La presse de Locqueltas

 

 

Le 17 mai 1673, Alain Le Discot laboureur de terres et pêcheur demeurant à Quélisoy baille et délaisse à Jean Prigent hôte débitant vin en détail demeurant au bourg de Plœmeur à titre de rente féagère la propriété et jouissance d'une portion d'une parcelle de terre située au village de Locqueltas contenant cinquante-six pieds de long et trente-neuf de large donnant du côté du midi sur la côte et rivage de la mer, du côté du couchant sur terre dépendant de la seigneurie du Ter, et du nord et du levant sur autre terre appartenant au dit Le Discot.

Le même jour est passé un acte de subrogation par lequel Jean Prigent cède tous ses droits et obligations à Jean Duboys sieur des Sablons, marchand demeurant à Port-Louis.
Il doit payer chaque année et à perpétuité à Alain Le Discot une rente féagère de douze sols tournois ainsi que soixante livres pour faveur et en considération du présent contrat d'afféagement.
Il est convenu entre les parties qu'ils feront construire et bâtir à moitié une muraille du côté du levant laquelle aura de longueur trente-neuf pieds et de hauteur dix pieds sans comprendre les fondements.
Jean Duboys y bâtit une presse à sardines.

Les 7 enfants de Jean Duboys des Sablons procèdent au partage de sa succession le 24 février 1698. Julien Duboys sieur des Sablons, dernier né en 1670 à Port-Louis, alors lieutenant de vaisseau de la Royale, choisit le troisième lot incluant la presse de Locqueltas.

Le 29 novembre 1709, il afferme à sa sœur, Marie Duboys, Dame de Serrecane, demeurant à Belle-Ile, pour douze ans une maison et ses dépendances, servant de presse à sardines au village de Locqueltas. Le fermage est arrêté à cent vingt livres.

En 1732, âgé de 62 ans, il épouse Marie Anne de Castillon de 24 ans sa cadette. Veuve l'année suivante et sans enfant elle jouit de la presse en sa qualité de douairière, laquelle appartient aux héritiers de son défunt mari.
Elle se remarie en 1738 avec Pierre Alexandre Bigot de la Canté.
Le 26 avril 1751, elle déclare posséder une presse à sardines située à Locqueltas, louée verbalement pour trois ans depuis le 1er avril 1749 au sieur Antoine Bremond pour la somme de trois cent livres. Cette presse étant située sur la grève, battue de la mer et des vents et la plupart du temps en chômage, elle estime qu'elle vaut 200 livres de revenu annuel.
Antoine Bremond est également fermier de l'une des presses dite "de Larmor" et propriétaire d'une autre au même endroit.

 

Le 15 décembre 1779, Marie Charlotte Croiset Dumartray agissant pour le compte d'Armand Vincent Joseph Le Gouvello de Keriaval, (également propriétaire du château de Kerlévenan en Sarzeau) renouvelle à Pierre Fontenille, négociant demeurant à Lorient, pour six ans son bail de la presse à sardines de Locqueltas. Le loyer est fixé à 250 livres par an.
BlasonBlason de la famille Le Gouvello de Keriaval : "d'argent au fer de mule de gueules accompagné de trois molettes du même".

Pierre Le Gouvello, père de Marie Joseph Armand, et Marie Charlotte Croiset Dumartray sont les petit neveu et petite nièce de Julien Duboys sieur des Sablons.

En 1782, Marie Joseph Armand Le Gouvello détient la moitié de la presse de Locqueltas à lui échue de la succession de Marie Charlotte Croiset Dumartray.

La famille Gouvello de Keriaval étant émigrée, la presse devenue "bien national" est mise en vente le 17 brumaire an 2 (7 novembre 1793). Il s'agit d'une presse à sardines, située près de Locqueltas, occupée par le citoyen Fontenille, estimée huit mille cent cinquante-cinq livres, consistant en bâtiment à deux étages, autre bâtiment, magasin, salorge, presse, caveau, le tout couvert en ardoises, deux cours.
Le premier feu s'étant éteint sans qu'il n'ait été fait aucune enchère, la vente est reportée au 1er frimaire (21 novembre 1793).
                                         Au premier feu, le citoyen Lacombe offre la somme de 8300 livres.
                                         Au second feu, Genthon a offert 8400, Lacombe 8500, Genthon 8600.
                                         Au troisième feu Lacombe 8700.
                                         Au quatrième feu Genthon huit mille huit cent livres.
signature GenthonLe cinquième feu s'étant éteint sans enchère, la presse est adjugée au citoyen Louis Genthon.

 

Louis Genthon originaire de la Drôme, est né à Romans en 1735. Il décède, rentier, à Caudan le 21 juillet 1810.
Sa fille Marie Anne hérite de la presse qu'elle revend le 12 mars 1818 à Auguste Louis Galabert, propriétaire et commerçant demeurant à Lorient pour la somme de deux mille francs.

Il s'agit d'une presse à sardines, en fonds et édifices ayant dans sa première cour deux bâtiments parallèles à droite et à gauche, à deux étages, couverts d'ardoises de 6,495 m (vingt pieds) de longueur hors d'œuvre, sur 5,520 m (dix-sept pieds) de largeur et de hauteur (quatorze pieds six pouces) 4,708 m formant une cave et divers appartements à feu.
Contre le bâtiment est placé un escalier et son perron en pierres de tailles.
La seconde cour comprend un magasin, une salorge, une presse et un caveau, le tout aussi couvert en ardoises.
La totalité des édifices de la dite presse à sardines est bornée au midi par le mur et chemin de Larmor à Lomener, du couchant et au nord par terre au nommé Le Clanche de Locqueltas, du levant par même terre et chemin.signature Galabert

 

Auguste Galabert, négociant à Lorient, y est né en 1781. Il est l'époux de Lucie Le Lubois de Marsilly. Il décède âgé de 81 ans en 1862 en son château de Kerollain à Lanvaudan.

 

Le 8 décembre 1858, Auguste Galabert et son épouse vendent la presse de Locqueltas à Sébastien Rayet, fabricant de conserves demeurant à Locqueltas, et à Jean-François Trouillet, marchand ferblantier demeurant à Lorient.

Elle est qualifiée de vieille presse à sardines, (même description que ci-dessus) avec en outre tous les droits des vendeurs dans une chaussée établie dans la mer à leurs frais. Cette vente est faite moyennant la somme de 3000 francs.

Sébastien Rayet décède le 18 octobre 1866 à Locqueltas, âgé de 55 ans. Son fils Jean Adolphe Rayet lui succède. Il est le beau-frère d'Achille Guillerme (usine de Kernével), lui-même gendre d'Adolphe Romieux (usine à Larmor), et également beau-père de Stanislas Haloche (usine de Toulhars). Après son décès en 1871, c'est Jean-François Trouillet qui exploite l'usine.


Vers 1877, elle devient la propriété de Noël Le Fel de Lorient qui procède à un agrandissement de construction en 1880.

 

Méry le Beuve

Puis en 1884, Charles Méry le Beuve, négociant à Lorient est le nouveau propriétaire. Les frères Carnoy sont locataires. Fernand Albert Carnoy 35 ans, est né à Contremoulins (76). Il a épousé Eugénie Le Quémener à Plœmeur en 1879, puis veuf, Marie Roy.

Plan prise d'eauLe 17 août 1884 les frères Carnoy sollicitent du préfet l'autorisation d'établir une prise d'eau de mer destinée à fournir l'eau nécessaire au lavage des sardines et à la confection de la saumure servant à saler le poisson. Ils précisent qu'il existe déjà une autre prise d'eau, mais insuffisante dans les mortes eaux.

Le 21 novembre, le préfet leur délivre l'autorisation qui précise que le balancier et le piston de la pompe seront enlevés et enfermés dans le magasin à sel, dont la douane conserve la clé, chaque fois et pendant tout le temps que l'atelier restera inactif.
L'autorisation est accordée à titre précaire et révocable, moyennant une redevance annuelle de 2,50 francs révisable tous les cinq ans.

En 1901, toujours sous l'exploitation de Carnoy, il y a 1 ferblantier.

 

 

En 1926, Lucien Bonnet pour une partie, et Charles Le Sage pour l'autre, sont propriétaires des constructions.


 

L'usine Fravalo

 

 

Signature Fravalo

En 1871, Pierre Marie Fravalo, né à Hennebont, 45 ans, époux de Marie Anne Chauvel, est fabricant de conserves alimentaires à Larmor mais habite à Lorient où sont nés tous ses enfants.
En 1880, il construit sur une partie de la parcelle H 1429 (ancien cadastre), au bout de la plage de Port-Maria, une usine de conserves de sardines.
L'année suivante, son fils Antoine 18 ans est ferblantier chez son père.
Pierre Fravalo décède le 27 février 1886 à Larmor.

 

En 1887, Eugène Pereire, ingénieur civil demeurant 47 rue du faubourg Saint-Honoré à Paris est le nouveau propriétaire de l'usine.

Le 19 juillet 1897, il demande l'autorisation d'établir un conduit couvert pour l'écoulement à la mer des eaux de son usine. Les ponts et chaussées considèrent que cette conduite aura pour effet de faire disparaitre un foyer d'infection gênante et nuisible pour la salubrité publique. La redevance annuelle est fixée à 1,50 francs.

 

En 1901, Louis Jules Simonet est le directeur.

En 1903, l'usine est cédée à la société en commandite simple Louis Levesque et Cie à Chantenay-sur-Loire. Le gérant est monsieur Le Ray.

 

 

L'éloignement de l'usine du port oblige les pêcheurs à venir livrer leur marchandise à pied.

Cette situation et l'installation d'établissements touristiques en bordure de plage vont précipiter la fermeture de l'usine qui n'aura fonctionné qu'une petite cinquantaine d'années.


En 1926, la "Villa Sainte Anne", est construite à l'emplacement de l'usine.


 

 

La presse à Guillaume Romieux


Elle figure au cadastre ancien sous le nom de "La grande maison", parcelle section H numéro 1558, située sur la droite en quittant la place de l'église vers Toulhars.
Une maison et la presse à sardines y sont implantées.

Avec les parcelles 1557 et 1559, il s'agit d'un grand ensemble de 2155 m² appartenant à Guillaume Romieux.

Guillaume Marie Romieux, fils de Guillaume et Renée Le Bras, est né au Kernével en 1785. Il est l'époux de Marie Madeleine Le Goff. Quatre de leurs enfants seront également presseurs de sardines. Il est maire de Plœmeur du 10 octobre 1830 jusqu'à son décès le 25 décembre 1838.
Ses fils Guillaume François puis Adolphe Marie Romieux lui succèdent. Après le décès d'Adolphe Marie à seulement 37 ans en 1860, sa veuve Marie Jacquette Rolland, gère la fabrique jusqu'à ce que leur fils Adolphe Romieux prenne la relève.
Le 12 mars 1882, Adolphe Romieux, fabricant de conserves alimentaires demande l'autorisation d'établir sur le rivage, dans le rocher, un réservoir de 3 m de côté, d'une profondeur de 90 cm dont 40 cm au-dessus du sol formé par un petit mur en maçonnerie et à 10 m de la laisse des hautes mers d'équinoxe. Ce réservoir serait mis en communication avec l'usine par un tuyau enterré, établissant une prise d'eau.

L'autorisation à titre précaire lui est accordée moyennant une redevance annuelle de 3 francs, révisable tous les cinq ans, qu'il paiera au receveur des domaines à Lorient.

 

Le 27 décembre de la même année, Adolphe Romieux demande au préfet de lui donner l'alignement à suivre pour clore par un mur le terrain lui appartenant sur le bord de la mer. Il fait l'acquisition du rivage maritime correspondant le 5 juillet 1884, mais ne construit pas le mur.

 

Vraisemblablement en 1897, la propriété est cédée à Eugène Le Bras, marchand de vins à Larmor. Il démolit l'usine et fait construire la villa "Les Rafales".


 

 

La presse à Camus


 

Le 5 septembre 1859 Charles Alfred Camus, négociant demeurant à La Rochelle momentanément logé à l'hôtel de France en la ville de Lorient, achète aux héritiers Sceau la parcelle H 1572 de 9 a 50 ca, moyennant la somme de 500 francs.

Le lendemain 6 septembre, il achète aux héritiers de Jeanne Louise Le Chaton une parcelle de terre située à Larmor en bordure de la plage de Toulhars, d'une contenance d'environ 21 a 27 ca.
Cette vente est consentie moyennant la somme de trois mille francs.

 

Le 31 mars 1866, Mathurin Le Bras également presseur de sardines, vend à Charles Camus une parcelle de lande nommée Touloupry, d'une contenance de 3 a 65 ca, limitrophe de la précédente, pour la somme de 500 francs.

Le 19 mars 1867, Camus achète à Le Mintec la parcelle H 1576 de 3 a 90 ca.

 

Le 7 juin 1882, monsieur Camus demande l'autorisation de construire un petit bassin devant son usine afin de pouvoir laver le poisson à marée basse. Il serait situé à 39 m de son établissement, à côté de celui de monsieur Le Bras et aurait 5 m sur 3 et une profondeur d'un mètre.

 

Charles Alfred Camus toujours domicilié à La Rochelle décède à Larmor où il est de passage, le 11 octobre 1883.

 

Le 7 février 1896, ses héritiers vendent à Pierre François Le Bras une usine servant à la fabrication de conserves de sardines à l'huile, comprenant magasins, ateliers, salorge, maison d'habitation, avec terrain et dépendances, mais sans matériel ni outillage. Ils cèdent également, mais sans aucune garantie, un quai construit au bord de la mer par leur père.
La vente est consentie moyennant le prix de 12 000 francs.
Pierre François Le Bras n'est autre que le fils de Mathurin Le Bras, ancien propriétaire d'une partie du terrain de l'usine Camus.

 

Deux ans plus tard, le 14 février 1898, Pierre François Le Bras vend son usine à Joachim Le Bras, vicaire de Plœmeur chargé de l'église de Larmor, pour le prix de 12 000 francs.
Il la met à la disposition des Sœurs de la Sagesse qui y ouvrent une école.


 

 

La presse à Le Bras


 

A l'est de la plage de Toulhars, au sortir de Larmor, en bordure du chemin conduisant au Kernével, à côté de l'usine Camus, se trouve l'usine de conserves construite par Mathurin Le Bras.


Le Bras Prise d'eauLe 3 juillet 1881, son fils Pierre François Le Bras, sollicite du préfet la permission d'avoir une prise d'eau lui permettant de laver ses sardines dans son établissement.
Le 18 janvier suivant il est autorisé à établir un réservoir qui sera creusé dans le sol à 20 m de la laisse des plus hautes mers d'équinoxe. Il mesurera 2 mètre sur 2 et aura 80 cm de profondeur. Il sera recouvert d'un grillage. Le tuyau de conduite sera encastré dans le sol.
La pompe n'aura qu'un seul et unique conduit qui amènera l'eau de mer directement au corps de pompe et elle sera placée dans la cour. Le balancier et le piston de la pompe seront enlevés et enfermés dans le magasin à sel dont la douane conservera la clef chaque fois et pendant tout le temps que l'atelier restera dans l'inactivité.
En contrepartie, une redevance annuelle de deux francs est à payer au receveur des Domaines.

 

Signature Pierre Le BrasLe 7 février 1884, Pierre François Le Bras, qui signe "Le Bras ainé", sollicite du préfet l'autorisation de faire construire devant son usine une cale en maçonnerie de moellons afin de faciliter aux pêcheurs le transport du poisson.

Le projet consiste en un escalier suivi d'une cale. A marée haute, les bateaux pourraient accoster. Les pêcheurs auraient ainsi un accès facile et direct aux usines au lieu d'être obligés de faire un long détour.

 

Le 20 juillet 1897, il demande l'autorisation d'établir un conduit couvert pour l'écoulement à la mer des eaux de son usine.
Considérant que cette disposition aura pour effet de faire disparaitre un foyer d'infection gênant et nuisible pour la salubrité publique, le préfet lui délivre l'autorisation moyennant une redevance annuelle de cinquante-quatre centimes.

 

En 1896, Pierre Le Bras fait l'acquisition de l'usine Camus et utilise sa marque pour commercialiser ses produits.

Selon le recensement de 1901, 11 ferblantiers, 7 boitiers et 2 manœuvres travaillent chez Le Bras.

 

En 1904, il fait édifier une villa à l'est de l'ancienne usine Camus et cesse toute activité une dizaine d'années plus tard.


 

 

La grande presse


Elle est située à Larmor, donne directement sur les quais et correspond à la parcelle 1516 de la section H de l'ancien cadastre.

Le 2 juin 1743, Guillaume Le Goff et consorts vendent à Jean Pierre Raud qui agit pour François Raud son oncle, négociant résidant à Marseille, un terrain et petit canton de terre froide appelé Porhe Bihan sans édifice, situé au lieu de Larmor donnant du bout du levant sur la mer et de l'autre bout sur la maison actuellement possédée par les héritiers du sieur Grenier. Le dit terrain contenant en fonds dix cordes.
Les vendeurs consentent que l'acquéreur jouisse et disposent du terrain et qu'il lui soit permis d'y construire tel bâtiment qu'il verra en observant néanmoins de laisser le chemin de fréquentation requis et raisonnable.
La vente est consentie moyennant la somme de quatre cent trente livres payée en louis d'or et argent blanc.

 

François Raud, fait construire la grande presse sur ce terrain.
Le 12 mars 1753, pour satisfaire à l'édit du roi de mai 1749, Guillaume Launy déclare que François Raud possède une presse à sardines couverte en ardoises, située au lieu de Larmor. Il précise qu'il l'occupe en qualité de commis.

 

Le 12 août 1765, Marie Anne Raud veuve de Jean André Couturier écuyer noble, ancien premier échevin de la ville de Marseille, demeurant rue du Monceau St Gervais à Paris, représentée par Antoine Fraboulet Kerorgan, premier lieutenant de la Compagnie des Indes, vend une presse à Larmor à Laurent Macé, négociant, et Marie Françoise Martin son épouse demeurant à Lorient.

La vente concerne un terrain anciennement nommé Porhe Bihan, situé au lieu de Larmor, paroisse de Plœmeur, donnant au levant, midi et nord sur la grève, du couchant sur un chemin charretier commun avec les héritiers Grenier et Croizet. Une grande maison bâtie sur le dit terrain couverte d'ardoises, servant de presse à sardines, consistant en magasins, chambres et cabinet, ayant son quai au midi et au levant un appartement aussi couvert en ardoises, consistant en une cuisine aux pêcheurs, et une salorge avec leurs issues, chemins, sentiers et servitudes.
La vente est faite pour la somme de sept mille livres dont cent cinquante livres pour les effets servant à la presse : manestans, faux fonds, barriques, barres de presse, balances, barriques à saumure, grande baille à laver le poisson, civières et autres choses à cet usage.
Par la même occasion, la veuve Couturier charge Antoine Fraboulet Kerorgan de retirer des mains du sieur Antoine Brémond, négociant, toutes les pièces papiers et titres qu'il peut avoir relatifs à la dite presse.

 

Après le décès de Laurent Macé en 1805, sans descendance, Jean Joseph Marie Macé son neveu, négociant à Lorient, en devient pleinement propriétaire en 1816 en rachetant leurs parts aux cinq autres héritiers.

 Par acte sous seing privé du 22 juillet 1833, Véronique Duquesnel, veuve de Jean Macé, loue ses deux presses, celle de Lomener et celle de Larmor, pour 4 ans moyennant 450 livres à Charles Jean Marie Le Maitre.

 

Après le décès de leur mère Véronique Duquesnel en 1840, Laurent Auguste Macé et sa sœur Marie Francine décident de mettre fin à l'indivision. La grande presse est estimée à 9000 F et la petite presse de Lomener à 2000 F. Laurent Auguste réside habituellement à Romsdal en Norvège pour les besoins de ses affaires, il décide donc de laisser à sa sœur les biens immeubles dont il ne pourrait s'occuper. Pourtant, le 15 octobre 1841, il achète une presse au Kernével.
Le partage effectué le 31 octobre 1841, attribue donc à Marie Francine Macé, veuve Quénot, la grande presse.
Le 25 décembre 1842, elle fait paraitre dans "L'Abeille de Lorient" l'annonce ci-dessous.

 

Le 12 mars 1852, Marie Francine Macé, épouse en secondes noces d'Armand Théodore Marion, vend la grande presse à Pierre Joseph Le Corre et Marie Joseph Françoise Le Coupanec pour cinq mille francs. Le matériel se compose de :
                      25 barres de presse ;
                      22 faux fonds de barils, 4 faux fonds de quart ;
                      18 bonnes balances, 5 mauvaises ;
                      100 bons manestants et plusieurs mauvais ;
                      6 bailles grandes et mauvaises, 5 petites ;
                      1 entonnoir ;
                      3 pelles en bois.

 

Après le partage de la succession de ses parents en 1880, Marie Joséphine Le Corre devient propriétaire de la presse. Elle est estimée 20 000 francs. Marie Joséphine Le Corre est l'épouse d'Auguste Jégo, né au Croisic en 1853. Il est également fabricant de conserves pour Amieux à Etel.

Le 18 mars 1880, Auguste Jégo demande l'autorisation d'établir une pompe aspirante dans sa propriété pour prendre à la mer l'eau nécessaire aux besoins de son usine de conserves alimentaires. Les travaux consistent en l'enfouissement dans le sable de la grève, à environ 10 m de la laisse des hautes mers d'équinoxe d'un tuyau de conduite communiquant avec son usine et traversant le terre-plein. Le préfet lui délivre l'autorisation le 19 juillet moyennant une redevance annuelle de 1 franc pour occupation du rivage maritime.

 

Après le décès d'Auguste Jégo à Groix en 1892, âgé seulement de 38 ans, sa veuve tente de vendre par adjudication l'ancienne fabrique de conserves, comprenant cinq grands magasins, atelier, appartement de six pièces, greniers, cuisine, caves et écurie. Sur la mise à prix de 10 000 francs, aucune enchère ne s'étant produite, la veuve Jégo retire l'adjudication.
Finalement, elle loue la presse à Henri Bourgeois, industriel parisien qui possède également une usine à Concarneau.

 

Le 29 mai 1896, M. Bourgeois, gérant de la presse, demande l'autorisation d'utiliser la prise d'eau qui avait été établie par monsieur Jégo en 1880, pour l'approvisionnement en eau de mer nécessaire aux besoins de son usine. Il s'agit en particulier d'effectuer des réparations consistant en le remplacement d'une partie du tuyau de plomb ; tuyau qui restera encastré sous le terre-plein du port ainsi que dans les rochers. 

Le 4 juin 1897, M. Bourgeois demande l'autorisation de construire un égout pour conduire à la mer les eaux de son usine.
Le conduit à construire s'embranchera sur l'aqueduc placé sous son usine et viendra rejoindre le parement de la cale à la naissance de la rampe d'accès à l'usine. Il sera ensuite posé tout le long de la cale et viendra aboutir à la cote (2.00), sur le bord de la plature de roches qui existe à cet endroit. La redevance annuelle est fixée à 1,15 francs.

 

 

 

Le même jour, il demande l'autorisation de faire sécher son poisson sur le terre-plein situé devant son usine pendant la saison de pêche, de mai à décembre. Le 16 juillet, le préfet lui délivre l'autorisation sous réserve de laisser complètement libre à la circulation la zone comprise entre son usine et le terrain dont l'occupation lui est accordée. Le public aura libre accès sur ce terrain lorsqu'il ne sera pas occupé. La redevance est fixée à 48,35 francs.

 

En 1901, selon le recensement, 4 ferblantiers, 4 boitiers et 1 manœuvre travaillent chez Bourgeois. En 1921, 3 ouvriers sont recensés.

 

En 1926, selon le cadastre Joseph Jégo est le propriétaire de la presse. Il la cède à Yves Le Page, quincaillier à Lorient, qui en change complètement la destination. Sérieusement sinistré par les bombardements en 1943, l'immeuble est reconstruit en 1963 et abrite maintenant des appartements, sous le nom de "Résidence les Marines".


 

 

La presse de Larmor n°H1515

 

Sur l'ancien cadastre, 3 presses voisines sont appelées "presse de Larmor". L'une située à la Pointe des Blagueurs, en face de la Grande Presse.
En 1725, elle appartient à Jacques Grenier et Marie Lezenot de Port-Louis.

 

Le 19 novembre 1739 Louis Joseph Grenier et Jeanne Richard, son épouse, vendent à réméré de cinq ans 1/5 de leurs droits dans la presse héritée de leurs parents à François Stéphan et Margueritte Le Toullec de Port-Louis. Il s'agit des logements, presses, issues, circonstances et dépendances situés au bourg trévial de Larmor.
Le 24 septembre 1740, Louis Joseph Grenier, bourgeois de la ville de Port-Louis, rembourse à François Stéphan la somme de six cent livres, mettant ainsi fin à la vente à réméré.

 

Le 25 octobre 1741, Louis Joseph Grenier cède à son beau-frère Pierre Vincent de la Pierre, chirurgien, originaire de Casteljaloux (Lot-et-Garonne), époux de Marguerite Hélène Grenier 1/5 de ses droits hérités de ses parents dans la presse de Larmor. La vente est faite pour la somme de six cent livres. A cette époque, Pierre Vincent de la Pierre est dit bourgeois et maire de la ville du Port-Louis.

 

Le 3 août 1758, Joseph Crozet et Marie Relo sont adjudicataires pour la somme de quinze mille neuf cent cinq livres, de 3/5 des deux presses à sardines située à Larmor, saisies à la requête de Nicolas Le Gros, sénéchal, sur Pierre Vincent de la Pierre et Julienne Jacquette de la Pierre sa fille, héritière de sa mère Marguerite Grenier.
L'une des presses est louée au sieur Bremond et l'autre en ruine et sans couverture est séparée de la précédente par un petit jardin appartenant à Le Housec.
Le 8 février 1759, avec maître Kersal, notaire à Port-Louis, Marie Relo est mise en possession des trois cinquième. Nous y avons entré, tant en haut qu'en bas, ouvert et fermé portes et fenêtres, fait feu et fumée, bu et mangé.

signature Crozet

 

Le 30 novembre 1765, Julienne Jacquette de la Pierre, cède à Blaise Crozet négociant à Lorient 1/5 de la presse héritée de son cousin Gabriel Bernardin Grenier. Il s'agit de la presse située à Larmor sur le bord de la mer joignant la presse appartenant au sieur Pesron, relevant du fief de la Saudraye sous le Seigneur prince de Guémené.

Le 22 septembre 1790, Toussaint Blaise Crozet loue pour neuf ans à Mathurin Le Touze tonnelier fabriquant de sardines demeurant à Larmor une presse consistant en quatre magasins, un petit logement haut et bas, une cour au derrière et toutes autres dépendances. Il en est déjà locataire depuis trois ans. Le loyer est fixé à trois cent cinquante livres par an.

 

Signature HervelLe 2 novembre 1796, Toussaint Hervel et Marie Magdelaine Dufilhol sont mis en possession par Me Lestrohan, de la presse de Larmor qu'ils ont acquise de Toussaint Blaise Crozet moyennant trois mille cinq cent livres. La presse est actuellement mise en valeur par Pierre Scanvic, tonnelier qui ne peut s'y opposer. Nous avons toisé le pourtour de la dite presse et trouvé qu'au nord elle a huit toises huit pieds et demi sur une venelle séparant maisons à Romieux et Le Floch au levant quinze toises donnant sur un large chemin conduisant à la cale et ayant de l'autre côté la presse du citoyen Macé, au midi sur le rivage neuf toises, donnant et joignant au couchant à presse ci devant à Pesron et à présent à Cousin son acquéreur, ayant dans l'intérieur deux très grands magasins, cour au milieu au couchant de la maison d'habitation avec d'autres petits logements pour le service de la dite presse dont les issues au midi sur la mer, au nord et levant ne sont point bornées sauf vérification à la vue des titres. Les cales et quai du dit côté au midi étant en mauvais état exigeant de promptes réparations comme la couverture des logements dans lesquels avons fait et observé toutes formalités.

Le 14 février 1819, Toussaint Hervel, veuf de Magdelaine Dufilhol, et beau-frère de Marie-Jeanne Fonberg également copropriétaire d'une presse, négociant demeurant à Port-Louis donne à bail cette presse à Pierre Bertrand, lieutenant de vaisseau et presseur, demeurant aussi à Port-Louis. Il afferme pour trois ans la presse située au lieu de Larmor, trois cent manestrans, vingt-cinq barres de presse, trente faux fonds et les balances de presse. Le loyer est fixé à six cent francs par an.

En 1826, elle appartient toujours à Toussaint Hervel.


Puis elle devient la propriété de Julien Marie Lagillardaie, avoué à Lorient qui cède les trois quarts de la presse le 5 juin 1834, à Michel Marie Lamour, commis de presse, et à Guillemette Guillemot son épouse, demeurant à Larmor. Julien Kerneur, notaire à Port-Louis, achète l'autre quart. La transaction est faite pour huit mille cinq cent francs.
Lors de la vente, Pierre Colin est le commis de cette presse.

Pour faire cesser cette indivision, le 10 février 1839, Julien Kerneur et son épouse vendent leur part de la presse à Michel Marie Lamour, pour la somme de mille neuf cent soixante-huit francs et soixante-quinze centimes.

Le 26 mai 1855, Michel Lamour donne à sa fille Jeanne Marie Séraphine en vue de son mariage avec Jean-Michel Hervé, la moitié d'un établissement servant de presse à sardines et de fabrique de conserves alimentaires estimée valoir 3500 francs.

 

Vers 1870, c'est l'usine de Pierre Marie Fravalo qui construira en 1880 une autre usine au bout de la plage de Port-Maria.

 

De 1897 à 1921, elle appartient à Aimé Louis Romieux, juge de Paix à Lorient. Renée Busson, petite fille de Joseph Busson déjà propriétaire à côté, en fait l'acquisition le 15 octobre 1921 lors d'une adjudication.

 

 

La presse de Larmor n°H1514

Cette presse avec sa façade sur mer est mitoyenne par ses deux pignons aux deux autres presses édifiées de part et d'autre.

En 1818, elle appartient à Inglebert Joseph Cousin, ancien fabricant de sardines, veuf de Geneviève Romieux, et à sa fille Marie Désirée Cousin sous la tutelle d'Hilarion Jacques Romieux, son oncle également fabricant de sardines à Larmor.

 

La saisie immobilière de la presse est demandée par Louis Boulanger pour obtenir le paiement de 4560 francs dus par Inglebert Cousin.
Le 1er juillet 1818, à l'issue d'une vente aux enchères publiques très disputée puisque mise à prix 1200 francs, la presse à sardines est adjugée pour la somme de 13 550 francs à Charles Duval Jeune, négociant demeurant à Lorient. Il est originaire de Caen et l'époux de Marie Colombe Girard.
Trois mois plus tard, il est adjudicataire de deux autres presses à Lomener et à Kerpape, appartenant également à Inglebert Cousin.

 

Le cahier des charges rédigé par Maître Jean-Marie Josse pour parvenir à la vente donne la description ci-dessous :
"Un corps de logis ayant sa principale ouverture ou porte d'entrée sur la mer au sud dans une chambre au rez-de-chaussée ayant une croisée, servant d'atelier au tonnelier, et une cheminée donnant à l'ouest, et une fenêtre donnant au sud, et un petit caveau sous l'escalier ayant sa porte sur la cour avec une petite fenêtre.
"En entrant à droite une petite chambre au rez-de-chaussée dite la cuisine aux pêcheurs, ayant une cheminée à l'est et une petite croisée donnant sur la mer ayant sa porte sur la cour et une porte de communication ouvrant à l'est et un trépied en fer d'un mètre de longueur servant à placer plusieurs chaudières.
"Monté au premier étage dans une chambre avec cheminée à l'ouest, ouvrant sur l'escalier en bois et ayant deux croisées sur la mer. Dans cette chambre une alcôve avec une armoire d'attache et un cabinet ayant sa croisée sur la cour.
"Au bout de la précédente, une autre chambre ayant une croisée sur la mer et une autre nord sur la cour toujours à l'est.
"Une autre chambre ayant aussi une croisée sur la mer, une sur la cour, deux petites armoires d'attache de chaque côté de la cheminée située à l'est de la chambre, une porte de communi-cation avec les magasins. Ces trois appartements de plain-pied et communiquant ensemble, le tout boisé, tapissé et vitré.
"Descendu dans la cour, entré dans un magasin à gauche, régnant sur la cour à l'ouest et ayant sa porte d'entrée et une croisée à l'est, le dit magasin ayant de longueur quinze mètre soixante centimètres et de largeur six mètres quinze centimètres.
"Ensuite passé dans un autre magasin, bout nord de l'édifice, donnant sur la petite venelle en face de la maison du sieur Romieux, dit le hangar, ayant de long dix mètres, ouvrant au sud par une porte ordinaire et une croisée en bois. A gauche en entrant une salorge avec sa porte d'entrée sur ce magasin et une croisée sur la dite ruelle, un grand fléau et ses balances et quatre-vingt-cinq kilos de poids. Le dit hangar se prolongeant dans le nord-ouest de l'édifice et ayant en tout vingt-cinq mètres de longueur sur cinq de largeur.
"Entré dans un magasin régnant dans toute la longueur de l'édifice, ayant trente mètres de longueur sur six de largeur, ayant une porte au sud, une autre donnant sur la cuisine aux pêcheurs, deux ouvertures sur la cour, une porte sur le hangar, une autre sur la petite ruelle. Au-dessus de ce magasin un grenier qui y communique par un escalier en bois ayant même longueur et même largeur que le magasin et une fenêtre donnant sur la mer, deux sur la cour et au bout nord sur la ruelle. Dans ce grenier, un grand coffre couvert en cuir à deux serrures et fermé au bout ouest de l'édifice. Le dit grenier ayant sa porte d'entrée sur les chambres éclairées par deux croisées sur la cour donnant au couchant sur la presse de monsieur Chevreuil, et ayant de longueur quinze mètres sur cinq de largeur. Tous les dits appartements, greniers, couverts en tuiles, construits en abattis, régnant autour d'une cour pavée ayant dix mètres de longueur sur cinq de largeur, et l'édifice entier présentant un carré de trente mètres de longueur sur vingt-cinq de largeur, donnant du levant sur presse à monsieur Hervel, du nord sur maison à monsieur Hilarion Jacques Romieux, du couchant sur presse à monsieur Chevreuil et du midi sur la mer."
Objets dépendants de la presse, trouvés dans les magasins :

La dite presse à sardines et dépendances est louée au sieur Pierre Drouic fabricant de sardines demeurant au Port-Louis qui paye de ferme par an cinq cent francs.

 

Après le décès de Charles Duval le 3 juillet 1826, sa veuve vend la presse à Jean Auguste Ouizille, négociant à Lorient.
Puis nous perdons la trace des propriétaires successifs avant de rencontrer Adolphe Peccot, négociant à Nantes place Bon Pasteur, de 1882 à 1893.

 

Le 2 juin 1895, Eugène Le Coupanec devenu propriétaire cède à Joseph Busson, employé du port demeurant à Lorient, la moitié de la parcelle correspondante et à Théophile Le Corre, greffier au tribunal civil de Lorient, l'autre moitié. Le bâtiment est détruit et remplacé par deux maisons quasiment identiques.

En 1909, Joseph Busson obtient l'autorisation d'établir sur le terrain maritime un escalier d'accès de sa propriété à la plage moyennant une redevance annuelle de un franc. L'escalier de 1 m de largeur comprenant 8 marches aboutira à un palier relié au terre-plein par deux escaliers latéraux de 4 marches et de 1 m de largeur. Il restera accessible au public. Un petit garde-corps en fer de 0,80 de hauteur sera fixé de chaque côté de l'escalier extérieur.

 

 

 

La presse de Larmor n°H1513

Presse H1513

Vers 1730 Jean-Baptiste Gisteau, originaire de la Chapelle-Blanche (Indre-et-Loire), et son épouse Anne Bourget, négociants à Port-Louis, sont propriétaires d'une presse à Larmor.

Le 8 novembre 1742, Anne Bourget, veuve depuis 1734, loue pour 6 ans à Jacques Fabre, faisant pour Jean Ribes, négociant de Montpellier, une presse à sardines avec tous les logements en dépendant, située au lieu de Larmor pour un loyer de 800 livres.
Le 24 septembre 1746, Joseph Romieux, 19 ans originaire de Florensac en la province du Languedoc, garçon barilleur et saleur de poissons demeurant au Kernével est engagé pour cinq mois par Antoine Ribes pour travailler dans ses presses. Le contrat est passé moyennant la somme de quarante livres par mois et le vin de Nantes que l'on a coutume de donner par jour aux ouvriers.
Il est également prévu qu'en cas de maladie, le sieur Ribes sera tenu de lui payer le temps qu'il aura travaillé et même huit jours de plus à compter du jour où la maladie aura commencé.
Joseph Romieux est à l'origine d'une grande famille de presseurs, fabricants de sardines, négociants.

 

La succession de Jean Baptiste Gisteau et Anne Bourget laisse apparaitre énormément de dettes qui contraignent leur fils Jean à vendre les biens immobiliers lui revenant.
Ainsi, le 23 décembre 1747, Jean Gisteau, bourgeois de la ville de Port-Louis, vend à Jacques Théodore Pesron son beau-frère une cave et presse à sardines à Larmor relevant roturièrement du seigneur prince de Guémené pour la somme de six mille livres et une rente et pension viagère de trois cent livres.

Dans sa déclaration en 1751, Jacques Pesron précise que le quai au-devant de cette presse est sujet à de grandes réparations, étant battu par la mer. Il est également propriétaire d'une presse au Kernével.

Jacques Théodore Pesron décède le 13 février 1764 à Port-Louis. Il était commissaire de la commission de l'évêché de Vannes pour l'agriculture, le commerce, les arts, maire et colonel de la milice bourgeoise de la ville de Port-Louis, administrateur de l'hôpital et ancien correspondant des Etats de Bretagne. Il est l'ancêtre d'Yvonne Vendroux, épouse du général de Gaulle.

 

Le 10 septembre 1773, les demoiselles Foulquier, héritières de Jeanne Pesron leur mère (sœur de Jacques Théodore), vendent la presse de Larmor pour cinq cent livres à Antoine Bremond négociant à Marseille.

 

Le 2 juin 1786, Pierre Fontenille, négociant demeurant à Lorient, mandaté par Antoine Bremond et Elisabeth Loger son épouse, vendent à Gabriel Louis Bouczo sieur de Kercaradec, négociant demeurant à Hennebont, une presse à sardines bâtie en forme de carré couverte de tuiles ou briques dont les logements consistent en une chambre, cuisine, salorge et presse et une grande cour, le tout cerné de ses murs, ouvrant au midi sur une cale et quai près le rivage de la mer dépendant des dits droits.
Le tout relevant roturièrement de la seigneurie de La Saudraye à devoir de lods et vente et rachat, située au lieu de Larmor, paroisse de Plœmeur, pour la somme de sept mille deux cent livres. En outre, ils achètent les meubles et ustensiles pour huit cent livres.

Le 11 novembre 1812, adjudication des biens de Gabriel Louis Bouczo, mineur interdit, un emplacement de magasin à Hennebont et une presse à sardines dégradée à Larmor. Cette presse avec maison, appentis et terrain a été estimée comme bien en état de dégradation et de ruine à la somme de deux mille trois cent vingt-quatre francs.

 


Elle est adjugée pour quatre mille trois cent dix francs à Me Pierre pour le compte de René Chevreuil, marchand demeurant à Laval.

Son fils Prosper Chevreuil en hérite et la vend le 4 novembre 1839 à Etienne Marçais Paty.

Le 15 mars 1840, Etienne Marçais Paty, percepteur, époux de Marie Désirée Chevreuil, demeurant à Saint-Jean sur Erve (Mayenne) donne tous pouvoirs à monsieur Pierre Marcille de Port-Louis, pour vendre la presse à sardines située à Larmor.


Le 17 décembre 1843 il trouve un acquéreur en la personne de François Théauden presseur demeurant à Larmor et Marie Madeleine Bourlaouen son épouse.
Il s'agit de la presse à sardines dite la presse Chevreuil, consistant en :
1° un grand corps de bâtiment construit de pierres et couvert en ardoises, consistant en rez-de-chaussée, en un entrepôt, au premier étage en plusieurs chambres d'habitation et grenier au-dessus ;
2° à la suite, une grande cour vers le nord ;
3° à droite en entrant, un corps de bâtiment en appentis et couvert en tuiles, en partie servant de magasin à rogue vers le bout midi du magasin un escalier en pierres pour monter dans les chambres de la maison principale ;
4° à gauche de la cour, un autre bâtiment en appentis servant d'atelier de presse, couvert en paille et au bout au midi de cet appentis et contre la longère nord de la maison d'habitation, un petit bâtiment couvert en ardoises et servant de boutique au tonnelier ;
5° enfin au fond de la cour un grand atelier de presse ouvrant sur cette cour par une porte au midi, construit en pierres et couvert en ardoises ;
Le tout d'un seul tenant et joignant au nord Aimé Romieux, au levant M. Ouizille, au midi la mer et au couchant un terrain communal
6° et de plus le matériel d'exploitation :
                                                              11 bonnes balances de presse, 6 mauvaises balances ;
                                                              16 faux fonds de demi-baril, 5 faux fonds de quart ;
                                                              103 bons manestans, 22 mauvais manestans ;
                                                              2 grandes bailles ;
                                                              2 pièces à saumure ;
                                                              1 marque à feu.
La vente est consentie moyennant le prix de sept mille francs.
Par ailleurs, la presse est louée à Barthélémy Désiré Perveau depuis le 27 mars 1843 par bail trois, six, neuf, pour la somme de 550 francs.

 

Marie Anne et Marie Françoise Théauden, sœurs jumelles, héritent de la presse après le décès de leur mère en 1892. Selon l'état de section du cadastre en 1926 cette construction est au nom de Françoise Théauden. En 1928, elle appartient à Jean Goulven, époux de Marie Joséphine Bourlaouen, son cousin du côté maternel.


 

La "cave de Larmor" n°H1523

 

 

Le 8 mai 1690, Marc Le Bras vend à Louise Yvon (Esvan) veuve de Colin Ropert une presse à Larmor.
Sa fille Catherine Ropert en hérite en 1704.

 

Le 30 octobre 1724, Catherine Ropert, veuve de Louis Le Corre demeurant au village de Kerderff, vend à Barthélémy Millet et Jeanne Drouet son épouse demeurant à Port-Louis, une presse à sardines située au bourg de Larmor.
Cette presse était louée à Etienne Le Gal qui a abandonné ses droits en 1720, faute de pouvoir payer la rente qu'il devait.
Catherine Ropert cède donc le fonds de la presse avec tous les droits édificiers, superficiers et réparatoires, y compris une petite maison en appentis couverte d'ardoises à l'est de la presse pour la somme de six cent livres.

 

Une centaine d'années plus tard, la presse est toujours dans la famille Millet, puisque ce sont les dames Fonberg, petites filles de Barthélémy Millet, qui en sont devenues propriétaires.

En 1817, dame Marie Françoise Fonberg veuve de Thumin et demoiselle Anne Fonberg sa sœur, sont propriétaires de la moitié de cette presse à sardines située à Larmor. L'autre moitié appartient à Louise Marie Fonberg veuve de Julien Jacques Faucher et à Marie Jeanne Fonberg veuve d'André Claude Dufilhol.
Le 27 août 1817 Marie Françoise et Anne Fonberg cèdent leur part à leur sœur Louise Marie qui détient ainsi les ¾ de la presse.
Louise Marie Faucher s'oblige à payer à chaque vendeuse trois cent francs le premier septembre, puis trois cent francs le premier mars pour continuer de six mois en six mois jusqu'au décès des dites dames et demoiselles venderesses.

Le 14 mars 1841, Marie Jeanne Fonberg cède sa part à sa sœur Louise Marie Fonberg veuve Faucher qui détient ainsi la totalité de la presse.

 

Jean-Pierre Collin en devient propriétaire en 1841, puis par succession le 27 mars 1856 son fils Guillaume Joseph Collin. Elle est alors exploitée par Louis Le Maistre. En 1883, la presse appartient toujours à sa veuve née Marie Michelle Botlan. En 1895, elle est cédée à Joseph Baland, tonnelier à Larmor, qui la revend deux ans plus tard.

 

 

La "cave de Larmor" n° H1524

 

En 1826, la presse située sur la parcelle H1524 appartient à Jacques Romieux.

 

Elle reste dans la famille Romieux (Hilarion, puis Jacques) pour finalement appartenir en 1926, après la création de Larmor, à Félix Romieux. Mais ce n'est plus une presse. Il s'agit d'une maison.

  

 

 

La "cave de Larmor" n° H1536

 

 

En 1826, la presse située parcelle H1536 et appelée "Cave de Larmor" appartient aux héritiers de Joseph Raul.

 

 

 

 

 

Le "magasin du grand port"

 


En 1826, parcelles H 1518 et 1520 appelées "magasin du grand port" et "magasin de Larmor" appartiennent à Michel Cousin.


En 1903, ces bâtiments appartiennent à Aimé Romieux (juge de paix).

 

 

 

 

La "vieille presse"

 


 

En 1826, ces biens appartiennent aux héritiers de Jean Rio de Quimperlé. Ils sont appelés "la vieille presse", qualifiée de masure et le "jardin de la vieille presse" et la "loge à porcs".

 

 

 

 


 

 

La presse de Gardye

 

 

Louis Joseph Gardye de la Chapelle, né le 28/12/1753 au Bourgneuf en Kervignac.
Au moment de la Révolution, il est prêtre non conformiste, déporté, et possède une presse à sardines au bourg de Larmor.

Il décède le 12 mai 1794 à Rochefort.

 

Du 11 au 14 germinal an III (du 31 mars au 3 avril 1795) il est procédé à l'estimation de ses biens situés au bourg de Larmor et en particulier :
Une presse à sardines, nommée Er-presse, aussi couverte en ardoises et pavée en petits cailloux, ouvrant au midi sur la place de Larmor, ayant de long à deux longères soixante-quatre pieds avec un mur de refend au milieu d'un bout à l'autre, de franc à un pignon trente-six pieds et de haut neuf pieds, prisée 3000 livres,
L'ensemble de ses biens est loué pour six ans au citoyen Fraise par bail sous seing privé à compter du 1er mars 1793 pour la somme de 350 livres. 

Lors de la première séance de vente, aucune enchère n'est portée.
L'adjudication définitive est fixée au 5 thermidor (23 juillet 1795). Mais, l'administration instruite par les papiers publics qu'il existe un décret portant sursis à la vente des biens des ecclésiastiques déportés, arrête : oui le procureur syndic qu'attendu que celui-ci en provient, il ne sera pas procédé à son adjudication définitive.

 

En 1826, selon le premier cadastre, la presse qui ne fonctionne plus est devenue la propriété de la veuve de Jean Pierre Monfort, également propriétaire de la presse de Toulhars.

 


 

 

La presse Galabert

 


En 1826, le cadastre fait état d'une "presse", du "grand magasin", et de la "cour de la cave du grand port" appartenant à Marie Cécile Le Lubois, veuve de François Louis Galabert.

A la requête de Auguste Louis et Charles Félix Galabert contre leur mère Marie Cécile Le Lubois et leurs deux sœurs Cécile Adrienne et Marie Julie Galabert, le 6 juin 1827 il est procédé à la vente judiciaire d'une maison à Lorient et de 5 presses à sardines : une à Larmor, une au Kernével, une à Lomener, et deux à Groix.
La presse de Larmor près le rivage de la mer est composée d'une maison, de deux magasins à saler, d'une grande cour et de deux petits jardins valant huit cent francs de location.
Elle est adjugée à Me Lagillardaie pour le compte de Joseph Marie Le Montagner, notaire royal à la résidence de Lorient au prix de huit mille six cent francs qui la cède le 22 septembre à Pierre Félix Romieux.

Le 14 janvier 1857, Anne Michelle Le Bras, veuve de Pierre Félix Romieux et sa fille Marie Michelle Séraphine Romieux vendent à Pierre Auguste Boy, négociant demeurant à Lorient, une propriété consistant en une presse actuellement servant de fricasserie, avec jardin et dépendances pour la somme de 8.000 francs.

Puis à Paul Boy, négociant à Lorient, jusqu'en 1882.

   

De 1882 à 1887 elle est la propriété de Léonce Boy, également négociant à Lorient.

En 1887, Achille Théophile Colin, avocat demeurant 9 rue des Fontaines à Lorient, en devient propriétaire.
En 1926, la presse qui n'est plus en service appartient à Achille Louis Colin, courtier maritime à Nantes, pour la parcelle n°1534 et à Alexis Le Corre pour la parcelle n°1533.


 

 

La presse de Toulhars


Le 31 décembre 1792, Grégoire Monfort, 48 ans, originaire d'Erdeven, époux de Marie Vincente Samzun de Sauzon en Belle-Ile, négociant à Larmor expose aux administrateurs du district d'Hennebont qu'une pointe de terre sablonneuse qui n'est d'aucune utilité, située entre Kernével et Larmor, pourrait devenir propriété nationale. Si tel était le cas, il serait bien aise de l'acquérir aux conditions qu'ils verront pour y bâtir une presse à sardines.
Le conseil répond que la pointe en question sert à sécher le goémon et fait partie des propriétés des habitants du village de Kerblaizy.

En 1799, Grégoire Monfort et Victor Fraisse font construire une presse et une auberge. Cette presse est située dans le secteur actuel de La Nourriguel, sur les parcelles H 2671-2672 et 2673 de l'ancien cadastre, d'une contenance totale de 6 ares 05 ca.
Le 12 septembre 1799, Jean-Baptiste Dotter maitre maçon à Plœmeur reconnait avoir reçu pour ce travail la somme de cinq mille deux cent soixante-trois francs et quatre-vingt-huit centimes.
Victor Fraisse, originaire de Castelnaudary est le mari de Marie Françoise Onno de Pont-Scorff qu'il a épousée en 1794. 

Après le décès de Grégoire Monfort en 1803, son fils Jean-Pierre Monfort prend la relève pour quelques années seulement, puisqu'il décède très jeune, à 27 ans, le 23 octobre 1809.

 

Rosalie Monfort, fille de Grégoire hérite de ses droits dans la presse. Elle est l'épouse de Jean-Joseph Rondin.
Les enfants Deforges, héritiers de Victor Fraisse, leur oncle maternel, reçoivent l'autre moitié indivise.

Le 18 décembre 1838, Rosalie Monfort, demeurant à Larmor et les héritiers de Victor Fraisse vendent leur presse à Pierre Michel Duhomme habitant à Lorient. Il s'agit d'une presse à sardines sise au lieu de Toulhars entre le Kernével et Larmor, en la commune de Plœmeur, le lavoir et la fontaine en face de la dite presse, à droite du chemin conduisant à Larmor. La vente est faite pour la somme de six mille francs.

Le 15 février 1843, Pierre Michel Duhomme, marin, vend à Jean Glaize, marchand de draps, propriétaire à Lorient les fonds et édifices d'un presse avec tous ses accessoires et ustensiles, dite presse de Toulhars.
La vente est faite moyennant :
1° une rente annuelle et viagère de trois cent francs payable mensuellement en douze échéances de vingt-cinq francs ;
2° une rente annuelle et viagère de deux cent cinquante francs à Marguerite Pichon, veuve de Michel Duhomme, mère du vendeur, au lieu et place de son fils Pierre Michel.

Le 26 janvier 1845, une annonce parue dans "L'Abeille de Lorient" propose la presse de Toulhars à la vente ou à la location.

Elle est finalement vendue le 8 mars 1848 à Michel Gauthier.

Le 16 août 1853 par acte sous seing privé, Jean Marie Théauden et sa femme Jeanne Louise Le Corre achètent la presse de Toulhars aux héritiers Gauthiers.
Le 1er mars 1859, ils louent l'usine pour six ans à Joseph Anselme fabricant de conserves alimentaires demeurant à Nantes, 28 rue de la Fosse, et à Gustave Deprince, propriétaire, demeurant à Rennes.

 

En 1862, messieurs Besné frères et Cie saisissent la justice pour obtenir la vente de certains biens appartenant à Jean Marie Théauden qui ne parvient pas à rembourser un crédit de 8000 F qu'ils lui ont consenti en 1856.
Le cahier des charges établi pour la vente judiciaire, donne la description suivante :
Une grande presse à sardines, construite en pierres, couverte en ardoises, composée de divers magasins au rez-de-chaussée, de séchoirs au premier et dans la partie au nord, de deux chambres à coucher éclairées la première par deux croisées et l'autre par une seule.
Cette presse a son entrée principale au couchant par une porte à deux battants et est traversée par deux corridors dans toute sa longueur au milieu desquels se trouve une grande cour carrée. Elle est éclairée sur quatre côtés par diverses fenêtres.
Un petit terrain nommé Liorh, situé au nord de la presse.
Une petite maison construite en pierres, couverte en ardoises, désigné sous le nom de magasin de la presse et aujourd'hui servant de cabaret, composé d'un rez-de-chaussée éclairé par une porte vitrée et une croisée du côté du midi. Au-dessus, un grenier recevant le jour par une croisée.
La vente judiciaire a lieu le 19 mars 1862. Mis à prix 4000 francs, ce lot est adjugé à Me Sauvanet moyennant 4100 francs, pour le compte de Besné frères et Compagnie, négociants à Lorient.

 

En 1869, le propriétaire est Charles Caillebote, fabricant de conserves à Paris.

 

Puis trois ans plus tard M. Fouchard. En 1872, il demande la concession d'une parcelle du rivage en avant de son établissement. Pour garantir son usine dont les murs sont battus par la mer, il a récemment construit un mur de soutènement destiné à supporter des remblais. La concession qu'il demande a pour but de régulariser cet empiètement. L'enquête de commodo incommodo n'a donné lieu à aucune réclamation. L'affaire instruite en commission mixte aux deux degrés se solde par un avis favorable. Le prix est arrêté à 37,60 francs.

L'acte de concession passé avec l'Etat le 22 février 1873 précise que :
1° le pétitionnaire est autorisé à élever dans l'alignement un mur en maçonnerie ayant 2,50 m de hauteur et à exécuter en arrière un remblai ;
2° il réservera le long de son mur un chemin ayant 1,50 m de largeur en couronne élevé à 0,50 au-dessus des plus hautes mers, destiné à assurer la circulation le long de la côte ;
3° les travaux de remblai et de maçonnerie à faire pour soustraire ce terrain à l'action des eaux et pour remplir les conditions ci-dessus devront être terminés dans un délai d'un an.
Cet acte est approuvé par le président de la République Mac-Mahon le 30 novembre.

 

Vers 1880 le propriétaire est Justin Dumagnou, demeurant 108 rue Saint-Honoré à Paris.
Le 14 août 1890 Justin Dumagnou, demande l'autorisation de réparer une ancienne cale de 55 m en pierres sèches et d'établir dans son prolongement une estacade en bois établie sur pilotis ayant 65 m de long, 1,50 m de large et 1,50 m de haut. Ceci faciliterait l'accostage des bateaux et le transport des sardines à l'usine.

Ces deux ouvrages seront abrités par une plature de rochers et ne gêneront en rien la navigation.

En contrepartie d'une redevance annuelle de 10,38 francs pour cette "occupation temporaire", le 6 août 1891 M. Dumagnou est autorisé par le préfet à effectuer les travaux. En outre, l'extrémité de l'estacade devra être signalée par une balise en bois dépassant d'au moins un mètre le niveau des grandes marées d'équinoxe.

L'année suivante, le 31 mars 1892, M. Dumagnou sollicite l'autorisation de faire établir devant son usine une petite estacade pour prolonger vers la terre la cale en pierres sèches, ainsi qu'une estacade en bois longeant le plan incliné situé perpendiculairement à son usine. Ceci afin de faciliter l'accès à son usine en particulier pendant les très hautes mers qui viennent battre le mur.

Il reçoit le 18 juin une décision favorable pour le prolongement de la cale moyennant une redevance annuelle de 1,25 francs révisable tous les cinq ans.
Par contre, il n'est pas autorisé à construire la seconde estacade au motif qu'elle pourrait gêner la circulation des piétons le long de la côte et en particulier celle des voitures servant à la récolte du goémon.

Le 23 septembre 1895, monsieur Dumagnou demande l'autorisation de faire établir à ses frais un mât à l'extrémité des roches dénommées "mas de fonce" qui se trouvent au sud de son usine. Elles sont recouvertes par la mer à marée haute et étant sur le chemin de bateaux venant de la haute mer, elles sont fréquemment la cause d'accident pour les pêcheurs étrangers au pays qui viennent livrer leurs sardines.

Le directeur des Phares et Balises donne son assentiment sous réserves de certaines conditions.
L'arrêté préfectoral du 28 décembre lui accorde l'autorisation, en précisant que la balise dépassera d'au moins 2 m le niveau des plus hautes eaux, qu'elle sera peinte en noir et surmontée d'un voyant cylindrique également noir de 60 cm de haut et 40 cm de large. Et chaque fois que la balise disparaitra, le permissionnaire sera tenu de la rétablir dans le délai d'un mois.

Selon le recensement de 1901, il y a 3 ferblantiers et 1 boitier chez Dumagnou.

 

En 1911, Pierre Constant Lemy 21 rue de Lisbonne à Paris est propriétaire.
Augustine Haloche, 57 ans, mère de Stanislas, en serait gérante, ainsi que Ulysse Rousseau.

En 1919, Sté anonyme "Les conserves alimentaires Billet et Eugène Mercier" 108 rue Saint-Honoré à Paris.
En 1920, Billet-Lemy sont propriétaires avec pour gérant Raymond Desgardin.

Le 17 février 1920, Raymond Desgardin, gérant de l'usine Billet-Lemy, sollicite l'autorisation de puiser de l'eau de mer pour le lavage du poisson au moyen d'une pompe installée dans l'usine.

Le 11 mai, le préfet accorde l'autorisation demandée moyennant une redevance annuelle de 8 francs. Le permissionnaire pourra occuper sur le domaine public maritime le terrain nécessaire pour y établir une conduite d'aspiration d'eau de mer et l'emplacement pour un réservoir de 4 m x 3 m pour y puiser l'eau.
Toutefois, au point de vue de la fabrication possible de sel, il y a lieu de prendre toutes les mesures d'usage pour permettre au service des douanes d'exercer sa surveillance. Les agents des douanes auront donc la liberté de contrôle jour et nuit dans l'usine. Le balancier et le piston de la pompe seront remis à la douane pendant l'inactivité de l'usine.

Selon le recensement de 1926, il y a 1 ferblantier, 1 soudeur, 1 journalier à l'usine Billet-Lémy.

Le 30 janvier 1929, monsieur Lemy, administrateur de la conserverie Billet-Lemy, informe le préfet que l'estacade construite il y a près de 30 ans a été démolie par la tempête il y a quelques années et qu'elle n'est plus utilisée car les bateaux ne viennent plus à Toulhars, mais déchargent tout leur poisson à Larmor. Il demande donc à être exonéré de la redevance qu'il payait pour l'occupation du terrain.

 

 

Le 7 décembre, le préfet prend un arrêté révoquant ses arrêtés de 1891 et 1892, donnant ainsi satisfaction à monsieur Lemy.

En 1925, Pierre Lemy était président du syndicat national des fabricants français de conserves de sardines et autres poissons.

En 1934, alors que l'usine est fermée depuis plusieurs années, les bâtiments ont été réaménagés et hébergent pendant l'été la colonie de vacances "Les Mouettes de Larmor-Plage" qui s'adresse à des petits Parisiens.

 

 

 

En 1937, monsieur Ollivier demeurant à Quimperlé, devenu propriétaire de l'ancienne usine, dépose à la mairie un projet de lotissement à son emplacement. Il est approuvé le 26 décembre. Le cahier des charges précise que des lots de faible surface peuvent permettre l'établissement de pied-à-terre à bon marché.

Après que l'enquête de commodo et incommodo n'ait donné lieu à aucune observation, le 16 janvier 1938 le préfet approuve le projet de lotissement.


 

 

L'usine Gillet au Kernével


Charles Henry de la Blanchetais propriétaire du "chantier du Kernével" décède en 1817. Il laisse un patrimoine immobilier important, de 102 500 francs à partager entre 7 héritiers.
Peu après, un différend oppose ses héritiers à M. Bisson, propriétaire de la verrerie voisine, au sujet de la propriété d'un terrain vague et sablonneux qu'ils possèderaient depuis 1785. Au terme d'une longue procédure, le 12 juin 1818, le préfet est d'avis que le terrain contesté soit mis en adjudication. Le 30 septembre 1819 cet avis est approuvé par le ministre des finances qui ordonne de faire procéder à la vente. Nous ignorons l'issue de cette affaire.

Suite à un jugement du tribunal de première instance de Lorient, le 10 août 1819 il est procédé au partage des biens de la succession de Charles Henry de la Blanchetais et de son épouse Jeanne Villate. Son fils Antoine Henry reçoit "le chantier de Kernével" composé de trois maisons, deux magasins, une presse à sardines composée de deux corps de bâtiments ; le premier régnant de l'un à l'autre, composé de deux magasins ou chantiers, séparés par un mur de refend et d'un grenier au-dessus ; le second en appentis joignant immédiatement le bout du couchant de la longère du nord du premier et régnant des midi et nord.
Au nord d'un chemin qui le sépare de l'article précédent, un magasin couvert en ardoises et fermé en bois.
Le terrain, tant sous tous les édifices ci-devant décrits, ainsi que ceux sous cour, jardin, chantier et issues ; en un mot, tel qu'il se contient et comporte et qu'il est cerné et borné par des murs, les bâtiments et leurs palissades a de long au levant quatre-vingt-dix-huit mètres douze centimètres, au couchant quatre-vingt-trois mètres quarante-deux centimètres, au midi soixante mètres quatorze centimètres et au nord quarante-trois mètres soixante-deux centimètres.

 

A Hennebont le 4 mars 1832, Auguste Solange Gillet originaire de Bernay en Seine-et-Marne épouse Emilie Anne Marie Agathe Duclos native de Broons (Côtes du Nord). 

Le 1er septembre 1834, Auguste Gillet, son épouse et Marie Yvonne Mignon, veuve de Maurice L'Hostis achètent à Antoine Henry, capitaine de vaisseau en retraite, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis et de l'ordre royal de la Légion d'honneur et dame Jeanne Suzanne Aimée Roche son épouse, "le chantier du Kernével". Il consiste en bâtiments d'habitation, magasins, presse à sardines, enclos, jardin, petite maison sur la côte qu'ils connaissent bien pour en être déjà locataires. Les époux Gillet sont fondés pour trois quarts, la veuve L'Hostis pour un quart, moyennant treize mille francs.

En 1844, Auguste Gillet s'associe à Ouizille. Le 30 juillet 1844, il retourne au préfet un questionnaire qu'il a rempli, à des fins statistiques. Son affaire consiste en : conserves alimentaires, briqueterie, tuilerie, chaufournerie.

Le personnel se compose de 30 à 50 hommes ayant un salaire journalier de 1,25 à 5 francs,
                                               55 à 80 femmes avec un salaire de 0,75 à 1,50 francs,
                                               10 à 20 enfants plus de 16 ans avec un salaire de 0,50 à 1 franc.
Il dispose de deux fourneaux et cinq fours.
La conserverie traite de nombreux produits : sardines, anchois, tous grands poissons, viande de boucherie, gibier, volaille, fruits et légumes.
Il fabrique 100 000 conserves alimentaires en boites, et 10 000 en bouteilles et bocaux. Les sardines à l'huile sont expédiées à Paris et les conserves destinées en particulier à l'approvisionnement maritime.

Il fabrique également des briques, tuiles, carreaux de toutes dimensions, environ 500 000 destinées à tout le pays et aux hauts fourneaux de Bretagne ; et de la chaux hydraulique, environ 2000 hectolitres.
La valeur des produits fabriqués s'élève à 240 000 francs.

 

Entre le sieur Gillet et la dame Mignon, il existe une participation pour l'exploitation du commerce du sieur Gillet. Des augmentations et améliorations ont été apportées par la construction de nouvelles usines, l'addition de nouveaux terrains.
Il faudrait établir des comptes entre les parties. Pour mettre un terme à cette situation un accord est trouvé le 28 février 1850 au terme duquel Marie Yvonne Mignon vend à Gillet tous ses droits indivis dans la copropriété moyennant le versement d'une rente annuelle et viagère de six cent francs.

 

Auguste Gillet décède au Kernével à 61 ans le 26 juin 1858, étant veuf. La veille il a rédigé un testament olographe par lequel il révoque tout autre testament antérieur, nomme Edme Jeanson demeurant à Arcis-sur-Aube pour légataire universelle et choisit le docteur Louis Bodélio pour tuteur de ses enfants, voulant absolument en exclure son gendre Louis Binda. Il laisse 3 filles dont une mineure, Zoé et un fils naturel qu'il a reconnu, également mineur, Ludovic.

Le 14 septembre 1859 a lieu la vente judiciaire des immeubles dépendants des successions d'Auguste Gillet et de son épouse Emilie Duclos.

Le cahier des charges, dont nous avons extrait l'essentiel, donne une description très précise des immeubles mis en vente.
Premier lot : usine du Kernével.

Art 1er
Une maison de maître composée, au rez-de-chaussée, d'un grand salon à manger, d'un cabinet de travail, d'un grand salon, d'une bibliothèque, d'un petit salon à manger, d'un cabinet de bains et de lieux d'aisance ; au premier étage, de cinq chambres et deux cabinets. Il existe un second étage qui n'est pas encore distribué ayant la même superficie que le premier étage. Le second étage est recouvert par une plate-forme en zinc sur laquelle est établi un belvédère et un réservoir d'eau pour les besoins de l'usine. Il existe des caves sous le rez-de-chaussée.

Art 2
Un bâtiment composé d'une cuisine et d'un salon à manger au rez-de-chaussée, de deux chambres et d'un cabinet noir au premier et d'un grenier au-dessus. Ce bâtiment communique par un escalier avec le premier étage de la maison de maître composant l'article premier.

Art 3
Une petite maison servant actuellement de restaurant, composée d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage avec grenier au-dessus.

Art 3bis
Une petite construction établie en appentis, contenant un foyer et servant de cuisine pour les pêcheurs.

Art 4
Un bâtiment composé de rez-de-chaussée et grenier, contenant le magasin à sel et l'atelier pour la préparation du poisson.

Art 5
Un autre bâtiment composé d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage, recouvert d'une plateforme en zinc.

Art 6
Un grand atelier, dit l'atelier de friture et de mise en boites.

Art 7
Une construction en appentis dans laquelle les boites sont remplies d'huile, puis soudées par les ferblantiers.

Art 8
Un bâtiment composé de rez-de-chaussée, premier étage et grenier, communiquant avec la maison principale.

Art 8bis
Un atelier dans lequel il existe divers fourneaux et aménagements ainsi que la chaudière d'ébullition.

Art 9
Une tour en briques servant de magasin à fourrages sous laquelle il existe un passage.

Art 10
Une construction composée de divers magasins au rez-de-chaussée, d'un magasin au premier étage et greniers.

Art 11
Magasins divers.

Art 12
Une maison composée d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage, servant de magasins et d'ateliers pour la confection des boites.

Art 13
Un jardin contenant sous fonds environ neuf ares.

Art 14
Une cour, en partie plantée de fleurs et d'arbres, contenant sous fonds environ neuf ares vingt-cinq centiares.

Art 15
Un bassin entièrement construit en briques et ciment.

Art 16
Une autre cour ayant une contenance d'environ deux ares, trente-huit centiares.

Art 17
Un magasin.

Art 18
Une cour contenant sous fonds environ un are cinquante-six centiares.

Art 19
Un terrain dans lequel il existe une rangée d'arbres. Il a une contenance d'environ deux ares quarante centiares.

Art 20
Une partie d'un terrain maritime dépendant de la plage de Kernével d'une contenance d'environ soixante ares ; elle est limitée à l'est par la ligne des basses eaux.

Les immeubles ci-dessus décrits forment un seul tenant contenant environ un hectare sept ares soixante-six centiares, se divisant comme suit :
                                                     Sous cours, jardins et issues      31 a 79 ca
                                                     Sous constructions                      15 a 87 ca
                                                     Sous terrain maritime                  60 a 00 ca
                                                     Ensemble                             1 ha 07 a 66 ca

◊ Matériel d'exploitation
                         neuf chaudières en cuivre, établies sur fourneaux dans le grand atelier ;
                         les étagères du grand magasin ;
                         dix tables garnies de zinc ;
                         environ 20 chevalets ;
                         environ 300 claies, tant en bon qu'en mauvais état pour le séchage du poisson ;
                         environ 400 tablettes portatives ;
                         environ 30 lampes à réverbère ;
                         environ 300 grilles et paniers pour la friture du poisson ;
                         une grande chaudière pour l'ébullition établie sur fourneaux dans l'atelier décrit sous l'article 8bis ;
                         une machine servant à verser l'huile sur les boites et diverses tables recouvertes en zinc, établies dans la                                            construction décrite sous l'article 7 ;
                         ustensiles divers, veltes et bidons.

◊ Marque de fabrique
La propriété de la marque de fabrique de M. Auguste Gillet, pour les conserves alimentaires, appartiendra exclusivement à l'adjudicataire du premier lot. Il aura donc le droit d'apposer ladite marque sur tous genres de produits en conserves alimentaires et profitera seul de tous les avantages attachés à ladite marque, sans en rien excepter ni réserver, et à la charge seulement de se conformer aux prescriptions de la loi.

◊ Articles destinés à rester communs entre les propriétaires du premier et du deuxième lot.
Art 1er
Un quai établi donnant de l'est sur le terrain maritime décrit sous l'article vingt de ce même lot. Ce quai sera limité au nord par la prolongation de la ligne déterminée pour le partage du terrain maritime entre le premier et le second lot. Le second lot y aura donc accès par le passage existant entre l'angle N-E de l'article dix-sept du premier lot et la plage ou terrain maritime.

Art 2
Une cale embarcadère édifiée sur partie du terrain maritime annexé au premier lot et établie perpendiculairement au quai décrit en l'article qui précède.
Les deux articles ci-dessus resteront propriété commune entre les adjudicataires des deux premiers lots. 

La mise à prix de ce premier lot est fixée à 50 000 francs. Aucune enchère n'est prononcée le 14 septembre. La vente est reportée au 19 octobre 1859 et le juge commissaire est autorisé à abaisser la mise à prix jusqu'à l'adjudication définitive.
L'huissier de service ayant présenté des bougies préparées pour briller environ une minute chacune, a crié la vente de l'usine du Kernével sur la mise à prix de quarante-cinq mille francs.
Sur cette mise à prix, deux bougies allumées successivement s'étant éteintes sans enchère, M. le juge commissaire a ordonné l'ouverture des enchères sur la mise à prix de 40 000 francs.
Deux bougies successivement allumées sur cette mise à prix s'étant éteintes sans enchère, M. le juge commissaire a de nouveau abaissé la mise à prix à 35 000 francs.

Sur cette nouvelle mise à prix deux bougies allumées successivement s'étant encore éteintes sans enchère, M. le juge commissaire a de nouveau baissé la mise à prix à 30 000 francs.
Sur cette mise à prix, une première bougie étant allumée, Me Lagillardaie a déclaré prendre l'immeuble à la mise à prix. Il agit au profit du sieur Auguste Ouizille fils, banquier demeurant à Lorient.

Charles Auguste Ouizille est né à Lorient en 1822 et l'époux de Rosalie Lestrohan. Il est à l'origine d'une grande famille qui a marqué de son emprunte la pointe du Kernével et la vie de la région lorientaise.
L'usine est transformée en Société Commerciale de Lorient.

 

Le 23 avril 1891 la presse locale fait état de la fermeture de l'usine à sardines et du transfert de son activité vers celle de monsieur Deveze ainé, à Gâvres. A cet endroit les enfants Ouizille construisent deux autres magnifiques villas.

 

 


 

 

La presse Galabert au Kernével

 

Le 21 mai 1707, Geneviève Grillon vend une presse à sardines située au Kernével à Jacques Pesron de Port-Louis, époux de Jeanne Le Moing.
Après le décès de leur père en 1729, ses enfants en deviennent propriétaires.
Le 26 avril 1751, son fils Jacques Théodore Pesron, pour satisfaire à l'édit du Roi de mai 1749, déclare posséder une presse à sardines et une petite maison au village du Kernével héritées de la succession de ses parents, qu'il loue par bail verbal.

 

Le 27 juin 1798, Jacques Pesron, fils du précédent, demeurant à Brest vend à Louis François Galabert un terrain et fond d'héritage situés au Kernével pour la somme de six mille francs. Il s'agit en particulier d'une presse, magasins, logements divers et une cour au milieu appelés "la presse d'en haut" ainsi que d'un magasin à sardines au levant des édifices de Frapper appelé "la presse d'en bas".

 

A la requête de Auguste Louis et Charles Félix Galabert tous deux négociants à Lorient, fils du précédent, contre leur mère il est procédé le 6 juin 1827 à la vente judiciaire de cette presse composée principalement d'un beau magasin à saler avec une petite cour près le rivage de la mer, d'une maison attenante à la presse et d'une pièce de terre dite le grand jardin, dans laquelle se trouve un puits, le tout valant de revenu avec les ustensiles environ six cent francs.

Elle est adjugée à Me Lagillardaie pour le compte de Julien Augustin Benjamin Eluère, fabricant de sardines demeurant à Larmor au prix de six mille deux cent francs.
Julien Eluère né à Nantes en 1781, est l'époux de Louise Elisabeth Le Breton. Il décède à Larmor le 12 septembre 1829, âgé de 48 ans.

 

Antoine Julien Juette négociant à Nantes devient propriétaire indivis de la moitié de la presse.

Le 3 mars 1830, moyennant la somme de sept mille francs, Julien Juette cède sa part à Louise Le Breton. Il s'agit d'un beau magasin à saler avec une petite cour près du rivage de la mer, d'une maison attenante à la presse avec la moitié des meubles et effets mobiliers y étant.

Veuve, Louise Elisabeth Le Breton épouse en secondes noces Antoine Gréciet, écrivain, le 13 octobre 1830 à Port-Louis.
Il en devient propriétaire en sa qualité de donataire universel de son épouse décédée le 18 septembre 1831 au Kernével.
Le 12 juillet 1833, il cède à Julien Michel Le Grand, préposé des douanes à Plouhinec, une presse à sardines au Kernével composée de deux corps de bâtiments distincts et séparés et dont l'un, celui où le poisson se reçoit lors de son arrivée est plus rapproché que l'autre de la mer. Cette presse consiste en maison d'habitation et logement divers, magasins, cour et jardin.
Les ustensiles :

Un vieux billard établi dans l'une des salles de la maison principale, avec les billes, queues et tout ce qui peut en faire partie.
Cette vente est faite pour la somme de onze mille francs.

 

Le 15 octobre 1841 Laurent Auguste Macé en devient adjudicataire pour 4000 F.
Après l'extinction de trois feux successifs sans enchère, monsieur Laurent Auguste Macé, négociant à Molde en Novège a offert une somme de mille francs. Monsieur Gillet, négociant demeurant au Kernével a offert quinze cent francs, le dit sieur Macé trois mille francs, le dit sieur Gillet trois mille cent francs et monsieur Macé une somme de quatre mille francs. Cette bougie éteinte et trois autres allumées sans qu'il y ait eu d'enchère nouvelle, Laurent Auguste Macé est déclaré adjudicataire.

 

Le 17 janvier 1842, Laurent Auguste Macé cède son usine du Kernével à Jules Paul Marie Stanislas Bonhomme, fabriquant de conserves alimentaires à Nantes.
Rapidement, c'est la faillite et le 18 juin 1845, on procède à la vente judiciaire de son usine de sardines située au Kernével. Le cahier des charges établi pour la circonstance en donne une description très détaillée.

Cette usine située au lieu nommé le Kernével, sur le bord de la mer est un établissement destiné spécialement à la fabrication des conserves de sardines. Elle se compose de vastes corps de bâtiments bornés au nord par une petite ruelle derrière laquelle se trouve une caserne destinée aux douaniers, à l'est et à l'ouest par un chemin et au sud par la grande place du village de Kernével au-delà de laquelle est la mer. Elle occupe une superficie de treize ares vingt-trois centiares.
Le rez-de-chaussée comprend une vaste cour fermée dans une portion de ses parties nord et sud par des clôtures en planches, le reste en maçonnerie. L'entrée de cet établissement est dans la partie est. A gauche de la cour se trouve la maison d'habitation. Elle se compose d'une cuisine au rez-de-chaussée avec cheminée. Elle a sortie sur la cour par une porte au nord et se trouve éclairée par une croisée ouvrant sur la grande place du Kernével. Cette cuisine communique par une porte intérieure à l'ouest à une autre pièce servant de salle à manger, également éclairée par une croisée ouvrant sur la grande place. Il se trouve dans cette pièce une porte à l'ouest pour communiquer à l'atelier de ferblantier.

A droite de la porte d'entrée, dans la cuisine se trouve un escalier en bois conduisant à deux chambres supérieures éclairées, la première par deux ouvertures sur la cour et une sur la place ; la seconde par une seule ouverture donnant sur la cour. Ces deux chambres ont chacune une cheminée.
A l'est de la cuisine est adossé un hangar construit en planches et couvert de tuiles.
Au nord-est de cette grande cour, trois cabinets d'aisance et à l'est un poulailler.
A l'ouest de cette cour, se trouve un grand portail donnant accès à une deuxième cour où se trouve l'établissement de la fabrication. Les hangars couverts supportés par des piliers en maçonnerie font le tour de la cour dans ses parties est, sud et ouest.

Au nord de cette deuxième cour est le laboratoire. Dans le laboratoire se trouve un bouilleur de forme cylindrique ou grande chaudière en fonte, recouverte en briques et en maçonnerie ayant son foyer au midi. Il est destiné à mettre en ébullition plusieurs autres chaudières au moyen de tuyaux conducteurs. Deux fourneaux de quatre trous chacun sont placés à l'est et à l'ouest de ce bouilleur pour la cuisson des sardines. Le bouilleur est garni d'un manomètre et d'un niveau d'eau.

Au nord-est du laboratoire est une grande cheminée d'environ quinze mètres d'élévation. Au joignant est un caléfacteur en briques et en maçonnerie destiné à passer les boites à l'ébullition. Au nord de ce dernier, se trouve un escalier en bois renfermé par une cloison en plancher et communiquant à un grand grenier construit au-dessus du laboratoire. Ce grenier dont le sol est en plancher sert de magasin. Il est éclairé par une croisée ouvrant au levant sur la première cour.

Dans le laboratoire, sont trois grandes tables montées sur des tréteaux ayant chacune un mètre vingt-neuf centimètres de largeur sur six mètres quarante-trois centimètres de longueur et soixante-quinze millimètres d'épaisseur, plus deux autres placées de chaque côté du bouilleur, montées également sur tréteaux ayant chacune six mètres dix-huit centimètres de longueur sur quatre-vingt-sept centimètres de largeur et trente-trois millimètres d'épaisseur. Il existe encore une autre table joignant l'atelier de ferblantier, ayant trois mètres quarante-six centimètres de long sur quatre-vingt-quatorze centimètres de large et trente millimètres d'épaisseur, et une autre joignant les deux chaudières ayant deux mètres quatre-vingt-dix-sept centimètres de longueur.

Au sud-ouest du laboratoire, sont deux chaudières garnies en tôle à l'intérieur avec grillage en fer surmontées de leur couvercle également en tôle, le tout garni dans leur pourtour de briques en maçonnerie.
A l'est du pilier ouest et non loin de la chaudière se trouve une pompe aspirante et foulante destinée à alimenter les dites chaudières et le bouilleur au moyen de tuyaux de communication souterrains et placés à l'intérieur du mur ouest du dit laboratoire. Tous les tuyaux ont des robinets en cuivre.
Au centre de la deuxième cour dite de laboratoire, se trouve un puits creusé à la profondeur de huit mètres.
Au sud de cette deuxième cour se trouve l'atelier des ferblantiers où se fabriquent les boites destinées à contenir les sardines. On communique à cet atelier par deux portes vitrées ouvrant sous le hangar et donnant sur la cour du laboratoire. Cet atelier dont le sol est en plancher est éclairé par quatre croisées ouvrant sur la place du Kernével. Le plafond est aussi formé par des planches. Il y a une cheminée dans la partie du nord-ouest. Quatre établis en chêne dépendent de cet atelier. Au joignant à l'ouest de la cour du laboratoire se trouve un grand magasin désigné sous le nom de la salorge. On y communique par une porte placée sous le hangar et ouvrant sur la cour du laboratoire. Ce magasin est éclairé par trois croisées garnies de barreaux de fer et ouvrant sur le chemin. Le sol est pavé et le plafond formé de planches et de soliveaux.

Au-dessus du magasin de la salorge se trouve un grenier éclairé par une croisée et deux meurtrières ouvrant sur le chemin. Le sol de ce grenier est en planches. Au joignant au sud est une chambre à cheminée avec cabinet. La chambre dont le sol est en planche est éclairée par deux croisées, l'une ouvrant sur le chemin à l'est et l'autre au midi sur la place du Kernével. Le cabinet est éclairé par une croisée ouvrant sur la cour du laboratoire.
Au sud de la salorge se trouve le magasin à sel. On y pénètre par une porte intérieure ouvrant sur la salorge.

Au sud-est de l'établissement du Kernével et à environ quarante mètres dans cette direction, se trouve une maison séparée de cet établissement qui sert de magasin à l'huile nécessaire à la fabrication des conserves. Cette maison est composée d'un rez-de-chaussée ayant faux grenier au-dessus. Elle se compose d'une cour au nord ayant partie sur un chemin, au joignant à l'est est une petite chambre avec cheminée. Elle est éclairée par une porte au levant, le sol est en planches. C'est au-dessus de cette chambre que se trouve le faux grenier. Le magasin à l'huile est construit en forme de hache. Il est éclairé par deux portes l'une ayant sortie au nord sur la cour et l'autre au levant sur la grève.

Cette propriété est bornée au nord par un chemin, à l'est et au sud par la grève, à l'ouest par la maison Fraper. Sa contenance est de deux cent dix-neuf mètres. Tous ces bâtiments sont construits en pierres et couverts en ardoise et en tuiles ainsi que le matériel qui s'y trouve pour la fabrication des conserves de sardines seront vendus sur la mise à prix de vingt mille francs.

 

Ne trouvant pas preneur au-dessus de 20 000 francs, la vente est autorisée au-dessous de la mise à prix. Finalement elle a lieu le 16 juillet 1845. Baillergeau et Naudin, négociants en société à Nantes et P. Ciret François Ainé et Baudot Ducarrey également de Nantes, sont déclarés adjudicataire pour la somme de 15 100 francs, chacun pour la moitié.

 

Le 26 octobre 1857, ils revendent à Guihery Deslandelles et Cie de Nantes pour la somme de 12 274,88 francs. Deux ans plus tard, cette même société achète aux enchères pour 5000 F la maison dite des "maison des ouvriers" située en face de l'usine, quatrième lot de la succession d'Auguste Gillet.

 

En 1872, Coralie Guillerme, veuve de Jean Rayet propriétaire de la presse de Locqueltas, est la gérante de l'usine de Kernével.
En 1876, Achille Guillerme, frère de Coralie, est contremaitre. En 1881, on le retrouve en qualité de gérant.

 

En 1899, Gustave Pereire est propriétaire de l'usine. Le 4 avril, son directeur Achille Guillerme demande l'autorisation de prolonger un conduit existant depuis 1877 dans le sous-sol de la plage et servant à l'écoulement des eaux de son usine jusqu'à la laisse des basses mers, ceci afin d'éviter que l'écoulement se fasse, une partie du temps, à l'air libre.

Le 17 juillet le préfet lui délivre l'autorisation sollicitée moyennant une redevance annuelle fixée à 1,25 francs.

Après une courte maladie, Achille Guillerme décède à 56 ans à son domicile dans la nuit du 28 au 29 octobre 1905. Frappé de congestion, on le trouve étendu sur le plancher de sa chambre. Depuis quinze ans il était conseiller municipal de Plœmeur. Il était également le président de la Société des Chaloupes Automobiles récemment créée pour établir des relations régulières entre Kernével et La Perrière.

A ses obsèques, M. Le Frapper, premier adjoint au maire de Lorient prononce son éloge funèbre.

 

Son gendre Stanislas Haloche, 31 ans, originaire des Sables d'Olonne lui succède. En 1911, 9 boitiers, 2 contremaitres et 1 manœuvre sont recensés comme étant employés chez Haloche.

 

Le 19 juillet 1919, un sérieux accident se produit dans cette usine dirigée par M. Plisson. L'explosion d'une chaudière provoque de graves brûlures sur tout le corps à quatre personnes se trouvant dans la salle des machines. Elles sont conduites à l'hôpital Bodélio par une automobile mise à leur disposition par M. Ouizille. Mademoiselle Eugénie Matelot est la plus grièvement atteinte. C'est la fille du gardien du phare de Kerdonis à Belle-Ile, décédé subitement à son poste en 1911, et qui assura le service à sa place avec son petit frère.
Elle décède quelques jours plus tard.


 

Autres presses

 


D'autres presses à sardines ont existé, mais nous ne parvenons pas à les situer ou à trouver d'autres renseignements les concernant.

A Larmor
◊ Le 11 août 1743, les consorts Boulbard louent pour cinq ans à Barthélémy Millet une presse à sardines avec toutes ses appartenances et dépendances, située sur le rivage de la mer pour deux cent dix livres ; y compris les barres garnies, faux fonds de barriques, broches à sardines et civières.
Le 22 janvier 1748, ils délivrent une quittance à Millet, pour le bail d'une presse située au bourg trévial de Larmor.

 

au Kernével
◊ Le 20 décembre 1706, Marie Louin demeurant au Kernével a acquis ce bien par contrat judiciaire.
Le 7 décembre 1712, elle le revend à Jean Denyau et à Jeanne Maillard son épouse de Port-Louis. Il s'agit d'une maison avec appentis et un petit jardin cerné de murets, situés au Kernével.
Jeanne Maillard devenue veuve est contrainte de mettre en vente ce bien qu'elle ne parvient pas à payer.

Jacques Miquelard, marchand bourgeois de Port-Louis, et Anne Cléquin son épouse, sont acquéreurs le 16 octobre 1717 pour 700 livres.
Lors de la mise en possession en présence de Vincent Periot maître maçon et de Guillaume Le Roy couvreur, il est constaté que la couverture de paille de la maison et de l'appentis est de nulle valeur ce qui cause un dommage considérable à la dite maison. Ils estiment qu'il en coutera trois cent livres pour faire toutes les réparations urgentes et nécessaires pour éviter la ruine de la maison.

Le 17 mai 1729, Jacques Miquelard et Anne Cléquin vendent à Françoise Mariteau, veuve de noble homme Jean de Surville, receveur des fermes du roy à Port-Louis, une maison couverte d'ardoises avec ses appentis et presses à sardines y joignant au couchant et un jardin cernés de murs, situés au Kernével.
La vente est faite pour la somme de dix-huit cent cinquante-huit livres.
En 1737 Françoise Mariteau précise qu'elle a agi pour le compte de son gendre Louis Guymont époux de sa fille Catherine de Surville.

Le 28 mai 1746, Marie Rose Guymont épouse de René Louis Marie de Surville, officier de la Compagnie des Indes absent en mer, revend à sa mère Françoise Mariteau pour la somme de six mille livres les héritages suivants venus de son beau-frère Louis Guymont : Une maison couverte d'ardoises avec ses appentis et presses à sardines y joignant couvertes de tuiles, cour et jardin cernés de ses murs, situés au village de Kernével, à présent possédés à titre de ferme par le sieur Jacques Fabre agissant pour Jean Ribes, receveur général du canal royal à Toulouse.
Une autre maison avec un four y joignant au nord, donnant au midi sur la précédente maison et du nord à terre aux héritiers de Jacques Pesron, ouvrant au levant sur un chemin sur lequel la dite maison a trente-six pieds de face, de plus un jardin et une parcelle de terre autrefois sous pâture au derrière de la maison ayant de largeur au couchant vingt-quatre pieds en tout cas ce qui peut rester de largeur après les vingt-quatre pieds de terrain ci-devant vendu au défunt sieur Jacques Pesron par Sylvestre Calvé et Jeanne Reboul sa femme.
Laquelle maison a un petit mur et un puits mitoyen entre elle et les héritiers du dit feu sieur Pesron.
Cette maison est possédée à titre de ferme par Pierre Le Cuiche.

 

◊ Le 25 février 1785, Perrine Françoise Loget vend à Jean Marie Portanguen maître voilier à Larmor et à Marie Françoise Rio un terrain et une ruine de presse situés au Kernével.
Il s'agit d'un grand courtil cerné de muret aux couchant et nord et au levant des vestiges d'un mur démoli dans tout son milieu avec un puits bout du nord au coin du levant, donnant le dit courtil au midi à muraille aux héritiers Maréchal de Lorient, du couchant sur pré à Olivier Salo de Keramzec, du nord sur la ruelle conduisant de Larmor au Kernével, contenant ce premier mesurage onze cordes deux tiers et douze pieds.
Joignant immédiatement le dit courtil un jardin cerné de muret au nord et donnant sur la ruelle qui le sépare d'une ruine de maison aux dits héritiers Maréchal, du levant sur le mur de dossier de la dite ancienne presse à sardines ruinée, du midi où il y a les traces de deux appentis sur ruine de maison aux dits héritiers Maréchal avec un recoin bout du midi de la dite ruine de presse joignant la maison de François Le Meur contenant sous fond six cordes vingt-deux pieds carrés.
Au levant du dit jardin et lui servant de clôture est la dite ruine de presse à sardines ayant de long quarante-six pieds et de large quatorze. Au-devant de cette presse un terrain vide et déclos donnant du levant sur maison à la veuve Taureau, chemin charretier qui forme la séparation, du midi sur pignon et jardinet au dit François Le Meur, du nord sur l'issue de la ruelle servant autrefois d'entrée à la maison des dits héritiers Maréchal, contenant le dit terrain vide quarante pieds de long sur vingt-neuf de large, autrement deux cordes huit pieds carrés.
La vente est consentie pour la somme de sept cent livres.

 

◊ En 1826, le cadastre fait état d'une "ancienne presse" à sardines appartenant à Guillaume Ollivier, négociant à Lorient.

En 1842, cette propriété appartient à Auguste Michel du Kernével et n'est plus utilisée en tant que presse.