La presse de Larmor n°H1515

 

Sur l'ancien cadastre, 3 presses voisines sont appelées "presse de Larmor". L'une située à la Pointe des Blagueurs, en face de la Grande Presse.
En 1725, elle appartient à Jacques Grenier et Marie Lezenot de Port-Louis.

 

Le 19 novembre 1739 Louis Joseph Grenier et Jeanne Richard, son épouse, vendent à réméré de cinq ans 1/5 de leurs droits dans la presse héritée de leurs parents à François Stéphan et Margueritte Le Toullec de Port-Louis. Il s'agit des logements, presses, issues, circonstances et dépendances situés au bourg trévial de Larmor.
Le 24 septembre 1740, Louis Joseph Grenier, bourgeois de la ville de Port-Louis, rembourse à François Stéphan la somme de six cent livres, mettant ainsi fin à la vente à réméré.

 

Le 25 octobre 1741, Louis Joseph Grenier cède à son beau-frère Pierre Vincent de la Pierre, chirurgien, originaire de Casteljaloux (Lot-et-Garonne), époux de Marguerite Hélène Grenier 1/5 de ses droits hérités de ses parents dans la presse de Larmor. La vente est faite pour la somme de six cent livres. A cette époque, Pierre Vincent de la Pierre est dit bourgeois et maire de la ville du Port-Louis.

 

Le 3 août 1758, Joseph Crozet et Marie Relo sont adjudicataires pour la somme de quinze mille neuf cent cinq livres, de 3/5 des deux presses à sardines située à Larmor, saisies à la requête de Nicolas Le Gros, sénéchal, sur Pierre Vincent de la Pierre et Julienne Jacquette de la Pierre sa fille, héritière de sa mère Marguerite Grenier.
L'une des presses est louée au sieur Bremond et l'autre en ruine et sans couverture est séparée de la précédente par un petit jardin appartenant à Le Housec.
Le 8 février 1759, avec maître Kersal, notaire à Port-Louis, Marie Relo est mise en possession des trois cinquième. Nous y avons entré, tant en haut qu'en bas, ouvert et fermé portes et fenêtres, fait feu et fumée, bu et mangé.

signature Crozet

 

Le 30 novembre 1765, Julienne Jacquette de la Pierre, cède à Blaise Crozet négociant à Lorient 1/5 de la presse héritée de son cousin Gabriel Bernardin Grenier. Il s'agit de la presse située à Larmor sur le bord de la mer joignant la presse appartenant au sieur Pesron, relevant du fief de la Saudraye sous le Seigneur prince de Guémené.

Le 22 septembre 1790, Toussaint Blaise Crozet loue pour neuf ans à Mathurin Le Touze tonnelier fabriquant de sardines demeurant à Larmor une presse consistant en quatre magasins, un petit logement haut et bas, une cour au derrière et toutes autres dépendances. Il en est déjà locataire depuis trois ans. Le loyer est fixé à trois cent cinquante livres par an.

 

Signature HervelLe 2 novembre 1796, Toussaint Hervel et Marie Magdelaine Dufilhol sont mis en possession par Me Lestrohan, de la presse de Larmor qu'ils ont acquise de Toussaint Blaise Crozet moyennant trois mille cinq cent livres. La presse est actuellement mise en valeur par Pierre Scanvic, tonnelier qui ne peut s'y opposer. Nous avons toisé le pourtour de la dite presse et trouvé qu'au nord elle a huit toises huit pieds et demi sur une venelle séparant maisons à Romieux et Le Floch au levant quinze toises donnant sur un large chemin conduisant à la cale et ayant de l'autre côté la presse du citoyen Macé, au midi sur le rivage neuf toises, donnant et joignant au couchant à presse ci devant à Pesron et à présent à Cousin son acquéreur, ayant dans l'intérieur deux très grands magasins, cour au milieu au couchant de la maison d'habitation avec d'autres petits logements pour le service de la dite presse dont les issues au midi sur la mer, au nord et levant ne sont point bornées sauf vérification à la vue des titres. Les cales et quai du dit côté au midi étant en mauvais état exigeant de promptes réparations comme la couverture des logements dans lesquels avons fait et observé toutes formalités.

Le 14 février 1819, Toussaint Hervel, veuf de Magdelaine Dufilhol, et beau-frère de Marie-Jeanne Fonberg également copropriétaire d'une presse, négociant demeurant à Port-Louis donne à bail cette presse à Pierre Bertrand, lieutenant de vaisseau et presseur, demeurant aussi à Port-Louis. Il afferme pour trois ans la presse située au lieu de Larmor, trois cent manestrans, vingt-cinq barres de presse, trente faux fonds et les balances de presse. Le loyer est fixé à six cent francs par an.

En 1826, elle appartient toujours à Toussaint Hervel.


Puis elle devient la propriété de Julien Marie Lagillardaie, avoué à Lorient qui cède les trois quarts de la presse le 5 juin 1834, à Michel Marie Lamour, commis de presse, et à Guillemette Guillemot son épouse, demeurant à Larmor. Julien Kerneur, notaire à Port-Louis, achète l'autre quart. La transaction est faite pour huit mille cinq cent francs.
Lors de la vente, Pierre Colin est le commis de cette presse.

Pour faire cesser cette indivision, le 10 février 1839, Julien Kerneur et son épouse vendent leur part de la presse à Michel Marie Lamour, pour la somme de mille neuf cent soixante-huit francs et soixante-quinze centimes.

Le 26 mai 1855, Michel Lamour donne à sa fille Jeanne Marie Séraphine en vue de son mariage avec Jean-Michel Hervé, la moitié d'un établissement servant de presse à sardines et de fabrique de conserves alimentaires estimée valoir 3500 francs.

 

Vers 1870, c'est l'usine de Pierre Marie Fravalo qui construira en 1880 une autre usine au bout de la plage de Port-Maria.

 

De 1897 à 1921, elle appartient à Aimé Louis Romieux, juge de Paix à Lorient. Renée Busson, petite fille de Joseph Busson déjà propriétaire à côté, en fait l'acquisition le 15 octobre 1921 lors d'une adjudication.

 

 

La presse de Larmor n°H1514

Cette presse avec sa façade sur mer est mitoyenne par ses deux pignons aux deux autres presses édifiées de part et d'autre.

En 1818, elle appartient à Inglebert Joseph Cousin, ancien fabricant de sardines, veuf de Geneviève Romieux, et à sa fille Marie Désirée Cousin sous la tutelle d'Hilarion Jacques Romieux, son oncle également fabricant de sardines à Larmor.

 

La saisie immobilière de la presse est demandée par Louis Boulanger pour obtenir le paiement de 4560 francs dus par Inglebert Cousin.
Le 1er juillet 1818, à l'issue d'une vente aux enchères publiques très disputée puisque mise à prix 1200 francs, la presse à sardines est adjugée pour la somme de 13 550 francs à Charles Duval Jeune, négociant demeurant à Lorient. Il est originaire de Caen et l'époux de Marie Colombe Girard.
Trois mois plus tard, il est adjudicataire de deux autres presses à Lomener et à Kerpape, appartenant également à Inglebert Cousin.

 

Le cahier des charges rédigé par Maître Jean-Marie Josse pour parvenir à la vente donne la description ci-dessous :
"Un corps de logis ayant sa principale ouverture ou porte d'entrée sur la mer au sud dans une chambre au rez-de-chaussée ayant une croisée, servant d'atelier au tonnelier, et une cheminée donnant à l'ouest, et une fenêtre donnant au sud, et un petit caveau sous l'escalier ayant sa porte sur la cour avec une petite fenêtre.
"En entrant à droite une petite chambre au rez-de-chaussée dite la cuisine aux pêcheurs, ayant une cheminée à l'est et une petite croisée donnant sur la mer ayant sa porte sur la cour et une porte de communication ouvrant à l'est et un trépied en fer d'un mètre de longueur servant à placer plusieurs chaudières.
"Monté au premier étage dans une chambre avec cheminée à l'ouest, ouvrant sur l'escalier en bois et ayant deux croisées sur la mer. Dans cette chambre une alcôve avec une armoire d'attache et un cabinet ayant sa croisée sur la cour.
"Au bout de la précédente, une autre chambre ayant une croisée sur la mer et une autre nord sur la cour toujours à l'est.
"Une autre chambre ayant aussi une croisée sur la mer, une sur la cour, deux petites armoires d'attache de chaque côté de la cheminée située à l'est de la chambre, une porte de communi-cation avec les magasins. Ces trois appartements de plain-pied et communiquant ensemble, le tout boisé, tapissé et vitré.
"Descendu dans la cour, entré dans un magasin à gauche, régnant sur la cour à l'ouest et ayant sa porte d'entrée et une croisée à l'est, le dit magasin ayant de longueur quinze mètre soixante centimètres et de largeur six mètres quinze centimètres.
"Ensuite passé dans un autre magasin, bout nord de l'édifice, donnant sur la petite venelle en face de la maison du sieur Romieux, dit le hangar, ayant de long dix mètres, ouvrant au sud par une porte ordinaire et une croisée en bois. A gauche en entrant une salorge avec sa porte d'entrée sur ce magasin et une croisée sur la dite ruelle, un grand fléau et ses balances et quatre-vingt-cinq kilos de poids. Le dit hangar se prolongeant dans le nord-ouest de l'édifice et ayant en tout vingt-cinq mètres de longueur sur cinq de largeur.
"Entré dans un magasin régnant dans toute la longueur de l'édifice, ayant trente mètres de longueur sur six de largeur, ayant une porte au sud, une autre donnant sur la cuisine aux pêcheurs, deux ouvertures sur la cour, une porte sur le hangar, une autre sur la petite ruelle. Au-dessus de ce magasin un grenier qui y communique par un escalier en bois ayant même longueur et même largeur que le magasin et une fenêtre donnant sur la mer, deux sur la cour et au bout nord sur la ruelle. Dans ce grenier, un grand coffre couvert en cuir à deux serrures et fermé au bout ouest de l'édifice. Le dit grenier ayant sa porte d'entrée sur les chambres éclairées par deux croisées sur la cour donnant au couchant sur la presse de monsieur Chevreuil, et ayant de longueur quinze mètres sur cinq de largeur. Tous les dits appartements, greniers, couverts en tuiles, construits en abattis, régnant autour d'une cour pavée ayant dix mètres de longueur sur cinq de largeur, et l'édifice entier présentant un carré de trente mètres de longueur sur vingt-cinq de largeur, donnant du levant sur presse à monsieur Hervel, du nord sur maison à monsieur Hilarion Jacques Romieux, du couchant sur presse à monsieur Chevreuil et du midi sur la mer."
Objets dépendants de la presse, trouvés dans les magasins :

La dite presse à sardines et dépendances est louée au sieur Pierre Drouic fabricant de sardines demeurant au Port-Louis qui paye de ferme par an cinq cent francs.

 

Après le décès de Charles Duval le 3 juillet 1826, sa veuve vend la presse à Jean Auguste Ouizille, négociant à Lorient.
Puis nous perdons la trace des propriétaires successifs avant de rencontrer Adolphe Peccot, négociant à Nantes place Bon Pasteur, de 1882 à 1893.

 

Le 2 juin 1895, Eugène Le Coupanec devenu propriétaire cède à Joseph Busson, employé du port demeurant à Lorient, la moitié de la parcelle correspondante et à Théophile Le Corre, greffier au tribunal civil de Lorient, l'autre moitié. Le bâtiment est détruit et remplacé par deux maisons quasiment identiques.

En 1909, Joseph Busson obtient l'autorisation d'établir sur le terrain maritime un escalier d'accès de sa propriété à la plage moyennant une redevance annuelle de un franc. L'escalier de 1 m de largeur comprenant 8 marches aboutira à un palier relié au terre-plein par deux escaliers latéraux de 4 marches et de 1 m de largeur. Il restera accessible au public. Un petit garde-corps en fer de 0,80 de hauteur sera fixé de chaque côté de l'escalier extérieur.

 

 

 

La presse de Larmor n°H1513

Presse H1513

Vers 1730 Jean-Baptiste Gisteau, originaire de la Chapelle-Blanche (Indre-et-Loire), et son épouse Anne Bourget, négociants à Port-Louis, sont propriétaires d'une presse à Larmor.

Le 8 novembre 1742, Anne Bourget, veuve depuis 1734, loue pour 6 ans à Jacques Fabre, faisant pour Jean Ribes, négociant de Montpellier, une presse à sardines avec tous les logements en dépendant, située au lieu de Larmor pour un loyer de 800 livres.
Le 24 septembre 1746, Joseph Romieux, 19 ans originaire de Florensac en la province du Languedoc, garçon barilleur et saleur de poissons demeurant au Kernével est engagé pour cinq mois par Antoine Ribes pour travailler dans ses presses. Le contrat est passé moyennant la somme de quarante livres par mois et le vin de Nantes que l'on a coutume de donner par jour aux ouvriers.
Il est également prévu qu'en cas de maladie, le sieur Ribes sera tenu de lui payer le temps qu'il aura travaillé et même huit jours de plus à compter du jour où la maladie aura commencé.
Joseph Romieux est à l'origine d'une grande famille de presseurs, fabricants de sardines, négociants.

 

La succession de Jean Baptiste Gisteau et Anne Bourget laisse apparaitre énormément de dettes qui contraignent leur fils Jean à vendre les biens immobiliers lui revenant.
Ainsi, le 23 décembre 1747, Jean Gisteau, bourgeois de la ville de Port-Louis, vend à Jacques Théodore Pesron son beau-frère une cave et presse à sardines à Larmor relevant roturièrement du seigneur prince de Guémené pour la somme de six mille livres et une rente et pension viagère de trois cent livres.

Dans sa déclaration en 1751, Jacques Pesron précise que le quai au-devant de cette presse est sujet à de grandes réparations, étant battu par la mer. Il est également propriétaire d'une presse au Kernével.

Jacques Théodore Pesron décède le 13 février 1764 à Port-Louis. Il était commissaire de la commission de l'évêché de Vannes pour l'agriculture, le commerce, les arts, maire et colonel de la milice bourgeoise de la ville de Port-Louis, administrateur de l'hôpital et ancien correspondant des Etats de Bretagne. Il est l'ancêtre d'Yvonne Vendroux, épouse du général de Gaulle.

 

Le 10 septembre 1773, les demoiselles Foulquier, héritières de Jeanne Pesron leur mère (sœur de Jacques Théodore), vendent la presse de Larmor pour cinq cent livres à Antoine Bremond négociant à Marseille.

 

Le 2 juin 1786, Pierre Fontenille, négociant demeurant à Lorient, mandaté par Antoine Bremond et Elisabeth Loger son épouse, vendent à Gabriel Louis Bouczo sieur de Kercaradec, négociant demeurant à Hennebont, une presse à sardines bâtie en forme de carré couverte de tuiles ou briques dont les logements consistent en une chambre, cuisine, salorge et presse et une grande cour, le tout cerné de ses murs, ouvrant au midi sur une cale et quai près le rivage de la mer dépendant des dits droits.
Le tout relevant roturièrement de la seigneurie de La Saudraye à devoir de lods et vente et rachat, située au lieu de Larmor, paroisse de Plœmeur, pour la somme de sept mille deux cent livres. En outre, ils achètent les meubles et ustensiles pour huit cent livres.

Le 11 novembre 1812, adjudication des biens de Gabriel Louis Bouczo, mineur interdit, un emplacement de magasin à Hennebont et une presse à sardines dégradée à Larmor. Cette presse avec maison, appentis et terrain a été estimée comme bien en état de dégradation et de ruine à la somme de deux mille trois cent vingt-quatre francs.

 


Elle est adjugée pour quatre mille trois cent dix francs à Me Pierre pour le compte de René Chevreuil, marchand demeurant à Laval.

Son fils Prosper Chevreuil en hérite et la vend le 4 novembre 1839 à Etienne Marçais Paty.

Le 15 mars 1840, Etienne Marçais Paty, percepteur, époux de Marie Désirée Chevreuil, demeurant à Saint-Jean sur Erve (Mayenne) donne tous pouvoirs à monsieur Pierre Marcille de Port-Louis, pour vendre la presse à sardines située à Larmor.


Le 17 décembre 1843 il trouve un acquéreur en la personne de François Théauden presseur demeurant à Larmor et Marie Madeleine Bourlaouen son épouse.
Il s'agit de la presse à sardines dite la presse Chevreuil, consistant en :
1° un grand corps de bâtiment construit de pierres et couvert en ardoises, consistant en rez-de-chaussée, en un entrepôt, au premier étage en plusieurs chambres d'habitation et grenier au-dessus ;
2° à la suite, une grande cour vers le nord ;
3° à droite en entrant, un corps de bâtiment en appentis et couvert en tuiles, en partie servant de magasin à rogue vers le bout midi du magasin un escalier en pierres pour monter dans les chambres de la maison principale ;
4° à gauche de la cour, un autre bâtiment en appentis servant d'atelier de presse, couvert en paille et au bout au midi de cet appentis et contre la longère nord de la maison d'habitation, un petit bâtiment couvert en ardoises et servant de boutique au tonnelier ;
5° enfin au fond de la cour un grand atelier de presse ouvrant sur cette cour par une porte au midi, construit en pierres et couvert en ardoises ;
Le tout d'un seul tenant et joignant au nord Aimé Romieux, au levant M. Ouizille, au midi la mer et au couchant un terrain communal
6° et de plus le matériel d'exploitation :
                                                              11 bonnes balances de presse, 6 mauvaises balances ;
                                                              16 faux fonds de demi-baril, 5 faux fonds de quart ;
                                                              103 bons manestans, 22 mauvais manestans ;
                                                              2 grandes bailles ;
                                                              2 pièces à saumure ;
                                                              1 marque à feu.
La vente est consentie moyennant le prix de sept mille francs.
Par ailleurs, la presse est louée à Barthélémy Désiré Perveau depuis le 27 mars 1843 par bail trois, six, neuf, pour la somme de 550 francs.

 

Marie Anne et Marie Françoise Théauden, sœurs jumelles, héritent de la presse après le décès de leur mère en 1892. Selon l'état de section du cadastre en 1926 cette construction est au nom de Françoise Théauden. En 1928, elle appartient à Jean Goulven, époux de Marie Joséphine Bourlaouen, son cousin du côté maternel.