battante, jusqu'aux petites maisons voisines occupées par les familles Cagnard et Meurlay. Les habitants se hâtèrent de se lever, mais déjà la maison rose n'était plus qu'un immense brasier et il était impossible de songer à y pénétrer pour en retirer quoi que ce soit.
Ni bicyclette, ni cheval, ni voiture pour aller chercher un prompt secours.
Ce ne fut que de proche en proche, que les habitants des villages voisins furent avertis. Leur arrivée ne changea rien à la situation; aucun effort ne put être tenté pour maîtriser l'incendie, et ce matin, il ne restait de l'immeuble et de tout ce qu'il avait contenu, que quatre murs calcinés, où les chéneaux se consumaient encore, et de méconnaissables débris.
Les pertes sont de 150 à 200 000 francs, couverts en partie par une assurance à "l'Aigle".
Mme et Mlle Tréhan terminèrent cette nuit chez des amis voisins, à la maison Gueraézan et ce soir trouveront asile chez une famille amie de Keryvalan, la famille Guyomar.
Nous assurons Mme et Mlle Tréhan de toute notre sympathie.


18 juillet 1923
Sur la grande place de l'église
Les autorités chargées de la voirie ont été frappées subitement du mauvais état de la place.
Et alors, en pleine saison, elles n'ont rien trouvé de mieux que d'empierrer, et Dieu sait comment, la grande place de l'église.
Seulement, on a oublié le rouleau compresseur.
Les autorités, pour simplifier les choses, ont préféré laisser aux autos le soin de terminer le mauvais travail commencé.
De nombreux baigneurs qui se promènent en espadrilles se plaignent aussi de cet état lamentable et dangereux de la place.

 

10 janvier 1924
Un raz-de-marée sur les côtes Morbihannaises
Au cours de la nuit, vers quatre heures du matin, un raz-de-marée s'est produit sur les côtes Morbihannaises entre Lorient et l'embouchure de la Vilaine.
Une élévation brusque du niveau de la mer a été constatée sur plusieurs points.
Au même moment, la tempête qui sévissait déjà devenait plus violente et le vent se mettait à souffler en rafales de cyclone.
Le baromètre descendait au-dessous de 728.
Des embarcations ont été jetées à la côte, beaucoup ont chaviré, certaines ont été brisées sur les rochers, d'autres ont chassé sur leurs ancres et sont parties en dérive.
[...] A Larmor les cabines de la plage ont été sérieusement endommagées, plusieurs rez-de-chaussées ont été envahis par l'eau.


12 janvier 1924
Après la tempête (Suite)
Maintenant que le temps s'est apaisé on commence à évaluer les dégâts et l'on constate que les prévisions des premiers moments sont bien en dessous de la vérité.
On est aussi, lorsque l'on parcourt les grèves bretonnes, surpris que l'on n'ait pas eu à déplorer plus de victimes du terrible raz-de-marée d'avant-hier sur nos côtes.
Il faut, aujourd'hui songer à secourir le plus promptement possible les sinistrés qui ont perdu, qui leur gagne-pain, qui leur foyer, quand ce n'est pas les deux à la fois.
Voici une liste des bateaux détruits, coulés ou irréparables, avec indication des ports d'attache sur le littoral de la commune de Plœmeur, près Lorient. Le Pérélo 3 bateaux, Kerroc'h 7, Le Courégan 4, etc...
Au Kernével 2 canots annexes : N° 2019, Fleur du Pays et N° 2180, Mysaka.
A Larmor 10 canots dont les barques de pêche N°2928, Général Joffre et N°668, Fraternité.


28 novembre 1924
Un cyclone ravage le Morbihan : Plusieurs morts – Dégâts immenses
Il faut remonter à 1911 pour trouver dans les annales lorientaises une tempête qui se déchaine avec tant de violence que celle qui s'est abattue sur tout le Morbihan, dans la nuit de mardi à mercredi.
Heureusement que de nombreux pécheurs s'étaient abstenus de prendre la mer [...].
- Au Kernével : où dans le village même, les dégâts sont nombreux, un chalutier l'Héliotrope, se faisait caréner, quand vers dix heures du soir, sa position devint critique. Des secours furent immédiatement demandés à la Direction des Mouvements du Port et M. Bézard, officier des équipages de la flotte partit à bord d'un remorqueur avec du personnel.
Le sauvetage fut des plus difficiles et M. Bézard se trouva même, à certain moment, dans une situation critique, coincé entre la remorque et le bord de son bateau.
- A Larmor : nous ne répéterons pas pour chaque commune le leitmotiv : "Dégâts considérables aux maisons", aux récoltes et aux arbres, c'est de partout que ces renseignements nous parviennent. A Larmor en outre, de nombreuses cabines de bains ont été enfoncées par les paquets de mer et quelques-unes emportées.

 

1 janvier 1925
Le mauvais temps sur nos côtes
Il semblerait que le mauvais temps ne doive jamais nous quitter; après le rayon de soleil qui termine ce matin, l'année 1924, voici que nous sommes menacés d'une nouvelle tempête. En effet, les services météorologiques télégraphient l'annonce d'une tempête du S.W., sans pitié pour les fêtes du jour de l'An.
La mauvaise mer a causé la perte définitive du Saturn échoué devant Locqueltas. L'avant du steamer qui, seul, émergeait, vient de disparaître hier vers 15 heures, sous l'assaut des vagues furieuses.
Les grèves sont couvertes d'épaves provenant du navire.

 

4 janvier 1925
Atterrages de Lorient (Suite)
Le vapeur Saturn échoué sur le plateau "Pierre d'Orge" s'est cassé en deux.
La partie avant est située à 60 mètres dans le N.E. de la tourelle "Pierre d'Orge", cap au S.W. sur cette tourelle.
La partie arrière est échouée à 50 mètres dans le Nord-Est de l'avant, et orientée N.S.
Les deux tronçons du bâtiment émergent à pleine mer.


4 janvier 1925
La tempête : les prévisions sont toujours mauvaises
Le mauvais temps est installé dans nos régions particulièrement éprouvées depuis plus d'un mois.
Nos campagnes sont recouvertes par l'eau que la pluie sans discontinuer déverse en torrents.
Le vent fait rage et achève d'arracher les toitures et les cheminées.
Les bateaux ne peuvent plus quitter les ports et la pêche est nulle.
Cela tourne au désastre. On espère toujours une accalmie et ce sont des avis de tempêtes que l'on reçoit.
Le dernier avis nous signale : Océan, tempête du S.-W. Est-ce celle que nous subissons en ce moment ? Est-ce la dernière ?


6 janvier 1925
Une maison s'écroule aux Quatre-Chemins de Larmor
Samedi après-midi, alors que le vent soufflait en rafales et que la pluie faisait rage, les habitants des Quatre-Chemins de Larmor furent surpris par un bruit sourd.
C'était la maison située à l'angle de la route de Larmor à Kernével qui s'écroulait.
Aucun accident de personne n'a été à déplorer, les habitants ayant évacué les lieux depuis quelques instants.
Revenant du marché vers 11 heures, Mme Gargam n'avait pu ouvrir la porte de sa chambre et inquiète avait prévenu la propriétaire, Mlle Marianne Esvan, à Kercavès. Celle-ci donna aussitôt des instructions à l'entrepreneur voisin, M. Goulven, du Méné, pour étayer la façade de l'immeuble, mais avant le commencement des travaux, la façade et un mur de côté s'écroulaient.
Le mobilier des quatre ménages occupant la maison glissa sur la route et fut sérieusement endommagé. On voit encore dans le grenier, suspendu à une poutre, un banc-coffre contenant plus de 200 kilos de pommes de terre.
Construite en moellons et terre en 1902 par M. Joseph Jean, entrepreneur, pour le compte de M. Louis Esvan, cette maison avec étage et grenier, abritait quatre familles : les 3 orphelins Hélédu, le maître en retraite Gargam, sa femme et ses deux enfants, le marin-pêcheur Auffret et deux enfants et la famille de M. Le Sauce, ouvrier à l'arsenal.
Sans abri, ces sinistrés se sont réfugiés chez des voisins en attendant de trouver un logement, chose difficile en ce temps de crise.
Les pertes de la propriétaire sont importantes et évaluées actuellement de 25 à 30 000 francs; celles des locataires sont également élevées, tout le mobilier ayant été détérioré.
Si l'écroulement de la façade s'était produit la nuit, on aurait pu déplorer des victimes. Fort heureusement il n'y a que des dégâts matériels.

 

24 mars 1928
La tempête d'équinoxe a causé des dégâts
Ainsi qu'il fallait peut-être s'y attendre, la venue du printemps coïncidant avec les grandes marées d'équinoxe a déclenché sur nos côtes une tempête qui, avec les vents de suroit dominant, a causé pas mal de dégâts notamment à Larmor-Plage, où la marée de ce matin a enlevé des cabines et des canots partis en dérive.
A Larmor, le perré protégeant l'ancienne usine Bourgeois a été en grande partie démoli.


25 juin 1930
Violences féminines
Charlotte Caijo, 23 ans, anciennement ménagère au champ de tir de Kercavès, en Larmor-Plage, actuellement au restaurant de l'Habitude, rue de la comédie, doit s'expliquer au sujet de coups qu'elle a portés à son mari, Marcel Burdiat.
Sur le compte de ce malheureux maçon, les meilleurs renseignements sont fournis.
En ce qui concerne sa femme, il en est tout autrement. Elle est considérée comme une ivrognesse invétérée, sans conduite et prête à tout.
Un certificat médical du docteur Rio, de Plœmeur, souligne la gravité des violences subies par le pauvre homme représenté comme le modèle des maris.
L'inculpée, originaire de Languidic, manifeste à l'audience une insolence et un cynisme que flétrissent M. le Substitut Le Helloco et M. Le Président Brouguière.
Elle passera deux mois à l'ombre.