Evolution des chemins qui deviendront les principales voies de circulation de la future commune de Larmor-Plage.

 

La grande route de Plœmeur à Port-Louis,

chemin vicinal n°2

 

Le 24 février 1791, les administrateurs du directoire d'Hennebont affectent à la municipalité la somme de douze cent livres six sols et six deniers pour former un atelier de charité. Louis Quéméner, procureur de la commune, en fait part aux officiers municipaux. Ils jugent cette somme insuffisante compte tenu de la population de la paroisse et décident d'une voix unanime que la somme de mille quatre-vingt-neuf livres six sols et six deniers sera affectée à la réparation du grand chemin qui conduit de Quimperlé au Port-Louis. Le solde sera distribué en secours de bienfaisance aux citoyens indigents de cette paroisse qui sont hors d'état de travailler.

Soixante ans plus tard, le 18 août 1850, le maire de Plœmeur informe le conseil que la brigade de charité travaille sur le chemin et va bientôt atteindre le village de Kercavès. Mais à cet endroit, il est nécessaire de procéder à un redressement qui déplacera le chemin sur les propriétés voisines sur environ 400 mètres. Les propriétaires consentent à abandonner le terrain en échange du chemin déplacé et du rétablissement des clôtures en pierres sèches. Messieurs Le Scanvic et Jaffrezo n'ayant aucun intérêt à retirer de l'ancien chemin, acceptent une indemnité de 24 francs pour le premier et de 20 francs pour le second. Le conseil accepte ces propositions.

Le 16 février 1851 le maire expose au conseil que le chemin du Bourg à Port-Louis, actuellement en réparation fait un détour assez long, du village de Keramzec pour rejoindre celui du Kernével. Cette partie du chemin qui suit la plage a l'inconvénient d'être couverte par la mer lors des grandes marées, ce qui occasionne des dégradations considérables et très dispendieuses. Il pense qu'il serait facile d'y remédier à peu de frais en donnant une nouvelle direction à cette portion de chemin. L'agent voyer de l'arrondissement de Lorient est chargé de proposer un tracé rectificatif.

Six mois plus tard, il décide que l'ancien chemin sera conservé sauf la rectification qu'exige la partie qui longe la plage et qui est constamment sous l'eau durant la pleine mer.

Suite aux plans, devis et cahier des charges établis par l'agent voyer, monsieur Gillet négociant et propriétaire au Kernével propose d'exécuter à ses risques et périls les travaux dont il s'agit, moyennant la somme de 3600 F portée au devis et qui lui serait remboursée par annuités de 600 F. M. Gillet n'offre pas de rabais sur le prix du devis, mais la commune en trouve largement la compensation dans le paiement des annuités sans intérêt et le charge de la réalisation de la chaussée.

Dans son rapport du 2 mai 1872, sur la situation des chemins, monsieur Kergrohen, agent voyer d'arrondissement, fait la description du chemin n°2.

Ce chemin a une largeur moyenne de 7 mètres au bourg jusqu'aux 4 chemins (sur une longueur de 3880 m), à partir de ce point, il n'a plus que 5 mètres sur 1255 m. Un élargissement est indispensable sur 100 m environ près de Keramzec. Ce chemin peut être considéré comme étant à l'état d'entretien sur toute sa longueur.
Il pourra être entretenu, partie par les galets de la côte (à prendre sur la falaise aux abords du village de Toulhars) et partie par la carrière de Keramzec située sur le bord du chemin.

Le 8 mars 1874, il rédige un rapport au sujet de l'élargissement à 6 m et du redressement d'une portion du chemin n°2 comprise entre le village de Keramzec et la chaussée conduisant au Kernével sur une longueur de 245 mètres. Le terrain est complètement horizontal. Les travaux consisteront principalement en reconstruction de clôtures. La seule difficulté sera d'obtenir les terrains qui ont une assez grande valeur dans cette partie de la commune.
Un accord est trouvé avec les propriétaires des parcelles nécessaires :
                                                                   Dessert demande        100 F pour 1 a 55 ca
                                                                   Stephant                        50 F         1 a 85 ca
                                                                   Evano de Keramzec      12 F 50          34 ca
                                                                   Evano de Kerblaizy         5 F               22 ca
                                                                   Vve Rustuel                     5 F               19 ca
Soit au total 172,50 francs pour 4 a 15 ca.

Le 30 juillet, la commission départementale approuve le projet.

En 1904, les habitants du Kernével et de Keramzec adressent au maire une pétition relative aux dangers résultants du mauvais état de la digue du Kernével. Différents accidents se sont déjà produits à cause des trous creusés par l'eau de mer et des brèches existants dans le muret. Ils pensent qu'il faudrait exhausser le muret jusqu'à 60 cm de hauteur et boucher toutes les brèches y compris celle devant le feu vert.
Le 20 novembre, le conseil municipal décide que le service vicinal devra d'urgence effectuer ces travaux.

Trois mois plus tard, le 25 février 1905, l'agent voyer cantonal rédige un rapport concernant ces réparations à la digue du Kernével.
Le chemin vicinal ordinaire N°2 est établi en remblai dans la traversée de l'anse du Kernével et protégé du côté de la mer par un perré à pierres sèches d'une hauteur moyenne de 1,20 m, surmonté d'un muret de sureté qui du côté de la chaussée ne présente qu'une hauteur de 0,40 m. La mer à chaque marée venant battre le perré, pénètre par les joints, fait tasser le remblai composé de terre et de galets et amène des affaissements de la chaussée ; pour y remédier, il suffirait de rejointoyer le perré.
La hauteur du muret de sureté au-dessus du chemin est certainement insuffisante, sur plusieurs points le cantelage le couronnant a été démoli ce qui diminue encore sa hauteur et constitue un danger pour la circulation, il y a d'ailleurs déjà eu un accident mortel.
La dépense qu'entrainerait la réparation, exhaussement de 0,20 m du muret et rejointoiement du perré sur 150 m est évaluée à 316 francs qui pourraient être prélevés sur les ressources vicinales.
Le préfet autorise l'agent voyer à exécuter ces travaux en régie à concurrence de la dite somme.

Chemin à KeramzecLe 13 novembre 1921, le conseil considérant que la circulation automobile devient de plus en plus intense sur les routes de la commune, estime qu'il est de son devoir de prendre les mesures nécessaires pour prévenir les accidents qui pourraient se produire. Il demande au service vicinal d'étudier et de réaliser les améliorations à apporter à certains virages dangereux dont celui de Keramzec.

Ce n'est qu'en janvier 1923 que l'agent voyer cantonal écrit dans son rapport que le chemin vicinal ordinaire n°2 présente près du village de Keramzec un tournant peu prononcé, mais la courbe est légèrement défectueuse et demande à être régularisée.
Ce qui pourrait être fait en traçant vers la corde un pan coupé de 30 mètres de rayon environ. Cette solution donnerait lieu à des emprises de terrain dans les parcelles appartenant à M. Gallice et aux consorts Le Dessert. Les travaux consisteront en la démolition et la reconstruction de clôtures, le déblaiement de la parcelle acquise et l'empierrement de la chaussée pour un coût de 930 F.

Le 25 février, le conseil municipal approuve le projet ainsi que celui concernant le tournant de Kerscouet à St Bieuzy, mais n'ayant pas les ressources disponibles, il vote un crédit de 1150 F sur les 2930 nécessaires et sollicite du conseil général et de l'Automobile Club Armoricain des subventions pour le reste.

 

L'Automobile Club fait savoir qu'elle ne peut s'intéresser à l'amélioration de ces tournants, tant que l'élargissement de la route de Lorient à Larmor, près de la butte du Polygône d'artillerie, beaucoup plus utile, n'aura pas été obtenu.
Néanmoins le préfet présente une demande de subvention devant la commission départementale qui est adoptée.

Le 31 août 1926, l'agent voyer cantonal propose de régulariser l'assiette du chemin en fixant des alignements à 8 m de largeur dans la traversée de Keramzec. Un plan d'alignement est soumis à enquête d'utilité publique à la mairie de Larmor du 26 septembre au 10 octobre. Monsieur Joseph Marie Le Squer, retraité de la marine, domicilié au bourg est nommé commissaire enquêteur. Aucune observation n'ayant été formulée, il émet un avis favorable au projet.
Le 25 novembre, la commission départementale approuve le projet et le déclare d'utilité publique en ce qui concerne les terrains non bâtis. Le 23 janvier 1927, le conseil approuve à son tour le projet établi par le service vicinal.

Le 6 janvier 1929, sur la proposition de monsieur Kermabon, le conseil décide de demander le classement de l'extrémité du chemin n°2 aboutissant à l'entrée de l'agglomération du Kernével pour rejoindre le port et la cale.
De l'étude faite, en 1931 il ressort que cette section est comprise dans les plans d'alignement, d'aménagement et d'extension de la commune actuellement soumis à l'approbation de l'autorité supérieure. En conséquence, il y a lieu d'attendre l'homologation des plans.

Le 10 février, le conseil vote un crédit de 2528 F pour le redressement d'un tournant à Kercavès.

En 1934, monsieur Causer, conseiller municipal, constate que le tronçon du chemin compris entre les Quatre Chemins de Larmor et Kernével n'a jamais été entretenu depuis son rechargement qui remonte à 1930. Le curage des fossés n'est jamais effectué, et, par suite du ravinement provoqué par l'écoulement des eaux, le chemin devient de plus en plus impraticable.

De nos jours, le tracé de la route est le même que celui du chemin d'autrefois.

 


 

Le chemin du passage de Kermélo,

chemin vicinal n°4

 

Le 7 avril 1838, jour d'ouverture du pont suspendu de Kermélo, le public peut enfin se rendre de Lorient à Larmor sans emprunter le bac. 

Le chemin traverse Quélisoy, Kervaugam et dessert les villages de Kerblaisy, Kernével et Larmor.

 Collection personnelle

Par arrêté du 24 décembre 1838, après une visite des lieux, le préfet approuve le tracé du chemin reliant le pont de Kermélo au port de Larmor.

Le 15 septembre 1841, monsieur Gillet du Kernével présente une réclamation signée de plusieurs personnes, contre ce tracé. Un mois plus tard, les principaux habitants et propriétaires des autres villages, hormis celui du Kernével, se prononcent pour le maintien du tracé actuel.
Le conseil municipal est amené à délibérer sur cette question. Il estime qu'aucune autre direction ne pouvait satisfaire autant que celle adoptée par les autorités compétentes aux intérêts réunis de l'agriculture, du commerce, de la marine, de la guerre et de la commune. La plage péninsulaire du Kernével, en acquérant la voie d'embranchement qu'elle doit avoir sur la route de Larmor, au point des quatre chemins, obtient tout ce qui est réellement nécessaire à un village qui ne compte qu'un seul harnois et dont toutes les relations avec Lorient comme avec le Port-Louis ont lieu par la voie d'eau, sans doute aussi la plus convenable et la moins couteuse pour le transport de quelques briques et barils de sardines et encore plus de verre si l'on pouvait espérer d'en voir refaire au Kernével.
Le conseil rejette la réclamation du sieur Gillet.

En 1846, messieurs Le Leslé et Le Bras, conseillers sont désignés pour traiter avec les propriétaires du terrain qui avoisine le Moulin de Larmor afin d'obtenir l'autorisation d'extraire des pierres pour l'entretien et la réparation du chemin du Pont de Kermélo à Larmor.

Le 5 octobre 1858 le conseil est amené à se prononcer sur un projet de rectification du chemin et sur son classement comme chemin d'intérêt commun. Aucune déclaration n'est émise en faveur du projet lors de l'enquête. Pire, les habitants du Kernével et de Larmor signalés comme devant être les plus intéressés ont tous été d'un avis contraire.
La raison d'être de ce projet qui n'émane ni de Lorient, ni de Ploemeur est de faire disparaitre la pente excessive située près du moulin à vent de Larmor.
Le conseil considère que le nouveau projet n'est justifié par aucune raison sérieuse et que son adoption obligerait les habitants à faire un long détour de 500 m par Keramzec.
En outre, les relations entre Lorient, le Kernével et Larmor n'ont pris et ne prendront jamais l'extension indiquée dans le rapport de M. L'ingénieur, que les chefs des établissements de conserves de sardines signalés comme ayant un immense intérêt à la rectification projetée, n'usent du chemin que pour se transporter soit à pied, soit en voiture légère de leurs usines à Lorient, leurs approvisionnement et l'écoulement de leurs produits ayant lieu par la voie de mer.
En conséquence, le projet n'est pas adopté.

Dans son rapport du 2 mai 1872, l'agent voyer fait la description du chemin n°4.

Le chemin n°4 de Lorient à Larmor a une largeur générale de 8 mètres et peut être considéré à l'état d'entretien sur 2210 m en y faisant de grosses réparations. Du pont de Quélisoy jusqu'aux Quatre Chemins, il est à l'état de terrassement sur 607 mètres. Des Quatre Chemins à Larmor il est en assez bon état d'entretien.
Jusqu'au pont de Kermélo il pourra être entretenu avec des galets de la côte ou du granite provenant de la carrière de Kerblaizy. Entre le pont et Lorient les matériaux de bonne qualité sont très rares, nous n'avons pas encore trouvé de carrière. Derrière le polygone de Lorient, il existe une pente et une rampe excessive qui pourront devenir l'objet d'une étude pour exécuter un contournement qui a déjà été demandé.

Le 15 juillet 1878, le conseil d'arrondissement de Lorient émet le vœu que le chemin vicinal de Larmor à Lorient par Kermélo qui donne lieu à une grande circulation soit classé comme route départementale. Le conseil général saisi de cette question, considère que ce chemin de seulement 4328 m est entièrement situé sur la seule commune de Plœmeur et qu'il n'y a pas lieu de donner suite à ce vœu.

Un an plus tard, monsieur Boy, conseiller général revient à la charge et demande le classement du chemin comme route nationale. Dans un long rapport, il expose que :
"Le chemin de Lorient à Larmor a une importance considérable, dont il faut demander la raison non aux intérêts locaux, mais bien aux intérêts d'ordre général auxquels le conseil général est appelé à donner satisfaction.
"Ces intérêts sont de trois sortes : intérêt de pêche, intérêt stratégique et intérêt maritime.
Le port de Larmor placé à l'extrémité du chemin qui nous occupe est situé en dehors de la rade de Lorient et à une distance qui le soustrait à l'action des courants de cette rade. Il est abrité au sud par une pointe de terre élevée qui le met naturellement et complètement à l'abri des vents d'aval, les vents régnants de la région. Les bateaux de pêche qui le fréquentent y sont en sureté et l'appareillage y est facile par tous les temps. Cette heureuse disposition naturelle du sol a depuis longtemps attiré l'attention du conseil et de l'administration ; aussi depuis 1874, des améliorations successives du port ont-elles été exécutées. Tout récemment, l'administration vient d'approuver l'avant-projet d'un travail qui facilitera singulièrement le déchargement des chaloupes. Si l'on considère d'ailleurs que, de tous les petits ports de la côte morbihannaise, le port de Larmor est le plus rapproché d'un chemin de fer, que les produits débarqués sur ses cales peuvent, en trente minutes, atteindre la gare de Lorient, on comprendra facilement quelle importance doivent y prendre les expéditions de poissons frais pour Paris et l'intérieur de la France.

"Nous avons dit que, en dehors de toute question de trafic, le chemin de Lorient à Larmor avait un intérêt stratégique. Sur la partie de la côte qu'il dessert, il existe, en effet, deux forts, ceux de Kernével et de Locqueltas destinés à concourir à la défense de la rade et dont le dernier a été récemment considérablement agrandi. Or il importe, tant pour l'approvisionnement de ces forts que pour leur prompte évacuation en cas de revers, qu'une route facile et large assure leurs communications avec Lorient. Cette nécessité serait encore plus impérieuse si de nouveaux travaux de défense y étaient exécutés de ce côté ; il n'est pas douteux dans tous les cas que le chemin actuel vu son peu de largeur, ses pentes rapides, sa passerelle étroite et fragile de Kermélo, ne pourrait en aucune façon répondre aux nécessités de la situation. L'appui de monsieur le ministre de la guerre nous sera certainement acquis pour le travail que nous sollicitons.

"La marine a de ce côté des intérêts qui ne sont pas moins sérieux que les intérêts stratégiques et industriels dont nous venons de parler. Les chantiers de construction de l'arsenal de Lorient occupent, en effet, plusieurs milliers d'ouvriers qui sont domiciliés dans la ville et aux environs dans un rayon de plusieurs kilomètres. La partie de la commune de Plœmeur desservie par le chemin de Lorient à Larmor est habitée par un grand nombre de ces ouvriers, qui y sont attirés par le prix relativement peu élevé des logements et de la vie matérielle. Aussi, lors de la construction de la passerelle à péage de Kermélo, l'administration de la marine, désirant faciliter le recrutement de son personnel stipula-t-elle un droit d'abonnement pour le passage du pont en faveur de ses ouvriers.
Nous croyons inutile d'insister d'avantage."

En conséquence, le conseil général émet le vœu que le chemin vicinal de Lorient à Larmor, soit classé comme route nationale en prolongement de la route nationale n°24, et prie instamment le ministre compétent de faire étudier l'affaire.

Le 12 février 1882, à la demande de monsieur Goulven, le conseil émet le vœu que la route de Plœmeur à Larmor, toujours chemin vicinal n°4, soit classée jusqu'à la grève afin d'en permettre l'accès aux charrois.
En novembre, une subvention est votée pour des réparations à effectuer dans la rue qui va de l'église à la grève.
Le 1er mai 1883, après enquête, le conseil approuve le projet de classement de la partie comprise entre Larmor et la grève sur une longueur de 92 mètres.

Le 25 mai 1900, monsieur Le Corno, pharmacien à Lorient et propriétaire de la villa située en bas de l'actuelle rue du Presbytère, signale à la mairie le mauvais état du chemin rural conduisant de l'église à la mer près de la propriété Morcrette et les empiètements de la mer. Il a fait établir un devis des réparations nécessaires s'élevant à 160 F et offre à la commune une subvention de 40 F. Le conseil municipal lui donne acte de son offre, autorise le maire à faire les réparations et à prélever les frais sur les fonds de l'atelier de charité.

Moins d'un an plus tard, le même chemin est menacé. Complètement raviné par les pluies, il menace de s'écrouler dans la mer et de rendre impossible la circulation le long du rivage. Un mur de soutènement est nécessaire pour un coût de 180 F. Messieurs Le Corno et Le Bras, propriétaires voisins, offrent de contribuer pour 60 F. Le 17 février 1901, la commune vote un crédit de 120 F pour la construction du mur.

Le 20 octobre 1901, le conseil municipal demande le classement dans le réseau d'intérêt commun du chemin vicinal n°4 de Lorient à Larmor. Depuis le vœu émis en 1878 par le conseil général, il n'a donc jamais été classé route nationale.
La commission départementale reçoit délégation du conseil général pour statuer sur le projet. Le 30 septembre 1902, le préfet expose à la commission que le conseil de Plœmeur a accepté la part contributive de 500 francs laissée à sa charge pour l'entretien, celui de Keryado a refusé toute participation de même que celui de Lorient qui a également repoussé le classement.
Après en avoir délibéré, la commission prononce le classement dans le réseau d'intérêt commun du chemin vicinal ordinaire n°4 de la commune de Plœmeur sous le n°92 et adopte la répartition de la dépense d'entretien suivante :
                                                                             Commune de Plœmeur             500
                                                                                                    Keryado                40
                                                                                                    Lorient                510
                                                                             Département                             450

 

 

 

 

Fin 1911, le pont suspendu de Kermélo est de plus en plus fragile et après bien des atermoiements un projet de pont en béton armé voit enfin le jour. Il nécessite la rectification du chemin n°92 aux abords du Ter et l'expropriation de quelques propriétaires.

 

 

 

 

 

 

Les indemnités prévues sont fixées à :
531 F pour une occupation de 6,62 ares sur le jardin de la veuve Le Coupanec de Lorient et pour l'indemnité de clôture et de déplacement du portail ;
248 F pour 12,40 ares de lande à la veuve Ducro de Kervogam ;
304 F pour 15,20 ares de lande à Pendelio de Merville ;
178 F pour 2,64 ares de terre à Jean-Louis Le Guénézan de Quélisoy ;
2070 F pour 0,70 ares de terre et une petite maison à la veuve Tréhan de Quélisoy ;
640 F pour 6,19 ares de lande et pâture à la veuve Le Guenno de Lorient.

Soumis à enquête en mairie de Plœmeur du 25 mars au 9 avril 1912, le projet ne reçoit que la réclamation de la veuve Le Guenno au sujet du prix offert pour son terrain. Le commissaire enquêteur est donc d'avis qu'il y a lieu d'adopter le projet.

Le 27 mars 1913, les consorts Le Coupanec cèdent gratuitement les terrains compris dans les limites du chemin d'une valeur de 142 francs et acceptent une indemnité de 245 francs pour la reconstruction de clôture.
Le même jour, monsieur Yves Marie Pendéliau vend à l'amiable quelques parcelles nécessaires au passage du chemin et traite une indemnité de reconstruction de clôture pour un montant total de 840,30 francs.
Madame Rémot, veuve Ducro, cède également à l'amiable une parcelle de lande pour 680 F.

Un mois plus tard, lors de l'enquête pour la déclaration d'utilité publique en vue de l'expropriation de la maison Tréhan, sa propriétaire expose ses protestations quant au tracé qui préjudicie gravement ses intérêts. Selon le maire de Plœmeur qui a tenté de négocier avec elle, il constate qu'il n'y a rien à faire. Elle subit l'influence de voisins. Le commissaire enquêteur estime qu'il n'y a pas lieu de tenir compte de sa protestation. Le conseil municipal statue dans le même sens.
Le 24 juillet, le président de la République, Raymond Poincaré, déclare d'utilité publique la rectification du chemin d'intérêt commun n°92. Il autorise le préfet à acquérir à l'amiable ou par voie d'expropriation la parcelle de terrain bâti appartenant à madame Tréhan.
Le préfet lance la procédure d'expropriation. L'avertissement des parties intéressées sera publié à son de trompe ou de caisse et affiché tant à la porte principale de l'église qu'à celle de la maison commune. Il est également inséré dans "Le Nouvelliste du Morbihan" du 19 août.

Cinq propriétaires sont concernés. Lors de l'enquête, madame Tréhan renouvelle sa protestation. Une autre réclamation collective est faite par monsieur Le Guénézan et les veuves Le Botlan et Le Guenno. Ils font ressortir le préjudice considérable que le nouveau tracé apporte à leurs propriétés.
Le conseil municipal, considérant la grande utilité de la rectification du chemin servant d'assise au nouveau pont, dit qu'il n'y a pas lieu de tenir compte de ces réclamations et souligne les grands avantages résultant de la future construction, autrement supérieurs au préjudice.
Le 13 septembre, le préfet prend l'arrêté d'expropriation des propriétés à acquérir.
Après la réception du jugement d'expropriation, les propriétaires font connaitre au sous-préfet les noms des locataires, fermiers et personnes ayant un droit de servitude et pouvant leur réclamer une indemnité par suite de la modification des lieux.

Le 3 janvier 1914, l'agent voyer d'arrondissement Lenoble saisi de ces réclamations par le sous-préfet fait remarquer que les travaux projetés ne lésaient aucunement les droits des tiers étant donné que l'administration vicinale maintenait l'accès à la voie publique. Aussi nous croyons qu'un esprit tendancieux a animé les trois réclamations produites dans le but d'obtenir le maximum de dédommagements. La similitude de rédaction, d'écriture et de noms qui les caractérise tend à nous inspirer cette pensée.
Le seul prétexte à indemnité serait un accès rendu un peu moins facile du fait d'une rampe qu'on a été obligé de raidir. Pour éviter tout atermoiement dans l'exécution des travaux d'une urgence aussi avérée, nous estimons que pour satisfaire aux obligations de la loi, il convient d'offrir la somme de 1 franc à chacun des intéressés.

Finalement, le 19 l'agent voyer d'arrondissement, considérant que les servitudes citées par les réclamants ne s'appuient sur aucun titre, estime qu'il convient de ne pas faire état de la demande présentée par Mmes Vves Botlam, Le Guenno et M. Le Guénézan. Les dispositions adoptées pour les travaux n'apportant aucun trouble aux servitudes de passage ou de location, nous estimons d'autant plus que l'administration n'a besoin de faire aucune offre nouvelle.

Le 15 février, le maire de Plœmeur prend un arrêté qui publie les offres d'indemnités faites aux propriétaires d'immeubles dont l'expropriation pour cause d'utilité publique a été prononcée.
- à M. Le Guénézan Jean-Louis demeurant à Quélisoy, la somme de 292 francs pour le terrain, plus 30,50 F pour la clôture,
- à Mme veuve Le Botlanne, née Le Bail Marie-Michelle demeurant au Kernével, 31,20 F, plus 20,50 F pour la clôture,
- à Mme veuve Tréhan demeurant à Quélisoy, 54 F, plus 24 F pour le terrain sous la maison et 16 F pour la clôture,
- à Mme veuve Guenno demeurant à Lorient rue Blanqui, 251,80 F, plus 246,50 F pour la clôture,
- aux héritiers de Mlle Le Pogam 16,80 F, plus 13,50 F pour la clôture.

Maître Georges Martin avocat de M. Le Guenezan conteste l'offre faite à son client qu'il déclare insuffisante et très au-dessous des sommes auxquelles il peut prétendre. Il demande 10 000 francs pour le terrain et 152,50 F pour la clôture et souhaite exposer ses prétentions devant le jury d'expropriation.
Il défend aussi la cause de Mme Le Botlanne et réclame 1500 F, plus 51,50 F pour la clôture.
Pour la veuve Le Guenno, il réclame 10 000 F et 616,25 pour les clôtures.

Le jury d'expropriation composé de quatre jurés venant d'Hennebont, Caudan et Guidel se réunit le 26 mars 1914. Il retient les indemnités suivantes :
                                    Le Guénézan     1738
                                    Le Botlanne         247
                                    Le Guenno         1780
                                    Tréhan               2620
                                    Le Pogam            143

L'agent voyer d'arrondissement rend compte des opérations d'expropriations qui sont maintenant terminées. Les dépenses s'élèveront à 8346,46 F alors que les prévisions ne sont que de 3818,10 F. La différence est due au fait que 5 propriétaires riverains sur 8, ayant refusé toute entente amiable, se sont vu adjuger par le jury d'expropriation des indemnités dépassant celles prévues.

Pour couvrir ce dépassement il estime qu'il y a lieu de demander au département et aux communes de voter au plus tôt les crédits nécessaires. Il est en effet impossible de pénétrer dans les terrains des propriétaires sans, au préalable, avoir désintéressé ces derniers.

Les communes de Lorient et de Plœmeur sont donc sollicitées.
Le maire de Plœmeur, monsieur Coquerel, n'apprécie pas du tout la façon dont les indemnités d'expropriation ont été fixées et il le fait savoir au sous-préfet. Il avait constaté que les offres étaient trop faibles et avait entrepris des démarches pour arriver à une solution amiable. C'est ainsi qu'on offrait à madame Tréhan 1200 francs. Après discussion avec elle nous sommes tombés d'accord sur 1950 F. Cela fait, j'ai transmis à monsieur l'agent voyer en chef mes propositions. Il a alors offert 1570 F que madame Tréhan n'a pas accepté, et elle a obtenu 2600 F. D'où une perte de 650 F pour n'avoir pas voulu m'écouter. Aujourd'hui, on nous envoie la carte à payer. Je la trouve un peu dure.
Les maires deviennent inutiles. On parle de décentraliser et on centralise de plus en plus. On ne nous connait que lorsqu'il s'agit de payer.
En outre il se plaint de n'avoir pas été prévenu du début des travaux du Ter et de l'avoir appris par les journaux. Alors que les travaux sur les chemins vicinaux doivent être surveillés par le maire, vous savez bien que dans l'intérêt du service, ces oublis je les pardonne, mais il y a des limites.

Le 23 juillet, le préfet adresse à l'agent voyer en chef la lettre du maire de Plœmeur en lui demandant de le renseigner sur les conditions dans lesquelles s'est poursuivie cette expropriation.

Dans une très longue réponse, l'agent voyer d'arrondissement refait l'historique de la fixation des indemnités d'expropriation. En résumé, nous estimons que les agissements du service vicinal à propos des indemnités de Kermélo n'ont été que la résultante naturelle des faits et qu'il n'était guère possible de faire mieux. 

Quant aux travaux du Ter, tout en regrettant que notre administration n'ait pas suivi scrupuleusement les prescriptions, nous pensons que le peu de gravité de la faute commise eu égard aux événements, est de nature à lui faire accorder le bénéfice de circonstances très atténuantes.

Monsieur Bidu, agent voyer en chef, ajoute son avis à celui de son subordonné. Il estime, contrairement à ce qui est dit ci-dessus, que le procédé est des plus légitimes et des plus rationnels. Les excuses de M. l'agent voyer d'arrondissement de Lorient ne sauraient être retenues.
Et pour se défendre, il conclut par une vigoureuse attaque. Sans s'arrêter à la particularité de M. le président du conseil général qui devait se dispenser de toute insinuation malveillante et dépourvue de toute base, vis-à-vis d'un fonctionnaire empêché de confondre ses détracteurs, il convient de remarquer que les attaques perfides dont un chef de service est l'objet, à l'occasion des achats de terrains de Kermélo et du pont du Ter, sont l'apanage de deux fonctionnaires subalternes, qui abusent de leur présence dans les assemblées délibératives pour vomir leur fiel empoisonné et assouvir leur rancœur inavouable.

En 1915, monsieur Le Guénézan dont la propriété est maintenant enclavée, du fait de l'arrêt des travaux à cause de la guerre, ne peut plus sortir de chez lui. Il en informe le préfet le 28 mars et lui demande de vouloir bien ordonner à l'administration vicinale de me faire un chemin pour desservir ma propriété ou m'accorder une indemnité.
L'agent voyer en chef à qui a été transmise cette réclamation, répond au préfet qu'il attend la réponse de l'agent voyer cantonal. Mais, cet agent me fait connaitre qu'il a contracté les oreillons compliqués d'une orchite et qu'il ne pourra me fournir de renseignements avant quelques jours, dès que son état de santé se sera amélioré.
Pour ce qui est de la reprise des travaux de construction du pont, du fait de la mobilisation de l'entrepreneur, de la pénurie des ouvriers et du personnel de surveillance, il ne voit pas d'autre solution que de surseoir à toutes opérations jusqu'à la fin des hostilités.

Le 16 avril, monsieur Allias, propose d'aménager un terrassement pour permettre l'accès des voitures à la propriété Le Guénézan. Il en coûtera environ deux cents francs. Le préfet donne son accord pour engager cette dépense sur les fonds des travaux de reconstruction du pont.

Plan TréhanMadame Tréhan, dont la propriété se trouve sur la rive droite du Ter, est privée, depuis sept mois, de route permettant aux véhicules d'accéder chez elle. Elle s'en confie au préfet le 19 juin et lui demande de faire cesser ce préjudice. Je ne puis recevoir chez moi aucune marchandise un peu lourde (fûts de boisson, charbon, etc…) aucune voiture si légère soit elle ne peut arriver jusqu'à ma propriété. Je serais malade que je ne pourrais recevoir aucun soin nécessitant des transports en voiture.

Dix jours plus tard, l'agent voyer qui s'est rendu sur les lieux, expose la situation en y joignant un plan. Il propose les mesures à prendre pour rétablir une voie d'accès de 3 mètres de largeur permettant de desservir l'immeuble Tréhan. L'économie réalisée sur le crédit de 200 francs accordé pour l'aménagement de la rampe d'accès Guénézan serait suffisante pour donner une suite favorable à cette affaire. Le préfet accepte.

Le 28 mai 1922, sur la proposition de l'agent voyer cantonal, le conseil se prononce en faveur de l'élargissement à 6 mètres du chemin d'I.C. n°92 au lieu du "Pont de Quélisoy" qui présente à cet endroit un étranglement dangereux et vote un crédit de 2300 F représentant la quote-part de la commune.

Deux mois plus tard, M. Le Coupanec, directeur des Autobus Lorientais attire l'attention du maire sur l'état déplorable dans lequel se trouve la route reliant Larmor à Lorient.
Cet état cause aux automobiles qui la fréquentent et plus particulièrement aux grosses voitures qui font le transport en commun des voyageurs, des dégâts extrêmement sérieux. Cette voie si fréquentée est difficilement praticable.
Le maire expose au conseil que l'entretien est assuré par le service vicinal, à la charge du département. Le conseil, considérant que par suite de l'importance prise depuis ces dernières années par la station de Larmor, la circulation est devenue intense sur le chemin d'intérêt n°92, émet le vœu que l'administration vicinale entreprenne au plus tôt les réparations nécessaires pour en assurer la viabilité.

En novembre, la commune est à nouveau saisie d'une réclamation de la Société des Autobus Lorientais concernant le mauvais état de la route. Le conseil conclut que cet état est dû aux automobiles poids lourds. Considérant que le crédit normal affecté à cette section a été dépensé sept fois depuis un an et dans l'impossibilité de voter des ressources supplémentaires pour une seule route, il estime que c'est aux usagers à payer. Il émet le vœu qu'une taxe de 0,10 destinée à l'entretien de la route soit payée par personne transportée.

Le 19 avril 1923, un lecteur du "Nouvelliste du Morbihan" écrit.
Voici venir les beaux jours et les Lorientais qui, nombreux se rendent à pied le dimanche à la plage de Larmor se demandent avec anxiété si cette année ils vont sortir indemnes de tous les pièges et embuches que ne manquent pas de leur tendre, tout au long, les voitures et autos-camions qui, sans relâche, sillonnent la route à cette époque de l'année.
Ne serait-il pas possible d'établir à la pointe de Keroman, où la distance séparant les deux rives est de peu d'importance, en faisant une avancée de terre des deux côtés, une passerelle par où le pauvre piéton pourrait se rendre à la plage de Larmor, en suivant la côte et les petits chemins, sans aucun danger pour lui.
Je ne parle que pour mémoire du raccourci dont cette passerelle ferait bénéficier les piétons ainsi que des nuages de poussière et fumée de pétrole dont ils ne seraient plus gratifiés.

PlanEntre le 5 et le 11 juin 1927, le cylindre à vapeur qui sillonne tout le département travaille sur le chemin d'intérêt commun n°92.

Par délibération du 24 septembre 1933, le conseil municipal décide de poursuivre avec Lorient et Plœmeur l'entente sur l'élargissement de la route de Lorient à Larmor et demande l'avis du service vicinal sur la construction d'une route en corniche, du pont de Kermélo à Kernével.

En 1934, le conseil demande que le dos d'âne qui existe au pont de Kermélo, côté Larmor, soit supprimé en raison du danger qu'il constitue pour les véhicules automobiles.

Le 13 mars, l'ingénieur cantonal du service vicinal Albertini étudie la demande faite par la commune de Larmor-Plage au sujet du chemin n°92.
Cette route mettrait Kernével à environ 2100 mètres de Kermélo, soit 600 m de moins qu'en passant par Les Quatre Chemins. Mais il n'existe entre le pont de Kermélo et Kernével, en suivant la côte, aucune agglomération pouvant être intéressée par ce chemin.
Au point de vue vicinal, étant donné le peu de différence entre les deux parcours, la circulation parait suffisamment desservie par les deux voies existantes, auxquelles on peut reprocher leur étroitesse présente, inconvénient qui se manifeste surtout pendant la saison estivale où la circulation est plus active.
L'intérêt de la construction de la route en corniche reste donc limité à la possibilité d'établir un sens unique, mais qui aurait l'inconvénient d'être très gênant pour la population locale.

Il convient donc de prévoir l'élargissement du chemin d'intérêt N°92 pour permettre le croisement et le dépassement des véhicules. Dès lors, la construction de la route en corniche apparait d'une utilité secondaire. Il en évalue néanmoins le coût à environ 260 000 francs.

L'ingénieur principal Dejeux confirme cet avis et ajoute que le problème de la circulation entre Lorient et Larmor ne peut être résolu d'une façon satisfaisante et économique, aussi bien pour les piétons que pour les véhicules, que par l'élargissement à 13 mètres entre "la Puce qui renifle" et le pont de Kermélo, et à au moins 11 mètres entre Kermélo et Larmor.

L'ingénieur en chef Lenoble adopte ce rapport et termine en disant que pour des raisons financières, Larmor-Plage ne doit compter que sur elle-même pour sa route en corniche.

PlaceAu cours de la même année 1934, le conseil décide d'acheter, en vue de sa démolition, la maison Le Guennec qui étrangle la route de Lorient à l'entrée sur la place. Cette construction crée un rétrécissement dangereux pour les piétons et pour la circulation. M. Gauthier receveur buraliste et commerçant occupe cet immeuble en vertu d'un bail qui expire cette année. Un accord est réalisé pour le prix de 40 000 francs. La maison est abattue l'année suivante. Des travaux de réfection et goudronnage de la place, ainsi que de celle du Kernével, sont réalisés en 1938.

Plan rue Traversière

 

 

 

 

En 1939, se repose la question de la suppression du pâté de maisons situé place Notre-Dame. Devant le coût énorme que cela représenterait, la commune y renonce et autorise M. Le Guennec à reconstruire son commerce de boucherie sous réserve de conserver à la rue Traversière une largeur de 9 m par abandon de terrain.
10 ans plus tard, en 1949, la commune décide d'exproprier, pour cause d'utilité publique à cause de son insalubrité, l'immeuble appartenant aux consorts Buhler et Legay. Ce qui permettra ensuite d'élargir la rue Traversière particulièrement étroite.

En 1935, la commune de Larmor relance la question de l'élargissement du chemin I.C. n°92, délaissée depuis quelques temps. 

Le 28 octobre 1935 M. Lenoble, ingénieur en chef du service vicinal, présente un rapport sur cette question. Il propose l'élargissement de la chaussée à 11 mètres entre le pont de Kermélo et Larmor, sur une longueur de 2883 m, avec emploi des déblais en excès pour l'amélioration de la descente de la Fontaine des Anglais.
La dépense prévue est de 424 000 F répartis ainsi :
                                                   38 116 pour l'exhaussement à la Fontaine des Anglais ;
                                                 357 280 pour l'élargissement entre Kermélo et Larmor ;
                                               et 28 604 pour le goudronnage.
Elle pourrait être financée par :
                                                L'état : 30%
                                                Le département : 33 %
                                                Les communes : 37 %
Il resterait donc à la charge des commune 155 400 F répartis ainsi :
                                                                                                           Lorient 60%        93 240
                                                                                                           Larmor 25%        38 850
                                                                                                           Plœmeur 15%     23 310

Avant qu'il soit possible de passer à l'exécution, il est nécessaire d'obtenir :
1° une décision du conseil général portant fixation du nouveau tracé,
2° la déclaration d'utilité publique des travaux.
Ces formalités pour être valables doivent être précédées d'une enquête de quinze jours en mairie de Larmor-Plage.

L'enquête est ouverte du 7 au 21 novembre. Le 28 novembre, Joseph Even, le commissaire enquêteur se prononce en faveur d'un élargissement dans le plus court délai. En effet, seuls six propriétaires, par ailleurs favorables au projet, ont fait des réserves en ce qui concerne le prix qui est offert pour le terrain. Il s'agit de MM. Henri Lestrohan, Jean-François Ropert, Alexandre Furet, Lucien Noury, Even qui tous réclament 25 à 30 francs du m² et de M. Julien Roperh qui demande en outre à être dédommagé pour ses pommiers.

Le maire de Plœmeur ne peut accepter la proposition de répartition financière. Il souligne que Larmor n'aurait à débourser que 38 850 F sur 424 000 soit 1/11 des frais, alors que pour améliorer la route Plœmeur-Lomener, sa commune a engagé 385 000 F entièrement à sa charge. La commune de Larmor n'a qu'à suivre cet exemple.
Afin de montrer néanmoins sa bonne volonté, la commune accepterait de verser 5000 F.

Compte tenu de cette décision, ce sont le département, les villes de Lorient et de Larmor qui se partageraient la différence. Ce qui porte la part de Lorient à 99 390 F et celle de Larmor à 41 810 F
Mais les choses se compliquent quand Lorient décide de ne payer que la moitié des dépenses laissées à la charge des communes, soit 77 700 F. Compte tenu de l'urgence du projet, la commune de Larmor décide donc de prendre à sa charge le solde, soit 72 700 francs.

Le nouveau maire de Larmor-Plage, Louis Edelin, est d'avis que ce projet se réalise dans le plus bref délai et adresse un pressant appel aux services intéressés pour que ce travail puisse être terminé avant l'ouverture de la prochaine saison balnéaire. Il suggère de prévoir dans l'adjudication une clause limitant la durée des travaux.

Le 19 décembre, la commission départementale ayant reçu délégation spéciale du conseil général décide :
1° est approuvé le redressement du chemin d'intérêt commun N°92 de Lorient à Larmor-Plage. Les travaux sont déclarés d'utilité publique en ce qui concerne la partie du tracé comportant l'occupation des propriétés non bâties ni closes.
2° les propriétés bâties ou closes atteintes par le tracé des travaux ne pourront être expropriées qu'après que l'administration y aura été autorisée par un décret déclaratif d'utilité publique.
3° les parties abandonnées de l'ancien chemin sont déclassées.

L'adjudication d'abord fixée au 9 mars 1936 est repoussée au 23. Les conditions stipulent que les entrepreneurs seront tenus de limiter à 5% l'emploi de la main d'œuvre étrangère spécialisée, étant spécifié que les charretiers, manœuvres et toutes mains-d'œuvre non spécialisées, doivent être, exclusivement de nationalité française. Ceci afin de donner du travail aux chômeurs de la région lorientaise.
Dans le même but, le délai d'exécution des travaux est réduit de un an et passe de 2 ans et 2 mois à 1 an et 2 mois.
Huit entreprises font des offres. Monsieur Philippe Jamet, entrepreneur de travaux publics, 28 avenue de la Perrière à Lorient, qui offre d'exécuter les travaux avec un rabais de 22% est déclaré adjudicataire.

Le 28 mars 1936, le directeur de l'office départemental de placement est surpris d'apprendre que les travaux n'occuperont qu'une douzaine d'hommes. Comme la moitié de ce maigre effectif sera fourni par l'équipe permanente de l'entrepreneur, il ne résultera en tout et pour tout qu'un embauchage de 5 à 6 chômeurs !
Ce à quoi, l'ingénieur en chef répond que l'entrepreneur reste dans les obligations que lui impose le cahier des charges quant à l'emploi des chômeurs. En ce qui concerne leur nombre, il est juge de ses besoins, le service vicinal se réservant d'intervenir au cas où le délai d'exécution ne serait pas respecté.

Les travaux commencent le 14 avril et finalement 9 terrassiers sont embauchés dont 4 de Lorient, 3 de Plœmeur et 2 de Larmor.

L'extraction avec explosifs de déblais rocheux aux abords du pont de Kermélo et le remblaiement de la chaussée à "La fontaine des Anglais" imposent de réglementer la circulation.
Le 14 avril 1936, un arrêté préfectoral entrant en vigueur le jour même interdit la circulation jusqu'au 15 juin sur la section comprise entre "La Puce qui renifle" et 400 m après le pont de Kermélo dans les deux sens à tout véhicule à traction mécanique ou animale. Seuls sont autorisés le passage des bicyclettes et des piétons.

Pendant cette période, les véhicules pourront emprunter le chemin d'I.C. n°101 à partir de la Belle Vue du Polygone jusqu'au chemin vicinal ordinaire n°2 pour rejoindre "Les Quatre Chemins".
Cet arrêté suscite de nombreuses réclamations de la part des usagers et en particuliers des cultivateurs à qui cela impose de faire un long détour pour aller vendre leurs produits à Lorient. Le conseil municipal de Larmor exprime le désir de donner satisfaction dans une certaine mesure aux réclamations des usagers.

Finalement, après visite des lieux et concertation, il est admis qu'un sens unique Lorient Larmor pour tous les véhicules quels qu'ils soient, en dehors des heures de travail de l'entreprise ; c'est-à-dire avant 8 heures et après 17 heures, ainsi que les dimanches et jours fériés, pourrait être établi par l'itinéraire suivant entre "La puce qui renifle" et "Les Quatre chemins" : I.C. 101, V.O. 22 de Plœmeur, I.C. 92.

Pendant les heures de travail, la circulation automobile et hippomobile serait rigoureusement interdite dans la traversée des chantiers ouverts ou à ouvrir.
Le passage des bicyclettes et des piétons resterait autorisé en tout-temps dans les deux sens.

Le 24 avril, le préfet Scamaroni prend un arrêté dans ce sens, applicable jusqu'au 15 juin.

 

 

Le 22 mai, l'Ouest Journal fait état de l'avancement des travaux et regrette que les règlements qui régissent les travaux publics n'aient pas permis d'embaucher plus de chômeurs. Au lieu des soixante ou quatre-vingts ouvriers réclamés par la commune, une douzaine de terrassiers seulement sont employés sur le chantier.

Le 24 juin 1936 l'ingénieur en chef informe le préfet que les travaux de comblement de "La fontaine des Anglais" sont terminés. Ils n'auront constitué aucune gêne pour la saison estivale qui commence.

Le 19 décembre 1936, la commune de Larmor est autorisée par le préfet à contracter auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations un emprunt de 72 700 F remboursable en 30 ans au taux de 5%. Une imposition additionnelle de 16,20 centimes est décidée.

 

 

 

Vingt ans plus tard, il commence à être question du remplacement du pont de Kermélo par un pont digue à deux fois deux voies. Le chemin I.C. n°92 est maintenant classé chemin départemental n°29 et il faut procéder à son élargissement. Le 26 juin 1957, une note de l'ingénieur en chef nous apprend que les formalités d'expropriation des terrains nécessaires pour l'exécution des travaux d'élargissement et de redressement du C.D. 29 entre Lorient et Larmor-Plage sont pratiquement terminées. Dans ces conditions, il est probable que la prise de possession des terrains pourra intervenir en septembre ou octobre et les travaux pourront alors être mis en chantier.
Et il demande à être informé d'urgence sur l'état d'avancement du projet d'établissement d'une digue avec aménagement d'un plan d'eau à Kermélo en lieu et place du pont actuel.

Le C.D. 29 qui relie Lorient à Larmor supporte un trafic intense. Les comptages effectués en 1960 donnent les résultats suivants :

Véhicules à 4 roues Véhicules à 2 roues

Trafic journalier moyen

Trafic de pointe en août

              2393

              5572

                 997

               2414

En 1962, la construction de deux chaussées séparées est en cours de finition et seul le pont de Kermélo est inadapté au trafic actuel. La chaussée n'a pas 5 mètres de largeur et est très déformée. Il est nécessaire et urgent de reconstruire les parties qui menacent ruine et d'en profiter pour donner à la chaussée des caractéristiques homogènes à celles qui existent.

Le nouveau pont digue est terminé fin 1966, début 1967. Sa réception définitive a lieu le 18 mars 1969 en présence de MM. Le Du, 1er adjoint au maire de Lorient, Le Rouzic ingénieur aux services techniques de la ville, Bot ingénieur des Travaux Publics de l'Etat.

La Route Départementale n°29, sur la section Lorient - Larmor-Plage qui emprunte la digue de Kermélo, est devenue la plus fréquentée du département avec un trafic de 21 500 véhicules/jour en moyenne annuelle (comptages DDE 2005).

 


 

Le chemin du Kernével à Larmor,

chemin vicinal n°3

 

A l'origine, ce chemin passe par la grève. En 1844, le conseil reconnait son état de dégradation causé tant par le défaut d'entretien que par les empiètements de la mer. Il autorise le maire à traiter avec les riverains pour élargir le chemin et lui donner la largeur convenable pour rétablir les communications depuis longtemps interrompues.

En 1903, par une pétition, certains propriétaires de Larmor sollicitent l'établissement d'un chemin longeant la plage de Toulhars pour faciliter les communications entre Larmor et le Kernével.
Ce chemin faciliterait l'établissement de nouvelles constructions, donnerait un nouvel essor à Larmor et les propriétaires participeraient pour une part dans les frais de création du chemin qui deviendrait le boulevard de la côte.
Le 13 septembre le conseil municipal reconnait l'utilité de ce chemin mais considère que la construction d'autres chemins est prioritaire. Il renvoie sa décision après que les propriétaires intéressés auront fait leurs offres de subvention.

En 1911, monsieur Haloche demande la création d'un nouveau chemin reliant Kernével et Larmor. Reconnaissant l'utilité de ce chemin, le conseil nomme une commission chargée d'étudier les voies les plus convenables.
Un an plus tard, un lecteur du Nouvelliste écrit qu'il est temps d'infuser un peu de sang nouveau à ce vieux conseil qui depuis de longues années, n'avait d'attention que pour la section du bourg. Tout le monde sait que les intérêts des autres quartiers ont été sacrifiés et que la section de Larmor qui verse sous forme de contributions de toutes sortes, sa bonne part dans la caisse municipale, a été peut-être plus oubliée que les autres.
Il poursuit : depuis peu d'années, quelques familles de Lorient désireuses d'avoir une habitation sur le bord de mer et ne pouvant plus trouver ni à Larmor ni au Kernével le terrain rêvé, se sont décidés à bâtir entre les deux agglomérations et ont ainsi créé un village qui s'appelle "La Nourriguel". Je crois qu'il est du devoir du maire de Plœmeur de demander un classement pour lui permettre de réserver les droits de la commune en n'autorisant de bâtir qu'après l'obtention d'un alignement donné par lui.
Mais par où passerait ce fameux chemin ? Il faudrait le faire partir un peu au nord de l'avenue de M. Sevène et le faire emprunter le chemin qui existe jusqu'à la maison de M. Le Corre. De là il continuerait directement à travers champs pour déboucher au nord du débit Fougaras, sur la route de Kéramzec à l'usine de Toulhars.
Tous les propriétaires intéressés seraient heureux d'offrir le terrain nécessaire, persuadés qu'ils seraient largement dédommagés par la plus-value considérable qu'acquerrait le reste.
Et sur la plage, il suffirait de classer la partie s'étendant entre les villas et le niveau des plus hautes eaux.

En 1920, des habitants de La Nourriguel réalisent une pétition, sollicitant une subvention pour l'élargissement de la partie du chemin située entre les deux grilles de la propriété Sévène, au Kernével.
Les travaux comprennent le déplacement des grilles et l'établissement de la nouvelle chaussée pour un montant évalué à 2400 F, le terrain étant cédé gratuitement par les propriétaires. Monsieur Cren obtient de la commune une subvention de 800 F ; les pétitionnaires finançant le reste.
Mais pour une raison de ligne budgétaire cette subvention ne peut être entérinée par le préfet, ce qui conduit la commune à reconsidérer son vote. Il regrette que l'élargissement ne soit que de 3 m alors que cette partie destinée à faire partie du réseau rural ou vicinal dans un avenir plus ou moins proche devra être portée à 7 m.
Il vote néanmoins une subvention de 600 francs sur les fonds disponibles de l'exercice en cours.

Le 15 août 1932, le conseil municipal de Larmor adresse au préfet une demande de construction du chemin vicinal devant relier le Kernével à Larmor par le Ménez.au moyen d'une avance de l'état.

Officiellement, la route Kernével-le Ménez est classée n°3. Si la construction du tronçon est allant de l'intersection de la route Keramzec-Toulhars et rejoignant la route existant à proximité du phare du Kernével, ne semble pas poser de problème, il n'en est pas de même pour le tronçon ouest jusqu'au Ménez.
Selon la presse, deux projets qui ont leurs partisans sont envisagés pour établir une voie carrossable entre Toulhars et Larmor. Le prolongement de la chaussée de la route de Keramzec-Toulhars doit se faire par le chemin qui passant derrière la dune, mène de l'usine Lamy-Billiet à la plage. Il parait bien tentant de continuer cette route en bordure des villas pour la faire rejoindre le boulevard qui descend de Larmor jusqu'au milieu de la plage de Toulhars.
On aurait ainsi une promenade en corniche qui ne manquerait pas d'être vivement appréciée en même temps qu'une voie de communication de premier ordre.
Le tronçon est de la route Le Ménez-Kernével construit, on pourrait se rendre rapidement, par Toulhars, du bourg de Larmor à La Nourriguel ou au Kernével.
Mais les propriétaires du boulevard qui existe le long de la plage de Toulhars n'ont-ils pas déjà manifesté leur hostilité à tout projet de cette sorte. Des murs témoins ont été édifiés en travers de la chaussée et il a été placé bien en évidence des poteaux qui rappellent que ce boulevard est un passage privé à servitude strictement définie.
Chacun est libre de défendre son bon droit et comme le projet de boulevard de la plage si séduisant à priori, peut devenir un objet de litige, on a pensé à tourner l'obstacle et à relier Toulhars non plus au bourg de Larmor, mais au Ménez par une route passant derrière les propriétés dont les façades s'alignent devant la mer.

L'ingénieur-voyer informe la commune que l'achat des terrains nécessaires à la création de la route Kernével-Le Ménez initialement estimé à 58 000 F coutera deux fois plus cher compte tenu des prix très élevés demandés. Il estime que deux solutions sont envisageables, soit l'abandon du projet soit la continuation par expropriation. 

La commune se prononce le 15 septembre 1935 pour sa continuation par expropriation conditionnelle avec participation d'un jury.
Un courrier adressé trois jours plus tard par le sous-préfet de Lorient au préfet du Morbihan nous apprend que selon lui, la solution préférable au développement de la commune au point de vue touristique est la route en corniche devant les villas.

Le 1er décembre, l'ingénieur en chef du service vicinal estime qu'il n'est pas possible de commencer les travaux de construction du chemin V.O. n°3, ni d'en changer le tracé, mais qu'il convient d'attendre le résultat de l'expropriation.

Le 20 janvier 1936 une enquête est ouverte en mairie pour huit jours.
Sur 17 riverains intéressés à la construction du chemin, 9 d'entre eux ont fait connaitre leur point de vue, tendant uniquement à défendre leurs intérêts en ce qui concerne le prix des terrains. Ces déclarations ne sont pas défavorables au projet.

Certains propriétaires ont accepté les offres faites par la commune :
             Stéphan Eugène, époux Thomas, 9 rue Dupuy de Lôme à Lorient, propriétaire de la parcelle n°2769 section H ;
             Loyer Jean, à Kernével en Larmor-Plage, propriétaire de la parcelle n°2107 ;
             René Bernard, à Keramzec en Larmor-Plage, propriétaire de la parcelle n°2751 ;
             Le Thiec Jeanne, au bourg de Guidel, propriétaire des parcelles n°1638bis, 1639, 2623 ;
             Le Touher Edouard, 55 rue Ratier à Lorient, propriétaire de la parcelle n°2614.

Les autres riverains ont renouvelé par écrit leurs prétentions primitives déjà formulées il y a deux ans, ou se sont abstenus de toute déclaration. Il convient donc de poursuivre la procédure d'expropriation à l'encontre de :

Le Cloirec Joseph, demeurant 11 rue de l'Arrivée à la garenne-Colombes (Seine) pour une partie de la parcelle 1820 d'une superficie de 3 ares 12 ;
Le Touher Edouard, 55 rue Ratier à Lorient, pour la parcelle 1380 de 0 a 41 ca ;
Biret Léontine Marceline, 12 rue de la Comédie à Lorient, pour la parcelle 1831 de 4 a ;
Consorts Goulven et Théauden à Larmor-Plage, propriétaires des parcelles 2502, 2504, 2625 d'une superficie totale de 7 a 32 ;
Margalin Marius, commandant de gendarmerie à La Roche-sur-Yon, pour une partie de la parcelle 2506 de 1 a 58 ca ;
Treuttel Auguste, à Kerblaizy en Larmor-Plage, pour une partie de la parcelle 2506 de 1 a 11 ca ;
Pedrono Alexis, 31 rue du Port à Lorient, propriétaire de la parcelle 2615 de 4 a 20 ca ;
Mme Vve Romieux Adolphe, à Larmor-Plage, pour la parcelle 2616 de 0 a 93 ca ;
Odend'hal Alfred, 6 rue Edgard Quinet à Lorient, pour la parcelle 2624 de 1 a 50 ca ;
Granier Charles, 22 rue François Jegou à Lorient, pour la parcelle 2631 de 4 a 66 ca ;
Beaufrère Adolphe, à Kerblaizy en Larmor-Plage, pour la parcelle 2600 de 2 a 74 ca ;
Mme Vve Tristant, à Larmor-Plage pour la parcelle 2102 de 0 a 86 ca ;
Rustuel Pierre et Auguste, 58 avenue de la Marne à Lorient, pour la parcelle 2092 de 0 a 36 ca.

Le 4 avril, le préfet arrête que la commission arbitrale d'évaluation sera réunie afin de procéder aux opérations de fixation des indemnités auxquelles donnerait droit l'expropriation éventuelle des parcelles ci-dessus. Mais la procédure est très longue. Elle ne peut intervenir que lorsque tous les pourparlers d'entente à l'amiable ont échoué.

Le 21 juin, la commune refuse les demandes d'indemnités des propriétaires et maintient les prix proposés dans l'état estimatif pour un montant total de 18 902 F.

"Le Nouvelliste du Morbihan" s'insurge contre les prétentions inacceptables de certains propriétaires qui retardent la réalisation de cette route d'utilité publique. Ces terres sous culture qui valent au grand maximum 1 franc le m², (alors que la commune en propose 5) ne doivent-elles pas devenir des terrains à bâtir qui vaudront 30, 40 ou 50 francs le mètre.
C'est là une conséquence qui saute aux yeux, aussi l'attitude des propriétaires qui, par leur intransigeance, ont mis jusqu'ici obstacle à la réalisation de la route, apparait-elle non seulement scandaleuse, mais encore absolument ridicule !

Les indemnitaires sont convoqués devant la commission arbitrale d'évaluation qui se réunit le 16 octobre en mairie pour statuer sur le montant des indemnités auxquelles donnerait lieux l'expropriation éventuelle des parcelles. Globalement, les indemnités allouées par la commission sont passées de 19 557 F à 34 598 francs.

Le 6 décembre, la commune décide de poursuivre la procédure d'expropriation conditionnelle et autorise le préfet à continuer les formalités.

Les propriétaires, appelés à se prononcer sur le montant des indemnités fixées par la commission, donnent tous leur accord :
                               Le Cloirec Joseph                     6350 F (contre 3230 F proposés par la commune)
                               Le Touher Edouard                     738 (205)
                               Biret Léontine                            3600 (2000)
                               Consorts Goulven Théauden    5664 (4200)
                               Margalin Marius                         1156 (840)
                               Treuttel Auguste                        2000 (655)
                               Pedrono Alexis                          3780 (2100)
                               Vve Romieux Adolphe               1050 (725)
                               Granier Charles                         4700 (2840)
                               Beaufrère Adolphe                    4000 (1640)
                               Vve Tristant                                 510 (252)
                               Rustuel Pierre                             400 (215)

Ce qui permet au préfet de prendre un arrêté le 1er mars 1937, autorisant la commune à prendre possession des parcelles de terrain. Le 11 mars, le tribunal civil de Lorient prononce l'expropriation pour cause d'utilité publique des terrains nécessaires à l'ouverture du chemin vicinal ordinaire n°3.
Les travaux vont enfin pouvoir commencer.


 

Le chemin de Keryvalant (Lorient) à Kerpape,

chemin vicinal n°11

 

 

En 1902, le projet de construction de ce chemin fait l'objet d'une demande de travaux à subventionner auprès du conseil général. La commune considère qu'il relierait directement la ville de Lorient et les casernes d'artillerie avec la côte de Plœmeur, les forts de Locqueltas et du Pouldu.

Il partirait de la butte du Polygône, en passant par Keryvalant, Quéhellio-Sachoy, Kervénanec, franchissant la rivière du Ter au Moulin Neuf, et rejoignant le chemin n°2 de Plœmeur à Kernével, puis Quéhello-Congard, Kergalan et Kerpape.

En 1904, la même demande est renouvelée. Un plan est dressé le 6 mars 1905. Puis, une enquête est ouverte en mairie du 10 au 24 avril 1905 pour le tracé du chemin vicinal ordinaire n°11, partie comprise entre le village de Quéhellio-Sachoy et le chemin vicinal ordinaire n°2, sur une longueur de 2913 mètres, ainsi que pour le déclassement et l'aliénation des terrains qui deviendront inutiles à la voie publique.
Louis Laudren, minotier au moulin du Ter, commissaire-enquêteur, donne un avis favorable.
Considérant la grande population du quartier de Kerpape pour se rendre à Lorient, le maire souhaite que l'on y travaille immédiatement.

Le 1er juillet, sur proposition du préfet, la commission départementale approuve l'ouverture ou le redressement du chemin vicinal ordinaire n°11, de Lorient à Kerpape. Elle décide que les travaux sont déclarés d'utilité publique pour ce qui est de la partie du tracé comportant l'occupation des propriétés non bâties ni closes. Tandis que les propriétés bâties ou closes, ne pourront être expropriées qu'avec l'autorisation de l'administration.

Le 27 mai 1906, le maire, Joseph Esvan, informe le conseil que la commune se trouve à bout de ressources pour continuer l'ouverture du chemin n°11. Il demande au préfet une subvention de 1000 à 1500 francs.
L'agent voyer cantonal consulté sur cette question, précise qu'il reste à construire 1800 m et cette section sera beaucoup plus onéreuse en raison de mouvements de terre importants et d'un ouvrage d'art à établir sur l'étang du Ter. Il pense que la commune doit demander son inscription dans un programme de travaux à subventionner. 

Par manque de moyens financiers, les travaux avancent très lentement.
En 1913, alors que le vieux pont suspendu est devenu quasiment inutilisable, et que la construction du nouveau pont est interrompue, la communication entre Lorient et Larmor n'est pas non plus possible par le chemin n°11 toujours en construction !

Le 24 octobre 1928, le chemin vicinal ordinaire n°11 est classé dans le réseau d'intérêt com-mun sous le n° 101.

De nos jours, il est devenu D185 et son tracé est sensiblement différent dans sa partie sud, puisqu'il sert de limite entre les communes de Larmor-Plage et de Plœmeur à partir de La Vraie Croix.


 

Le chemin du Ménez à Kerpape,

chemin vicinal n°18

 

Le 2 août 1872 est classé sous le numéro 18 le chemin entre les villages du Ménez et de Locqueltas, par Kerderff.
Les habitants de certains quartiers considèrent qu'il serait utile de modifier le classement de ce chemin qui de Kerderff, au lieu de se diriger sur Locqueltas devrait rejoindre le chemin n°11 et Kerpape par Kerguélen et le Moustoir, permettant ainsi de communiquer de Larmor à Lomener.

Le 17 février 1901, le conseil municipal décide donc de demander le classement dans la vicinalité du prolongement du chemin vicinal n°18 partant de Kerderff, pour se terminer près de Kerpape sur le chemin n°11 sur une longueur de 2000 mètres, ainsi que le déclassement de ce chemin dans la partie comprise entre Kerderff et Locqueltas.
L'agent voyer évalue la dépense à 8200 francs et le projet est soumis à enquête. Le 6 juillet, le maire, Eugène Le Coupanec, clôt le procès-verbal qui n'a reçu aucune déclaration.

Le 29 juillet, la commission départementale classe le chemin du Ménez à Kerpape sous le n°18, le déclare vicinal ordinaire et fixe sa largeur à six mètres, non compris les fossés, talus etc.

Le 28 décembre 1919, la commune autorise la Société Lorient-Plage à réparer à ses frais la partie du chemin rural non reconnu allant de Kerderff à Locqueltas.

Le 4 juillet 1926, la nouvelle commune de Larmor-Plage, s'intéresse à nouveaux à ce chemin. Considérant que la partie ouest de la commune est privée de chemins convenables permettant de communiquer avec le bourg et obligeant à passer par des chemins d'exploitation, qu'un chemin vicinal est de toute nécessité pour cette partie déshéritée de la commune où se trouve un établissement hospitalier important, le conseil redemande le classement du chemin reliant Kerderff à Kerpape et le déclassement du tronçon reliant Kerderff à Locqueltas.
A l'évidence, les travaux de construction du chemin n°18 n'ont pas été faits, ce que confirme l'agent voyer cantonal dans son rapport du 16 octobre. La délibération du conseil municipal de Larmor-Plage tend à la réalisation de la construction de cet embranchement et au déclassement de la lacune Kerderff-Locqueltas.
L'étude du projet de construction du chemin sera menée aussi rapidement que nous le permettront les nécessités du service courant.

Après enquête, le 29 janvier 1927, la commission départementale déclasse le chemin n°18 pour la partie comprise entre Kerderff et Locqueltas, sur une longueur de 543 mètres.

Le 2 septembre 1928, le conseil demande au service vicinal la réparation du chemin du Ménez à Kerderff qui se trouve dans un état défectueux sur une longueur d'environ 400 m.

Le 10 février 1929, le conseil vote un crédit de 8800 francs pour le rechargement du chemin n°18. Il demande que les travaux soient effectués simultanément avec ceux du rechargement du chemin I.C. n°92 (tronçon du Ménez à la plage de Larmor) dont le mauvais état ne fait que s'accentuer d'avantage.

Le 23 septembre, la commission départementale approuve enfin le tracé du chemin vicinal n°18 de Larmor à Kerpape et déclare les travaux d'utilité publique. Les démarches faites auprès des 35 propriétaires concernés en vue de l'acquisition amiable des terrains donnent lieu à des projets d'actes de ventes ou de cessions gratuites.
Le 15 février 1931, le conseil municipal autorise le maire à régulariser ces actes de cession pour un montant total de 70.140,50 F.
Cessions gratuites par :
                                      Le Bras Maurice                                1320
                                      Consorts Stéphan                                 18
                                      Enfants Le Guennec                               6
                                      Union Mutualiste du Morbihan          1120
                                      Artus Polynice                                19 000
                                      Frugier René et Rougier Valentine      302
                                                                                             21 766

Cessions onéreuses par :
                                          Le Chaton Marie Michelle Vve Le Thiec                        2677
                                          Romieux Félix et Le Berrigaud Louise                           1113
                                          Mme Bourlaouen et Mlle Théauden Marie Anne              500
                                          Le Touher Edouard et Gueguan Léonie                          120
                                          Robert Emile et Lucas Julia                                           1140
                                          Kerdelhué Joseph et Rouarch Marie Louise                    750
                                          Consorts Le Coupanec                                                  7956
                                          Rouarch Joseph et Boulé Marie Jacquette                      590
                                          Le Corroller Jacques et Le Guenno Marie                     1156
                                          Le Tréour François et Roulé Marie                                    72
                                          Le Tréour Marc et Mme Le Mendec                                   72
                                          Mlle Goulven Eugénie                                                      168
                                          Mlle Jégoudez Jeanne                                                     104
                                          Roulé Joseph et Botlanne Eugénie                                   24
                                          Houël Hubert et Parmentier Jeanne                              1000
                                          Le Gourrierec Yves et Pichon Marie                                500
                                          Mme Vve Romieux Marie née Fichant                            1184
                                          Polissel Ernest                                                                 150
                                          Ropert Jean François et Le Gouhir Marie                      4310
                                          Le Guen Pierre et Le Hunsec Marie Anne                     2972
                                          Coëffic Jérôme et Le Béchennec Marie                         1320
                                          Coëffic Pierre et Le Goff Jacquette                                4560
                                          Le Darz Yves et Le Névannen Jeanne                           5108
                                          Esvan Joseph et Le Fichant Marguerite                         3487,50
                                          Le Chaton Pierre et Le Thiec Joséphine                        2495
                                          Le Coupanec Marie Michelle épouse Le Pogam           1743
                                          Mme Vve Falquerho                                                          303
                                          Le Corroller Joseph et Morin Louise                               1300
                                          Consorts Richard                                                            1500,00
                                                                                                                               48 374,50

 Au cours de l'été 1932 les travaux de construction du chemin n°18 sont terminés et réceptionnés par la commune.